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BARRY SHEENE, LE PILOTE PLAYBOY !
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BARRY SHEENE, LE PILOTE PLAYBOY !
En ce temps là...
Texte : Patrick Tran Duc – Archives Moto Revue
BARRY SHEENE, LE PILOTE PLAYBOY !
Le plus sympa des pilotes anglais nous a quittés le 10 mars 2003.
Retour sur sa carrière exceptionnelle.
Barry Sheene alliait un sens inné du spectacle à une propension naturelle à la déconnade, mais cette apparente décontraction n’a jamais émoussé son envie de gagner, d’être le meilleur quoi qu’il arrive. Perfectionniste et méticuleux malgré un goût certain pour la fiesta, Barry ne laissait rien au hasard, que ce soit pour la préparation de ses machines que pour ses négociations avec les organisateurs et les sponsors. Barry adorait la France et les Français le lui rendaient bien. Sa belle gueule de play-boy de roman photo, son sourire craquant, sa gouaille de titi londonien, alliés à un panache et à un courage indéniable en course avaient fait de lui la coqueluche du public français qui l’avait découvert au tout début des années soixante-dix. Toujours disponible, accessible à tous et surtout à toutes, il appréciait la vie dans l’Hexagone et ses aspects épicuriens et il ne dédaignait pas les courses françaises, surtout celles assorties d’espèces sonnantes et trébuchantes comme le Trophée du Million dont il remportera la seconde édition, succédant à Christian Léon.
1971, l’année de la révélation pour Barry Sheene
Pour Barry Sheene, 1971 fut l’année de la révélation de son talent au public mondial, avec une arrivée en fanfare dans le concert des Grands Prix au guidon de la 125 Suzuki twin 1966 ex-usine rachetée l’année précédente à prix d’or à Stuart Graham. Afin de jauger le niveau de la petite Suzuki, il participe à la dernière course du championnat 1970 en Espagne et finit second d’Angel Nieto, l’épouvantail de la catégorie dont le Derbi s’avère nettement plus performant que la Suzuki de Barry. Le handicap est réel mais qu’importe, il se bat toute la saison contre Nieto et Parlotti et termine second du Championnat à l’issue d’un duel à couteaux tirés avec le pilote espagnol. La performance est remarquable, Barry se retrouvant face à l’usine Derbi qui a concentré tous ses efforts sur la monture de Nieto, avec une Suzuki usée jusqu’à la corde par cinq années de bons et loyaux services.
Sheene signe chez Yamaha
Dès lors, son nom est sur toutes les lèvres, les propositions affluent et il signe chez Yamaha pour disputer la saison 72 en 250 et 350. Mais de favori, Barry est devenu outsider dans un team où le coéquipier se nomme Jarno Saarinen. Le courant ne passe pas des masses et, pour ne pas arranger les choses, Barry connaît ennui sur ennui avec ses motos d’usine. Il décide alors de quitter Yam’ non sans avoir pourri le service course, pour intégrer Suzuki et Heron, l’importateur pour l’Angleterre, pour lequel il roule au guidon de 500 et 750 à cadre Seeley. Il rafle tout avec la 7 et demi et remporte le premier Prix FIM de Formule 750, prouvant ainsi sa capacité à piloter aussi des grosses cylindrées.
Puis il s’était levé pour aller laver sa tasse à café
La première fois que j’ai rencontré Barry Sheene, c’était en 1975, quelques mois après le terrible accident de Daytona où il avait bien failli laisser sa peau. Mon frère Fred l’avait ramené un soir à notre pavillon de banlieue valdoisien et Barry avait passé la nuit dans notre galetas de Franconville, garant sa Rolls devant la grille, au grand émoi des voisins plus habitués à mes breaks 404. « J’ai pris la moins chère de la gamme, j’ai voulu me faire plaisir, la vie est courte » disait-il en rigolant. Au petit-déjeuner, il avait trouvé insensé que je participe à une course de 3 heures avec un 50 Romeo, alors que quelques années auparavant, il avait taxé Nieto en Tchéco au guidon d’un Kreidler Van Veen. C’était la première (et la dernière fois) qu’il montait sur une de ces petites bécanes et il s’était permis de battre le plus grand spécialiste de la catégorie, tout simplement. Puis il s’était levé pour aller laver sa tasse à café sous le robinet de la cuisine. C’était Barry, une simplicité incroyable pour un des plus grands pilotes existants, capable de venir à bout d’une pointure nommée Kenny Roberts, puis d’aller faire le pitre avec les copains pilotes. Cette gentillesse ne l’empêchait pas de rentrer franchement dans le lard des organisateurs au moment de négocier la starting money. Conscient de sa valeur et du fait que sa seule présence amenait un surcroît de spectateurs sur les circuits de vitesse, Barry négociait âprement et sans faire de concession. Son aspect rigolard cachait un homme avisé, peu disposé à courir pour des nèfles…
Iron man…
La faucheuse n’était pas passée loin, au début de l’année 75 sur l’anneau de Daytona. Alors que Barry participe à une séance d’essais libres avant les 200 Miles aux commandes de la 750 Suzuki, le pneu arrière éclate alors qu’il attaque le banking à fond. On relève Barry en loques et beaucoup pensent que la carrière de l’Anglais vient de prendre fin, mais c’est mal le connaître. Après une rééducation pour le moins énergique, deux mois plus tard, il se présente au départ du GP d’Autriche ! Arguant du fait qu’il est incapable de pousser sa 500 pour la faire démarrer, les organisateurs lui refusent le départ bien qu’il ait réalisé le sixième temps des essais…
Quelques semaines plus tard, il est sacré King of Brands Hatch, puis il remporte la manche française du Prix FIM 750 à Magny-Cours et enfin, il gagne deux fois d’affilée en 500, la première en Hollande devant Agostini et la seconde en Suède à la barbe de Read. Mais à la fin de cette année se termine sur une nouvelle blessure (jambe cassée en faisant le con sur une moto de trial, une des passions de Barry qui aurait pu devenir trialiste) et Suzuki annonce son retrait officiel des Grands Prix, ce qui fait que l’on retrouve Barry chez Heron comme en 1973. Beaucoup doutent de son retour aux avant-postes, pourtant Sheene termine sixième du Championnat 75 en ayant remporté plusieurs courses, devant Agostini et Read.
