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La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
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La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Une anecdote qui trainait sur le ouaib (non-confirmée par Neil): Après sa fameuse phrase "un petit pas pour l'homme, un grand bond pour l'humanité" il aurait ajouté: "Bonne chance Mr. Grimsky".
Pendant les trente années suivantes, il ne voulut jamais dire la signification de sa phrase. Puis, un jour il aurait déclaré:
"Maintenant je peux expliquer, le principal intéressé étant décédé. L'origine de cette phrase date de l'époque où je jouais au base-ball avec des copains dans le jardin. Un jour d'été, alors que je cherchais la balle sous les fenêtres de nos voisins les Grimsky, j'entendis la femme dire: Une fellation ? Jamais !! Tu auras une fellation le jour où le petit voisin marchera sur la lune..."
par Koud'Pied o'Kick | 04.06.2019
Comme Neil Armstrong
J'ai beaucoup de points communs avec Neil Armstrong
J'ai beaucoup de points communs avec Neil Armstrong. Je m'en suis aperçu en roulant à fond sur l'autoroute au guidon d'une GSX-R 600 modèle 2005.
Comme Neil Armstrong (c) NASA Photo ID: S69-31741 - Program: Apolo XI
Quand on me propose de faire quelque chose, je réponds le plus souvent : "non", parce qu'une partie de moi est restée bloquée dans cette période de la petite enfance. Pourtant, j'ai dit oui. Un pote a besoin de moi pour acheminer au nord de l'Allemagne trois GSX-R modèle 2005 qui doivent y être exposées. Son plan camion est tombé à l'eau, donc on va faire ça par la route.
Moi, ça me va. On a deux jours pour y aller : ça ne va pas être la course -c'était une de mes conditions. J'arrive à Metz jeudi soir et il faut qu'on soit à Lübeck dimanche matin au plus tard. Peinard.
Les trois sportives sont alignées dans le garage du Manu : trois modèles 2005, de la même couleur : une 600, une 750 et une 1000. Toutes d'origine, jusqu'au bout des bavettes, ce qui est le but de l'opération.
Vendredi matin, on fait les dernières vérifications. On a échangé nos numéros de mobiles, on a plusieurs points de rendez-vous prévus si on se perd, tout est nickel.
Un vrai plan sans faille.
Sauf que…
Evidemment qu'il y a un "sauf que", sinon il n'y aurait pas d'histoire.
Jusqu'à la frontière allemande, on croise en mode "j'ai plus qu'un point sur le permis", en formation serrée. J'ai pris la 600 : je ne suis pas courageux. Elle est censée sortir 120 chwo, soit à peine 100 de plus que Lapin-Lap1, mais je ne vois pas l'intérêt à 130 compteur sur la 'taroute.
Et je pense à Neil Armstrong. Qui a décidé lequel des trois serait le premier à poser le pied sur la Lune ? Ont-ils tiré au sort ? Et sa phrase historique, d'où sort-elle ? Parce qu'à la place, il aurait pu nous raconter l'histoire du fou qui repeint son plafond. 21 juillet 1969-2019. Un demi-siècle plus tard, on n'a toujours pas de voitures volantes, mais on a Twitter -quel soulagement ! Je rêvasse. Je rêvasse bien sur autoroute.
Les kilomètres défilent : vosh-vosh-vosh. J'aime beaucoup rouler en formation. Manu, devant, met son clignotant et jette un coup d'oeil derrière. Je fais de même. On déboîte. On double le camion. On se rabat ensemble. Trois Gex' en chevron inversé, comme Neil, Buzz et Michael.
Au bout de 200 bornes, on s'arrête faire le plein. Je suis surpris de n'être pas plus ankylosé que ça : je m'attendais à avoir mal aux jambes, au cou et aux poignets, mais c'est très supportable. Manu me prévient :
- "A partir d'ici, on a une portion sans limitation de vitesse, donc je vais ouvrir un peu. Si ça va trop vite pour toi, roule à ton rythme et au pire on se retrouve à la prochaine station-essence, ok ?"
Moi, ça me convient. Je vais en profiter aussi, parce que je ne sais pas quand je pourrai à nouveau passer le 140 compteur sans risquer le peloton d'exécution.
Je suis quand même un peu nerveux : j'ai souvent la trouille, à moto. Je renfile ma combinaison, comme Neil Armstrong. C'est pénible à mettre, les combardes. Ça me fait penser que faire de la moto, c'est un peu comme une sortie extra-véhiculaire permanente, avec toujours trop chaud ou trop froid. Comme Neil Armstrong j'ajuste mon sac à dos et j'enfourche ma fusée Saturn 5 immatriculée dans la Drôme.
Manu part progressivement. 140, 160, 180. Ça souffle : je ne suis pas habitué. Je rentre les coudes, je me cale contre le dosseret. Je cesse de regarder le compteur. J'ai décidé d'aller aussi vite que je peux sans avoir trop la trouille. Le bruit dans le casque augmente, comme pour mon copain Neil. Fond de quatre, si j'ai bien compté. Le moteur hurle à 15.000 tours. Cinq !
Manu est loin devant, maintenant. Claire, au guidon de la 1000, a disparu. Je m'accroche. J'ouvre en grand. Vache ! ça va carrément vite. Carrément carrément vite. Et ça fait un foutu boucan, à toute berzingue. Comme mon pote Neil sur sa Saturn 5 dans sa combinaison.
Je suis comme lui, à fond à fond, la tête dans la bulle derrière Manu qui s'éloigne mais je m'accroche. Je m'accroche. Comme mon copain Neil Armstrong.
Comme mon copain Neil sur la Lune, je ne peux pas ouvrir mon casque. Et -putain !- j'ai le nez qui gratte.
g2loq- Co-administrateur
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Les petits disparus
par Koud'Pied o'Kick | 09.07.2019
Kronik : Les petits disparus
Il manque quelque chose à mes trajets à moto
Mais quoi ?
Il y a du bon à la pollution : de moins en moins de guêpes pour gâter mes apéros, de moins en moins de moustiques pour me réveiller la nuit et de moins en moins de moucherons sur ma visière qui me gâchent la vue.
Seulement quelques années en arrière, j'avais toujours deux chiffons sous la selle pour pouvoir mettre un coup de propre à mi-parcours, ou quand un coléoptère particulièrement replet étalait ses organes internes pile devant mes yeux. Un chiffon pour l'écran du casque et un pour la moto. Au printemps, aux abords des champs de colza, ces traînées prenaient des teintes jaunes à cause du pollen. C'était quand même crade, mais c'était le printemps !
Les petits disparus
Là, je viens de terminer une boucle de 400 bornes sur trois jours et j'en ai compté… un. Un seul en trois jours de route. Il n'a même pas osé finir sur l'écran : il s'est limité à la mentonnière, au ras de la prise d'air. Il n'y a pas d'astuce. Je ne roule pas avec une bulle XXL. Je chope le vent en pleine poire.
J'ai passé un coup de chiffon sur les optiques de Lapin-Lap1. Par habitude plus que par nécessité. Naguère, un chiffon sec ne faisait qu'étaler la bouillie de diptères. Pour les longs trajets, je poussais jusqu'à me munir de trois chiffons : deux secs et un humide enfermé dans un sachet en plastique, très utile en cas de gros splotch pile devant les yeux. Je râlais quand il n'y avait plus de papier dans les stations-service ; j'en gardais parfois des fragments sous la selle en cas d'urgence. De temps en temps, le splotch était si gros qu'il fallait que je m'arrête pour essuyer.
Je faisais attention de ne pas mélanger les chiffons pour ne pas risquer de rayer l'écran à cause du sable que retiennent ceux destinés à laver la moto -le plus souvent, des ex-chiffons à écran reconvertis. Je prenais grand soin à bien nettoyer le nez du carénage, en plusieurs fois, après avoir bien mouillé les dépôts de moucherons pour qu'ils se décollent facilement. Je me rappelle de cette astuce consistant à glisser une grosse éponge dans un bas de femme pour les éliminer sans rayer la peinture. J'imagine qu'aujourd'hui les vendeurs de produits anti-moucherons ont dû se reconvertir sur d'autres marchés comme les lustreurs d'écrans TFT ou les nettoyeurs de boutons de commodos à capteurs de pression.
Il manque quelque chose à mes promenades à moto, maintenant. Je ne finis plus avec des abdomens d'abeille coincés dans les ventilations de la calotte à extraire au coton-tige. Je ne peux plus jouer avec les potes au concours du plus gros splotch et on rigolait. Je ne découvre plus de longues balafres luisantes, jaunes-rouges, au sommet de la calotte. A la place, il n'y a que la crasse noire qui s'incruste dans les recoins.
Certains redoutent l'anthropocène. D'autres voient ça comme une opportunité. Certains s'en moquent. La plupart s'en moquent, en fait. Cela fait partie de ces évolutions contre lesquelles on ne peut rien, qui nous dépassent, comme l'évolution de la législation, la généralisation de l'ABS ou la mort du deux temps. Bientôt, les abeilles rejoindront les RG Gamma dans les musées. Elles seront affichées sur des piédestaux à leur échelle, comme une OW01 a droit à son socle, parfois avec une mise en scène.
