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La moto comme rouage de la machinerie mondiale
par Koud'Pied o'Kick | 14.02.2023
La moto comme rouage de la machinerie mondiale
Il faut lire les anarchistes technosceptiques pour regarder les objets différemment
Une modeste et insignifiante brosse à dents implique une organisation planétaire. Alors, imagine une moto !
La moto comme rouage de la machinerie mondiale (c) photo : Porapak Apichodilok
Illitch ? Semprun ? Mumford, peut-être ? Non ? Tous ces noms te sont inconnus ? Quel dommage. Ou quelle bénédiction, selon que tu préfères avaler la pilule rouge ou la pilule bleue. Si tu choisis la rouge, la pilule de la vérité, tu dois te douter que le voyage ne sera pas de tout repos. Et surtout : tu ne vas pas te faire que des copains. La pilule rouge t'ouvre les rangs du bataillon des parias, rien de moins : le populo déteste la vérité ; elle menace son confort.
Prends une moto standard. Un moteur, deux roues, une selle, un guidon, un réservoir. Classique. Vu et archi-revu. Le même produit depuis cent ans. Limite ennuyeux.
Et pourtant. Gratte un peu sous la couche des apparences. D'où vient l'acier du guidon ? Et l'alliage d'alu du cadre ? Qui a fondu les carters ? Qui a usiné les roulements ? Où a été assemblé le moteur ? Dans le même pays ? Pas sûr.
Les fabriques ne travaillent plus sans fournisseurs de produits semi-finis ou finis. Les pièces les plus visibles sont les freins, les fourches, les amortisseurs, parfois les roues.
Mais l'électronique ? D'où viennent les puces ? De Taïwan ? De Corée ? De Chine ? Où a été produit le faisceau électrique ? En Thaïlande ?
Avec la pilule rouge, tout à coup la moto cesse d'être un objet monolithique pour être remplacé par un assemblage de pièces qui arrivent de tous les recoins de la planète : le caoutchouc des pneus, le chrome des plongeurs, les pigments de la peinture, le plastique du tableau de bord, le laiton des obus de valve.
Cette moto a beau être présentée comme "japonaise" ou "allemande", elle ne l'est pas du tout. Il est bien révolu, le temps où les usines Terrot de Dijon fabriquaient à peu près tout à partir de minerai extrait en France, sur des machines-outils venant de Lorraine et produites avec du charbon du Nord.
Mais grattons encore un peu. Parce que cette moto n'est pas qu'un objet statique. Elle doit rouler. Voilà les champs pétrolifères dans de lointains déserts, les pipelines, les pétroliers, les raffineries, les camions-citernes et les stations-service. Ce que tu mets dans ton réservoir est l'aboutissement des milliers de kilomètres de tubes, d'une logistique (presque) sans faille et de la somme faramineuse de savoir-faire de l'industrie pétrolière. Sans le savoir, en regardant défiler les chiffres sur la pompe, tu branches ta moto à un univers complexe, technique et vital d'un point de vue social et politique.
La pompe de la station-service elle-même ? Elle est électrique, reliée là encore à un réseau si touffu que personne ne peut plus en tracer le plan. Ta moto roule aussi au nucléaire et au charbon.
Quand finalement tu payes avec ta carte, tu allumes sans trop y penser un nouveau gigantesque et tentaculaire filet électronique qui enserre toujours plus nos vies. Que nos ancêtres seraient horrifiés de nous voir troquer l'argent-métal pour de l'argent... rien ?
Grattons encore un peu plus. Ta moto n'est pas qu'un véhicule. Son existence implique une foule d'agences, des assurances aux services de voirie, à l'éclairage public, à la gestion des feux tricolores, aux types qui salent les routes ou balayent les feuilles mortes, aux fonctionnaires qui ont imprimé ta carte grise, à ceux qui t'ont accordé un permis de conduire et (presque) les mêmes dont le travail consiste à te le retirer. Les juges, les tribunaux, les avocats, les prunes, les visseurs de rails de sécurité, les nettoyeurs de panneaux de signalisation, les boucheurs de trous dans la chaussée, les tondeurs de bas-côtés. Et bien sûr les pompiers, les ambulances, ceux qui se chargent de déblayer les épaves broyées, d'évacuer les blessés et les morts.
