Condamné après un accident sur le circuit de Magny-Cours

ACTE I - Au tribunal (Canton de Vaud - Suisse)



Nyon (VD) 07 février 2019

Motard au tribunal pour un accident à Magny-Cours
par Christian Humbert 

Une femme est paralysée depuis une chute, lors d'une journée sur un circuit français. L'autre pilote impliqué dans l'accident, un gendarme, était jugé jeudi.



L'accident s'était produit en juillet 2013, lors d'une journée organisée sur le circuit de Magny-Cours, en France. (Photo: Facebook - Magny-Cours (image prétexte))

Canton de Vaud: Imprudent en France, poursuivi en Suisse
Une faute?

L'émotion était trop forte: un retraité fribourgeois, veuf depuis une semaine, a craqué jeudi au tribunal de Nyon (VD). Il devait évoquer le sort tragique d'Ariane*, sa fille, victime d'un accident à moto sur une piste en France. Elle est aujourd'hui tétraplégique, clouée dans un lit entourée d'appareils. «Nous vivons un cauchemar.»

Les médecins l'ont crue morte, en ce jour tragique de juillet 2013 lorsqu'ils l'ont examinée sur le circuit de Magny-Cours. Claude*, un gendarme vaudois, est jugé responsable de ce destin. Les deux motards faisaient partie d'un groupe venu pousser leurs machines, adaptées pour cet exercice, dépourvues de plaques, de rétroviseurs et de compteurs. Elles sont néanmoins assurées sur la piste.

«Elle trouvait la route trop dangereuse»

C'est dans un virage, avalé à plus de 100 km/h, que la roue avant de la puissante machine de Claude aurait touché la roue arrière de la moto d'Ariane. La jeune femme a chuté, à un endroit du circuit où elle s'était déjà blessée par le passé. Elle «ne roulait plus sur la route, trop dangereuse à ses yeux, mais uniquement en circuit, avec son compagnon d'alors», nous a confié son père.

La police locale n'a curieusement pas été alertée. Et les images, prises à une distance de 300 mètres, ont été détruites après trois jours. L'organisateur de la sortie les avait visionnées. Selon lui, ce serait plutôt Ariane qui aurait touché l'arrière de la moto de Claude, et pas l'inverse.

«Ils connaissaient et acceptaient les risques»

Pourtant, c'est le Vaudois lui-même qui avait raconté avoir causé la chute. «Une version donnée dans un moment de stress, juste après l'accident», a plaidé son avocat, Me Jean-Emmanuel Rossel. «C'est la fatalité. Les deux motards connaissaient les risques, acceptés. Impossible de dire qui a fauté.» L'avocat a estimé que le doute devait profiter à son client, lequel est confronté à un enjeu économique et professionnel important. Il a donc demandé l'acquittement, ainsi qu'une indemnité de 10'000 francs.

Me Jean-Emmanuel Rossel avait d'emblée insisté à plusieurs reprises, tout en présentant ses condoléances pour le récent deuil à la famille de la victime: «Ma position est délicate, dans un climat d'intense émotion. Vous allez entendre des choses qui ne vous plairont sans doute pas. Mais je suis avocat. J'ai un devoir, des obligations. Une condamnation ne doit pas être rendue pour apaiser une douleur mais pour sanctionner une faute.»

«Un circuit n'est pas hors la loi»

Conseil de la famille d'Ariane, Me Charles Guerry a rappelé qu'un circuit n'est pas hors la loi et qu'il existe des règles au moment d'effectuer un dépassement. Selon lui, Claude ne les a pas respectées.

La procureure Marjorie Moret, absente des débats, a réclamé une peine de 50 jours-amende avec sursis et une amende de 500 francs, pour lésions corporelles graves par négligence.

Le jugement sera transmis aux parties.
*Prénoms d'emprunt


ACTE II - Après Le verdict 




ARTICLE DU 13 FÉVRIER 2019 - Par Marc

Motard condamné par la justice vaudoise après un accident sur le circuit de Magny-Cours

Un motard vaudois vient de se voir condamné en sus de lourdes indemnités, à 50 jours amende avec sursis et d'une amende de CHF 500.- suite à un accrochage sur le circuit de Magny-Cours.



L'accident impliquant un pilote amateur vaudois et une femme s'est produit en juillet 2013 sur le circuit de Magny-Cours lors d'une journée de roulage loisir. Lors de ce dernier, la roue avant du motard a touché la roue arrière de la femme qui le précédait, entrainant sa chute. Cette chute fut lourde de conséquence, la motarde se retrouvant tétraplégique.

Concernant l'accident, c'est le motard qui a reconnu lui-même avoir touché la roue arrière de la personne qui le précédait et on notera que malgré les blessures de la victime, qu'aucun rapport de police n'aura été établi et que du coup les vidéos du circuit auront été effacées après 3 jours.

Le jugement rendu par le tribunal de Nyon reconnait le pilote vaudois comme coupable de lésions corporelles graves par négligence. Dès lors, lui ou ses assurances devront verser CHF 240'000.- francs d'indemnités à la victime en sus des CHF 20'000.- des frais d'avocat dus à la famille de la victime. A cela s'ajoute 50 jours amende avec sursis et une amende de CHF 500.-.

On notera qu'un recours est possible, l'avocat du pilote estimant que concernant les indemnités, c'est le droit français, lieu de l'accident, qui prime

... Cher et préjudiciable le tour de circuit...