Moi ça m'arrange. Je fais des économies de chiffon et de détergent. Toujours ça de pris, parce qu'on finit par manger, boire ou respirer tout ce que l'on jette à la poubelle ou dans l'évier. Depuis que je-ne-sais-plus-qui me l'a fait remarquer, je regarde d'un autre œil mes pneus, ma bombe de WD40 et mes nouveaux gants. Je ne suis pas sûr d'avoir envie de manger un jour mon revêtement de selle ou mes chaussettes, mais cela arrivera. C'est inévitable. Tout, sur la planète, est recyclé d'une manière ou d'une autre.
Ça m'arrange, mais quand même ça me chiffonne. Ça me chiffonne parce que c'est l'inconnu, après. Parce que je ne sais pas qui croire. C'est bien de ne plus avoir de gros splotch sur le carénage, mais ça signifie quoi, fondamentalement ? Est-ce que c'est grave qu'il n'y ait plus de moucherons collés à mon casque en revenant de balade ?
g2loq- Co-administrateur
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Salut,
On pourra toujours lâcher des nuées de petits drones pour poliniser
On pourra toujours lâcher des nuées de petits drones pour poliniser
Abrahamo- Membre connaisseur...
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Age : 58
Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Coup d'pied au kick? Mais c'est quoi,un kick déjà? Y a comme toute une génération de tarmos qui ont des canebés qu'ont jamais eu de kick et n'ont donc jamais mis de coups de jarreton pour la démarrer,leur brêle 2.0 ! Un kick,c'était un machin,enfin un truc,quoi,qui se trouvait au pied(droit ou gauche?) et qu'on actionnait avé le panard pour démarrer le moulbif,alias,le moteur!
Si t'es assez vieux pour te souv'nir,les zarticles d'essai moto y a comme ,mettons,30 ans,consacraient un bon paragraphe au démarrage du brêlon,surtout si c'était un gros mono genre XT 500,première génération voire un gros twin britiche des années 60-70 :ces zengins-là avaient un sale caractère:soit ils étaient coopératifs et démarraient au premier coup de kick,soit ils voulaient pas et là venait ta science du kick! Un coup pour rien pour ''appeller'' l'essence,tu remontais le chose pour que le piston passe juste le fameux ''point mort haut'' et tu lançais le moteur sur un bon tour et demi en néspérant très fort que ça le fasse!
Parfois monsieur Kick jouait au con,il s'amusait à te faire iéch un bon quart d'heure avant de céder...ou bien il t'envoyait un bon vieux retour de kick dans le mollet que ta guibole s'en souvenait encore le soir!ça équivalait au retour de manivelle des voitures anciennes! Maintenant,la poésie ,elle est finie,plus de kick au pied,un banal petit bouton magique,tu mets le kontakt,tu appuies sur le bouton,ça ronronne.O tempora,ô mores!!!
Si t'es assez vieux pour te souv'nir,les zarticles d'essai moto y a comme ,mettons,30 ans,consacraient un bon paragraphe au démarrage du brêlon,surtout si c'était un gros mono genre XT 500,première génération voire un gros twin britiche des années 60-70 :ces zengins-là avaient un sale caractère:soit ils étaient coopératifs et démarraient au premier coup de kick,soit ils voulaient pas et là venait ta science du kick! Un coup pour rien pour ''appeller'' l'essence,tu remontais le chose pour que le piston passe juste le fameux ''point mort haut'' et tu lançais le moteur sur un bon tour et demi en néspérant très fort que ça le fasse!
Parfois monsieur Kick jouait au con,il s'amusait à te faire iéch un bon quart d'heure avant de céder...ou bien il t'envoyait un bon vieux retour de kick dans le mollet que ta guibole s'en souvenait encore le soir!ça équivalait au retour de manivelle des voitures anciennes! Maintenant,la poésie ,elle est finie,plus de kick au pied,un banal petit bouton magique,tu mets le kontakt,tu appuies sur le bouton,ça ronronne.O tempora,ô mores!!!
Invité- Invité
Cauchemar de motard
ar Koud'Pied o'Kick | 08.10.2019 à 07:00
Cauchemar de motard
En caisse, j'ai fait un coup de crasse à un motard
En caisse, j'ai fait un coup de crasse à un motard. J'ai cru qu'il allait me latter la portière. Problème : je ne sais même pas d'où il est arrivé ni ce que je lui ai fait. Dialogue de sourds.
Kronik : Cauchemar de motard (c) photo : Mariana Plozner
C'est l'un de mes cauchemars : en caisse, faire un coup de crasse ou même foutre par terre une moto. Dès que je vois un motard, je fais super gaffe. Mais c'est toujours celui que je n'ai pas vu que je vais me payer ; sinon, je l'aurais évité ; j'aurais ralenti, accéléré ; j'aurai changé de file ou je serais resté sur la mienne. Le problème, ce n'est pas ce que je vois, mais ce que je n'ai pas vu.
On rentre de la piscine. Nous arrivons à un croisement en "T" avec un stop. La route principale est en pente. Elle est limitée à 50 puis à 30, avec trois coussins berlinois et des plots en plastique au milieu de la chaussée pour séparer les voies à leur niveau. A ma droite, c'est l'entrée de la ville, desservie par un rond-point, 200 mètres plus loin. A ma gauche, le centre-ville ; les voitures arrivent lentement de cette direction, freinées par la montée et les trois coussins. Le danger vient donc de la droite.
La vue est dégagée : je vois à 70 mètres environ. 14 m/s à 50 km/h, quatre secondes de délai minimum : largement le temps de réagir. Un coup d'oeil à droite : personne. Un coup d'oeil à gauche : une voiture, encore loin. Je franchis l'intersection et tourne à gauche, vers la ville.
Je ne regarde pas dans mon rétro intérieur. Pour moi, il n'y a personne derrière : la rue était vide il y a cinq secondes. J'aborde le premier coussin berlinois.
Une béhème à ma gauche !
Une GS.
D'où vient-il ?
On arrive en même temps sur le coussin. Moi sur ma file. Lui sur la ligne blanche. Or, il n'y a pas de place pour deux : je suis coincé par le trottoir.
Il donne un grand coup de gaz.
Oui ? Et alors ? Je vais me jeter dans le fossé pour te laisser passer, peut-être ?
Il balance sa moto et passe sur le coussin de la file d'en face.
Mouais…
Sauf qu'il y a une voiture en face de toi, gars. OK, à 40 mètres, mais c'est pas malin.
Il revient se ranger à ma hauteur et donne encore des coups de gaz. Je reste dans ma file. Je n'accélère pas. Je ne freine pas. Je continue de rouler. Il gesticule. Il va latter ma portière ? Mon rétroviseur ?
Je ne sais même pas ce qu'il essaye de faire ou ce qu'il veut me faire comprendre. Il arrivait pleine balle du rond-point et râle parce que je lui ai coupé la route en franchissant l'intersection ? Si t'arrivais gaz en grand, gars, faut pas t'étonner d'être surpris par ceux qui roulent à 50.
Deuxième coussin berlinois. Il laisse passer la voiture qui venait d'en face et refait le même cinoche : il double sur la voie opposée et revient à la hauteur de ma portière en donnant des coups de gaz.
J'ai un poil la moutarde qui me monte au pif. J'ai super-super envie de donner un brusque coup de volant à gauche, juste pour voir. Il commence à me courir sur le haricot, avec sa meule de faux riche.
Je décide de l'ignorer. Je poursuis ma route sans accélérer, sans freiner. On n'engage pas le dialogue avec moi à coups de poignée de gaz.
Juste avant le prochain croisement, il trouve intelligent de se mettre devant moi et… de freiner. J'appelle ça la vengeance du faible. Du faible et du très con, en l'occurrence. Parce que tester le temps de réaction d'un automobiliste quand on est à moto, c'est ouvrir la voie à tout un tas de désagréments à base de fauteuil roulant et de tétraplégie.
D'autant que je réagis fort mal à ce genre de provocations. Un quart de seconde, peut-être une demi-seconde, j'envisage d'écraser à fond l'accélérateur : à connard, connard et demi. Sauf que le connard et demi pèse au minimum une tonne de plus que toi, gars. Ça te fera une belle jambe d'avoir la loi pour toi une fois que tu auras mon triangle de suspension inférieur encastré dans la cavité nasale.
Il tourne à droite. Je continue tout droit.
Pauvre connard ?
Mais qui est le connard, ici ?
Parce que je ne t'ai pas vu arriver, gars. Je ne sais même pas ce que tu me reproches. Je ne sais pas ce que tu voulais.
Que je te laisse passer avant le premier coussin ? Mais pourquoi ? Pourquoi faudrait-il que je te laisse passer alors qu'il n'y a qu'une seule voie disponible ? Et même si j'ai fait une erreur, par exemple en tournant devant ton nez à l'intersection -ce dont je doute : une GS, ça se voit- cela ne te donne pas le droit de franchir deux lignes continues à la wanagain et de te la jouer brute de bac-à-sable.
Peut-être que j'ai eu tort, peut-être que je t'ai fait une crasse. Peut-être aussi que tu roulais comme un cochon et que tu es vexé d'avoir dû freiner.
Je ne sais pas.
De notre rencontre, je ne tire aucune leçon.
Et c'est un réel problème.
P.S. : il faut que je m'achète une dashcam.
g2loq- Co-administrateur
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Re : la Kronik de Koud'Pied O'Kick du Repaire des Motards
Je viens de me régaler un bon moment à la lecture des différents post de cette "rubrique" ( "à brac"...!?) : j'adore la forme particulièrement humoristique et bien "tournée" de ces articles ... : c'est excellent !!!