Les casseurs, les vendeurs de merdouilles sur Internet, les marchands de fringues et de casques, les publicitaires et les marketoïdes, les tauliers de bouclards. Les voleurs, les receleurs, les désosseurs de bécanes volées et ceux qui rêvent de les coffrer. Les types qui pondent des normes. Ceux qui planchent sur les statistiques routières et les gestionnaires qui surveillent les statistiques de ventes.
Tous ces gens-là font rouler ta moto. Qu'un seul d'entre eux s'arrête de travailler et c'est toute la machinerie qui commence à grincer, à vibrer désagréablement. C'est évident quand il s'agit d'une grève de pompistes ou du système de carte grise qui se met en rideau. C'est moins visible quand la chaîne d'approvisionnement en pièces détachées chope le hoquet, ou que les fabricants de pneus s'aperçoivent qu'une partie de leurs fournisseurs font maintenant partie des "méchants" dans le mauvais pays et qu'il n'est plus question de leur acheter quoi que ce soit.
C'est tout ça, ta moto : le rouage final d'une machinerie mondiale, une organisation inimaginable tant elle est complexe.
Oups. Tu as commencé à avaler la pilule rouge.
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Trois motardes pour moi tout seul
par Koud'Pied o'Kick | 21.02.2023
Trois motardes pour moi tout seul
Trois motardes : imagine l'aubaine !
Je les observe du coin de l'œil. Délicieusement, mon cœur a fait pop !
Trois motardes pour moi tout seul (c) photo : ELEVATE
J'ai la chance d'assister régulièrement à des concerts privés, organisés par un couple de copains dans leur propre maison. Ils invitent des musiciens de renommée moyenne, de ceux qui font vivre les petites salles de spectacle : talentueux, mais méconnus. L'ambiance est familiale et surtout, pendant la représentation, le silence est religieux. J'apprécie.
J'arrive tôt à ces soirées ; je vais m'installer dans mon coin, à gauche de la scène, près du piano. En société, je suis très inadapté : quand il y a plus de huit personnes dans la pièce, mon cerveau sature à suivre toutes les conversations à la fois. Alors je me contente d'observer. J'aime bien regarder discuter les gens, plongé dans le brouhaha des voix d'où émergent des mots, des bribes de phrases.
Impossible de rater leur arrivée, avec leurs blousons et leurs casques. Ce ne sont pas des habituées : je les aurais remarquées si elles étaient déjà venues. Elles s'arrêtent un moment sur le pas de la porte puis avancent dans ma direction. Elles posent leurs affaires sur les chaises du rang derrière moi. Je fais mine de m'intéresser furieusement à l'écran de mon téléphone.
Puis elles se tournent vers la cuisine. Dans ces occasions, tout le monde apporte un petit quelque chose à manger et un gros quelque chose à boire.
J'allais classer ces trois motardes dans la catégorie "touche pas à ça, p'tit con", quand, de la cuisine, s'élève un tonitruant :
- Marcel ? Marcel ! MARCEL ! (afin de préserver mon anonymat, mon propre rôle sera joué par Marcel Pagnol)
Déboule de la cuisine, les trois motardes à la remorque, Victor, co-organisateur du concert. Journaliste lui aussi, il écrit dans un magazine chic et cher où ça parle de déco intérieure, de boîtes de nuit à la mode, de restos prout-prout, de pinard bio à 90 balles la boutanche, d'expositions de photos bizarres et de personnes "en vue" -quoi que cela puisse signifier.
- Ah, te voilà ! Viens que je te présente. Alors : Coralie, Agnès et... Pascale ! Voici Marcel, alias KPOK, le plus grand, le plus fameux chroniqueur moto de France.
Vite. Un petit trou noir juste pour moi. Là. Maintenant. Tout de suite. Que je disparaisse d'ici.
Victor me met une tape sur l'épaule.
- Il est muet, mais c'est normal : il est aussi talentueux que timide. Humour ravageur pour planquer son âme de poète, cynique et désespéré, mais toujours en quête de beau et d'absolu, c'est le Jack Kerouac de la moto, c'est un Jim Morrison qui aurait eu le bon goût de rester en vie assez longtemps pour développer une calvitie et nous émouvoir avec ses aventures. Quand il se décidera à sortir son oeuvre en librairie, ça va faire un malheur !
L'une d'elles me sourit. Une autre étouffe un petit rire. Je veux mourir. Pitié, Soichiro Honda : foudroie-moi sur place.
