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1er février - La moto me manque
Le plaisir moto ne se rationne pas plus qu'il se raisonne !
par Koud'Pied o'Kick | 01.02.2022
La moto me manque
Rationnellement, je ne devrais pas prendre la bécane pour aller bosser.
Un bus m'y transporte aussi bien.
Mais, la moto me manque
Rationnellement, je ne devrais pas prendre la bécane pour aller bosser.
Un bus m'y transporte aussi bien. Mais la moto me manque.
La moto me manque (c) photo : Joao Jesus
Quand il a commencé à faire moche plusieurs jours d'affilée au début de l'automne, j'ai essayé d'aller au boulot en bus. C'est un déplaçoir que je connais bien : je l'ai pris toute mon enfance pour me rendre dans ces établissements spécialisés dans le broyage industriel des mioches - on ne fait pas de contribuables sans casser de mômes.
Le bus présente bien des avantages : il est à l'épreuve des traces de gasoil dans les ronds-points ; le pénible en blaireaumobile freine et s'en écarte ; il remonte les voies de bus sans guetter les bleus au carrefour ; je bouquine en roulant ; trois ou quatre collègues de travail tiennent à l'aise sur la selle passager ; je n'en oublie jamais les clefs dans la poche de mon autre blouson ; vache ! r'garde la taille du coffre !
L'équation serait idéale si l'heure de passage du dernier autobus n'était pas périlleusement rapprochée de l'horaire de fin d'équipe ‒on prend seulement vingt minutes de retard et je rentre à pied.
Un matin, cependant, quelque chose me grattouille. Une impression de manque ; j'ai oublié quelque chose, c'est sûr. Dans mon boulot, oublier quelque chose est contre-indiqué. Je m'arrête dans ma travée.
Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que j'ai ?
Je trouve prestement la réponse : ma routine quotidienne est perturbée.
En adoptant le bus, je me prive des sensations habituelles : le vent de la vitesse, les vibrations du moteur, le jeu d'équilibriste sur mes roues, la vigilance aux coins des rues, la mesure réflexe des distances de freinage, la visée entre les rétroviseurs, le ballant du corps à l'accélération.
C'est comme une séance de gymnastique routière qui mobilise des muscles différents et qui s'étonnent maintenant d'être forcés au repos.
En bus, peu m'importe le temps qu'il fait. À moto, je dois du respect à la météo.
Que le zef' souffle et me voilà encore plus vigilant sur les ponts ; je guette les signes dans le mouvement des arbres, dans les débris qui filent sur la route. On frise le zéro ? Méfiance dans l'ombre des immeubles ou même seulement des trottoirs un peu hauts qui dissimulent du verglas ; je roule sur la pointe des fesses, dans la trace, tout léger sur les freins et les gaz.
Mais, pas seulement. À moto, le cours de mes pensées prend un tout autre chemin qu'en bus.
Ce n'est qu'en selle que je réfléchis bien à ce que je vais t'écrire la semaine prochaine ; que je chope au vol des idées, des angles, des tournures ; que j'ouvre les yeux sur quelque chose de nouveau.
Casqué, j'évolue dans un autre univers avec ses règles propres ; j'y poursuis, à l'abri des regards, mon monologue intérieur ; je parle cette langue que moi seul connais ; je fais des grimaces ; je fredonne et chante ; je fais des bruits bizarres avec la bouche (sauf au feu rouge).
Le trajet motoboulot est une parenthèse dans ma vie sociale.
Une petite heure aller-retour, seul au monde au milieu de la circulation. Parfois tout est sec, tout est bien et j'ouvre plus les gaz pour sentir la moto se tendre vers l'avant. Tantôt il fait moche-glissouille-bof et je ronchonne sous le casque.
À l’occasion, je me fais un gros flippe à cause d'une blaireaumobile, d'un Uber sans éclairage dans un sens unique ou d'un piéton qui déboule au vert.
Voilà ce qui me manque quand je vais bosser en bus : ne pas doser les gaz et les freins, ne plus être aux aguets d'une idée pour la semaine prochaine, ne plus accueillir le soleil, le vent et la pluie, ne plus profiter de ce petit temps seul sous mon casque à divaguer.
J'ai tenu deux semaines en bus, puis j'ai repris la bécane.
Tant pis pour la flotte et les blaireaumobiles : la moto me manque trop.
g2loq- Co-administrateur
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Date d'inscription : 29/04/2013
8 février
par Koud'Pied o'Kick | 08.02.2022
Oups, ou l'art d'acheter la mauvaise moto
Oups ? Ai-je acheté la mauvaise moto ?
Pourtant, à la lecture des comparos, c'était la "meilleure". Où me suis-je gourré ?
Oups ? Ai-je acheté la mauvaise moto ?
Pourtant, à la lecture des comparos, c'était la "meilleure". Où me suis-je gourré ?
Oups, ou l'art d'acheter la mauvaise moto (c) photo : Cottonbro
Mouais. Bof. Pas si bien, en fait. Passés les quelques jours d'acclimatation, le temps de se mettre la bécane en main, je fais la moue. Il y a je ne sais quoi dans cette moto qui ne me convient pas. Le côté falot du moteur. Plein de chevaux, sans doute, mais des chevaux dressés pour le concours de la fonction territoriale niveau 1b et pas pour les attaques de diligences. OK, ça reprend bien sur le dernier rapport quand il faut doubler, sur la trois et la quatre il faut carrément faire gaffe quand on ouvre en grand parce qu'on est vite-vite à 160 avec ce saute-vent qui protège bien malgré sa taille modeste. Ça ne vibre presque pas, les suspattes sont correctes vu le prix, les pneus sont carrément tip-top.
Mouais. Bof. Je m'féchier. Ce n'est même pas une moto reposante, comme ces routières super bien foutues qui te font faire 500 bornes d'une traite sans avoir mal nulle part et prête à faire la même le lendemain ‒limite à faire des détours juste pour en profiter un peu plus. Non. Celle-là me pousse à ouvrir pour aller chercher un bout de sensation. Au lieu d'être content d'enrouler entre 80 et 110 parce que le moteur fait un vroum-vroap rigolo, là, je me retrouve à rouler trop vite, au-dessus de mes pompes. 130, ok : elle y va facile. Mais sur les départementales près de chez moi ? C'est tout à fait idiot.
J'ai acheté la mauvaise moto.
Pourtant, dans les comparatifs, ils disaient que c'était la meilleure. Très bon cadre, suspattes très correctes (ce que je confirme : c'est dur sans être sec, ça ne plonge presque pas au freinage), selle très confortable, autonomie inégalée avec sa consommation raisonnable et son gros réservoir, le moteur "comme ti veux ti choises" grâce à la cartographie réglable depuis le guidon, protection honorable de la tête de fourche, pas de vibrations dans les rétros ou les cale-pieds, une prise USB étanche au guidon (enfin !). Malgré une puissance brute en retrait par rapport à la concurrence du fait de sa plus faible cylindrée, au quotidien, les chevaux en moins ne se sentent.
Pourtant, j'ai passé du temps à tout lire à son sujet. Comme c'est un modèle diffusé depuis trois ans, il y a pléthore de vidéos en ligne qui en détaillent les avantages, les inconvénients et les modifs à faire dessus ‒ce qui se résume le plus souvent à mettre un pot qui fait trop de bruit, à scier le garde-boue arrière et à poser des rétros très coûteux qui rétrovisent mal : c'est ridicule.
Nonobstant, je m'féchier. C'est comme dans ma bagnole, sauf qu'en bagnole c'est une qualité : je veux voir défiler le paysage dans le calme, 19°C et 2.500 tours au tableau de bord, branché sur Radio Pépère-Peinard. Je n’ai pas acheté une moto pour avoir l'impression de rouler en Xantia Continental GT.
À peine deux mois et je regrette mon achat. Pourtant, j'avais pu essayer le modèle d'avant en concession (une machine d'occaze prêtée par mon concessionnaire chéri d'amour que j'aime fort-fort : bisou). Par rapport à ma moto d'alors, la différence était nette : moteur bien plus disponible, moins de vibrations, plus d'à-coups à la remise des gaz, boîte mieux étagée pour la ville avec 1-2-3 qui se suivent de près.
Mais voilà : une demi-heure d'essai, c'est loin d'être suffisant, en fait. Il faudrait pouvoir la prendre tous les jours pendant une semaine sur les trajets boulotaf', de préférence sous la flotte, pour voir. Peut-être que j'aurais dû m'écouter quand, reprenant ma moto d'alors, je me dis dit qu'elle n'était pas si mal que ça, malgré ses petits défauts.
Féchier : j'ai acheté la mauvaise moto. Je fais quoi ? Je démonte la bulle pour en prendre plus plein la quiche et rouler moins vite ? Je fais raccourcir la démul' pour qu'elle arrache encore plus à mi-régime ? Ou au contraire je rallonge et je ne roule qu'en 3e ? Je la fourgue avec son kilométrage dérisoire ? Je la garde et tant pis ?
Pfffff... Va falloir poster une annonce, répondre aux types qui commencent par asséner qu'elle est trop chère avant même d'avoir dit bonjour, aux relous qui veulent payer en cinq fois, aux mecs qui n'y connaissent rien et qui te demandent si elle est débridée, aux accablants qui te disent qu'ils l'auraient préférée en rouge ‒comme si je pouvais y faire quelque chose. Pénible.
Féchier, tiens
g2loq- Co-administrateur
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Excellent................
Suzu'Kid- Membre incontournable !
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
par Koud'Pied o'Kick | 15.02.2022
J'ai quand même de foutus gommards
Sur un freinage-réflexe, j'ai pu mesurer à quel point les pneus de Berzingue tiennent carrément sous la flotte
Sur un freinage-réflexe, j'ai pu mesurer à quel point les pneus de Berzingue tiennent carrément sous la flotte. C'est heureux : je me suis arrêté à 30 centimètres de la portière.
Kronik : J'ai quand même de foutus gommards (c) photo : Andrea Piacquadio
Quand j'ai acheté Berzingue, j'ai fait changer les pneus d'origine pour des CityMachin de chez ce manufacturier basé à l'est de Saint-Julien-Puy-Lavèze qui ne m'a pas donné assez de sous pour que je cite son nom (je suis rancunier en plus d'être vénal, j'dis ça juste en passant, m'sieur Michelin). Stock, la machine est livrée avec des CST dont je ne peux pas dire de mal vu que je n'ai même pas parcouru un mètre avec. Berzingue n'a pas d'ABS.
Le pneu, c'est le truc noir moche qui sent pas bon tout en bas de ta moto qui fait "ouais, ouais, ouais, cause toujours, tu m'intéresses" quand on ajoute des chwo, des ABS, de l'anti-patinage, des modes lopette et des cartographies à régler avec deux boutons au tableau de bord. Parce qu'au final, c'est lui qui décide si tout ce bazar sert à quelque chose ou pas. Tour de roue après tour de roue, c'est lui qui choisit.
L'ensemble de mes illusions quant à mes capacités à conduire une moto sont empilées sur une surface inférieure à celle de mes verres de lunette. Lorsque je fais un rond avec le pouce et l'index, je me dis que ça fait encore moins que ça. Belle perf', quand j'y réfléchis : toute ma vie tient dessus.
L'autre jour, je décolle du garage sous la flotte. Au coin de la rue, à quarante mètres de la porte du parking, il y a un cédez-le-passage à ma droite qui est fréquemment ignoré. Pourtant, l'intersection est en "T" : impossible de faire autrement que de bien ralentir sauf à vouloir s'écraser dans le mur de la maison d'en face. Toujours est-il que j'aborde le croisement avec la circonspection de l'oeuf frais qui voit s'approcher la poêle à frire, à un petit 35 à l'heure pour-de-vrai.
Bien m'en a pris : une Mini déboule pile et grille largement le cédez-le-passage. Je m'y étais préparé, mais pas au point de la voir enquiller le carrefour comme si c'était moi qui avais un stop. La conductrice m'a vue et écrase aussi, mais trop tard, évidemment. Je m'attendais à devoir seulement ralentir et peut-être élargir à gauche. Là, il faut que je m'arrête sinon je vais percuter la Mini qui maintenant me bloque le passage.
Je chope les freins en panique. Dans ma tête, le compte n'y est pas : je suis trop court pour m'arrêter ; je vais m'emplafonner dans la portière conducteur ou perdre l'avant à cause de la chaussée mouillée et me vautrer. C'est fou comme on réfléchit vite dans ces cas-là.