Quant au fond, nostalgie pour nous, les "anciens" à propos de la purée de mouches, moustiques, boudons et autres coléoptères volant écrasés sur nos visières & bulles : de moins en moins au cours de nos balades et, hélas, c'est en cela que nous voyions que les pesticides sont une catastrophe annoncée pour la pollinisation de nos cultures ... !!!
Mon tibias gauche su souvient lui aussi, presque 40 ans plus tard d'un méchant retour de "kick" d'une Norton particulièrement récalcitrante ... !!! Souvenirs "d'anciens combattants du bitume" ... !
Or donc, continuez à publier ces "facéties" ... !!!
Amitiés et bonne balades (sans chiffons anti-insectes...).
Quant au fond, nostalgie pour nous, les "anciens" à propos de la purée de mouches, moustiques, boudons et autres coléoptères volant écrasés sur nos visières & bulles : de moins en moins au cours de nos balades et, hélas, c'est en cela que nous voyions que les pesticides sont une catastrophe annoncée pour la pollinisation de nos cultures ... !!!
Mon tibias gauche su souvient lui aussi, presque 40 ans plus tard d'un méchant retour de "kick" d'une Norton particulièrement récalcitrante ... !!! Souvenirs "d'anciens combattants du bitume" ... !
Or donc, continuez à publier ces "facéties" ... !!!
Amitiés et bonne balades (sans chiffons anti-insectes...).
Invité- Invité
Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Merci de faire attention aux boutons "répondre" et "nouveau sujet"....
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A bientôt !
"Aides toi, le ciel t'aidera"
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Na zdorovie niet rabotnik tavaritch
Pourquoi "toulousain" et pas de Llo, à y être?
par Koud'Pied o'Kick | 30.06.2020
Na zdorovie niet rabotnik tavaritch
Rencontre du 3e type
"Et au croisement, tu prends la 2e à droite". Facile ? Ouais, ben redis-moi ça en russe, pour voir ? Surtout qu'il était Polonais, mon motard en rade.
Na zdorovie niet rabotnik tavaritch (c) photo : ArtHouse Studio
L'une des causes du recul de l'apprentissage des langues étrangères en France est la fiabilité croissante des motos. Dans les années 60 ou 70, quand on avait ces saloperies d'anglaises, ces foutues italiennes, ces cochonneries de françaises ou ces allemandes-c'est-pu-sske-c'était, Motardus Simplex se devait d'avoir de solides notions de langues étrangères pour pouvoir expliquer sans faillir au local qu'il a pété la clavette de maintien de la demi-lune de calage du volant magnétique ou n'importe quelle autre panne bénigne qui se répare en à peine quatre heures sur un bord de nationale.
Mais aujourd'hui… Quand même les motos chinoises se mêlent de faire 50.000 bornes sans un pet (si, si, je suis sûr qu'il y en a, c'est un peu les italiennes "fiables" des années 80 : pas juste une légende), forcément, on s'arrête bien moins souvent sur le bord des routes, donc on ne se frotte plus du tout à la fine fleur du roule-toujours européen. Cette dernière, d'ailleurs, roule maintenant en convoi sur de grosses Béhèmes, avec parfois une Africa-Twin ou une FJR -probablement pour celui qui n'a pas bien écouté à l'école.
Quand je me suis arrêté, je pensais juste avoir affaire à un Nivernais pris de doute, à un Toulousain qui a loupé l'embranchement, à la rigueur à un Néerlandais perdu.
- Bonjour. Ça va pas ?
- Krwwz chzwxx kryvzz.
- English ?
- Krywzz.
- Italiano ?
- Krywzz.
- Deutsch ?
- Kry-wzz !
- Ah… ça va être plus long que prévu.
Là, je suis tenté une seconde de remonter sur Lapin-Lap1 et de repartir en lui lançant :
- Ok, tchao Naruto et gaffe aux coups de soleil !
Mais il n'aurait pas capté la référence et puis il a l'air drôlement ennuyé.
Juste par curiosité, je fais le tour de la Béhème pour zieuter la plaque : PL.
J'en serais presque content : mon premier motard polonais. Miam !
Je sais que parler russe à un Polonais est très malpoli, mais quand on n'a que ça sous la main :
- Niet rabotnik ?
Mon Polonais fronce les sourcils et s'embarque dans un discours hésitant où je reconnais des accents indiscutablement slaves. Problème : je ne connais que neuf mots de russe, dont trois insultes.
Donc je passe aux onomatopées et aux gestes.
- Vromm vroom vroom… bheuuuuuh ?
- Da !
- Benzine ?
- Da !
Je tente de déterminer l'origine de la panne en mimant une chute :
- Vrom vrom vrom… bang ?
- Niet. Vrom vrom vrom… bheu-heu-heu-heu, fait-il en secouant les épaules comme si le moteur avait des ratés.
Pour me montrer, il lance le moteur, qui effectivement ratatouille comme si l'injection était complètement aux fraises.
Il désigne le logo Béhème puis tourne l'index… ah, oui, il y a bien un concessionnaire dans le coin, mais déjà expliquer ça en français ça aurait été coton, alors là…
- T'as pas un GPS ? Djipièsse ? Heuh… comment c'est déjà ? Glonass ?
Il hoche la tête d'un air négatif et me montre une carte routière à l'échelle 1/400.000e d'un bout de la Bourgogne, où les villes sont écrites en polonais, bien évidement -mais ça se lit quand même. Pour naviguer dans la zone industrielle et trouver le bouclard, ça va être coton.
Un autre jour, je l'aurais accompagné sur place, bien sûr. Mais là, j'ai un rendez-vous inratable et je suis à peine à l'heure.
Je sors mon téléphone. Il sort le sien. Pas de 3G dans le coin, logique. J'ouvre une carte numérique. Il fait de même. Effectivement, son téléphone mouline dans le vide, perdu du côté de Beaune. Alors je déroule la route, petit à petit, virage après virage depuis l'endroit où nous sommes.
Tiens ! J'ai appris un deuxième mot de polonais : à droite se dit "pravo" -le premier que je connais est un gros mot, évidemment. A gauche ? J'ai oublié.
Au bout de dix minutes, il a dessiné sur son téléphone un itinéraire potable, avec des noms de bleds français prononcés à la polonaise.
Je lui fais signe que l'heure tourne et qu'il faut que je file. Je lui demande de relancer son moteur quand même, pour vérifier qu'il tourne toujours. Ça ratatouille grave, mais il va peut-être pouvoir faire le chemin. Je l'invite du geste à vite monter en selle et à partir tant que ça tourne. Il débite un tas de trucs que j'imagine être des remerciements. Je lui fais un dernier coucou de la main et enfourche Lapin-Lap1. C'est que maintenant je suis presque à la bourre.
Tiens ? Nous n'avons même pas échangé nos prénoms.
g2loq- Co-administrateur
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Date d'inscription : 29/04/2013
Age : 70
J'ai l'âge pour la Gold
Tiens, on parle de nous ce matin... et on se gausse !
par Koud'Pied o'Kick | 22.09.2020
J'ai l'âge pour la Gold
La vie est une lente résignation : jeune, je rêvais de RG Gamma, maintenant je louche du côté des Gold.
La vie est une lente résignation : jeune, je rêvais de RG Gamma ; maintenant je louche du côté des Gold et seulement des Gold, ce qui montre au passage que les autres constructeurs ont perdu leur temps en essayant de copier.
Kronik : J'ai l'âge pour la Gold (c) photo : Thgusstavo Santana
Jadis, une moto était tout engin motorisé à deux-roues capable de prendre au moins 110 km/h. Naguère, il fallait que la consommation moyenne tourne sous les huit litres au cent. Aujourd'hui ? Je suis soucieux d'arriver autrement que bon pour huit heures de plumard pour m'en remettre.
Alors oui, l'autre jour j'ai regardé avec intérêt une Gold. La nouvelle, celle qui n'est plus une "vraie" disent les Goldouinneurs. Elle était garée à côté d'une vieille à moteur 1.500 cm3, celle que j'aime bien parce qu'elle m'évoque le portrait d'Adèle Bloch-Bauer par Klimt, avec ses ors et ses chromes. Et puis il faut être honnête : à mon âge, pour la drague, mieux vaut arriver en Gold qu'en NSR 400, sauf à viser une tranche particulièrement mince de la population motarde.
La Gold, donc, avec son régulateur de vitesse qui peut donner lieu à des défis intéressants sur route qui tourne : pas couper, pas freiner, 90 partout. Cela nous donnera de purs moments de bravoure ou de souillure de fond de pantalon selon le degré d'honnêteté du conteur.
Des normes aux lois en passant par le progrès, les routes gagnent en ennui à mesure qu'elles tuent moins. Face à cette évolution, le contrarien peut viser deux extrêmes : soit la tasse qui hurle à la mort, poignée dans le coin partout, soit le vaisselier Empire à double arbre et cardan. Car même un "petit" Ninja 400 se fait foudroyer son autorisation de circuler à peine à fond de troisième.
La Gold, disais-je, qui peut se contenter de son seul 5e rapport pour évoluer en ville. La Gold, une des rares motos à ne pas se faire humilier par le premier scooter chinois -ou pire : allemand !- au chapitre "coffre". La Gold, celle où il faut potasser le mode d'emploi afin de mémoriser la procédure de remise à zéro du trip partiel. La Gold : sous la pluie, le permis rivière est obligatoire. La Gold, qui partage avec certains vélos électriques le mode "marche au pas", singulier point commun entre les plus légers et le plus lourd deux-roues motorisés.