- Allez ! Allez ! Allez ! Tu ne vas pas les laisser comme ça. Elles ne connaissent personne ici, alors tu vas faire les honneurs de la maison. Hop ! Hop ! Hop ! Trouve-leur un verre, une bricole à grignoter -je vous conseille les gougères de Caroline : une merveille.
Sur ces mots, Victor pivote et repart, me laissant planté là avec mon fan-club tout neuf, dans l'expectative.
Je lance un fort original :
- Bonsoir.
Salutations diverses en face. La plus grande attaque :
- Désolée. Je compatis. La mise en boîte, je veux dire. Un verre, donc ?
- Oui, un verre. Bonne idée.
Temps mort devant le buffet. Je déplace un pion de leur côté de l'échiquier :
- Vous avez connu comment, ici ?
- La chanteuse de ce soir est une de mes copines, répond la plus petite.
- Ah ! Donc vous connaissez au moins une personne.
(je manie l'art de la réplique originale avec un génie certain)
À ce moment arrive une quatrième femme qui saute au cou de la plus petite motarde. Embrassades. Est-ce la chanteuse ? Elle attire sa copine vers deux autres personnes ; la moyenne du lot suit le mouvement. La plus grande reste près de moi.
À peine moins que ma taille. Un grand regard d'obsidienne. De minces boucles d'oreille discrètes. Pas de maquillage. La cinquantaine. Élancée. De petits plis de malice au coin des yeux. De grandes mains fines qui tiennent son verre élégamment. Un jean usé et un tank-top blanc à col cheminée sous un gilet sans manches : magnitude onze sur l'échelle du tremblement de coeur, qui pourtant n'en compte que neuf. Dans un coin de ma tête, quelque chose fait pop, délicieusement.
- Et donc vous êtes...
- Agnès.
- Oui, c'est ça : Agnès. Vous verrez : on est rarement déçu par ces concerts. C'est vraiment chouette... enfin je veux dire bien. Très bien, même.
Elle sourit. Je sens que je deviens tout rouge et c'est horrible. Il y a forcément quelque chose d'hyper passionnant sur le bout de mes chaussures, j'en suis sûr, il faut que je vérifie.
Sur ces entrefaites, Victor arrive en tapant dans ces mains :
- Allez, c'est parti. On y va ! Les canapés du devant sont pour les jolies femmes et les moins jeunes d'entre vous. Allez ! Allez ! Les plus grands au fond, merci ! Allez ! Allez !
Nous suivons le mouvement et prenons nos places. Agnès est assise dans mon dos. J'ai l'imaginomètre au rupteur. Les lumières baissent. Le groupe de musiciens arrive. Applaudissements.
Premières notes de piano, un peu mélancoliques. Puis le morceau s'anime, prend du rythme. Agnès a posé un pied sur le barreau arrière de ma chaise. Je la sens battre le rythme de la jambe ; étrange premier bercement que j'accompagne de la tête, comme un très long 'oui'.
Soichiro ? Reporte le foudroiement à demain, s'il te plaît.
p.s. personnel : merci à F et à G pour ces belles soirées.
KPOK
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Les ZFE c'est la mort des motards
par Koud'Pied o'Kick | 28.02.2023 à 07:30
Les ZFE c'est la mort des motards
Les ZFE vont tuer les motos
Il n'y aura bientôt plus que des "125cm3" électriques et des MP3 à batteries
Les ZFE vont tuer les motos. Il n'y aura bientôt plus que des "125cm3" électriques et des MP3 à batteries.
Tout ça pour que des zélotes puissent dire qu'ils avaient raison après avoir créé eux-mêmes la crise qu'ils feignent de résoudre.
Les ZFE c'est la mort des motards (c) photo : DLKR
Dans deux ans, je suis censé me débarrasser d'une manière ou d'une autre (en y mettant le feu devant la préfecture, par exemple?) de ma vieille berline japonaise de vingt ans.
Son remplacement me déplaît. D'abord parce qu'il va falloir y mettre beaucoup d'argent -je l'avais payée 4.000 euros à l'époque ; je vais être obligé de lâcher le double, sinon le triple sans pour autant constater une amélioration des prestations, notamment côté consommation.
Ensuite parce que cette histoire de Zones de Forfaitures Environnementales pue la mauvaise foi et le procès religieux foireux. Parce que le CO2, on s'en tape, à l'inverse des millions de tonnes de plastiques, d'huiles, de résines, de colles, de peintures, de détergents, de médicaments, d'engrais, de poisons agricoles et autres saloperies chimiques qui sont déversées dans l'air, dans l'eau et sur la terre à longueur d'année et que nous finissons -c'est inévitable- par manger, boire ou respirer, puisque la Terre est un système de recyclage tout à fait au point.