J'écrase le levier de frein avant, persuadé que la gomme va décrocher d'une milliseconde à l'autre. Selon mon trouillomètre interne, sur le sec, ça passerait, mais jamais sous la pluie avec des pneus raides froids. Forcé : je vais bloquer l'avant.
Mais non. Ça tient. Je m'arrête à trente centimètres de la portière. La nana me regarde, les yeux ronds, la main sur la bouche. Elle a mon phare en pleine tronche. Je suis tellement surpris d'avoir réussi à m'arrêter que je ne pense même pas à lui crier dessus. À la place, je m'apprête à reculer d'une enjambée et lui faire signe de passer quand c'est la voiture derrière la Mini qui se met à donner de furieux coups de klaxon. Sa conductrice a descendu sa vitre et engueule la nana dans la Mini à ma place. Une motarde, peut-être ?
La Mini n'a toujours pas bougé : la pauvre môme à bord ne sait visiblement plus quoi faire. Je tourne le guidon, remets les gaz et passe derrière la Mini, en faisant un petit coucou à la voiture de derrière.
J'ai quand même de foutus p*tain de sacrés bons gommards, sur Berzingue.
g2loq- Co-administrateur
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22 février - Je voulais juste tomber amoureux
par Koud'Pied o'Kick | 22.02.2022
Alors que je voulais juste tomber amoureux
Le cahier des charges est simple : je veux tomber amoureux d'une petite bécane
Pas si facile ?
Le cahier des charges est simple : je veux tomber amoureux d'une petite bécane sur laquelle je vais reprendre goût à rouler au hasard, juste pour le plaisir. Pas si facile ?
Alrs que je voulais juste tomber amoureux (c) photo : Natalie
J'ai bien regardé tous les critères. Éliminé le superflu. Laissé de côté le redondant. Chassé l'inutile. À la fin il reste ce seul paramètre : j'ai envie d'être amoureux de ma moto. Rien de plus, mais rien de moins.
Je me demande si ce n'est pas l'essence la plus subtile à distiller du catalogue actuel et passé. Bien peu dans la fiche technique peut me servir de guide. Le poids, peut-être ? Pourtant, j'aimais bien le Bourgeman malgré ses 220 kilos ; le poids est un indicateur, pas un discriminant. L'architecture moteur ? Pas non plus : j'ai roulé récemment sur des quatre en ligne qui ne m'ont pas rebuté.
Bien sûr, je garde ce penchant pour les petites cylindrées légères. Je zieute toujours du côté de la CRF 300 L, des KTM 390 ou de la fort jolie Meteor 350. Mais l'essai de la Rebel 1100 a un peu chamboulé mes partis-pris vis-à-vis des "grosses" motos tant je l'ai trouvée facile à emmener malgré ses pneus très larges.
C'est quoi, la recette pour tomber amoureux ? La surprise, pour commencer ? Peut-être faut-il que je sois agréablement épaté par la moto, qu'elle ne se comporte pas comme je l'imaginais ? Que je découvre un moteur différent de ce que j'attendais ? Plus de répondant à mi-régime ? Moins de vibrations ? Ou des hauts régimes rigolos qui donnent envie de tirer la trois et la quatre ?
J'aime bien les motos à deux visages : avec ou sans pare-brise, voilà deux machines qui offrent des sensations différentes.
Sans pare-brise, j'ai une impression de plus grande liberté de mouvement et de profiter directement de la route, sans trop de plastique devant le guidon, à la manière de ces roadsters à la mode façon MT ou CB.
Avec le pare-brise, je sais que je peux rouler plus loin, à l'abri du vent et de la pluie. De retour au garage, quatre vis suffisent à changer de moto tout en conservant la même.
J'apprécie aussi les motos visuellement simples ; les tics esthétiques ou à la mode m'agacent ; je goûte la modestie et la retenue ‒pas demain la veille qu'on me verra sur une Diavel : la honte !
Je me moque un peu des aspects pratiques tant qu'il y a l'heure et un trip partiel au tableau de bord. Je ne suis même pas sûr que le mode 'pluie' soit souhaitable.
Ah, si ! Il faut que je puisse la modifier modérément : pare-brise, je l'ai déjà dit, mais aussi suspensions et peut-être quelques coups de clef sur les commandes pour pouvoir peaufiner l'ergonomie. D'usine, les leviers d'embrayage sont souvent trop relevés et les sélecteurs trop bas.
C'est une manière de s'approprier l'objet et de commencer à raconter son histoire.
Car il s'agit surtout d'un récit dans ma tête. De ces petits plaisirs que je décide de savourer avec ma moto : un brin de route que j'apprécie particulièrement, à la faveur d'une météo clémente pour la saison, un jour où j'ai choisi de ne pas faire comme d'habitude.
La moto dont je suis amoureux n'a pas besoin d'être exceptionnelle.
Elle sert de prétexte à un changement de quotidien, à une rupture de la routine. Elle joue le rôle de support à mes envies de liberté routière : je sangle mon sac à dos "trois jours ailleurs" sur la selle et hop ! C'est parti ! En quelques heures, me voici à perpète, dans un de ces coins cachés qui me paraissent loin de tout, seul avec ma bécane et un bon bouquin, un thermos d'eau chaude calée sous le genou.
À la fin de la semaine, elle est un peu sale, alors je lui mets un coup d'eau pour faire ressortir la peinture et décrotter les jantes.
Quand l'envie m'en prend, je démonte les commandes pour graisser les pivots de leviers afin de retrouver la fluidité du début.
Plus rarement, je dépose les panneaux de plastique pour pouvoir nettoyer derrière ; un peu de soleil dans la cour du garage suffit pour me pousser à jouer de l'éponge et du chiffon.
Quand j'ai fini, je reste quelques instants à la regarder et je me dis :
‒ Oui, elle est très bien, cette moto.
C'est bientôt le printemps : je vais me remettre à chercher une moto dont je tomberai amoureux.
g2loq- Co-administrateur
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Age : 70
La moto pour sauver la planète
par Koud'Pied o'Kick | 08.03.2022
La moto pour sauver la planète
Il paraît que l'heure est grave et qu'on va tous mourir -une fois de plus.
J'ai la solution : la moto qui va sauver la planète.
La moto pour sauver la planète (c) photo : Thirdman
Je suis sûr qu'un auteur fin 19e-début 20e a théorisé bien mieux que je ne peux le faire cet étrange phénomène : moins une personne s'y entend sur un sujet, plus elle est prête à défendre bec et ongles les plus abracadabrantesques idées.
C'est ainsi que ton voisin peut, sans rire, affirmer que sa nouvelle voiture hybride d'une tonne six à vide pollue "forcément" moins que ta 205 qui va vers son tiers de siècle.
Au pinacle des arguments moisis, je suis sûr qu'on arriverait à lui faire gober que les feux à leds qui tapissent joyeusement sa calandre sont moins polluants que de bêtes ampoules classiques, au motif que "ça consomme moins" -l'andouille !
J'étais arrêté au feu rouge l'autre jour, quand pointe à côté de moi le museau d'un vélomobile. Un Mango ou un Quest, je n'arrive jamais à me souvenir lequel a les roues avant carénées. Je fais un petit coucou au conducteur et regrette instantanément que ses narines soient pile à la hauteur du pot d'échappement de Lapin-Lap1.
Puis je me suis dit que si on mettait le moteur de Lapin-Lap1 -ou même de Berzingue- dans une partie-cycle de vélomobile, on tiendrait un foutu éco-véhicule capable de prendre 150 comme qui rigole tout en consommant un litre cinq au cent gaz en grand. Et la planète serait sauvée.
100 kilos au ras du sol avec une motorisation bien trop puissante, de l'ordre de 35 chevaux...Tu vois un peu le truc?
Oui, bien évidemment que ça ne se vendrait pas. Un véhicule léger, monoplace, peu coûteux en grande série, nécessitant peu de matériaux à la construction, à la consommation ridicule... quel intérêt de nos jours ? Ha-ha, suis-je bête.
Je suis sûr qu'à l'origine, toutes ces histoires autour de la pollution partaient du constat, réel, que la civilisation "moderne" est un suicide à petit feu. Mais nos chers industriels (celui pour qui tu travailles, directement ou indirectement, ne serait-ce que par tes achats) ont bien compris le péril qu'il y avait à se retrouver face à des consommateurs qui font "non, merci" ou pire : refusent carrément de jouer, à deux doigts du constat que le "progrès" n'apporte que la ruine et la misère pour la majorité.
Depuis, ces mêmes industriels (qui jouent leur peau) ont dépensé des fortunes pour te faire croire qu'on allait sauver la planète en utilisant des bâtonnets à oreille à manche de carton plutôt que de plastique -alors que la bonne réponse est, bien évidemment, de ne plus utiliser de cure-oreille du tout puisqu'un rinçage à l'eau tiède suffit.
Pareil pour le CO2, qui sert de chiffon rouge à tout ce qui roule : il vaut mieux le CO2 (rouge = mal ; vert = bien) que de savants calculs -peut-être vrais- sur ce qu'entraîne comme pollution la fabrication d'un véhicule neuf -je suis sûr que le bilan serait très déficitaire et donc désastreux pour l'image des industriels.
Mais revenons à la moto. S'il s'agissait vraiment de sauver la planète pour de bon, on roulerait avec des Messerschmitt KR, à moteurs de 250 cm3 développant à tout péter vingt chevaux, ce qui suffit largement pour atteindre de très respectables vitesses de pointe, encore magnifiées par le fait que tu aurais les fesses au ras du sol.
Or, depuis trente ans, qu'avons-nous ? Des motos qui ont juste gagné l'injection, qui consomment 2 à 3 l/100 de moins -et encore, je ne suis pas convaincu que la baisse des consommations ne soit pas surtout la conséquence de la multiplication des radars plus que du progrès technique. Allez ! Soyons fous et disons qu'on a réduit les consommations d'essence de 20% en trente ans. J'ai du mal à considérer ça comme un exploit.
OK, les moteurs polluent moins. Mais la vérité est que la pollution est très secondaire (sinon on aurait cessé les ventes de médicaments, interdit les cosmétiques et l'industrie textile croulerait sous les amendes -l'horreur !). L'important, c'est le réservoir de pétrole mondial qui se vide, avec tous les désagréments que tu peux constater ces derniers mois -oui, oui, le bazar à l'est est une question de pétrole et de gaz, à la base.
Dans le grand kabuki* de l'environnement, les industriels jouent un jeu d'équilibriste dangereux : donner l'illusion du changement (les cure-oreilles en carton) sans surtout rien changer, ou alors suffisamment lentement pour pouvoir adapter l'appareil de production sans que cela coûte trop cher -d'où le maintien d'aberrations roulantes de type sportive de 200 chevaux.
En tant qu'objet, il n'y a pas fondamentalement de différence entre la Gex' de 1987 et celle de 2022 -en 35 ans, deux millimètres par-ci, trois centimètres par-là et c'est tout.
Donc non, je n'irai jamais acheter un vélomobile à moteur de Lapin-Lap1 chez mon concessionnaire chéri pour sauver la planète. Ce serait trop compliqué à expliquer à motardus simplex. Pourtant, s'il faut maintenir le niveau de kilomètres/habitant/an, c'est avec ce genre de véhicules qu'on devrait rouler, non ? Un litre cinq au cent en pleine colère pour une mototaf' qui prend sans peine son 130 chrono réglementaire, moi, ça m'irait.
* un des genres du théâtre japonais, très codifié et, du point de vue de l'occidental de base que je suis, assez ridicule par son maniérisme.
g2loq- Co-administrateur
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Kronik : Même à 4 euros le litre, c'est cadeau
par Koud'Pied o'Kick | 15.03.2022
Kronik : Même à 4 euros le litre, c'est cadeau
Émoi dans les chaumières : le super est à deux euros
Je soutiens que ce n'est pas cher du tout
Même à 4 euros le litre, c'est cadeau (c) photo : Gustavo Fring
Émoi dans les chaumières : le super est à deux euros.
Je soutiens que ce n'est pas cher du tout, même si on montait à 4 euros.
Explication
La très prévisible augmentation du prix de l'essence n'aura surpris que les distraits (pour être poli).
Ce qui m'a surpris, moi, c'est que cela ait mis autant de temps. Lors du passage à l'euro, le litron de super valait aux environs d'un euro, mais ce n'est que maintenant que le prix a doublé. Il aura fallu vingt ans.