La Gold, aussi, qui reflète une certaine conception de la vie à l'approche (galopante) de la cinquantaine, où l'on commence à collectionner les "ex-", ex-champion (même du coin de la rue), ex-coureur, ex-crossman ; encore dix ans et je serai ex-entraîneur ou ex-banquier, dernière étape avant de répondre, le menton résigné : "tu sais..." quand on me demandera avec étonnement : "tu n'as plus ta Gold ?".
Non pas que je compte m'en acheter une : que ferais-je d'un engin pareil alors que mon 300 a fait moins de 3.000 kilomètres depuis l'hiver ? Sans même parler des sous puisque c'est la version automatique qui m'intéresse. Et toi qui ricanes, dans le fond, attends d'avoir un ostéopathe qui regarde tes radios d'un air hésitant : on en reparlera.
J'ai rejoint, sans remarquer l'instant de la bascule, la cohorte de ceux qui n'ont plus d'espoir de doubler leur âge, alors je m'adapte. Sur une S1000RR, je ressemblerais à ces vieux beaux liftés, gobeurs de pilules de carotène pour avoir l'air sportif, mais dont la mâchoire se crispe quand il faut lancer la jambe par-dessus le dosseret. Au milieu de moins vieux ou de carrément jeunes qui parlent très fort, je me résigne à jouer la partition du vieux motard, plus spectateur qu'acteur, assis en bout de table avec les autres de mon âge, riant sous cape de voir les mômes tant nous ressembler.
D'où la Gold, qui va avec la bedaine (je lutte, je lutte) et une expérience de la route qui retarde seulement un temps l'envie de rentrer à la maison parce qu'on a déjà 250 bornes dans les épaules (en Z ou en MT, ils les ont dans les fesses, donc : la Gold). Je louche du côté des valises où rentrera sans peine le barda des dernières virées d'avant l'hiver : j'ai envie d'essayer ces hamacs "ponts" tenus ouverts par deux barres transversales où ils disent que l'on dort bien sur le côté, voire le très exotique Amok Draumr pour ne rien faire comme tout le monde.
La Gold, enfin, parce que c'est une manière moins vulgaire de passer au six à plat décapoté.
g2loq- Co-administrateur
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Soit la jalousie les rend hideux, et c'est pas beau...
Soit, en y réfléchissant bien, et après relecture attentive, on y trouve un fond de vérité...
ET LA C'EST VRAIMENT PAS BON POUR NOUS.
Christian Pépé69
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Ouais... bof, commentaires d'un frustré...
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
pourquoi? tu t'es reconnu dans la description?...Didou57 a écrit:Ouais... bof, commentaires d'un frustré...
Maxrunner31- Membre incontournable !
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Ben moi ça me correspond assez bien
Abrahamo- Membre connaisseur...
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A la recherche de l'effet KPOK
Tu 'as dit bouffi !
par Koud'Pied o'Kick | 06.10.2020
A la recherche de l'effet KPOK
Après l'effet Dunning-Kruger, l'effet KPOK
A mesurer en fonction du temps de Planck
Pour accrocher ma suffisance à la postérité, il faudrait que je réfléchisse à inventer un effet qui porte mon nom.
Je suis d'autant plus crédible qu'il y a des lettres peu utilisées dans mon nom, à savoir deux "k", ce qui fait tout de suite plus sérieux que la moyenne.
A la recherche de l'effet KPOK (c) photo : Isaac Weatherly
Internet a popularisé par exemple l'effet Dunning-Kruger qui fait flairer à de parfaits imbéciles le parfum de la victoire lors d'un pugilat par Tweets interposés. Moyennant un investissement en temps remarquablement limité, soit les 7 secondes nécessaires à la lecture du premier paragraphe de la fiche Wikipedia qui lui est consacrée et le copier-coller de ce nom un peu compliqué, il donne -ironiquement- au parfait imbécile susmentionné l'occasion d'à la fois employer et démontrer la justesse de ce fameux effet. Pour l'observateur averti, c'est très savoureux.
Puisque tout est question de crédibilité et donc du nombre de majuscules séparées ou pas par des points après mon nom (par exemple : KPOK, CNRS, Ph. D., MBA, DA, VE, D.F.C., Clim, ABS, etc.) la première étape consiste à imprimer plusieurs diplômes à placer en évidence dans le champ de la caméra. Ne pas oublier la plante verte en pot.
Démarre ensuite la commercialisation de "l'effet KPOK". La voie la plus simple revient à soudoyer un chroniqueur (entre chroniqueurs, on se soutient, c'est logique) travaillant sur une chaîne à grande écoute. Sur un ton mi-sérieux, mi-rigolard, il dévoilera à la face du monde les subtilités de l'effet KPOK, qui explique bien des choses.
Ingrédients de base : l'effet doit être "peu connu", avoir été remarqué par le chroniqueur "dans une publication scientifique", s'appliquer de manière universelle à tout bipède, avoir été découvert pour la première fois il y a longtemps (par un moine réformé allemand du 17e siècle : ça fait sérieux et personne n'ira vérifier) et surtout, surtout, à l'image du très efficace effet Dunning-Kruger, il doit pouvoir servir d'argument aux parfaits imbéciles.
L'effet KPOK sera récupéré par le chroniqueur de la chaîne concurrente, puis un youtubeur s'en emparera pour en expliquer les mécanismes (pouces bleus, abonnez-vous à la cloche jusqu'au bout, tout ça) avec de complexes équations mathématiques farcies de lettres de l'alphabet grec qui dissuadent le passant ordinaire d'y regarder de trop près. Ainsi de suite jusqu'à ce que, victoire, un parfait imbécile s'approprie l'effet KPOK pour s'en servir comme massue dans un pugilat sur Twitter.
Car tu auras remarqué à quel point ça s'engueule dans le village planétaire. Internet a peut-être donné une voix à tout le monde, mais il faut bien reconnaître qu'ils sont nombreux à très mal l'employer. Ayatollah et petits flics s'en donnent à coeur joie, chassant avec zèle la parole déviante ou le mot qui dépasse. L'épiderme de certains tient du papier à cigarette et leur temps de réaction avoisine la durée de Planck.
Grâce à l'effet KPOK, on comprendra pourquoi ce sont les roquets qui aboient le plus fort. Pourquoi ce sont les agressifs qui remportent les débats en alliant la masse de leur mauvaise foi à l'énergie cinétique de leur ignorance. Pourquoi certains lisent dans toute opinion qui s'écarte d'un chouilla de la leur une insulte qui leur est personnellement adressée et qui déclenche par réflexe une réaction agressive inversement proportionnelle à la gravité de l'affront.
La planète tournerait tellement mieux si tout le monde était d'accord avec moi.
g2loq- Co-administrateur
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Kronik : Les motards de nuit
Ca te rappelle des souvenirs ?
par Koud'Pied o'Kick | 20.10.2020
Kronik : Les motards de nuit
Je me suis arrêté dans un de ces bars ouverts toute la nuit
Je suis tombé dans un foutu traquenard
Début septembre, j'avais emprunté à nouveau l'ER-5 du bouclard. Je me suis arrêté dans un de ces bars ouverts toute la nuit. Je suis tombé dans un foutu traquenard.
Le troquet est vide, à l'exception d'un couple de motards. J'ai à peine remarqué leur machine quand j'ai béquillé. Un gros truc, avec des valises.
La radio du bar diffuse des pubs récitées par des gens sous amphétamines, entrecoupées par de la mauvaise musique. Je suis content d'avoir gardé mes bouchons d'oreille. J'exècre ces stations de radio.
Je vais manger un morceau, boire un jus et faire un arrêt-vidange avant de repartir. Chalon n'est plus très loin, mais j'avais un coup de barre ; il fallait que je me secoue un peu.
Pisser habillé en motard est un calvaire dans ces toilettes prévues pour les piétons : je ne sais pas où poser mon casque ailleurs que dans une flaque d'eau, mon blouson me gêne. Avec le pantalon de pluie baissé au niveau des genoux, je ressemble à un personnage secondaire de film d'horreur à qui tout le monde chuchote, dans la salle : "non, pas comme ça... tu vas mourir !" et paf il meurt, le froc baissé.
De retour dans la salle éclairée par des néons trop forts, je jette un œil machinal à mon couple de motards. Ils grignotent une barquette de frites devant une bière qu'ils partagent. Il est grand et maigre, elle est plus petite et rondouillarde. On doit avoir à peu près le même âge : fin de la quarantaine. Ils ont des badges cousus sur leurs cuirs. Je les suppose Allemands ou Suisses.
Ils m'ont vu. Même avec le casque posé sur la chaise à côté de moi, ils ont remarqué mon blouson. Je suis surpris : c'est elle qui me fait un signe et me sourit. Je réponds de la main.
- Vous venez d'où comme ça ? me demande-t-elle.
Accent du sud : je suis toujours très fort pour faire des suppositions à côté de la plaque. Il faut que je réponde. Je n'ai pas envie. Parler par-dessus un comptoir à des inconnus me met mal à l'aise. Tu ne peux pas me laisser manger tranquillement ? Qu'est-ce que ça peut te faire de savoir d'où je viens ? Pourquoi me parles-tu ?