Ton huile de vidange, la peinture de ton réservoir et le calotin en polystyrène de ton casque finiront tous, d'une manière ou d'une autre, dans ton estomac ou tes poumons.
D'où le fort frisson d'agacement qui me parcourt quand les têtes de noeuds du ministère viennent expliquer, contre la logique la plus élémentaire, que pour moins polluer avec un 'vieux' véhicule il faut polluer plus en achetant du neuf. Je ne crois pas aux chiffres de leurs rapports biaisés, basés sur des modèles orientés pour aller dans le sens qui les arrange.
Mais laissons là la bagnole et parlons un peu de motos.
Je me cherche donc une petite moto sympa pour aller faire des balades. Je me suis régalé d'annonces de bécanes de ma génération (disons : 1990 - 2005), de la DR 350 SE à la ZRX 1100, en passant par la flopée de machines que l'on trouve entre les deux.
Oui mais... en 2025 ? Dans moins de deux ans ? Quand la municipalité aura lâché les commandos "air pur" qui, à coup d'amendes à 68 euros -et bientôt bien plus- feront l'impossible pour nous convaincre que nous commettons un crime atroce en démarrant nos moteurs ?
Alors c'est râpé pour la Dominator, la DRSE, la Bandit 1200, la Hornet, la Fazer. C'est foutu pour la CBR, voire la Gex' -promis, j'aurais conduit presque sagement. C'est mort pour le flat à huile, pour la 600 SS, pour la tonitruante CBR 250 RR.
Non, ne viens pas me tendre la perche du véhicule "collection". C'est un leurre : ils vont couper les robinets et mettre des restrictions telles que ce ne sera pas viable au quotidien ; et puis les pièces, comment fera-t-on pour les pièces à moins de stocker une donneuse en plus ? Car les constructeurs vont en profiter pour tout bazarder.
J'ai mis du temps avant de comprendre le système Crit'Air. Je le trouvais stupide parce qu'il ne pouvait pas prendre en compte les futures normes de pollution. Mais c'est à dessein : Crit'Air n'en tient pas compte parce qu'il n'y en aura pas.
Crit'Air est un compte à rebours avant l'interdiction de circuler de tout véhicule à moteur, thermique ou électrique.
Car même les véhicules dits "électriques" sont des véhicules dépendants du pétrole, indirectement : je n'ai jamais vu de plastique produit à partir d'électrons et jamais cru au gag du plastique de cellulose de maïs, parce que la moiss-batt' électrique pour faucher des champs sans engrais faute de pétrole, ce n'est pas pour demain.
C'est donc tout à fait dégoûté par ce très prochain gâchis que j'ai ajouté "à partir de 2006" aux critères de recherche de ma future petite bécane sympa pour profiter encore un peu des échos du XXe siècle.
Note bien que je n'ai rien contre l'électrique : ma trottinette a passé les 1.000 bornes début février. Si j'ai le choix, Berzingue reste au garage : la trott' est bien plus pratique pour faire A->B en ville. Pour rouler plus de cinquante bornes, j'ai mon vélo électrique à assistance musculaire qui tient sans peine les 32 km/h sur faux plat (oui, les 2 km/h sont importants pour l'ego).
Mais les 'vraies' motos électriques ? Ticket d'entrée à 25.000 euros ? Batterie morte dans 10 ans sans garantie de trouver des cellules de remplacement ? Pour une autonomie à peine supérieure à ce qu'offrait mon Innova et ses 3,75 litres de réservoir ? J'apprécierais qu'on arrête de me prendre pour un idiot.
À mesure qu'avance le temps, j'ai l'impression de lire un script rédigé par un quarteron de vieillards bornés qui s'imaginent plus sages que moi. Je vois les mêmes arguments, les mêmes 'solutions' proposées -pardon : imposées- dans différents pays, le même vocabulaire employé. Il s'agit de rallonger les temps de trajets, de limiter les déplacements, d'éliminer des places de stationnement et de rendre payantes celles qui ne le sont pas encore -ou de faire raquer les motos.