Selon le baromètre de la rue, ce n'est pas fini : les cours vont continuer à monter. Ou pas, fais-je remarquer, parce que si soudain, dans un élan écologiste (très improbable), tous ceux qui peuvent aller bosser en vélo le font, l'effondrement de la consommation d'essence ramènera bien vite le litron aux environs d'un euro cinquante ‒et il sera savoureux, à ce moment-là, de détailler les balbutiements catastrophés des donneurs de leçons zécoulougistes à la noix. Dans cette hypothèse, le gouv.fr va aussi couiner très fort : il faut bien qu'il récupère le fric qu'il a balancé par les fenêtres depuis deux ans pour éviter une Révolution bis.
Mais revenons à l'essence à deux euros, un prix présenté comme "pisscologique" par les imbéciles de l'ORTF, payés pour flanquer la trouille aux Français. Je soutiens que même à ce tarif, ce n'est pas cher au regard de ce que je peux faire avec un litre d'essence ‒c'est la deuxième partie de la phrase qui est importante.
Que me permettent de faire ces deux euros ? Couper sans fatigue deux stères de bois. L'alternative, c'est de scier à la main. Deux euros pour torcher le stère en trente minutes sans se presser avec la tronçonneuse plutôt qu'en deux heures à la main ? Je file mes deux euros sans réfléchir. Même si le litre d'essence était à 10 balles je lâcherais mon billet sans moufter. Je le sais : j'ai fait les deux (à la tronçonneuse et à la main) ; je garde la tronçonneuse*.
Avec deux euros, Lapin-Lap1 fait une trentaine de kilomètres. L'alternative, c'est de faire ces trente kilomètres à bicyclette (une à deux heures selon le degré d'entraînement et le relief) ou à pied (une demi-journée). Payer deux euros pour ne pas marcher quatre heures ? Je raque tout de suite. Même cinq euros ça m'irait. Je ne te parle même pas de Berzingue qui fait Paris-Le Touquet pour même pas dix balles.
Je rappelle cet exemple : mets un litre dans ton réservoir, roule jusqu'à la panne sèche, puis reviens à ton point de départ en poussant ta meule. Tu en chies ? Voilà ce que t'épargne un litre d'essence. Pas si cher que ça, finalement, non ?
La consommation de coco est le deuxième paramètre que je regarde sur une moto après la hauteur de selle. Avant même le poids. Parce que c'est le deuxième poste après l'achat de la bécane, loin devant l'entretien et l'assurance. Il y a une vingtaine d'années, mon plafond était aux environs de sept litres. Aujourd'hui, je fronce le nez au-dessus de quatre.
Pour faire une parenthèse automobilistique, je zieute de temps en temps pour remplacer mon fort poussif deux litres essence atmo qui, horreur, consomme 8 litres en mode "Perrichon". Quelle n'a pas été ma surprise de lire qu'une Pichot 2008, par exemple, avec son 1,6 litre turbo, consomme... la même chose. Un rapide calcul de coin de table m'indique que si je trouvais une caisse qui me coûte huit euros au cent kilomètres plutôt que douze, je commencerais à amortir l'achat au bout de... 250.000 kilomètres. Le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Je parie que l'essence à deux euros ne va rien changer. On continuera de vendre des bécanes qui chatouillent les huit litres au cent quand on tape un peu dedans. Kawasaki ne va pas relancer les lignes de fabrication de la Z 400 après avoir éliminé les gros quatre pattes de sa gamme. Chez Béhème, les G310 ne vont pas mettre à la retraite les 1250. Le gros twin qui tache (et donc qui tête) a encore quelques années devant lui.
On n'a pas fini de causer de l'essence à deux/trois/quatre euros le litre. C'est une manière de rationner la consommation générale en faisant sortir du marché des plus pauvres (comme d'hab'). On lira ou entendra un peu partout que c'est la faute à Machin -non, c'est la faute à Trucmuche ! D'horripilantes têtes à claques viendront pontifier à la téloche. Des journalistes sans talent dégoiseront sur "l'impact" de l'essence sur la campagne pestilentielle.
Pourtant, je suis à peu près sûr qu'aucun de ces vaniteux inutiles ne mettra le contribuable en face de ses contradictions et l'idiotie qu'il y a à râler après la benzine à deux euros le litre aux commandes d'un véhicule de 120 chevaux (pour se traîner la teube à 30 à l'heure dans les embout').
Psssst ! CBF 125. 2 litres au cent. 11 litres dans le réservoir. Quatre euros pour faire cent bornes. Chiche ? Ou c'est juste pour le plaisir de jouer les victimes ?
*ce qui est idiot : je ferais mieux de muscler mes bras et d'apprendre à avoyer la lame.
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La mototaf' idéale
par Koud'Pied o'Kick | 22.03.2022
La mototaf' idéale
Tu cherches la meilleure mototaf' du monde ?
Celle qui, du 1er janvier au 31 décembre t'emmènera au boulot quoiqu'il se passe ?
J'ai la réponse.
La mototaf idéale (c) photo : Zakaria Boumliha
Dans mon monde idéal, il n'y aurait qu'une seule moto par usage : le choix est facile.
Les réponses sur le forum tiendraient en une ligne. Tu débutes ? CB 500. Tu débutes et tu n'es pas grand ? Rebel 500. Tu veux continuer ? CB 500. Tu veux continuer et tu trouves que la CB 500 ça se traîne un peu ? CB 500 + stage de conduite sur route. Tu veux continuer, mais sur une moto qui offre plus de sensations que la CB 500 ? CB 500 PC32.
Je suis pour la pluralité.
Mais nous ne sommes pas dans mon monde idéal.
Dans le vrai monde, il y a des photographes animaliers qui se demandent quelle est la meilleure mototaf', par exemple. À quoi on pourrait leur répondre sans hésiter : Honda C 90 T, à l'épreuve des pistes de Mongolie, du Brésil et de l'Alaska. Sobre, fiable, silencieuse, facile à modifier pour faire tenir le barda, légère d'origine pour passer partout... Nickel.
Dans le vrai monde, il y a des gardiens de troupeaux de paons angoras qui se demandent quelle est la mototaf' idéale ? À quoi on leur répondrait assurément : Yamaha TW 200. De gros pneus pour ne pas marquer les pistes de la réserve naturelle, une autonomie perfectible, certes, mais la consommation est raisonnable, une bonne vitesse de pointe pour échapper aux charges des mâles en période de brame...
Impec'.
Dans les steppes de Sibérie, la mototaf' idéale reste la Kettenkraftrad Sd. Kfz. 2 de chez NSU si tu peux supporter de ne pas rouler pendant trois semaines au printemps puis à l'automne, sauf à avoir sous la main un hélico pour désembourber ton fier destrier. En région parisienne, l'engin aurait sa place, j'en suis sûr, rapport à sa capacité à surfer sur les nids-de-poule -je lance l'idée, à toi de voir.
Mais trêve de plaisanteries.
Quand je songe au cahier des charges d'une mototaf' pour région semi-urbanisée, j'ai en tête une sorte de tue-l'amour fait de compromis où "pratique" et "économique" squattent le dessus de la pile, loin-loin devant "pétillante" et "rigolote". Quelque part, j'en suis triste. La mototaf' idéale serait une forme de croisement de MP3 et de Deauville. Ou pis encore : une caisse à deux roues, qui démarre par tous les temps à coup sûr, avec du coffre (dans les deux sens du terme), qui va de révision en révision sans une seule panne, à la conso raisonnable, qui protège correctement du froid et de la pluie et au tarif d'assurance passable.
Où est la passion, là-dedans ? Eh bien figure-toi qu'elle est toujours là, mais sous une autre forme. La passion façon mototaf', comme on peut vouer une affection particulière aux utilitaires pas sexy pour deux sous, mais qu'on aime pour leur fidélité. Une vieille 125 GN pour aller chercher le pain. La NTV "faudrait-quand-même-que-je-lui-fasse-une-vidange". La Diversion "ah ouais, 180.000 bornes, quand même !"... tu vois le truc ?
J'ai l'impression qu'il y a deux écoles du mototaf'. La première, l'école classique, a pour idéal une version tunée pour le quotidien de la type PC 32 : BT 45, amortos EMC, cale de 28mm dans la fourche, saute-vent d'origine incertaine, pare-mains, selle confort, top-case et support de valbondes. Je pense que ça marche avec beaucoup de motos : un pare-brise, un tablier, des pare-mains, des protège-carters tubulaires, de quoi trimballer le barda, un graisseur de chaîne pour les méticuleux, une paire de feux additionnels pour ceux qui roulent tôt ou tard... Tu peux greffer ça sur à peu près n'importe quoi, de la Street Triple à la Z650. Je trouve un côté charmant à ces "motos de motard" taillées pour le quotidien, qui est à mes yeux la seule discipline sportive qui vaille la peine d'être disputée.
La seconde, l'école moderne, oscille entre l'ADV 350 (pour ceux qui veulent de l'agile) et le Sym 500 TL (pour ceux qui veulent un T-Max sans les ennuis qui vont avec). Du tout cuit, déjà presque parfait en sortie de concession, ces machines feront 80.000 bornes sans un pet' : c'est ce qu'on leur demande. Allez ! Pour ne pas trop me fâcher avec les "gna-gna-gna scoobite", je glisse ici in extremis une NC 750 DCT à valises -la machine que j'aurais si j'avais à faire quarante bornes par jour mi-ville mi-route sans m'ennuyer, mais sans me casser la tête non plus.
Au final, tu l'auras compris, il n'y a pas de mototaf' idéale, mais plutôt un état d'esprit qui consiste à façonner une moto pour qu'elle te fasse traverser avec le moins d'inconfort possible tout ce que le quotidien jette en travers de ta route : la pluie, le froid, les routes moches, les cinq, dix ou quinze kilos de bricoles à trimballer, la fatigue en rentrant le soir -ou le matin, c'est selon. Elle sera sans doute moche, avec son tablier décoloré par le soleil qui s'effiloche du bas et ses valises qui virent au gris vu qu'elles ont déjà fait trois motos, mais pour tous les jours ce sera le meilleur choix.
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Chacun se fait plaisir selon ses goûts et ses propres choix.
C'est cela qui est super ! Le plaisir que nous partageons tous est l' amour de la moto et du deux roues.
Nous faisons des choix différents qui nous rendent tous heureux. J'adore regarder les motos des autres même si elles sont très diffférentes de la mienne. ce n'est pas un problème mais au contraire un enrichissement, une source de surprise, de plaisir.
Regarder une belle femme, une belle moto, et ensuite, après avoir apprécié pour le plaisir des yeux, me dire que je ne changerais la mienne pour rien au monde...
La richesse de la vie...!! Alors profitons en .
Bisous à tous et toutes
C'est cela qui est super ! Le plaisir que nous partageons tous est l' amour de la moto et du deux roues.
Nous faisons des choix différents qui nous rendent tous heureux. J'adore regarder les motos des autres même si elles sont très diffférentes de la mienne. ce n'est pas un problème mais au contraire un enrichissement, une source de surprise, de plaisir.
Regarder une belle femme, une belle moto, et ensuite, après avoir apprécié pour le plaisir des yeux, me dire que je ne changerais la mienne pour rien au monde...
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Aka
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
La femme ou la moto?AKA a écrit:
Regarder une belle femme, une belle moto, et ensuite, après avoir apprécié pour le plaisir des yeux, me dire que je ne changerais la mienne pour rien au monde...
kuczynski- Membre incontournable !
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
T’as en jamais essayé une autre tout en gardant la tienne?
Gold65- Membre incontournable !
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La moto qui était toujours en wheeling
par Koud'Pied o'Kick | 29.03.2022
La moto qui était toujours en wheeling
Il existe une catégorie de motos qui passe tellement de temps en wheeling qu'ils ont fini par retirer la roue avant
J'en achèterais bien une
La moto qui était toujours en wheeling (c) photo : Tadeu Gabriel Arci
Imagine une moto perpétuellement en wheeling.
On peut donc en retirer la roue avant. Mais alors pourquoi conserver la fourche ? Ou le guidon.
En équilibre sur la roue arrière, grâce à la seule force de son moteur, on peut même ôter une bonne partie du cadre, pour ne conserver que sa transmission, la roue arrière, le bras oscillant et un bout de cadre.
Oui, mais si on loge le moteur dans la roue ? Alors plus besoin de cadre.
Si le moteur est électrique, plus besoin de réservoir. On peut aussi rester debout pour bien contrôler l'engin.
Et paf ! La monoroue électrique gyrostable.
J'aime bien ces drôles d'engins.
Ils occupent une niche particulière à côté des vélos et des trottinettes, sinon que l'esprit de leur clientèle semble se rapprocher plus des motards que des automobilistes.