Je réponds dans une langue visiblement étrangère pour m'en débarrasser ? Je réplique évasivement pour décourager la poursuite de l'interrogatoire ? Je n'ai pas envie de taper la discute, ce soir.
J'ai réfléchi trop longtemps : je vois l'interrogation dans ses yeux. Je fais un signe vers mes oreilles et je dis, plus fort que nécessaire :
- Je n'entends rien avec les bouchons !
Zut. Maintenant il faut que je les retire.
- Nous on vient de Martigues, à côté de Marignane, entre Marseille et Arles, ajoute-t-elle comme si c'était important pour moi de bien les situer sur la carte.
Je hoche la tête.
- Vous connaissez ? insiste-t-elle.
- Je vais rarement au sud de Lyon, dis-je dans le secret espoir de doucher son visible enthousiasme géographique.
- On a pris l'autoroute jusqu'à Montélimar, mais après on a préféré continuer sur les petites routes, alors on a pris par l'Ardèche. C'est joli, l'Ardèche. Vous connaissez ?
- Heuh... plutôt le Bourbonnais, fais-je en comptant sur le fait que rares sont les personnes à savoir où se trouve le Bourbonnais.
Pas désarçonnée pour autant, elle poursuit :
- Nous allons chez ma sœur, à Troyes. C'est si loin ! Je ne sais pas pourquoi elle a déménagé autant vers le nord.
Pour fuir une frangine qui parle tout le temps ?
- Notez que c'est pratique, Troyes : on n'est pas loin de Paris et puis il y a les magasins d'usines. Vous allez à Troyes de temps en temps ?
J'ai besoin d'un miracle. Là. Maintenant. Promis, je ferai un pèlerinage sur la tombe de Soïchiro Honda. En Buell s'il le faut.
- On voulait prendre un hôtel, mais on a décidé de plutôt tout faire d'une traite à cause de tous les gens qui ne respectent rien avec le Covid. Vous ne trouvez pas ?
Ça doit être pour une émission de téloche. Où sont les caméras ? Elle, dans un lieu clos, sans masque, qui râle après "les gens" ? Martigues-Troyes d'une traite dont un tiers du trajet de nuit ? Mon œil.
- On n'a pas eu trop de circulation en venant, mais il y avait plein de camions arrêtés. Vous savez ce qui se passe ?
J'ai cessé d'essayer de répondre : elle est en mode "monologue automatique". Le jour où les auteurs à succès sont en panne d'inspiration, il suffit de lui confier un logiciel de reconnaissance vocale et hop ! Un bestséllère toutes les huit heures.
J'ai besoin d'un super miracle, même un qui implique des dommages corporels, genre un poids lourd qui oublie de freiner sur le parking et qui défonce la vitrine, ou une attaque de requins qui ont pris beaucoup d'élan en Méditerranée.
Son compagnon descend de sa chaise. Elle se tourne vers lui, surprise :
- On part déjà ?
Il fait oui de la tête. Il chuchote quelque chose que je ne saisis pas. En passant la porte, elle répond :
- Ben quoi ? Je faisais juste la discussion, y a pas de mal à...
La porte se referme, coupant la suite.
Je comprends pourquoi il préfère faire Martigues-Troyes à moto plutôt qu'en bagnole.
Je le soupçonne d'avoir menacé d'une mort horrible le premier qui mentionnera devant elle l'existence des intercoms.
g2loq- Co-administrateur
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Excellent ces bafouilles, je me suis régalé............................
Suzu'Kid- Membre incontournable !
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1er décembre
On s'évade ?
par Koud'Pied o'Kick | 01.12.2020 à 08:00
J'aurais voulu être Laurent Cochet
Tout petit déjà, je voulais être Laurent Cochet (citation : Tout ce qui est déglingo, débile, pas tout-à-fait net et qui a deux roues, c'est moi qui l'essaie !).
Je ne le savais pas encore, bien sûr : je n'ai eu la révélation que récemment.
Lolo ou Laurent Cochet avant Ugly Betty
Laurent Cochet, c'est un anti-moi. Le genre de mec qui prend sa bécane pour aller faire une promenade à l'autre bout de la Terre quand moi je fronce le nez à l'idée de faire vingt kilomètres alors qu'il fait un peu froid. Et s'il n'a pas de moto sous la main, il va voir un constructeur et lui demande s'il veut bien lui prêter cette moto en trop qui traîne dans un coin de hangar ‒oh, pas longtemps, hein, juste 20.000 à 30.000 bornes, pas plus. Le plus fort c'est que le constructeur lui répond :
‒ D'accord. Je n'ai que la version "toutes options", ça te va quand même ? La couleur te plaît ? Sinon je l'ai aussi en bleu. Côté valises, tu as ce qu'il te faut ?
Hop ! Le voilà parti pour l'aut' bout du monde quand j'en suis encore à me demander si je mets mon pantalon de pluie ou pas.
Quand je me dis que je me ferais bien couler un bain pour noyer le tragique de ma condition de contribuable résigné, Laurent Cochet, lui, chipe chez Béhème un flat à schnorkel et va se baigner dans un volcan en Islande. Moi : baignoire. Lui : volcan. Volcan ! Vu depuis son drone, l'eau a la couleur du thermos Decatruc dont je me sers lors des périlleuses expéditions que j'entreprends entre la cuisine et mon bureau ‒eh ! on sait jamais, ya peut-être un acarien cannibale radicalisé à l'affût dans le couloir !
Quand moi j'essaye de frimer sur 600 mètres de piste un petit peu caillouteuse que j'empruntais parfois pour aller travailler, Laurent Cochet, lui, fait pour de vrai un Paris-Dunkerque. Et puis pas sur un trail facile comme j'aurais fait ! Nan nan nan ! Il y va sur une Ducate, avec son drone dans un énorme sac à dos, en chaperonnant quatre nanas dont je suis tombé raide-paf-bing amoureux dès les vingt premières images. Les brunettes en Africa Twin, c'est pire que la fondue suisse ‒avec ma pomme dans le rôle du fromage.
Moi aussi, j'me dis que prendre deux Transalp pas encore rincées et faire mon propre Paris-Dakar, c'est une super idée. J'me prépare un petit thé, je le verse dans mon thermos couleur des lacs de volcans d'Islande, je traverse machette à la main le couloir où sont tapis des acariens affamés et je vais siroter mon envie dans le canap' en regardant par où passer sur Gougeulmapse. Et après je fais une sieste. Laurent Cochet, lui, se sert un café, le boit devant des petites annonces, trouve deux Transalp, un pote, 200 kilos de matos et ‒hop hop hop‒ sors de chez lui, direction Dakar.
Moi aussi j'ai fait Dijon-Vladivostok. Mais tu te doutes bien que pour ça, j'ai surtout contrôlé que la batterie de mon PC avait de quoi tenir le temps que je zieute l'itinéraire, toujours sur Gougeulemapse. Laurent Cochet, comme la version hilare d'un Sylvain Tesson, l'a fait sur une Multistrada, l'une des motos que je n'aurais surtout pas prises. Il est aussi allé en Mongolie, un autre bled que je n'arpente qu'en rêve sur la bécane la plus petite et la plus légère possible et seulement par beau temps. Et je ne te parles même pas du Pérou. Le Pérou ? Mais tu n'y penses pas ! C'est plein de Péruviens !
Je ne vais pas continuer à te dérouler la liste. Je suis jaloux de le voir construire ses propres motos, ou plaisanter avec des gens inconnus, moi qui suis timide et coincé en plus d'être asocial. Ça m'énerve de l'observer envoyer du gros gaz sur des pistes au milieu de nulle part, survolé par son drone qui, j'en suis sûr, doit avoir un nom épique, genre James Dean. Ouais, son drone s'appelle au moins James Dean, ou Johnny Cash, ou Captain Kirk.
Dans la vie, depuis tout petit, je rêve d'être Laurent Cochet. Laurent, c'est la version 18/20 de moi, avec mon dix et demi ric-rac pour pas qu'on m'ennuie. Quand il arrive au sommet d'un col désert, il y a un mec qui s'arrête et qui le reconnaît. Il organise des rencontres à l'arrache pour faire des trucs. Déjà que je n'aime pas trop croiser des connaissances dans les magasins ; je m'y sens tout bête, comme si je ne devrais pas être là.
Mais comme j'ai bien retenu les leçons du film "Wayne's World" et que je suis poli, la fois où je vais le rentrontrer, je ne me jetterai pas à ses pieds en criant : "chuis tout p'tit, chuis minable, chuis à chier". Eh ! Je suis KPOK, quand même.
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15 décembre
Tout fout le camp...
par Koud'Pied o'Kick | 15.12.2020
Alors que depuis le début, la solution, c'est la mob
Nous faisons fausse route
Il me semble que nous faisons fausse route. Pour rouler à 80, il n'en faut pas 200, pas même 20. Avec seulement 6, c'est toute une aventure.
Un vrai rebelle, aujourd'hui, roule en mob'.
Un moteur deux-temps qui pue, qui fume, qui pétarade ; avec des freins à tambours, sans feu stop ni clignotants. ABS ? Ha-ha-ha ! Et un compteur de vitesse dont l'aiguille danse une gigue endiablée qui fait répondre au juge, la main sur le coeur : "à combien j'arrivais ? entre 20 et 60, impossible d'être plus précis" ! Dès 46 km/h, la mob' est un double affront à l'air du temps : Greta et Longtarin t'attendent sur le bord de la route, la première avec ses bébés-phoques et le deuxième avec son carnet à souches.