Nulle part je n'ai vu de gouvernement occidental proposer une porte de sortie pour les véhicules thermiques les moins vieux, consistant à modifier leurs moteurs pour les faire tourner au GPL ou aux mélanges pétrole-alcool (même si ces carburants me paraissent être une énième mauvaise idée) -mon propre moteur passe à l'éthanol sans trop de problèmes : certains l'ont fait.
Parce que s'il s'agit bel et bien de 'lutter contre la pollution' (ce dont je doute), il faut faire rouler le plus longtemps possible le parc existant et s'abstenir de fabriquer du neuf.
Las, les ZFE sont à l'image des grands "débats" et événements de ces vingt dernières années : un parti-pris qui ne supporte pas la controverse, qui doit s'imposer à la totalité, sans débats, sans recours et selon un calendrier arbitraire (et flou, de surcroît, puisque les dates-butoirs sont repoussées en fonction du calendrier électoral).
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Révélation 350
par Koud'Pied o'Kick | 07.03.2023
Révélation 350
Oh, j'aurais tellement, tellement voulu que tu t'appelles Révélation 350.
Je vais te briser le coeur
Oh, j'aurais tellement, tellement voulu que tu t'appelles Révélation 350. Mais non : tu n'es pas pour moi. J'ai trop l'habitude des japonaises. Je vais te briser le cœur, sinon.
Révélation 350 (c) photo : David Cassolato
Il n'y a rien de mieux qu'un essai inattendu. Contrairement à ma manie, je n'ai pas répondu 'non-non' quand le vendeur a poussé les clefs de contact vers moi. Ce n'est cependant pas dans cette couleur que je l'aurais achetée; je préfère la version blanche et bleue.
La selle est basse et je trouve son dessin fort élégant. Quel bonheur, les motos où l'on descend en selle plutôt que de s'y percher, sur la pointe de pieds ! Quand je le saisis, le guidon semble pointer vers le ciel. Les poignées sont épaisses et rondes ; les commodos sont originaux -comme quoi il est possible de faire joli-pas-cher. Le compteur est élégant et les chiffres pas trop petits pour mes yeux vieillissants.
Contact. Dziiiii-uik/uik/uik/poum-poumpoumpoum. Presque pas de vibrations dans la selle ou le guidon, mais les rétros frétillent. Hou ! Que le levier d'embrayage est loin ! Heureusement, la course morte est longue. Surtout ne pas caler : trois personnes me regardent partir.
Facile. C'est tout facile. Lourd, certes, mais facile. Pas de mode d'emploi à assimiler, pas de commandes exotiques ; il faut juste que je me fasse à la position des clignotants inversés, puisque le klaxon est en bas sur cette moto.
Forcément, la direction est plus lourde que celle de Berzingue et s'articule en un point situé plus haut : je dois pousser plus que d'habitude pour faire pivoter la moto à basse vitesse, d'autant que le pneu avant est inutilement large -un 90 avant / 110 arrière auraient bien suffi, mais il aurait fallu expliquer des trucs techniques à motardus simplex pour qui "plusse que c'est gros plusse que c'est bô".
Le sélecteur accroche, mais c'est moi qui m'y prends mal. En soignant la coordination cheville-poignets, ça passe sans râper -certains constructeurs feraient bien de prendre des notes.
Non, vraiment : il n'y a que ce guidon qui pointe vers le haut et me gêne. Sur mon propre engin, j'aurais immédiatement béquillé, sorti les glingues et dépatouillé tout ça.
Pas besoin de monter dans les tours : le mono tracte en quatrième à cinquante sans cogner. En cinquième, il se balade à quatre-vingts à l'heure dans un léger frisson. Je roule d'autant plus pépère que la machine a... dix-sept kilomètres au compteur.
Comme je l'avais pressenti, les rétros jouent le rôle de balanciers d'équilibrage à l'air libre. À soixante-dix, ils sont quasiment inutiles. J'aurais probablement vissé dessus des contrepoids.
Le pot fait un de ces bruits ! Il pétarade, poume-poume et proute-proute avec joyeuseté. Certains y mettront un Akra pour faire croire qu'ils ont un gros zizi ; ce sera doublement de l'argent dépensé pour rien : d'origine, c'est rigolo comme tout.
Mais tu n'es pas pour moi.
Je suis trop habitué aux japonaises et à leurs moteurs... comment dire ? Leurs moteurs auxquels on ne pense plus ? Leurs moteurs qui prennent douze mille tours pendant cent mille kilomètres sans même rayer leurs jupes ? Leurs moteurs que si on loupe une révision de deux mois on s'en tape.