D'abord parce que l'inévitable gamelle qui survient pendant la période d'apprentissage leur apprend à rester humble face au bitume ‒d'où leur équipement qui ne déparerait pas sur une petite cylindrée. Ensuite parce qu'en tant que minorité, ils ont aussi choisi de se regrouper et font ainsi des sorties en bande comme tout bon tarmo qui se respecte.
Gants et protège-poignets sont un minimum pour rouler. Un blouson de mi-saison avec coques aux coudes et aux épaules n'est pas une mauvaise idée ; ça tombe bien : les motards ont tout ce qu'il faut.
Pour les genoux, on peut choisir ce qui se fait pour le skate/vélo ou chez les motards amateurs de gadoue. Le pantalon et la veste de pluie ne seront pas de trop dans la panoplie.
Descendu de sa machine, on pourrait presque le prendre pour un tarmo s'il n'avait pas une sonnette de vélo attaché à la bretelle de son sac à dos et une loupiotte rouge sur l'arrière du casque.
Dans les essais, ça cause puissance, bien sûr. Mais, je retrouve de la moto dans les questions liées à la dimension et à la pression des pneus. Quelques modèles peuvent être livrés soit avec des gommes de route soit avec des enveloppes à crampons pour ceux qui veulent rouler hors bitume ‒certains ne s'en privent pas, au point de passer là où un vélo tout chemin s'arrête.
Comme à moto, il y a les "petites" et les "grosses" roues, en fonction de leur poids ou de leur autonomie.
Certaines passent allègrement les 100 kilomètres d'une traite, voire 150 en faisant attention. Mais alors ce sont de grosses bestioles de 30 à 35 kilos, plus taillées pour la randonnée que pour la ville. Certains préfèrent les roues à pneus fins, de 20 kilos maximum, pour pouvoir monter sans problème une volée de marches et ne pas dépendre d'un ascenseur quand il s'agit de la ramener chez soi.
Autres paramètres important à prendre en compte : l'étanchéité, qui, étrangement, est très loin d'être garantie, même quand on tape dans le haut de gamme ; la crevaison, qui implique souvent un gros démontage pas à la portée de tout le monde après être rentré à pied ; le SAV, délicat quand on habite loin d'un atelier.
Pourquoi n'en voit-on pas partout en ville ?
Sans doute parce que, comme à moto, il faut acquérir un équilibre. La trottinette s'apprend en 15 minutes, alors que pour la gyroroue il faut deux bonnes heures d'essais pour arriver à monter dessus et prendre un virage et plusieurs dizaines de kilomètres de roulage pour être à l'aise.
Encore plus qu'à moto il faudra faire attention à l'état de la route et notamment aux déformations longitudinales, aux nids-de-poule ou aux rails de tram. Ce qui ajoute à cette impression que la monoroue est un engin à l'esprit typiquement motard, par opposition à la trottinette qui convient à l'automobiliste repenti.
Une fois sur la machine, ce n'est pas tout à fait du ski, pas tout à fait du vélo, pas tout à fait du roller, pas tout à fait du skate.
Pour avoir utilisé un Segway il y a quelques années, je sais que ces engins sont tout à fait stables par eux-mêmes ; j'ai juste à apprendre à mes pieds, mes chevilles, mes jambes, mes épaules comment bouger pour aller où je veux.
Plusieurs Youtubeurs font du bon travail et les images qu'ils ramènent de leurs promenades donnent envie.
J'apprécie particulièrement l'enthousiasme de Bonheur sur Seine et les essais très longs (sur 1.000 kilomètres) de Speedy Feet UK. Gabb V12 donne le point de vue de celui qui débute : utile.
Les prix ? Rien de sérieux en dessous de 1.000 euros, ça commence à devenir correct à partir de 1.500 pour une urbaine qui peut remplacer une petite bécane pour faire 15 ou 20 bornes et au-dessus de 2.500 on tape dans les machines de luxe (grosse puissance, grosse autonomie, très lourdes).
Mais... il y a au moins deux gros 'mais'.
Premièrement, ces engins sont bridés sur route à 25 km/h en France, ce qui retire beaucoup aux grosses roues de plus de 1.500 watts qui prennent 50 km/h facilement.
Deuxièmement, il faut les assurer, donc compte 100 balles par an en plus.
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5 avril - Bientôt, les autoroutes à 90km/h
par Koud'Pied o'Kick | 05.04.2022
Bientôt, les autoroutes à 90km/h
Pour ton bien
Tu peux toujours râler : cela arrivera un jour. C'est pour ton bien, bordel !
Pour ton bien, l'Agence internationale de l'énergie veut que tu roules moins et moins vite.
Tu peux toujours râler : cela arrivera un jour. C'est pour ton bien, bordel !
Bientôt, les autoroutes à 90km/h (c) photo : Josh Sorenson
Tu as sans doute vu passer dans la presse officielle ce petit chef d'oeuvre de faux-derchisme où l'Agence internationale de l'énergie explique que toi, tu vas devoir rouler moins vite et moins souvent afin que quelques autres continuent comme si de rien n'était -je résume.
J'attire ton attention sur l'infographie en couleur pour enfant de 6 ans qui accompagne ces "propositions" -au nombre de 10 : il faut faire simple. On n'est pas cons, mais ils nous prennent quand même pour des débiles. Ça sent moins le plan mûrement réfléchi par de vieux briscards de la géopolitique pétrolière que le truc ficelé à l'arrache par le stagiaire.
J'ai été très surpris de voir l'AIE sortir un tel document, elle qui ne jure que par la coâââssance. Puis, je me suis rappelé cette question que je me posais naguère : comment vont-ils s'y prendre pour imposer le rationnement du carburant pour les particuliers ?
En France, la dernière fois que ça a duré plusieurs mois, c'était à cause d'une guerre. La fois d'avant aussi.
Hum-hum... Cela m’évoque quelque chose de plus actuel...
Mais détaillons un peu ce que propose l'AIE. C'est tout à fait pernicieux. Elle fait peser la majeure partie des "économies" potentielles sur les épaules du consommateur, soit directement (vitesse inférieure, télétravail, interdictions de rouler sous des prétextes divers) soit indirectement puisqu'il faudra bien trouver dans une poche les sous pour 'développer' les transports en commun -bonne chance pour tasser encore plus de monde dans le métro ou le RER. Ce sont des propositions "yaka-fôkon" : personne ne s'y conformera et l'AIE le sait très bien ; ici, elle borde ses fesses.
En revanche, il n'est question nulle part d'envoyer à la casse 90% de ce qui vole après avoir expliqué que non, ne pas passer ses vacances aux Seychelles n'est pas un crime abject qui relève de la compétence du Tribunal pénal international. De même, l'AIE ne conseille pas aux croisiéristes de se chercher un autre taf'. Ou bien à la FIM/FIA d'arrêter les compétitions mécaniques qui brûlent de l'essence pour rien -l'heure est trop super-grave et il faut arrêter le gaspi, oui ou non ?
Je verrais mal l'AIE préconiser franco la mise en place de tickets de rationnement du carburant. Comme les histoires d'environnement ont fait un bide -20 ans de bourrage de crâne presque en vain- il faut passer par un autre biais pour obtenir du contribuable qu'il se serre la ceinture.
Mais là... j'ai un doute. Le prétexte du bazar à l'est pourrait ne pas durer aussi longtemps que certains l'espèrent et les appels au patriotisme énergétique n'ont pas l'air d'émouvoir les foules. Pas sûr que Motardus Simplex soit prêt à se traîner volontairement à 70 sur autoroute urbaine pour se fâcher encore plus vite avec le pays qui chauffe son appart' et fournit la matière première nécessaire à la fabrication de ses pneus -pour ne citer que deux exemples parmi des centaines d'autres. Oui, le commerce international est aussi affaire de chantage.
Dans mon environnement immédiat, le super à deux euros n'a pas déclenché une ruée sur les CB 125 F, mais plutôt des réactions outrées à propos de ces fameux "zôtres" qui continuent de rouler "à fond la caisse" -rhaah, les salauds !
Voilà pourquoi je suis confiant : le pamphlet de l'AIE a toutes les chances de finir fissa aux oubliettes.
Cependant, ce n'est que partie remise. Un jour prochain, l'idée du ticket de rationnement pour l'essence ou le kWh ressortira avec un peu plus d'insistance, sous une forme déguisée (ne pas rouler en ville le dimanche est une mesure de rationnement, ne t'y trompe pas). Ce sera en vain : même s'il est mis en place, le rationnement ne fera que retarder l'agonie d'un modèle de société qui n'en finit pas de cracher ses bielles par ses carters crevés.
Allez ! Il fait beau. Je vais me faire une petite balade tant que ça ne tombe pas sous le coup du Déplacement Par Voie de Véhicule Thermique Motorisé Sans Motif Impérieux Professionnel ou Médical Avéré (135 balles, portées à 4.500 en cas de récidive), maintenant que j'ai trouvé le mode "Ponce Pilate" dans les réglages de la carto d'injection. Gaazzzz !
g2loq- Co-administrateur
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12 avril
M'enfin, ce n'est pas particulier aux Béhèmistes, hein !...
par Koud'Pied o'Kick | 12.04.2022
Le vieux motard qui ne saurait rouler qu'en Béhème
Lui, c'est jamais sans sa Béhème. Il n'en démord pas.
Il patauge et tatouille dans les graviers de la pente, cramponné à son guidon, à deux doigts de tomber.
Mais lui, c'est jamais sans sa Béhème. Il n'en démord pas.
Le vieux motard qui ne saurait rouler qu'en Béhème (c) photo : Lisa Fotios
Il fait très beau, ce dimanche. Un peu frisquet à l'ombre, certes, mais c'est inespéré pour un mois de février.
Alors les motards sont de sortie en nombre.
Nous sommes attablés à la terrasse d'un café d'un de ces malheureux villages qui ne désemplissent jamais dès que la pluie cesse. On n'y circule qu'à pied sauf à être riverain. Les badauds déambulent, fourrant leur nez aux fenêtres ; ce doit être horripilant d'habiter ici quand on n'a rien à vendre aux touristes.
Partis à trois, nous sommes rejoints par des copains de copains. À table, ça cause moto, bécanes et deux-roues.
La crêpe beurre-sucre est à sept euros, mais j'ai décidé de faire semblant d'être riche, aujourd'hui.
Cette après-midi, nous allons dans la vallée de Schmürtz pour aller voir l'abbaye de Zboïng.
Cela m'est égal : il fait beau, la route virevolte entre de jolies collines et j'ai enclenché le mode "cordial-affable".
Cordial-affable, j'ai dit ! Parce que la troupe compte un ayatollah de la Béhème. La cinquantaine bien entamée, bedonnant, encore moins de cheveux que moi, il nous décrit avec délice les péripéties de l'achat de sa dernière monture à l'automne.
Le clou du spectacle met en scène un jeune freluquet, commercial junior de la concession que notre béhèmiste fréquente "depuis trente ans", vertement remis en place par le patron de ladite concession (un "ami de longue date") pour une histoire de ristourne.
En me concentrant très fort sur un intéressant reflet de lumière colorée sur une vitre, j'arrive presque à ignorer la manière dont il parvient à mentionner par deux fois le prix de sa bécane à la dizaine d'euros près.
Avec un paquet d'heures supplémentaires, ça me ferait dans les 18 mois de salaire : je suis hors course.
‒ Je n'ai ja-mais eu que des BMW. J'ai toujours opté pour la qualité, voyez-vous ? Et puis, j'ai su rester fidèle à un concessionnaire et sur le long terme, ça paye, c'est une évidence. On n'a rien sans rien, je le dis souvent. Les rares fois où j'ai dû revenir pour une panne, ils se sont occupés de ma moto im-mé-dia-tement ; pas question de me faire attendre. Vu ce que je leur ai versé en trente ans, c'est bien le moins qu'ils puissent faire, non ?
J'imagine que les concessionnaires ont des mots de code pour ce genre de clients. Peut-être que 'CSP', dans leur tête, signifie 'Connard Super Pénible' ?
Je plains ceux de la marque susmentionnée : ils doivent en attirer un nombre anormalement élevé ‒plus que les vendeurs de Mash ou de Royal Enfield.
Petit aparté : j'ai l'air de râler après Béhème. Mais non. Ils font de bonnes machines : rien à redire là-dessus. C'est cette minorité d'odieux enflés qui gâche tout ; je m'estime d'ailleurs heureux que les deux autres fournisseurs officiels de blaireaumobiles s'en tiennent aux trucs avec deux roues en trop.
Nous avons fini de manger et partons. Direction la vallée de Schmürtz.