Maintenant qu'ils vont mettre de l'anti-patinage sur des 125 et de l'ABS sur des trottinettes électriques, la mob' est subversive. On la démarre à la poussette ‒même les motos de course n'osent plus. La plaque ‒habon ? il faut une plaque, de nos jours, sur les Bleues ? ‒portnawak ! Avec le réservoir de trois litres cinq, on fait un gros doigt aux pompes qui disent "livraison minimale : 5 litres" (le litre et demi qui reste, je le verse par terre, peut-être ?).
Tu peux remballer ta Béhème Vuitton ou ta Tromphe Christian Lacroix : la mode est au prolo, à nos glorieuses "premières lignes", bleu de travail et jet en polycarbonate orange. Les années 80 reviennent à la mode : les années 20 sont trop mal parties pour bien finir.
Et surtout, surtout : avec la mob', on entre au Royaume de la Bidouille. Il y en a pour tout le monde, pour toutes les bourses. Du saligaud qui éventre son pot au tournevis à l'esthète qui bichonne ses carters à la pâte à polir, en passant par le maniaque de l'origine qui ne touche à rien. Il faut cependant faire vite : faute de demande, les étagères se vident. Des pièces vitales commencent à manquer : joints, segments, roulement... Quelques courageux fournissent toujours ce marché de niche, mais pour combien de temps encore ?
Vu le prix des pièces et le temps que ça prend de tomber un moteur, tu peux te permettre d'avoir deux configurations : un bloc "été", bien ouvert, qui tire long, avec une venturi courte et une culasse "boost", en plus d'un moteur "hiver", plus fermé, tout sur le couple, avec un cornet qui remonte haut pour ne pas avaler la pluie et un allumage bien étanche pour démarrer même en plein brouillard.
Pas besoin de taper dans le haut de gamme pour avancer tout en restant fiable : un carbu de 15, un ensemble pipe-clapets cohérent, un pot long homologué et ça file déjà à un bon 75 chrono parfaitement illégal. Avec l'électronique, on compense deux points faibles des mobs d'époque : l'allumage et l'éclairage. Fini, les ampoules anémiques qui grillent toutes les 100 bornes : avec les leds, on peut enfin rouler de nuit sans sortir la canne blanche.
Il faut cependant choisir ton camp : Peugeot ou Motobécane -non, non, avec ton Ciao, ta Tomos ou ta Sachs, tu n'as pas le droit de venir jouer : on est entre connaisseurs, ici. On prend les 103 et les 51 et on te fera volontiers de la place si tu arrives en 105D, en 881 "La Poste" ou en Bima. Tu roules en 50 Spéciale Type 2 ou en BB 2 "L" ? Respect, gars : tiens, il y a une chaise au premier rang, là.
Tu sais ce que ça me rappelle ? Les Raspberry Pi. Ces mini-ordinateurs de la taille d'une grosse boîte d'allumettes qui font presque la même chose qu'un ordi "normal" à part qu'il faut patienter un peu. Ils coûtent le prix d'un cylindre Airsal T3 "origine" si tu prends la version avec 4 Gigas de ram, ou celui d'un carbu de 15mm PHBG si tu préfères 8 GB. Allez ! Compte 130 euros pour un Pi 4 avec un radiateur passif et un petit SSD pour qu'il tourne mieux. C'est suffisant pour tous les jours.
Le Raspberry Pi, c'est une sorte de mob' : ça ne va pas très vite, mais c'est rigolo de bidouiller dessus pour essayer de lui faire cracher ses derniers MHz tout en restant stable, après avoir choisi la distribution Linux qui te convient en fonction de ce que tu comptes faire avec ton mini-ordinateur. Et si vraiment tu veux plus de watts, il y a toujours les cartes propulsées par le kit Bidalot Groupe 3 de la micro-informatique de poche, à savoir le Celeron J4105
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Je ne serai jamais embauché à Moto Coin-Coin
Pensées papier
par Koud'Pied o'Kick | 29.12.2020
Je ne serai jamais embauché à Moto Coin-Coin
Jamais je n'intégrerai la rédaction d'un journal moto
J'ai déjà de la chance d'être publié sur un média reconnu par le Ministère de la Culture comme le Repaire des Motards : je n'imagine pas la Kronik diffusée en kiosque. Non, pour faire rédacteur moto, il faut savoir écrire ET piloter en même temps. C'est bien au-dessus de mes ressources cérébrales
Pourtant, j'aurais bien volontiers traîné sur la moquette de Moto Journal du temps où y travaillaient Fred Tran Duc, Laurent Cochet, Pierre Vedel et quelques autres que j'aimais lire quand j'étais à la fac.
J'imaginais l'ambiance dans leurs locaux d'Issy-les-Moulineaux. Je pensais à une grande salle de rédaction façon Washington Post, avec l'amoncellement habituel de bricoles sur les bureaux ; des porte-clefs de marque, des motos miniatures, des lanières bariolées pour tenir les badges, des bidules autocollants autour des écrans, une collection de montres publicitaires en guirlandes et un gobelet rempli de stylos ; des casques et des gants sur les étagères, environ 200 kilos de papier au mètre carré. J'aurais voulu être là lors de ces réunions de rédaction où ils ont décidé de ces numéros dont je me souviens encore aujourd'hui.
Jamais je ne pourrais rentrer chez Motos & Motards. Les "ouilze", comme ils disent, ce n'est pas pour moi. Je suis dans la catégorie des caresseurs de poignées, pas des essoreurs. Je n'aime pas trop les sportives et j'ai déjà du mal à rouler sur deux roues alors une seule.
J'aurais adoré me trouver un coin de bureau chez La Vie de la Moto, juste pour voir travailler les quelques puits d'histoire qui y rôdent.
Des types qui, tels que je me le figure, étudient avec attention un boulon pendant trois minutes avant de t'annoncer -sans méprise- de quelle moto il vient. J'imagine qu'ils ont en mémoire une masse d'anecdotes à te raconter, ponctuées de "je te dis ça, mais ça remonte à 1978, un peu après le Grand Prix de Yougoslavie". Tu vois le genre d'ambiance ?
Je regarde Moto Heroes d'un air incrédule. Je n'ai que la moitié de l'appareil capillaire pour entrer chez eux : chauve, certes, mais glabre. Pas l'ombre d'une moustache guidon de vélo à l'horizon. J'ai pour théorie que c'est un critère d'embauche. Et j'ai du mal avec les belles manières. Je reste pourtant rêveur devant la qualité du papier, du choix des photos, de la plume et du côté cossu de la publication : c'est une marque de respect à la fois vis-à-vis du lecteur et de ceux qui l'écrivent.
J'aurais apprécié faire un bout de carrière chez Option Moto... naaaan... j'déconne. J'aurais préféré Mob Chop, pour tout te dire.
Box'R Mag ? J'aime pas les noms où il y a trop d'apostrophes (signé : Koud'pied o'Kick). Sauf s'ils me prêtent une R80ST : là, j'dis pas.
Road Trip ? J'ai toutes les qualités requises, mais un goût catastrophique quand il s'agit de choisir une monture pour voyager.
Saint-Jean-de-Luz - Salzburg par les cols des Pyrénées et des Alpes ? Bonne idée ! En VFR 1200 ? Non, merci : je vais plutôt prendre une ER-5 hors d'âge. La Mongolie via Cape Town ? Audacieux ! En Ténéré 700 ? Hmmm... Je pensais à la place à un Super Cub 70. Pas toi ?
Il me reste enfin dans un coin de tête l'envie de créer mon propre canard, où je parlerai de bécanes sans en avoir l'air.
J'y essayerai, au long des pages, de retranscrire cette impression de contentement du cœur, d'allégresse diffuse, d'exultation retenue qui me prend quand je quitte la maison et marche en direction du garage pour sortir la moto. Matin frais, petit vent, plein soleil : que la langue est restreinte lorsqu'il s'agit de partager ces moments.
g2loq- Co-administrateur
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Les nouveautés 2021 ne m'emballent pas
Nostalgie (Le pays des moulins d'avant) ?
par Koud'Pied o'Kick | 19.01.2021
Les nouveautés 2021 ne m'emballent pas
Journaliste moto, c'est parfois un peu comme assister à la kermesse de fin d'année
Journaliste moto, c'est parfois un peu comme assister à la kermesse de fin d'année, surtout si ya pas un seul de tes gamins sur scène : il faut sourire et applaudir même si tu as trouvé ça mauvais ou ridicule.
Les nouveautés 2021 ne m'emballent pas (c) photo : Leah Kelley
Il faut sourire et applaudir quand même parce que c'est ton gagne-pain. La presse deux-roues ne vivote que grâce aux pubs des constructeurs, de quelques marchands de fringues, de pneus ou d'huile. 20 ans après la mort des petites annonces et 10 ans après la chute en vrille des ventes en kiosque, il faut dire ce qui est : on ne tient qu'à peu de chose.
Il s'ensuit que si j'exprime ce que je pense vraiment des nouveautés 2021, je vais surtout mettre plusieurs personnes au chômage -et là, je ne parle que des salariés, même pas des indépendants comme moi.