Parce que la Meteor a droit à son premier jeu aux soupapes à cinq cents kilomètres. Puis tous les ans ou toutes les six mille bornes. L'opération n'est pas compliquée, cependant elle implique entre autres de déposer le réservoir et donc de débrancher des tuyaux de caoutchouc qui sont simplement emmanchés -je n'aime pas ça, je préférerais qu'il y ait des connecteurs. Il faut aussi dévisser une partie du faisceau électrique sur le côté droit du cadre pour pouvoir démonter le couvre-culbuteurs.
Certains y verront un plaisir, une étape nécessaire pour profiter du pétaradant petit mono. J'y vois une contrainte, un truc qui va me gratter quand je roule : "ah ! zut ! faut pas que j'oublie de faire ça le week-end prochain".
Non, la Meteor 350 n'est pas une moto pour moi.
Pourtant, j'avais envie d'y croire. Que, comme d'autres sur Youtube ou ailleurs, j'allais descendre de la bécane et me ruer au comptoir pour en commander une tant cette 350 m'aurait enchanté. Je me demande souvent quel degré de sincérité mettent des gens comme Stuart Fillingham dans leurs vidéos. À l'entendre, Royal Enfield fait les meilleures brêles du monde... bah oui, gars : faut être sympa avec eux pour qu'ils continuent de te prêter des motos pendant plusieurs semaines afin que tu puisses poster des vidéos et faire vivre ta chaîne.
Je crois bien plus en la CBR 300 (ou la jolie 250 carénée), la MT-03, une Versys 300, la Ninja 400, une Katoche, une G310, même la GSX-R 250.
C'est super, une Meteor 350. Mais j'ai besoin de pouvoir rouler à cent vingt compteur sans me répéter que je vais prendre le vilo dans les dents.
Dommage. Dommage. J'étais tout prêt à tomber amoureux d'une si ravissante moto.
Plus d'infos sur les chroniques
Essai moto Royal Enfield Meteor 350
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Oui, le look même aguicheur, ne fait pas tout ! C'est bien de nous le rappeler. Le fait est que les essais qu'on peut voir sur UTube sont souvent flatteurs et ils ne peuvent pas rendre compte de ce qui se passe après l'achat...
fiblan- Membre incontournable !
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Bientôt, des canons sous les radars routiers
par Koud'Pied o'Kick | 14.03.2023
Bientôt, des canons sous les radars routiers
Puisque vous n'êtes pas capables de comprendre que 90 c'est 90
Implantation de canons de 23mm couplés aux radars routiers
Puisque vous n'êtes pas capables de comprendre que 90 c'est 90, l'État va tester sur une portion de la Nationale 7 l'implantation de canons de 23mm couplés aux radars routiers. Bang ! Bang ! Salauds de contrevenants, va !
Bientôt, des canons sous les radars routiers (c) photo : John Smith
Souvent, je me demande sur quelle octave hurlerait mon grand-père paternel s'il revenait aujourd'hui, soixante-cinq ans après sa mort, pour constater la voie prise par la France du XXIe siècle. Je suis à peu près certain qu'il mettrait 20dB facile à la Castafiore.
Voilà que j'apprends que la municipalité de Lyon s'apprête à implanter des caméras thermiques dans les rues pour traquer les dangereux criminels qui empruntent les voies de circulation réservées au co-voiturage alors qu'ils sont seuls à bord. Des détecteurs infrarouges. Tu sais : ces bidules inventés pour équiper les chars de guerre et tuer des gens.
Je répète le truc pour que ça rentre un peu plus profondément dans ton crâne : l'État, avec la complicité d'une municipalité, va déployer un sous-système d'arme pour contrôler le comportement de sa population. Un putain de dispositif de visée thermique extrapolé de ceux développés pour nos arsenaux militaires.
Ça y est ? Tu visualises ? Une foutue saloperie de bout de tourelle de char Leclerc dans la rue à côté de chez toi. À Lyon. Pas à Pyongyang ou dans je ne sais quelle dictature dirigée par un pur maboul.