Le parking sur lequel nous sommes garés est un terre-plein en léger dévers d'argile blanche mélangée à des pierres. Monsieur Pénible en chie visiblement pour déplacer son flat. Les cailloux roulent sous ses bottes. Par deux fois, il manque de se mettre par terre. Il finit par démarrer et dégage sa moto au guidon et à l'embrayage, toujours en équilibre instable.
Il vient se ranger à côté de moi et commence à pester contre le parking. Tu ne te serais pas trompé de problème, par hasard, pépère ?
Nous sommes maintenant tous prêts à partir. Il va pour embrayer, à la suite de Christophe qui ouvre la route, mais je l'arrête d'un geste :
- C'est moi qui ai la plus petite moto, c'est moi qui roule en deuxième position.
Et je démarre sans attendre de réponse : reste derrière, avec ta meule à 18 smics.
Non, il n'y a pas de morale à l'histoire.
Pas de moment de rédemption où Monsieur Pénible s'aperçoit soudain qu'il est un odieux enflé, fourgue sa Béhème et s'achète une Diversion 600 N ex-moto-école après s'être excusé auprès du commercial junior.
Tu n'y aurais pas cru une seconde.
par Koud'Pied o'Kick | 12.04.2022
Le vieux motard qui ne saurait rouler qu'en Béhème
Lui, c'est jamais sans sa Béhème. Il n'en démord pas.
Il patauge et tatouille dans les graviers de la pente, cramponné à son guidon, à deux doigts de tomber.
Mais lui, c'est jamais sans sa Béhème. Il n'en démord pas.
Le vieux motard qui ne saurait rouler qu'en Béhème (c) photo : Lisa Fotios
Il fait très beau, ce dimanche. Un peu frisquet à l'ombre, certes, mais c'est inespéré pour un mois de février.
Alors les motards sont de sortie en nombre.
Nous sommes attablés à la terrasse d'un café d'un de ces malheureux villages qui ne désemplissent jamais dès que la pluie cesse. On n'y circule qu'à pied sauf à être riverain. Les badauds déambulent, fourrant leur nez aux fenêtres ; ce doit être horripilant d'habiter ici quand on n'a rien à vendre aux touristes.
Partis à trois, nous sommes rejoints par des copains de copains. À table, ça cause moto, bécanes et deux-roues.
La crêpe beurre-sucre est à sept euros, mais j'ai décidé de faire semblant d'être riche, aujourd'hui.
Cette après-midi, nous allons dans la vallée de Schmürtz pour aller voir l'abbaye de Zboïng.
Cela m'est égal : il fait beau, la route virevolte entre de jolies collines et j'ai enclenché le mode "cordial-affable".
Cordial-affable, j'ai dit ! Parce que la troupe compte un ayatollah de la Béhème. La cinquantaine bien entamée, bedonnant, encore moins de cheveux que moi, il nous décrit avec délice les péripéties de l'achat de sa dernière monture à l'automne.
Le clou du spectacle met en scène un jeune freluquet, commercial junior de la concession que notre béhèmiste fréquente "depuis trente ans", vertement remis en place par le patron de ladite concession (un "ami de longue date") pour une histoire de ristourne.
En me concentrant très fort sur un intéressant reflet de lumière colorée sur une vitre, j'arrive presque à ignorer la manière dont il parvient à mentionner par deux fois le prix de sa bécane à la dizaine d'euros près.
Avec un paquet d'heures supplémentaires, ça me ferait dans les 18 mois de salaire : je suis hors course.
‒ Je n'ai ja-mais eu que des BMW. J'ai toujours opté pour la qualité, voyez-vous ? Et puis, j'ai su rester fidèle à un concessionnaire et sur le long terme, ça paye, c'est une évidence. On n'a rien sans rien, je le dis souvent. Les rares fois où j'ai dû revenir pour une panne, ils se sont occupés de ma moto im-mé-dia-tement ; pas question de me faire attendre. Vu ce que je leur ai versé en trente ans, c'est bien le moins qu'ils puissent faire, non ?
J'imagine que les concessionnaires ont des mots de code pour ce genre de clients. Peut-être que 'CSP', dans leur tête, signifie 'Connard Super Pénible' ?
Je plains ceux de la marque susmentionnée : ils doivent en attirer un nombre anormalement élevé ‒plus que les vendeurs de Mash ou de Royal Enfield.
Petit aparté : j'ai l'air de râler après Béhème. Mais non. Ils font de bonnes machines : rien à redire là-dessus. C'est cette minorité d'odieux enflés qui gâche tout ; je m'estime d'ailleurs heureux que les deux autres fournisseurs officiels de blaireaumobiles s'en tiennent aux trucs avec deux roues en trop.
Nous avons fini de manger et partons. Direction la vallée de Schmürtz.
Le parking sur lequel nous sommes garés est un terre-plein en léger dévers d'argile blanche mélangée à des pierres. Monsieur Pénible en chie visiblement pour déplacer son flat. Les cailloux roulent sous ses bottes. Par deux fois, il manque de se mettre par terre. Il finit par démarrer et dégage sa moto au guidon et à l'embrayage, toujours en équilibre instable.
Il vient se ranger à côté de moi et commence à pester contre le parking. Tu ne te serais pas trompé de problème, par hasard, pépère ?
Nous sommes maintenant tous prêts à partir. Il va pour embrayer, à la suite de Christophe qui ouvre la route, mais je l'arrête d'un geste :
- C'est moi qui ai la plus petite moto, c'est moi qui roule en deuxième position.
Et je démarre sans attendre de réponse : reste derrière, avec ta meule à 18 smics.
Non, il n'y a pas de morale à l'histoire.
Pas de moment de rédemption où Monsieur Pénible s'aperçoit soudain qu'il est un odieux enflé, fourgue sa Béhème et s'achète une Diversion 600 N ex-moto-école après s'être excusé auprès du commercial junior.
Tu n'y aurais pas cru une seconde.
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26 avril
par Koud'Pied o'Kick | 26.04.2022
Rien ne va sur cette moto
Trop ceci. Pas assez cela.
Je cherche en vain la bécane qui coche toutes les cases.
Sur cette moto, rien ne me va. Trop ceci. Pas assez cela. Je cherche en vain la bécane qui coche toutes les cases.
Je râle souvent après les gens qui râlent : je n'aime pas les gens qui râlent tout le temps. Pourtant, je râle souvent après mes deux motos.
Rien ne va sur cette moto (c) photo : Andrea Piacquadio
La première n'a pas assez de chevaux, manque de vitesse de pointe, est dotée de suspensions tape-cul, d'un réservoir trop petit, d'un tableau de bord dépourvu d'horloge et me met dans une position de conduite façon chaise de bureau qui ne me convient pas.
La deuxième est trop haute de selle, vibre désagréablement entre 90 et 110, est encore trop fébrile sur l'angle malgré les nouveaux pneus, ne freine pas bien de l'avant et le coupe-contact sur la latérale empêche de faire tourner le moteur quand elle est dépliée -c'est stupide.
Petit à petit, je remonte les catalogues des constructeurs, en partant des 125 (13 chevaux minimum), puis les rares 300 survivantes des purges du début des années vingt, puis les 500 (500 CB, 500 CB et surtout CB 500), pour finir par rebrousser chemin aux environs de 750 cm3 : pour faire avant tout de la ville sur des trajets mototaf', c'est idiot de choisir une Ténéré.
Plusieurs fois j'ai établi la liste de tous mes critères de choix, par ordre décroissant d'importance : consommation, autonomie, hauteur de selle, poids, vitesse de croisière, prix, pas une clientèle de tête de noeuds ; puis tenté de faire correspondre le tout à ce qui est disponible en neuf.
Raté : il manque toujours quelque chose.
L'ADV, peut-être ? Ou le 500 TL ? Ou encore cette 350 Meteor dont ils sont nombreux à dire du bien -tant pis pour l'autoroute ?
Puis je relève la tête de mon écran et regarde Lapin-Lap1 pour me dire que presque tout y est, en fait. Je râle comme les autres, surtout pour le plaisir de râler et donc d'exister socialement -les non-râleurs ont peu de choses à dire et perdent le rôle enviable de victime (plaignez-moi ! mais plaignez-moi, bordel !). Alors que Lapin-Lap1 coche presque toutes les cases, à part celle des suspensions ; mais il suffit de rouler le dos droit et ça passe, d'autant que le guidon très rapproché se prête bien à cette position.
Puis je suis tombé sur un article je ne sais plus où qui explique que le contrôle -ou l'illusion du contrôle- rend la vie ennuyeuse et affadit le quotidien. C'est, simplement, ce qui rend désirable un cadeau : ne pas savoir ce qu'il y a dans la boîte.
La route, sur une moto dont il serait impossible de perdre le contrôle quoiqu'il se passe, porte un autre nom : le train. Une bécane sans surprises, c'est aussi passionnant que la lecture du mode d'emploi du lave-vaisselle sans eau.
L'injection, c'est sans doute très bien, mais il faut remonter de temps en temps sur une enclume à carbus des années 90 pour constater ce que nous avons gagné, certes, mais surtout perdu en trente ans. Tiens ! Grimpe sur un Bédouze, avec son starter à la main, son moteur qui ratatouille à froid, sa direction pataude à basse vitesse et ses suspensions médiocres -sans même parler de son cadre qui gigote autour de la colonne de direction. Ou bien un ZRX si tu veux un châssis un peu meilleur et un moteur à eau un poil plus moderne que le vieux air-huile. Ensuite, remet du gaz en trois dans un grand virage bien propre, avec juste l'arrière qui frétille un peu pour te pousser à serrer encore plus les jambes sur le réservoir.
Non : les motos trop bien, trop léchées, sont ennuyeuses. Plutôt qu'un mode "sport", il faudrait un mode "carbus avec synchro en vrac" qui serait bien plus drôle à utiliser. Puis, juste après, je pense à ces bleaireaumobiles aux pots d'échappement qui font "blouk-blouk" à la décélération pour faire genre ya-des-chwô ; le plus drôle, c'est que le "blouk-blouk" est réglable par ordinateur sur trois positions ('pas de blouk-blouk', 'petit branleur qui n'assume pas' et 'regardez-moi tous, je suis un maxi-connard').
Plutôt que de râler, je vais regarder du côté des suspensions adaptables à monter sur Lapin-Lap1 pour remplacer les combinés d'origine trop raides. Par exemple en écoutant du Souchon (elle me dit que ch'pleure toul'temps/que chuis comme un tout p'tit enfant/qu'aime plus ses jeux sa vie sa môman...). Les EMC ont l'air pas mal, non ? Mais les Ohlins sont quand même mieux, mais rhaaaa ! Ils sont trop chers. Non. Il faudrait que je trouve un truc pas-trop-cher-mais-bien-quand-même qui cocherait toutes les cases...
Jamais content...
Rien ne va sur cette moto (c) photo : Andrea Piacquadio
g2loq- Co-administrateur
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17 mai
par Koud'Pied o'Kick | 17.05.2022
J'ai trop la flemme
La révision de la bécane approche et il faudrait que je mette un gros coup de propre dans le box.
Mais, j'ai vraiment trop la flemme
J'ai trop la flemme (c) photo : Pavel Danilyuk
C'est un peu comme le coiffeur ou les courses de café : j'ai trop la flemme.
J'attends la dernière minute ou quand on m'appelle "professeur Nimbus" depuis un mois au taf' et que j'en ai marre.
Avec la bécane c'est pareil. Pour la révision des 12.000, j'attends d'être à... 12.000 puis d'entendre mon mécano chéri me dire : "pas avant trois semaines".
C'est pas un drame, tu me diras, de faire la révision des douze à treize et demi, mébon... c'est symptomatique.
Pis c'est pas comme si je ne savais pas que chaque année vers la mi-juin le carnet de rendez-vous est blindé chez tous les concessionnaires.
Et encore... j'me suis calmé. À une époque, je faisais pareil avec les factures EDF et les échéances de l'assurance de la bécane. Pas glop.
Là, j'ai entassé dans le box des glingues qui sont normalement à la maison, ce qui fait que je tarde à bricoler sur le vélo à la sortie de l'hiver pour préparer cette balade prévue pour le week-end prochain.
Ce n'est rien, mais j'ai la flemme de descendre au box.
Ça fait deux ans qu'il faut que je m'occupe de remplacer le lève-vitre sur la bagnole, sinon elle ne passera pas au CT. C'est pas super compliqué, il faut déposer la contre-porte, débrancher un peu d'électricité, pas me louper en sortant la vitre. Allez ! On va dire 15 vis, huit clips et une heure en prenant mon temps.