Donc au lieu de te dire tout le mal que je pense d'abominations trop lourdes, trop chères et trop puissantes ‒tu n'as pas besoin de moi pour ça, jette un oeil aux fiches techniques‒ je vais plutôt te dire du bien des nouveautés 2021 dont j'emprunterais volontiers les clefs. Ce sera plus rapide.
Sur la première marche du podium, voici la Honda CB 500 PC 32. Comment ça, ce n’est pas une nouveauté 2021 ? Bah si ! Si je m'achète une CB 500 d'occaze cette année, ça sera bien une nouveauté pour moi, en 2021. Logique, non ? La CB 500 PC 32, la bécane officielle de ceux qui cherchent la meilleure moto à tout faire sur bitume et ce depuis 25 ans. Fin du débat.
Nan, nan, reste : après, je m'améliore. Promis !
Sur la deuxième marche, la KLX 300. Pourquoi ? Parce qu'elle n'est pas importée en Europe, ce qui me donne l'occasion de hurler à l'injustice après Kawasaki sur lérézosoçio et ça, ça n'a pas de prix. Bon... je ne l'aurais quand même pas achetée si elle était venue en France, mais c'est pour le principe.
Sur la deuxième marche ex aequo, on retrouve donc tout naturellement la CRF 300 L, la moto que les malins auraient choisie pour aller à Dakar si elle était sortie dans les années 80. Parce que franchement, qu'est-ce que tu veux de plus à part un plus gros réservoir ? Il suffit de laisser partir devant les mecs en 450, en 600 ou en 700 et de contourner les zones où ils ont fini avec du sable ou de la boue jusqu'à la culasse pour remporter l'étape. Imparable.
Comme dit le proverbe : ne cherche pas à courir plus vite que le tigre, dépasse juste ton voisin. Ce n'est pas un manque de savoir-vivre, c'est une approche élargie du laisser-mourir. CRF 300 L : la moto officielle de ceux qui abandonnent leur corpulent voisin à son triste sort.
Il n'y a pas de troisième place pour cause de restrictions budgétaires. Aussi, passons directement à la quatrième marche, occupée par la Royal Enfield Meteor 350. Juste à cause de son appellation. Tu peux remballer ton Hayabusa, ta Fireblade ou ta Vulcan. Cette moto porte le nom d'un truc qui a détruit les dinosaures il y a soixante-cinq millions d'années. Meteor 350... vous aviez prévu quelque chose ces cent mille prochaines années ? Oui ? Un conseil, de vous à moi : annulez. Croyez-moi. Annulez sans attendre. Meteor 350 : la moto officielle de ceux qui savent que sur une période de temps assez longue, l'espérance de vie de chacun tombe à zéro. Donc : Banzaï !
C'est tout ? Bah ouais. J'évite d'aborder les scooters : pas envie de me faire poucerouger jusqu'à ce que mort s'ensuive dans les commentaires.
Enfin... ce n'est pas tout à fait tout. Vois-tu, c'est ça ce qu'il y a de bien avec le marché moto : si la cuvée 2021 ne te plaît pas, ce n'est pas bien grave : je te rappelle que tu peux aussi taper dans le cru 2020, ou 2019, ou 1996, ou 2004 parce qu'ils y ont ajouté un deuxième disque à l'avant, ou 2011 car en 2012 ils ont changé l'optique pour une moche, ou 1998 puisque ça a été le dernier modèle à huile, ou à carbus, ou que sais-je encore.
Et s'il n'y a vraiment rien de rien de rien... attends 2022 : avec un peu de chance, on sera encore là pour t'en parler.
---
Pour de vrai, journaliste moto, c'est top parce qu'on bosse pour notre passion avec passion (et l'inverse est aussi vrai).
Et sinon, faut changer de métier, ne serait-ce que pour avoir de meilleurs fins de mois. Et puis, l'espoir fait vivre...
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Covidéboule à donf' Ou Covi... déboule à donf !
Au taquet dans la connerie
par Koud'Pied o'Kick | 20.04.2021
Covidéboule à donf'
Ou Covi... déboule à donf !
Nous vivons des moments singuliers. Le soir, dans Dijon, ça roule n'imp' et à donf'.
On n'a sans doute plus roulé comme ça en ville depuis l'après-guerre.
Covidéboule à donf' (c) photo Kaique Rocha
Maintenant que vendre des barbes-à-papa et des boutons de culottes est illégal et que le contribuable standard se claquemure légitimement à dix-neuf heures pétantes, il se passe un phénomène étrange sur la route : c'est le delbor' complet. Je constate une courte phase d'hystérie entre sept heures moins le quart et sept heures vingt, quand les ceusses qui sont à la bourre flippent la bleusaille, avant un calme curieux troublé seulement par les autorisés dérogatifs et les livreurs à vélo.
Plus un chat dans les rues. La rocade est vide. On peut mettre du gros gaz : y'a personne.
Pour revenir à des conditions de circulation comparable, si l'on écarte le Premier Confinement (eh ! qui t'aurait dit il y a un an qu'il y en aurait un deuxième, puis un troisième, etc.), il faut remonter aux années 50, quand les voitures étaient rares et où plus personne ne roulait une fois la nuit tombée, faute d'éclairage public. La grosse différence c'est qu'aujourd'hui la chaussée est bien plus lisse qu'alors. J'ai aussi sous la poignée de quoi ridiculiser même les sportives les plus affûtées de l'époque, surtout au 400 D.A.
Tu peux oublier le 50 en ville ; c'est limite dangereux : tu te traînerais par rapport aux autres qui bondissent de feu vert en feu vert. Les avenues sont désertes et le compteur a vite fait d'indiquer 70. C'est là que je suis bien content de chevaucher un missile urbain : quatre secondes gaz en grand et les TDI sont loin.
Je lisais il y a peu un intéressant point de vue : actuellement, les journaux de grande diffusion font concurrence à ces publications sardoniques aux titres aussi accrocheurs que ridicules relatant des faits divers souvent sordides. Après un an de bourrage de crâne, plus personne n'éclate de rire quand il est question de l'armée qui désinfecte la forêt sur la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie ou d'un ausweis de deux pages pour sortir le chien (sinon crac ! prune !). Un peu comme si Hara-Kiri avait dit à Kafka : "vas-y, fais-nous rire".
Dijon à donf', donc. L'exercice est aussi grisant que dangereux, car il faut compter avec les forçats de la pédale : les livreurs de bouffe aux bourgeois. Sans éclairage, ils roulent encore plus mal que moi à bicyclette. J'ai failli m'en emplafonner deux, deux soirs de suite : on s'est retrouvés nez à nez quand ils ont tourné au coin, eux remontant le sens interdit. Il faut aussi faire attention aux piétons promeneurs de chiens et à quelques jeunes déconfinistes qui déambulent, téléphone à la main.
Un grand raffut derrière moi :
VRAF ! VRAF !
Je suis dépassé par deux bécanes gaz à fond, la première sur la roue arrière, la deuxième avec son conducteur plaqué au réservoir. Je sors à peine du rond-point, je dois faire un petit 50 (honnêtement, hein, pas "50 à tout péter, m'sieur l'agent"), ils m'ont passé si vite que je n'ai même pas pu reconnaître de quel modèle il s'agit. J'ai juste eu le temps de voir deux petits feux rouges biseautés façon MV.
Admettons que les risques sont limités sur cette avenue à quatre voies entre deux ronds-points. Admettons... M'enfin c'est pas bien malin. Déjà qu'on passe pour des sauvages rien qu'à remonter les files...
Tout ça pour dire qu'il faut faire gaffe sur la route : ça se défoule grave, en ce moment. La copine qui bosse aux urgences me confirme que ça cartonne moins ces jours-ci, mais que quand ça tape, c'est plus moche que d'habitude.
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La dernière goutte d'essence ne sera pas pour toi
Gaaaaaaz ! ô line !
par Koud'Pied o'Kick | 22.06.2021
La dernière goutte d'essence ne sera pas pour toi
Oh, merde... Oh, on va manger cher, là...
La dernière goutte d'essence ira dans le réservoir d'un truc peint en kaki ou en gris.
Ils attendent de toi que tu te serres la ceinture ; à Eux de trouver la bonne excuse.
la dernière goutte d'essence (c) photo : Dziana Hasanbekava
Prends le graphique historique de la consommation de pétrole depuis 150 ans, ajoute-y les prévisions à 2050 et fais un truc rigolo : renverse-le selon l'axe horizontal. Maintenant, nous ne sommes plus au sommet d'une vague, mais au fond d'un trou. Un trou de 35,8 milliards de barils par an ‒d'où mon ricanement quand le journaliste d'une chaîne de radio généraliste annonce, tout enthousiaste, la découverte d'un gisement "géant" de 15 milliards de barils... mouais... même pas 6 mois de consommation en faisant très très gaffe, quoi.
Remonter la pente va être délicat : rares sont les personnes à entendre ce qu'implique de se passer, années après année, de 5 % de notre production de pétrole sur les 40 ans qui viennent. Pas du tout pour des questions liées au climat ‒déjà qu'on n'est pas foutu de prévoir la météo à 48 heures, alors sur 20 ans : ha ha ha‒ mais pour des raisons géologiques. Les mines ont des rendements de moins en moins importants et il faut de plus en plus d'énergie (et donc de pétrole) pour extraire x tonnes de charbon, de cuivre, de fer ou de quoi que ce soit d'autre.