Alors je me dis qu'il n'y a plus besoin de s'emmerder. Qu'il faudrait que l'État pousse le raisonnement jusqu'au bout et installe des canons sous ses radars pour éliminer la menace des forcenés qui roulent "trop vite". Avec des munitions à tête molle spécialement mises au point pour détonner dans l'habitacle sans causer de dommages aux autres véhicules ou piétons à proximité -faudrait pas tuer des innocents, non plus. Un vrai défi technique que relèvera avec brio et empressement ce qui reste des arsenaux français, j'imagine. Pour la partie juridique, il suffira de faire passer à coup de 49.3 une petite loi rendant légale la peine de "non-temporisation de répudiation de vie".
Le tout sera présenté avec gourmandise et fierté par notre ministère de la bleusaille tirant sur le kaki. Cette "avancée technologique" sera toute prête à être exportée à l'étranger, par exemple lors de la prochaine visite de notre vénéré Président au Troudukistan -ce grand pays ami de la France.
Mais revenons aux caméras thermiques de Lyon. Ôte-moi d'un doute.
Le type à qui est venu cette idée et qui a oeuvré pour qu'elle soit mise en place n'est pas actuellement en soins intensifs dans une institution psychiatrique avec un diagnostic très défavorable ?
Pas une seule personne dotée de deux microgrammes de bon sens, à la municipalité, ne lui a dit qu'il était complètement fêlé du carafon et devait se faire soigner de toute urgence ?
Ou mieux : le muter en comparution immédiate aux îles Kerguelen pour assurer une mission de recensement des galets de la côte méridionale -tâche d'importance stratégique relevant de la sécurité nationale ?
Je vois les radars routiers, les dBmètres ou ces caméras thermiques comme une industrialisation de la chasse aux déviants par l'emploi de systèmes dérivés de l'armement. À Lyon, ils auraient pu déployer une vingtaine de plantons le long de ces axes pendant trois mois, bien en vue avec leurs gilets fluo. Ils auraient pruné quelques péquins, laissé filer quelques autres, à la gueule du client. Le résultat aurait été le même tout en coûtant moins cher.
Mais non : l'État assume tellement peu sa politique routière qu'elle a remplacé les hommes par des machines qui prunent, sans états d'âmes, à la chaîne. Bang ! Bang ! Bang !
Et nous courbons l'échine.
Oh ! Comme mon grand-père hurlerait.
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Sylvie veut imposer le contrôle technique aux motos
par Koud'Pied o'Kick | 21.03.2023
Sylvie veut imposer le contrôle technique aux motos
Elle trouve que les motos sans CT c'est un "déni de démocratie".
Rien que ça.
Je t'ai parlé de Sylvie ? Son avis à elle est important, aussi. Elle trouve que les motos sans CT c'est un "déni de démocratie". Rien que ça.
Sylvie veut imposer le contrôle technique aux motos (c) photo : Andrea Piacquadio
Tu peux oublier le CNSR, les associations d'usagers de la route ou même le ministère du rouler-ensemble-pour-tous-youpi. Sylvie a SON avis sur le contrôle technique moto.
Sylvie... Un mètre cinquante-huit de colère pure maintenue à 1.800 bars de pression par vingt-cinq ans de maison au même poste. Les caristes au boulot l'appellent "mèche courte" -elle pense que c'est à cause de sa coupe de cheveux et passe ainsi à côté de la référence aux explosifs.
Si la rédaction de cette célèbre chaîne d'information en continu soupçonnait son existence, elle l'embaucherait sur-le-champ : elle a le parfait profil de l'éditorialiste d'assaut, planquée derrière un blindage impénétrable de mauvaise foi.
Il n'y a que sur la réforme des retraites qu'elle reste d'une discrétion de violette : il lui reste sept ans à tirer et flippe de voir l'échéance s'éloigner au fur et à mesure qu'elle vieillit.
Sylvie a deux manières de s'adresser aux gens : soit en direct façon offensive frontale avec barrage d'artillerie lourde à la Georg Bruchmüller*, soit une stratégie de harassement indirect. Comme elle se méfie un peu de moi, elle opte pour la deuxième approche :
- Quand même : ce n'est pas normal que les motos échappent au contrôle technique.
Je sais que cette pique m'est destinée, même si Sylvie ne regarde pas dans ma direction et a envoyé ça à la cantonade. Dans la salle de pause, les conversations se sont tues.
J'opte pour le pas de côté, la bouche encore à moitié plein de mon sandouiche :
- Je m'en fous, je viens en vélo.