Mais, j'ai la flemme.
Sur Lapin-Lap1, il faut que je me décide à remplacer le cache plastique pété par le caisseux qui lui a reculé dedans il y a... dix-huit mois ? C'est pas super grave, mais ça fait moche, ce bout de plastique fendu juste sous le tableau de bord. Faudrait pas non plus que sous la flotte de l'eau se glisse par la cassure et vienne semer le souk dans le circuit électrique. Mais, j'ai trop la flemme.
Il faut déposer presque toute la face avant pour arriver à choper quatre pauvres vis derrière la colonne de direction et j'en ai bof envie. Ça fait un an et demi que c'est comme ça, ça sera pas un drame si ça reste comme ça six mois de plus, non ? J'ai grave la flemme.
Si j'avais moins la flemme, je me serais mis à la recherche d'un moyen de fixer mon grand pare-brise plutôt que de retirer les supports sur mon petit saute-vent : ça fait mal aux doigts et je me dis qu'à la longue je vais finir soit par fêler le plexiglas, soit déchirer les caoutchoucs. Il faudrait que j'aille faire un tour chez le Liroï-Mèrline du coin voir ce qu'ils ont comme caoutchoucs compatibles au rayon plomberie.
Mais, j'ai la flemme.
La liste s'allonge : je dois laver les mousses de joues de mon casque qui virent au noir semaine après semaine, descendre du grenier mon blouson d'été et récupérer les coques de mon blouson d'hiver -lui aussi devrait passer à la machine : il sent drôlement le motard. Une fois là-haut, je m'apercevrai probablement que j'ai aussi eu la flemme l'année dernière de laver mon blouson d'été avant de le remiser. Un truc de plus à faire.
Mais, j'ai trop la flemme.
J'ai aussi un vieux bidon d'huile datant de la dernière vidange d'Henri IV que je dois vider à la déchetterie, quelques chiffons crades qu'il faut que je mette à la poubelle, une petite pile de carrés de microfibre qu'il faudrait que je me décide soit à passer à la machine -un jour ou Madame a le dos tourné- soit les mettre à la benne. Ah ! Et je n'ai presque plus de produit à vitre pour mettre un coup sur les carénages quand j'ai la flemme de descendre une bassine d'eau de la maison.
J'ai une de ces flemme, moi...
J'ai sorti le transat dans la cour.
J'ai trouvé le filon littéraire d'un auteur que je ne connaissais pas jusqu'à présent : douze bouquins à déguster dans l'ordre.
Thermos de thé. Le chat vit sa vie au milieu des jonquilles finissantes.
J'ai une foutue méga flemme.
J'adore.
g2loq- Co-administrateur
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Paumé, à poil et sans GPS
par Koud'Pied o'Kick | 31.05.2022
Paumé, à poil et sans GPS
Ah ! La navigation à l'ancienne.
À la carte routière et au pifomètre.
Ah ! La navigation à l'ancienne. À la carte routière et au pifomètre. Sauf que je n'ai plus de carte routière sous la selle depuis belle lurette, puisque j'ai un GPS... je devrais avoir un GPS... j'ai oublié mon GPS. Oups.
Paumé, à poil et sans GPS (c) photo : ArtHouse Studio
Parenthèse téléphonique : j'entretiens une petite collection de terminaux. Je n'ai pas le coeur de les mettre à la benne. Le plus ancien encore en état de marche est un Sony E1 que je rallume de temps en temps, un peu comme tu referais un tour sur une XT 500 pour te rappeler comment ça fait de rouler sans freins et avec un moteur qui ne fonctionne qu'entre 3.000 et 5.000.
Pour tous les jours, en fonction de la taille de mes poches et l'usage que je compte en faire, j'oscille entre un X Compact (mon terminal préféré), un XZ1 Compact, un Samsung A40, un Mi 9T, un XA2 Ultra et un Note 10+. Si tu t'y connais un peu, tu auras remarqué l'étroite similitude d'aspect entre le X et le XZ1 -pour les autres : ils se ressemblent bigrement. Cela aura son importance par la suite.
Or, ce jour-là, je dois me rendre dans le Nord lointain (comprendre : dans l'Yonne). Je prépare mon baluchon pour une nuit, puis mon téléphone-GPS. J'échange la SIM et la carte SD du X Compact au XZ1, parce que ce dernier est étanche et que sa batterie est chargée. Je lance Gougeulmappse sur le XZ1, rentre ma destination depuis le réseau radio de la maison, sauvegarde le tracé si la liaison radio devait être mauvaise en chemin et hop ! C'est parti.
Sur plus de la moitié du parcours, je connais la route : Sombernon-Vitteaux-Avalon, c'est du tout facile. C'est après que je ne sais plus trop comment rejoindre Toucy. Une fois arrivé à Avallon, je m'arrête pour faire le plein et sors mon téléphone. Tiens ? Pourquoi s'est-il éteint ?
Boum ! Un astéroïde de consternation me frappe de plein fouet à une bonne fraction de la vitesse de la lumière.
Je me suis trompé d'appareil, tout à l'heure. Sans réfléchir, par habitude, j'ai pris le X Compact plutôt que le XZ1.
Me voilà donc à mi-chemin, avec seulement une vague idée du nom de la destination, sans carte et sans GPS, puisque mon téléphone n'a plus de SIM et que les cartes du logiciel de navigation installé sur mon appareil sont stockées sur la SD restée à la maison.
Merdmerdmerdmerd !
Rentrer ?
M'obstiner ?
M'obstiner, bien sûr ! Tête d'oeuf, oui, mais d'oeuf dur !
Alors... voyons voir : je vais en direction de Toucy. Donc à peu près par là... Ensuite, je me rappelle que le nom du bled où je vais commence par un 'M' et comporte un 'Z'. Ou un 'S', je ne sais plus. Donc en prenant la direction d'Auxerre par la nationale, ça devrait être bon. Normalement. Si je me souviens bien.
Je fais le plein ras la goulotte. Peut-être que 300 kilomètres d'autonomie ne seront pas de trop pour faire les 80 bornes qui restent.
Tout à coup, je fais super gaffe aux panneaux. Il n'y aura pas la Gourde qui Parle toute Seule pour me dire que je me suis trompé de direction mais que c'est pas grave puisqu'en tournant là-bas, je pourrai rejoindre la bonne route.
Le seul truc dont je me souviens, c'est qu'à un moment il faut bifurquer vers la gauche si je ne veux pas me retrouver à Auxerre. C'était sur une route. Mais laquelle ? Direction Vézelay-Clamecy ce n'est pas bon : trop à l'ouest. Il faut que je vise entre Auxerre et Clamecy.
Mouais.
Ça pue, mon histoire. Si je tarde trop, j'en connais une qui va salement s'inquiéter.
Si j'avais été plus prudent, j'aurais noté sur un bout de papier les villes les plus importantes et scotché le tout sur mon pare-brise. A l'ancienne, quoi.
Allez ! En route ! On verra bien.
Ha hah ! Vingt kilomètre plus loin : une direction Toucy. Sur ma... droite ? Bizarre. J'ai vu le panneau un peu tard : j'ai dépassé l'intersection. Demi-tour et vroum... La route est jolie : je longe les méandres de l'Yonne. Je rentre dans Toucy... non ! Trucy-sur-Yonne. TRUcy, pas TOUcy. Ah ! L'andouille ! Le bougre d'andouille ! Même pas foutu de lire correctement un panneau indicateur !
Je fais demi-tour, furax. J'arrivais de... là ? Et ensuite, c'était à droite ? Ici ? Si j'avais été chez les scouts, ils m'auraient appelé Bourricot Égaré, ou un truc dans le genre.
Ouais... Mailly-le-Château. Ça me dit quelque chose. Tentons par là. Courson-les-Carrière : ça me parle aussi. Ah ! Une direction Toucy ! Toucy-pour-de-vrai, ce coup-ci. Coup de bol.
Toucy. Je suis doublé par un type sur une R1 qui fait un bordel à rétablir la peine de mort rien que pour lui. Et maintenant ? Sur l'invitation, il y avait marqué "entre Toucy et Saint Fargeau", ça je m'en souviens bien.
Ha-hah ! Ayé ! C'est à Mézilles que je vais ! Je me rappelle ! C'est par là.
Mézilles. Ouf. Et maintenant, c'est où ? Le patelin n'est pas bien grand, mais trouver une chambre d'hôtes dont j'ignore le nom, quelque part sur le territoire de la commune... ça va prendre du temps.
Machinalement, je sors mon téléphone, des fois qu'il traînerait quelque chose dans mon client de messagerie ou dans l'historique du navigateur.
Eh ! Mais c'est la voiture de Cécile qui passe devant moi ! Impossible de louper sa Clio grise à coffre vert. Vite-vite-vite ! Téléphone dans la poche contact béquille démarreur clicos rétro vroum ! Faut pas que je la perde !
Oui, c'est bien sa Clio : je reconnais les autocollants à l'arrière. Elle tourne dans une petite rue qui grimpe à flanc de colline. A gauche à une intersection. Puis à droite. Enfin, elle s'engage dans un petit chemin caillouteux. Ouf ! Je suis arrivé !
- La route ? ouais, ouais, ça allait. Oui oui, j'ai trouvé facilement. Hu hu : penses-tu ! Avec le GPS et tout et tout... Impossible de se perdre, d'nos jours.
Gloups...
Epilogue, dimanche soir : le XZ1 est bien sur mon bureau, où je l'avais laissé samedi matin. Quand je le rallume, la Gourde qui Parle toute Seul juge bon de m'interpeller : "dans 200 mètres, tournez à gauche".
Ha-ha. Très drôle...
g2loq- Co-administrateur
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Adja est amoureuse
par Koud'Pied o'Kick | 05.07.2022
Adja est amoureuse
Adja est amoureuse. D'un motard.
Elle est revenue ravie de sa première balade, le week-end dernier. Samedi, elle va s'acheter son propre casque.
Adja est amoureuse (c) photo : Guilherme Almeida
Je ne sais pas si j'écris bien son prénom : Adja. J'ai appris son histoire par bribes, au fil de la papote entre copines. Pas toute rose, si j'ai bien assemblé le puzzle. Sous son armure brillante, le prince charmant de ses contes de petite fille n'était qu'un gros con ordinaire avec une conception très large de la fidélité et très étroite de l'assistance entre époux. Con au point de se rebiffer quand elle s'est décidée à prendre un avocat ; ya des mecs qui ne doutent de rien. Comme si cela ne suffisait pas : la santé chancelante de sa petite dernière, qui passe de cardiologue en cardiologue depuis sa naissance.
Pourtant, il est arrivé un petit miracle récemment : Adja a commencé à sourire quand personne ne la regarde. J'ai mis ça sur le compte de la météo, sur l'arrivée des cerises, ou que sais-je encore. Puis j'ai remarqué comment les copines sourient aussi autour d'elle. J'ai beau être un homme, donc obtus et lent, je me suis dit qu'il se passait quelque chose. Adja a changé de coiffure, est venue travailler avec des couleurs sur le visage, ne s'habille plus pareil. L'autre jour, je l'ai entendue rire aux éclats depuis le fond de l'entrepôt. Cela m'a fait plaisir : Adja est une bonne personne et j'étais triste de la voir malheureuse.
Ce matin, j'ai appris que son amoureux est un motard. Elle discutait avec Laetitia des expéditions. J'ai un peu joué les voyeurs, dans l'encadrement de la porte, un gobelet de café tiédissant à la main : Adja toute souriante, un brin essoufflée, les joues rosies, racontant ses premiers tours de roue à moto :
- ... et bing ! bing ! bing ! je n'arrêtais pas de lui mettre des coups de casque, alors j'ai commencé à regarder comme ça, (elle mime) par-dessus son épaule, pour anticiper quand ça freine. Je me tenais très fort à la poignée à l'arrière. On n'allait pas plus vite qu'en voiture, mais j'avais l'impression d'aller à toute allure ! Quand on s'est arrêtés, j'ai cru qu'il fallait que je descende tout de suite, mais non ! Holah ! La moto a fait une embardée et il m'a dit qu'il fallait que je prévienne quand je descends. J'ai bien cru que j'allais nous faire tomber.
La voici hors d'haleine, avec trop d'aventures à raconter : les passages dans les villages, comment ça penche dans les virages, l'odeur de l'herbe et des champs, le gros blouson lourd qu'il lui a prêté, le bruit dans le casque, les gants trop grands pour ses mains, comme il fait frais en roulant et chaud dès l'arrêt. Et tout et tout.