Dès le début de l’année 76, il se balade littéralement avec la nouvelle 500 RG à quatre cylindres en carré, à tel point qu’il peut se permettre de faire l’impasse sur les trois dernières courses du Championnat, déjà assuré du titre après le GP de Suède. Certains lui reprocheront sa défection, mais les dernières courses se déroulant sur des tracés pas connus pour leur sécurité excessive (comme le TT où il ne mettra les pieds qu’une seule fois), la décision fut aisée à prendre. L’année suivante, malgré l’arrivée de Steve Baker, un pilote réputé rapide et la montée de Cecotto en 500, Barry remporte la majorité des courses du championnat ce qui lui permet d’être sacré champion du Monde pour la deuxième fois.
Le débarquement de Kenny Roberts
1978 sera l’année des premiers doutes existentiels pour Sheene qui découvre un nouvel univers avec le débarquement de Kenny Roberts, un personnage qui lui déplaît d’emblée à tous points de vue. L’américain sera pourtant le seul en mesure de venir à bout de Barry, victime de nombreux problèmes mécaniques certes, mais surtout confronté à un adversaire plus que coriace qui s’adjuge les titres 78 et 79. Pourtant l’aura du Britannique est intacte auprès du public qui l’adule. Lorsqu’il annonce son départ de chez Suzuki avec qui il est en profond désaccord, son image n’est pas le moins du monde ternie, chacun croyant toujours en ses chances.
Après une saison décevante au guidon d’une Yamaha compé-client largement en retrait par rapport aux Yam’ d’usine de Roberts ou aux Suzuki de Mamola ou Lucchinelli, Barry revient chez Yamaha par la grande porte en 81. On se pince pour y croire, lui qui avait claqué violemment la porte en 1972 retrouvait une moto à la hauteur de son talent ! Il termine quatrième du Championnat mais en 82, il est impliqué dans un crash à Silverstone lors des essais du GP d’Angleterre où il se fracture les deux jambes…
L’année suivante le voit revenir à la case départ : Suzuki, avec une moto semi- officielle en retrait par rapport aux motos de Roberts et Spencer. En 1984, l’artiste décide alors de tirer le rideau sur sa carrière de pilote moto.
Retraite en Australie
Le dernier départ Meurtri physiquement par la course, Barry avait décidé de se retirer en Australie, là où ses douleurs lui laissaient un peu de répit. Quand le cancer s’est déclaré, il a choisi de le considérer avec un certain mépris, refusant les traitements invalidants au profit de techniques que l’on aurait pu juger folkloriques. Une fois encore, il s’en remettait à sa seule volonté, la même qui lui a permis de surmonter tous les écueils de sa carrière sportive..
Texte : Patrick Tran Duc – Archives Moto Revue
g2loq- Co-administrateur
- Messages : 22947
Date d'inscription : 29/04/2013
Age : 70
Re: BARRY SHEENE, LE PILOTE PLAYBOY !
Bonjour,
Une grande figure du Continental Circus. J'espère toujours un film sur sa vie mouvementée
Une grande figure du Continental Circus. J'espère toujours un film sur sa vie mouvementée
Re: BARRY SHEENE, LE PILOTE PLAYBOY !
Bonjour JC,
C'est vrai qu'un film était annoncé en 2017
Mais, on peut trouver ce documentaire sur Yo... :
g2loq- Co-administrateur
- Messages : 22947
Date d'inscription : 29/04/2013
Age : 70
Re: BARRY SHEENE, LE PILOTE PLAYBOY !
hummmmm c'est bon de retrouver cette odeur de 2 temps...
chris 36- Membre incontournable !
- Messages : 2132
Date d'inscription : 20/02/2014
Age : 67
Re: BARRY SHEENE, LE PILOTE PLAYBOY !
Mon Idole à moi que j'aimais........... Tous mes Gex étaient peints Sheene...............
Suzu'Kid- Membre incontournable !
- Messages : 1804
Date d'inscription : 19/05/2018
Age : 64
easy rider- Membre incontournable !
- Messages : 1116
Date d'inscription : 10/10/2012
Age : 67
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