La récente consultation populaire suisse est à ce titre intéressante : les Suisses veulent bien faire des efforts, mais à condition que d'autres en fassent plus et avant eux. On va aller loin, avec ça.
Quand je chausse mes lunettes de décroissant, je me dis que les motos A2 ne sont pas du tout là pour sovédévi mais bien plutôt pour nous habituer à l'idée que 45 chevaux, c'est bien suffisant pour rouler à 130... non 120... non 110 et ainsi de suite. Ce qui est parfaitement vrai ; mais il faut vendre l'idée à motardus simplex saoulé depuis plus d'un siècle par les publicitaires qui, même en mode faux-derche, te susurrent à l'oreille : "vitesse + gros moteur = bien".
Difficile de faire machine arrière, d'autant que ceux qui s'y collent ont grandi dans ces moules à têtes de noeuds où ils apprennent par cœur la doctrine de la croâssance infinie, même quand elle est "négative".
Je lis avec attention, mois après mois, les chiffres donnés par l'Union Française des Industries Pétrolières, mon indicateur précurseur personnel. Depuis un an, je suis stupéfait de lire des -8 %, -12 % et même -18,9 % entre avril 2021 et avril 2019. Quasiment 1/5e de carburant routier en moins. En théorie, les éconologues qui sont payés pour dire ce qu'il faut penser aux ploucs que nous sommes devraient être en mode nucléaire : quasiment 20 % de baisse ! La décroissance, la tant détestée décroissance, est là, sous leurs yeux ! -20 % sur le carburant routier en avril !
Parenthèse sur le carburéacteur : -65 % en avril. Si tu bosses de près ou de loin dans la filière aéronautique, passe vite un CAP de plombier et vends ta baraque avant que la région de Toulouse ne devienne la nouvelle Creuse.
Le pétrole est une question politique. Je me demande alors pourquoi l'Ufip a choisi de comparer avril 2021 à avril 2019 plutôt qu'avril 2020, où la baisse aurait été moins spectaculaire ‒en priant pour que le stagiaire chargé de traiter le communiqué de l'Ufip recopie sans réfléchir. Parce que sur une année glissante, de février 2020 à fin janvier 2021, la consommation française de carburants baisse de 16,4 % à 41,940 millions de m3. Ça devrait autant nous laisser sur le hulk que si l'équipe de France de foute avait perdu 48 à 0 contre le Vatican.
Pourquoi je te parle de tout ça ? Parce que c'est critique pour comprendre les 15 ans qui viennent. Parce que la mère Hidalgogo ne fait pas tout son cinéma par gaîté de coeur, bien au contraire, ça risque de lui coûter son poste douillet ; son successeur fera la même chose et peut-être même encore plus vite. Petit à petit, mais de plus en plus rapidement maintenant, il va falloir expliquer à la population en général et à motardus simplex en particulier que les bécanes de 200 chevaux pour se traîner la teube sur le Périphe à 82 km/h, c'est mort.
Il leur faut juste trouver le bon prétexte. Par exemple une catastrophe mondiale. Un gros machin façon 11 septembre, mais puissance 10, avec carrément plus de morts pour bien faire flipper dans les chaumières, branchées douze heures par jour sur Radio-Matignon. Pas une excuse bidon comme la banquise, qu'on a essayé de nous vendre pendant 10 ans et qui a fait un bide. Non, non, une bonne grosse cata où tu te dis que notre seule planche de salut serait d'avoir Jean Reno comme Premier ministre et Joey Starr à la Santé, pour causer efficacement avec son homologue allemand Dolph Lundgren, maintenant que Jet Li est Premier secrétaire en Chine et que Bruce Willis a pris les rênes de l'OMS.
Ayé ? T'as pigé ? T'as pigé pourquoi quand je lis les chiffres de l'Ufip, je me dis :
‒ Oh, merde... Oh, on va manger cher, là...
La dernière goutte d'essence ne sera pas pour toi (c) photo : Maria Orlova
g2loq- Co-administrateur
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Ben on arrête les centrales à fuel, on construit quelques centrales nucléaires supplémentaires, on supprime le chauffage au fuel, remplacé par des radiateurs électriques et des pompes à chaleur et il me restera bien assez de pétrole pour emprunter la route qui me mènera à l'Ehpad. Merde, on a vécu les 30 glorieuses on ne va pas commencer à se mettre la rate au court bouillon maintenant... J'la veux moi la dernière goutte! Quoi qu'est ce que j'entends? C'est égoïste, faut penser aux générations suivantes? Ouais, ben il verront ça avec les 30 calamiteuses.... . Quand arrivera leur tour ils viendront nous raconter ça chez St Pierre ( et Miquelon )
kuczynski- Membre incontournable !
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
.... c'est ballot que dans le raffinage du pétrole on ne puisse séparer la fabrication du Fioul domestique ( lourd et Kéro également) de celle du gaz et de l'essence.
Jife- Membre incontournable !
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
par Koud'Pied o'Kick | 27.06.2021
La compet' pourrit la moto
Parmi les mythes qui pourrissent ma vie de motard
Les "bénéfices" de la compétition tiennent une place de choix...
Parmi les mythes qui pourrissent ma vie de motard (un simple disque ça freine pas, l'ABS améliore la sécurité, etc.), les "bénéfices" de la compétition tiennent une place de choix. Si tu interroges motardus simplex, il répétera sans réfléchir que la compet' rend les motos plus sûres et plus fiables. Ce sont bien sûr des foutaises.
La compet' pourrit la moto (c) photo : Spencer Davis
Ainsi, c'est à la course que l'on doit l'augmentation aberrante des hauteurs de selle.
Sur la piste, une moto haut perchée doit prendre moins d'angle pour une même vitesse de passage en courbe qu'une moto basse. Conséquence : les bécanes où un conducteur d'un mètre soixante-quinze a les deux pieds bien à plat par terre sont l'exception.
Sur terre, il faut de grands débattements de suspensions pour pouvoir aligner les tours à donf' et enchaîner les "triple". Mais je ne m'appelle pas Jean-Michel Bayle (ou qui que ce soit qui l'ait remplacé depuis), donc les grandes suspensions sont une malédiction. Les trails "faciles" sont morts : il n'y a plus que des enduros à vidanger toutes les huit heures d'utilisation (portnawak).
La compétition spécialise.
Dans les années soixante, il existait un type de moto unique qui servait à tout : bitume, terre, etc. Un changement de pneus et zou !
Aujourd'hui, une Pagéniale vire au vert Kawa dès qu'elle aperçoit deux feuilles mortes et un peu de boue sur la route. Quant aux gros trails, ils ne doivent leur survie qu'à l'électronique : débranche un fusible et c'est foutu, ça passe plus du tout (scoop : 140 chevaux dans la gadoue, c'est ridicule).
De bécane-à-tout-faire, on se retrouve aujourd'hui avec des fusils à un coup, incapables de sortir de leur étroit domaine d'utilisation.
Les moteurs ?
L'entrée de gamme, la moto "pour débutant", c'est 650 cm3 et 70 chwô minimum. En-dessous, il reste quelques reliques façon CB 500, quelques anomalies réglementaires (les A2, qui sont débridées au bout de quelques semaines ‒oui, oui, je sais, pas la tienne, bien sûr). Tout le reste est au-dessus. Pour rouler à 90 km/h. On marche sur la tête.
Cite-moi une bécane sympa sur route entre 80 et 120, avec une hauteur de selle normale et qui fasse boulot-dodo + vacances à deux ?
C'est quoi, la Transalp d'aujourd'hui ? Sans tricher, hein : va pas me sortir une XJR ou une Seven Fifty. Une CBR-F ? Une petite Tiger ? Une DL ?
J'insère ici un maigre paragraphe sur les selles passager.
On s'est compris, non ? En compet', il n'y a pas de passagers...
Les pneus ?
Le marketing de la compet' a réussi à nous convaincre qu'une 125 a besoin d'un pneu de 130 minimum à l'arrière pour passer tous ses chwô au sol.
N'importe quoi. Un pneu arrière qui tient 8.000 bornes est un exploit, alors que ‒énième paradoxe‒ on a l'ABS et l'anti-patinage pour limiter les envies de liberté des pneus trop durs.
La compétition n'a pas amélioré nos motos : elle a orienté leur conception dans une voie qui lui convient, au détriment de leur usage normal.
Les châssis sont trop raides, irréparables (merci, l'alu), les suspensions trop dures, les moteurs trop pointus et puissants, les selles sont ridicules et les aspects pratiques les plus élémentaires ‒même pas foutus, après 70 ans, de monter un antivol fiable de série : c'est déprimant‒ sont aux abonnés absents.
Tout cela concourt à faire de la moto un accessoire principalement estival et qui impose de se plier à un mode d'emploi particulier.
Les exceptions ?
Avec ton aide, on aura vite fait le tour : une petite poignée de motos, proposées comme par lassitude par les constructeurs qui préfèrent le sensationnel au rationnel.
C'est d'autant plus dommage ‒et une fois de plus, tout à fait paradoxal‒ qu'on a tous les outils sous la main pour sortir des usines des motos abouties, aux antipodes du spectaculaire (au sens debordien du terme) qui, s'imaginent-ils, fait vendre.
Oui mais... se vendraient-elles, ces motos raisonnables ?
Sans doute pas. Car à la télé, on regarde les 8 Heures de Suzuka, pas les 2 Plombes de Boulot-Dodo.
g2loq- Co-administrateur
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