Sa balade à moto d'hier sort par paquets bruts, comme si elle descendait d'un manège de foire. Elle essaye de nouveaux mots : béquille, sacoche, dorsale. Elle découvre un univers insoupçonné -comme nous tous, un jour.
J'avais l'intention de ne pas intervenir, mais Laetitia m'interpelle :
- Eh ! Mais tu es motard, toi aussi, non ?
Je fais oui de la tête
- Alors vous allez bien vous entendre, ajoute-t-elle.
Adja et moi nous regardons, un peu surpris. Comme si rouler à moto nous faisait automatiquement rentrer dans une sorte de confrérie à part.
Cependant, je vois Adja faire le rapprochement :
- Ah oui : elle est à toi, la moto bleue, sur le parking de derrière ?
Je fais de nouveau oui de la tête.
Ce qui, pour elle, n'était qu'une non-voiture étrange a pris une forme différente depuis ce week-end. Ma non-voiture est devenue une moto, avec un fonctionnement qu'elle a pu goûter et des éléments dont elle connaît maintenant le nom. Tout à l'heure, en partant, elle regardera ma machine avec un oeil neuf.
La dynamique de la discussion s'effiloche. Elles bavardaient entre filles de trucs de filles et je suis entré. Ce n'est plus pareil. Je suis de trop. Je fais un petit signe de la main pour dire que je m'en vais.
Depuis l'autre pièce, je les écoute rire de nouveau. J'allais expédier mon gobelet vide dans la poubelle quand j'entends très nettement Adja lancer, toute fière :
- Et samedi, on va aller acheter MON casque.
Je souris. Voici la nouvelle Adja, radieuse et bientôt couronnée.
g2loq- Co-administrateur
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Age : 70
Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Belle petite histoire, sans moto, sans mécanique, sans l'aspect macho "c'est moi qu'ai la plus belle, celle qui roule le plus vite, etc".
C'est frais.
_________________
A bientôt !
"Aides toi, le ciel t'aidera"
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Le Père Noël a lu vos publications toute l'année. La plupart d'entre vous recevront un dictionnaire.
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La Dernière moto
Tiens au fait, ce serait intéressant de regarder combien d'entre nous sont déjà assis dessus...
par Koud'Pied o'Kick | 12.07.2022
La Dernière moto
Le forum regorge de fils à propos du choix de la première moto. Mais la Dernière ?
Laquelle choisir ? Une gamine excentrique ou une mamie placide ?
La Dernière moto (c) photo : Pixabay
Je lis parfois ces fils de discussion à propos du choix de la première moto.
Le plus souvent, l'auteur cherche à être conforté par les autres dans son choix : il ne cherche pas des conseils mais une approbation.
A l'autre bout, inévitablement, tu finiras aussi par choisir ta dernière moto.
Ce ne sera pas toujours un choix réfléchi : la vie décide souvent à ta place. Peut-être que je vais lancer la mode des threads "dernière moto" ?
Au rythme où je remplace mes motos ces temps-ci, je me dis qu'il m'en reste deux, peut-être trois encore avant de raccrocher. Donc, une Vultus, puis un gromono de type KTM LC4 et enfin... quoi d'autre ? Une diva ou une mamie ?
Si la moto n'est plus mon moyen de déplacement principal, si elle achève de devenir un luxe, si je ne la prends plus que pour faire des balades, ne faudrait-il pas tout mettre à fond ? Un deux-temps hurlant dont la fumée fait fulminer les fanas de la chlorophylle ? Une Ducati -enfin ? Une sportive de la belle époque et tant pis si j'ai trop la trouille de passer les neuf mille tours ailleurs qu'en ligne droite -les quatorze mille, ça sera dans la tête ?
Une moto rare, pas importée chez nous mais-je-m'en-fous parce que j'aurai le temps de bricoler dessus et d'attendre les pièces ? Ou au contraire une moto toute facile, parce qu'à 65 ans on calcule avant de lancer la patte par-dessus un capot de selle et qu'il vaut mieux avoir à relever 170 kilos que 240 ?
Je le constate : 400 bornes d'une traite et j'hésite. 600 et je recule, ou je fais une étape à mi-chemin. Pourtant, Lapin-Lap1 est du genre placide et facile à emmener.
Cela ne va pas s'arranger. Tu le sais toi aussi, non ?
Peut-être que c'est le catalogue actuel qui va me sauver. On a le choix entre de foutus outils, d'nos jours, avec entre autres la carto d'injection pour les vieux -je suis sûr qu'ils n'ont pas osé l'appeler comme ça, alors ils ont employé "mode pluie" à la place : quelle bande de faux derches ! Une Pagéniale avec les guidons rehaussés et perpétuellement bloquée en mode "vieux" ? Ce serait croquignolesque, non ?
Dans mon imagination, je serais ce vieux pépé qui déboule de nulle part sur sa bécane difficile à identifier tant elle est bidouillée de partout et qui te fais une démonstration de pilotage super-clean sur route, droit comme un i "parce que ma hanche/mon genou/mes cervicales". Faut se méfier du vieux motard local : ptète que c'est le vice-champion 1998 de Gazadonf'-Ranafoot, cette discipline disparue qui se disputait sur des 1000 sans freins chaussés de pneus de mobylette -si, si, ça a existé dans l'temps.
La première moto est pleine d'espoirs et d'optimisme. La dernière sent un peu la résignation -faut-il écrire sagesse ?- face aux totalisateurs qui jamais ne repartent dans l'autre sens. On serre les dents, on y va quand même, mais le soir, en rentrant, ça tire dans cette foutue épaule qui ne s'est jamais bien remise.
Alors ? Diva ou mamie ? Diva pour un dernier baroud d'honneur, ou mamie pour en profiter deux ans de plus ? Africa Twin prête pour la Mauritanie ou DR 650 type SP46 pour les routes cantonales du coin? Pagéniale Peaudécouilles Edition ou R6 coursifiée à polys "Bac à graviers Réplica" ? Deauville ou... heuh... Deauville ?
Pour la Dernière moto, je sais que je peux prendre mon temps. Goûter avant de me décider. C'est fou le choix que j'ai aux alentours de 4.000 ou 5.000 balles. Je dois juste m'assurer que ça passe du côté de mon mécano chéri et de faire attention à la disponibilité de certaines pièces qui vont se faire de plus en plus rares à mesure que se vident les entrepôts. L'électronique, c'est bien, sauf quand il faut retrouver une carte-mère de calculateur d'injection sur une modèle qui s'approche dangereusement du quart de siècle. C'est super une RC36, mais faut pas avoir à changer une optique ou un flanc de coque arrière.
Je vois la Dernière moto comme une synthèse de tout ce que j'ai appris en vingt ans de bécane. Ce serait une manière de répondre matériellement à cette question : "le superflu est-il indispensable" ? Si oui : 1250 GS. Si non : R 80 GS.
Hum...
Tout ça va finir encore en CB 500, je le sens. Mais avec un Öhlins à l'arrière, parce que ma hanche/mon genou/mes cervicales etc.
par Koud'Pied o'Kick | 12.07.2022
La Dernière moto
Le forum regorge de fils à propos du choix de la première moto. Mais la Dernière ?
Laquelle choisir ? Une gamine excentrique ou une mamie placide ?
La Dernière moto (c) photo : Pixabay
Je lis parfois ces fils de discussion à propos du choix de la première moto.
Le plus souvent, l'auteur cherche à être conforté par les autres dans son choix : il ne cherche pas des conseils mais une approbation.
A l'autre bout, inévitablement, tu finiras aussi par choisir ta dernière moto.
Ce ne sera pas toujours un choix réfléchi : la vie décide souvent à ta place. Peut-être que je vais lancer la mode des threads "dernière moto" ?
Au rythme où je remplace mes motos ces temps-ci, je me dis qu'il m'en reste deux, peut-être trois encore avant de raccrocher. Donc, une Vultus, puis un gromono de type KTM LC4 et enfin... quoi d'autre ? Une diva ou une mamie ?
Si la moto n'est plus mon moyen de déplacement principal, si elle achève de devenir un luxe, si je ne la prends plus que pour faire des balades, ne faudrait-il pas tout mettre à fond ? Un deux-temps hurlant dont la fumée fait fulminer les fanas de la chlorophylle ? Une Ducati -enfin ? Une sportive de la belle époque et tant pis si j'ai trop la trouille de passer les neuf mille tours ailleurs qu'en ligne droite -les quatorze mille, ça sera dans la tête ?
Une moto rare, pas importée chez nous mais-je-m'en-fous parce que j'aurai le temps de bricoler dessus et d'attendre les pièces ? Ou au contraire une moto toute facile, parce qu'à 65 ans on calcule avant de lancer la patte par-dessus un capot de selle et qu'il vaut mieux avoir à relever 170 kilos que 240 ?
Je le constate : 400 bornes d'une traite et j'hésite. 600 et je recule, ou je fais une étape à mi-chemin. Pourtant, Lapin-Lap1 est du genre placide et facile à emmener.
Cela ne va pas s'arranger. Tu le sais toi aussi, non ?
Peut-être que c'est le catalogue actuel qui va me sauver. On a le choix entre de foutus outils, d'nos jours, avec entre autres la carto d'injection pour les vieux -je suis sûr qu'ils n'ont pas osé l'appeler comme ça, alors ils ont employé "mode pluie" à la place : quelle bande de faux derches ! Une Pagéniale avec les guidons rehaussés et perpétuellement bloquée en mode "vieux" ? Ce serait croquignolesque, non ?
Dans mon imagination, je serais ce vieux pépé qui déboule de nulle part sur sa bécane difficile à identifier tant elle est bidouillée de partout et qui te fais une démonstration de pilotage super-clean sur route, droit comme un i "parce que ma hanche/mon genou/mes cervicales". Faut se méfier du vieux motard local : ptète que c'est le vice-champion 1998 de Gazadonf'-Ranafoot, cette discipline disparue qui se disputait sur des 1000 sans freins chaussés de pneus de mobylette -si, si, ça a existé dans l'temps.
La première moto est pleine d'espoirs et d'optimisme. La dernière sent un peu la résignation -faut-il écrire sagesse ?- face aux totalisateurs qui jamais ne repartent dans l'autre sens. On serre les dents, on y va quand même, mais le soir, en rentrant, ça tire dans cette foutue épaule qui ne s'est jamais bien remise.
Alors ? Diva ou mamie ? Diva pour un dernier baroud d'honneur, ou mamie pour en profiter deux ans de plus ? Africa Twin prête pour la Mauritanie ou DR 650 type SP46 pour les routes cantonales du coin? Pagéniale Peaudécouilles Edition ou R6 coursifiée à polys "Bac à graviers Réplica" ? Deauville ou... heuh... Deauville ?
Pour la Dernière moto, je sais que je peux prendre mon temps. Goûter avant de me décider. C'est fou le choix que j'ai aux alentours de 4.000 ou 5.000 balles. Je dois juste m'assurer que ça passe du côté de mon mécano chéri et de faire attention à la disponibilité de certaines pièces qui vont se faire de plus en plus rares à mesure que se vident les entrepôts. L'électronique, c'est bien, sauf quand il faut retrouver une carte-mère de calculateur d'injection sur une modèle qui s'approche dangereusement du quart de siècle. C'est super une RC36, mais faut pas avoir à changer une optique ou un flanc de coque arrière.
Je vois la Dernière moto comme une synthèse de tout ce que j'ai appris en vingt ans de bécane. Ce serait une manière de répondre matériellement à cette question : "le superflu est-il indispensable" ? Si oui : 1250 GS. Si non : R 80 GS.
Hum...
Tout ça va finir encore en CB 500, je le sens. Mais avec un Öhlins à l'arrière, parce que ma hanche/mon genou/mes cervicales etc.
g2loq- Co-administrateur
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Je me suis souvent demandé qui est koud'pied o'Kick ! Le sujet de cette semaine nous éclaire. Il n'est ni trentenaire, ni quadra ! Sait-on qui écrit cette rubrique ? Au style d'écriture ce pourrait être Lolo Cochet ... un avis ?
Dernière édition par fiblan le Dim 17 Juil 2022 - 9:06, édité 1 fois
fiblan- Membre incontournable !
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
En tout cas la question posée est d'autant plus intéressante pour un winger, car 414kg tous pleins faits, un jour ça ne sera plus possible ! A bientôt 60 ans, nous rentrons d'une balade de 900km en 3 jours dont 500km le dernier jour (Yvelines, Côte normande jusqu'au bout de la presqu'île du Cotentin et retour sans autoroute), jusque là (60 ans) ça le fait encore sans problème, même les demi tours sur petites routes ensablées c'est passé sans frayeur. Je trouve toujours que le pire de la Gold ce sont ses suspensions. Elles n'absorbent aucun raccord de goudron, la moto "saute" de l'avant puis de l'arriere. Je me demande toujours à quoi servent les 140mm de débattement. C'est donc cet inconfort des suspensions qui finira par me poser problème en vieillissant, avant le poids de la bête. C'est ballot tout de même.
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Une Transpyrennéenne à l'arrache - Part I.
On ne connait pas l'âge de Koud'Pied o'Kick, mais dans sa tête au moins, il est toujours aussi jeune.
Suivons-le, lui et ses potes, dans cette nouvelle aventure à rallonges
Par Koud'Pied o'Kick | 19.07.2022
Une Transpyrennéenne à l'arrache
Cinq motos, cinq motards, cinq jours de virolos et autant d'approches différentes
Le feuilleton de l'été à suivre chaque semaine sur le Repaire
Cinq motos, cinq motards, cinq jours de virolos et autant d'approches différentes d'une même destination : les Pyrennées. Nos motos n'ont rien à voir, nous ne conduisons pas pareil et pourtant...
Pourtant la route nous rapproche, une fois de plus. Une fois de plus nous vérifions l'adage : qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.
Une Transpyrennéenne à l'arrache
Tu sais comment c'est : un soir, quelqu'un lance une idée de voyage. Un autre la reprend au vol et la met à sa sauce. Trois mois plus tard, te voilà te demander pourquoi tu as dit 'oui', bougre d'imbécile, alors que tu relèves ta moto pour la huitième fois de la journée.
L'idée en question était : "et si on se faisait Nice-Innsbruck par les crêtes ?". Forcément, celui qui a proposé ça a le seul trail endurisant du groupe. Il se fait donc rembarrer direct.
Les palabres ont débouché sur une trans-pyrénéenne de cinq jours, avec descente des bécanes dans le bahut d'Éric pour s'épargner les 800 bornes jusqu'à Bayonne.
Pour une fois, les suspects habituels n'iront pas : Fifi et Moune sont en Bretagne et Gérald prend ses vacances en septembre. Je me retrouve donc avec Ahmed, persuadé que sa Duke 690 est une routière, Pierre, très content de sa BMW R 80 RT "toute neuve" (seulement 104.000 bornes) et Éric avec sa Ténéré 700 préparée rallye-raid. Pas d'ER-5 pour moi cette fois-ci : je vais y aller avec Lapin-Lap1 car il n'est question nulle part d'autoroute.
Coup de chance : ces trois-là sont aussi campeurs (enfin... un campeur et deux fauchés, ce qui revient souvent au même), donc la question de l'hébergement est réglée.
Par prudence, j'ai prévu trois jours de vacances en plus des sept jours officiels de la Transpy'. On a réservé des emplacements dans des campings entre Hendaye et Collioure, mais nous sommes d'accord tous les quatre qu'il faut rester souples, surtout par les temps qu'on vit -des fois qu'Andorre déciderait soudain de revendiquer le trône de France et de faire sauter sa 82e para sur la Basilique Saint-Denis (on n'est plus à ça près).
En tous cas, l'Iveco "long" d'Éric est une aubaine : on va arriver sur place tout frais, l'équipement et les bécanes sanglées à l'arrière. On s'interroge très sérieusement si le fait d'embarquer une caisse à outils va nous sauver la vie ou nous porter la poisse. On n'est pas superstitieux, non, parce que ça porte malheur, mais quand même... on s'interroge.
Je n'ai pas trop envie de faire la route en camion et ça tombe bien : il n'y a que trois places à l'avant, donc le volontaire pour prendre le train est tout trouvé.
Mais l'Iveco impose une contrainte : partir du point A pour revenir au point A. On ne fera pas Bayonne-Dijon par les montagnes. Nous n'allons pas laisser Éric se débrouiller avec son bahut pendant que nous rentrons à la maison en bécane.
Voilà un fait presque unique dans les annales : aucune des motos impliquées ne gît avec le vilebrequin à l'air sur un des bancs du Bouclard la veille du départ. L'Iveco est chargé sans incident ; il y a de l'air dans les pneus, de l'huile dans les carters et de l'essence dans les réservoirs ; pas de sentiment lancinant d'avoir oublié un truc ; pas de catastrophe de dernière minute.
C'est la première fois que je démarre un trip à moto en baskets, avec juste un filet de courses contenant deux litres d'eau et un sandouiche mayo-Brillat-Savarin. Le train ? C'est toujours cette mise en pratique du zen dans le déplacement sans mouvement ; Gautama aurait kiffé veugra, comme on disait dans l'temps.
Coquin de sort : me voilà à Larressore, un village où je fus en vacances quand j'avais environ cinq ans. Tu te doutes que je ne m'en rappelle rien. Sur place, nous sommes logés chez l'oncle d'Éric, collectionneur de populaires rigolotes : une Spitfire Mk 2 bleu layette, une Renault Rodéo jaune moutarde dont il répare le train avant, une Dahiatsu Mira turbo avec encore ses plaques japonaises et une Simca 1000 Rallye "qui n'en a jamais fait", assure-t-il. Autant dire que la Ténéré, la Duke et Lapin-Lap1 font un bide auprès du Tonton, à l'inverse de la Béhème, accueillie avec enthousiasme.
Comme la maison est plus petite que le garage, nous plantons les tentes dans le jardin. Bonne nouvelle après la première nuit : il n'y a pas de ronfleur parmi nous.
L'avantage de la montagne, c'est qu'il y a des virages partout. Donc la navigation peut se faire au pifomètre jusqu'à la mi-journée. Nous voulons cependant éviter de passer en Espagne, parce qu'aucun de nous ne parle le Français de là-bas.
Demain (enfin... la semaine prochaine pour toi), on attaque les virolos avec du sérieux : devant, il y aura un gromono qui a du mal à reposer la roue avant entre deux épingles tant il joueur. Ahmed se souviendra-t-il qu'il a de loin la plus légère, la plus maniable, la plus précise et la meilleure freineuse du groupe ?
L'aventure commence vraiment maintenant...
Suite la semaine prochaine.
Suivons-le, lui et ses potes, dans cette nouvelle aventure à rallonges
Par Koud'Pied o'Kick | 19.07.2022
Une Transpyrennéenne à l'arrache
Cinq motos, cinq motards, cinq jours de virolos et autant d'approches différentes
Le feuilleton de l'été à suivre chaque semaine sur le Repaire
Cinq motos, cinq motards, cinq jours de virolos et autant d'approches différentes d'une même destination : les Pyrennées. Nos motos n'ont rien à voir, nous ne conduisons pas pareil et pourtant...
Pourtant la route nous rapproche, une fois de plus. Une fois de plus nous vérifions l'adage : qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.
Une Transpyrennéenne à l'arrache
Tu sais comment c'est : un soir, quelqu'un lance une idée de voyage. Un autre la reprend au vol et la met à sa sauce. Trois mois plus tard, te voilà te demander pourquoi tu as dit 'oui', bougre d'imbécile, alors que tu relèves ta moto pour la huitième fois de la journée.
L'idée en question était : "et si on se faisait Nice-Innsbruck par les crêtes ?". Forcément, celui qui a proposé ça a le seul trail endurisant du groupe. Il se fait donc rembarrer direct.
Les palabres ont débouché sur une trans-pyrénéenne de cinq jours, avec descente des bécanes dans le bahut d'Éric pour s'épargner les 800 bornes jusqu'à Bayonne.
Pour une fois, les suspects habituels n'iront pas : Fifi et Moune sont en Bretagne et Gérald prend ses vacances en septembre. Je me retrouve donc avec Ahmed, persuadé que sa Duke 690 est une routière, Pierre, très content de sa BMW R 80 RT "toute neuve" (seulement 104.000 bornes) et Éric avec sa Ténéré 700 préparée rallye-raid. Pas d'ER-5 pour moi cette fois-ci : je vais y aller avec Lapin-Lap1 car il n'est question nulle part d'autoroute.
Coup de chance : ces trois-là sont aussi campeurs (enfin... un campeur et deux fauchés, ce qui revient souvent au même), donc la question de l'hébergement est réglée.
Par prudence, j'ai prévu trois jours de vacances en plus des sept jours officiels de la Transpy'. On a réservé des emplacements dans des campings entre Hendaye et Collioure, mais nous sommes d'accord tous les quatre qu'il faut rester souples, surtout par les temps qu'on vit -des fois qu'Andorre déciderait soudain de revendiquer le trône de France et de faire sauter sa 82e para sur la Basilique Saint-Denis (on n'est plus à ça près).
En tous cas, l'Iveco "long" d'Éric est une aubaine : on va arriver sur place tout frais, l'équipement et les bécanes sanglées à l'arrière. On s'interroge très sérieusement si le fait d'embarquer une caisse à outils va nous sauver la vie ou nous porter la poisse. On n'est pas superstitieux, non, parce que ça porte malheur, mais quand même... on s'interroge.
Je n'ai pas trop envie de faire la route en camion et ça tombe bien : il n'y a que trois places à l'avant, donc le volontaire pour prendre le train est tout trouvé.
Mais l'Iveco impose une contrainte : partir du point A pour revenir au point A. On ne fera pas Bayonne-Dijon par les montagnes. Nous n'allons pas laisser Éric se débrouiller avec son bahut pendant que nous rentrons à la maison en bécane.
Voilà un fait presque unique dans les annales : aucune des motos impliquées ne gît avec le vilebrequin à l'air sur un des bancs du Bouclard la veille du départ. L'Iveco est chargé sans incident ; il y a de l'air dans les pneus, de l'huile dans les carters et de l'essence dans les réservoirs ; pas de sentiment lancinant d'avoir oublié un truc ; pas de catastrophe de dernière minute.
C'est la première fois que je démarre un trip à moto en baskets, avec juste un filet de courses contenant deux litres d'eau et un sandouiche mayo-Brillat-Savarin. Le train ? C'est toujours cette mise en pratique du zen dans le déplacement sans mouvement ; Gautama aurait kiffé veugra, comme on disait dans l'temps.
Coquin de sort : me voilà à Larressore, un village où je fus en vacances quand j'avais environ cinq ans. Tu te doutes que je ne m'en rappelle rien. Sur place, nous sommes logés chez l'oncle d'Éric, collectionneur de populaires rigolotes : une Spitfire Mk 2 bleu layette, une Renault Rodéo jaune moutarde dont il répare le train avant, une Dahiatsu Mira turbo avec encore ses plaques japonaises et une Simca 1000 Rallye "qui n'en a jamais fait", assure-t-il. Autant dire que la Ténéré, la Duke et Lapin-Lap1 font un bide auprès du Tonton, à l'inverse de la Béhème, accueillie avec enthousiasme.
Comme la maison est plus petite que le garage, nous plantons les tentes dans le jardin. Bonne nouvelle après la première nuit : il n'y a pas de ronfleur parmi nous.
L'avantage de la montagne, c'est qu'il y a des virages partout. Donc la navigation peut se faire au pifomètre jusqu'à la mi-journée. Nous voulons cependant éviter de passer en Espagne, parce qu'aucun de nous ne parle le Français de là-bas.
Demain (enfin... la semaine prochaine pour toi), on attaque les virolos avec du sérieux : devant, il y aura un gromono qui a du mal à reposer la roue avant entre deux épingles tant il joueur. Ahmed se souviendra-t-il qu'il a de loin la plus légère, la plus maniable, la plus précise et la meilleure freineuse du groupe ?
L'aventure commence vraiment maintenant...
Suite la semaine prochaine.
g2loq- Co-administrateur
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Je parie toujours pour Lolo Cochet, pour son style d'écriture mais aussi parce que plus tout jeune (environ 55 ans, d'où peut-être l'idee de la chronique sur le choix de la dernière moto) mais toujours aussi jeune... et joueur (allez voir son contour de France sur YouTube...)
fiblan- Membre incontournable !
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Salut Christian,
à la lecture de quelques unes de ses Kroniks ( Les kroniks de KPOK ) je ne pense pas.
C'est un gars qui a un boulot fixe (dans un grand entrepôt) et qui écrit des piges pour certaines publications de temps à autre depuis presque une 20taine d'année. Il n'a pas une carrière de consultant ou d'expert moto dans les médias et n'évolue pas dans le mondes des courses et pilotes motos.
Bonne journée, au frais
Lolo Cochet dans ses oeuvres d'essayeur moto:
g2loq- Co-administrateur
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