Pause. Elle hésite. Je la prends de vitesse :
- Tu as déjà vu une moto complètement rouillée qui roule en crabe dans un nuage de fumée grasse parce que le moteur est mort ? Moi pas. Par contre, dans les années 80, on voyait un paquet de Peugeot 504, de Simca 1100, de Talbot Horizon complètement pourries avec des trous partout : tu te souviens, non ? C'est pour ça que les voitures ont mangé un contrôle technique. À cause de ces poubelles.
(J'ai déjà vu des motos pourries-ruinées, mais chut !)
- Et les petits crétins en scooter ? Et les fous avec leurs grosses motos qui font un bruit insupportable en doublant tout le monde ? C'est pas complètement anormal qu'on les laisse rouler ? Qu'ils bénéficient d'un passe-droit ?
Sylvie a un sens très orienté de la justice. Sur le modèle des juges et des malfrats, il n'y en a qu'une qui compte : la sienne, réécrite selon son humeur.
- Ah, mais on est complètement d'accord : les petits cons en scooter et les grands cons à pots vides méritent des baffes. Mais tu crois qu'un contrôle technique va y changer quelque chose ? Non : ils vont remonter leur pot d'origine pour le CT et le démonter juste après. Résultat ? Zéro.
- Eh bien il n'y a qu'à renforcer les contrôles et appliquer stric-te-ment la législation. Ils sont faciles à trouver : il n'y a qu'à tendre l'oreille.
J'enfonce cette ligne de défense avec délice :
- Donc tu parles de contrôles routiers. Et pas du tout du contrôle technique. Tu voudrais que les flics fassent ce pour quoi tu les payes avec tes impôts.
- Mais pas seulement ! Les motards profitent d'un régime d'exception. Pourquoi n'ont-ils pas de contrôle technique comme nous, les voitures ? C'est un déni de démocratie !
J'éclate de rire :
- Déni de démocratie. Faut vraiment que tu arrêtes de répéter la propagande des co**ards du gouvernement. C'est quoi, ton vrai problème avec les motos ? Il y en a un qui t'a fait un coup de crasse sur la route en venant ? Ils en ont causé ce matin sur Radio-Macron, ou quoi ?
Ce qu'il y a de bien, avec Sylvie, c'est qu'elle est incapable de se retenir. Sa colère est sans détours. Quand elle a quelque chose à dire, elle finit immanquablement par le lâcher :
- Et le fils de mon voisin, alors ? Ce petit salaud passe ses week-ends à bricoler son scooter avec ses copains et faire des allers-retours sous mes fenêtres. Et ça pue ! Et personne ne fait rien ! Ils laissent faire ! Surtout pas son père, déjà qu'il n'est même pas foutu de tailler ses arbres comme je lui dis !
Après cette révélation, un petit silence de prolonge dans la salle de pause. Mathilde intervient :
- Donc en fait tu as une fois de plus un problème avec le fils de ton voisin, c'est tout. Avant, c'était leur chien qui venait dans ton jardin, lui qui passait la tondeuse trop tôt le dimanche matin et ainsi de suite.
Mathilde a un étrange super-pouvoir : celui de faire retomber instantanément la colère de Sylvie. Je ne sais pas comment elle s'y prend.
Sylvie s'est effectivement arrêtée, comme si elle venait de comprendre quelque chose. Je me garde bien d'intervenir : je n'apprécie guère d'être le point d'aboutissement de la colère d'autrui. La diversion de Mathilde est bienvenue.
Moralité ?
Quand on gratte un peu sous les grandes décisions, on retrouve souvent de bien modestes raisons. Je soupçonne que ce soit le cas pour le CT moto.
* théoricien du renouveau de l'artillerie allemande pendant la 1ere Guerre mondiale
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Sur la plaine immense, des millions de motards
par Koud'Pied o'Kick | 28.03.2023
Sur la plaine immense, des millions de motards
Nous, les motards, tous les motards, étions tous réunis là, sur cette plaine infinie.
Toutes les motos, tous les motards ont répondu à l'appel.
Je rêve rarement de motos. Ce songe me laisse désemparé et mélancolique, malgré la force qui en émane. Nous, les motards, tous les motards, étions tous réunis là, sur cette plaine infinie.
Sur la plaine immense, des millions de motards (c) photo : Emir An?k
La plaine est blanche. Elle s'étend sans fin sous un soleil sec. L'horizon se confond au bleu pâlissant d'un ciel sans nuages.
Nous roulons.
Vu de très haut, c'est une vague grise qui avance, inexorable, dans un léger voile de poussière. À perte de vue, des motos, des motards. Seuls ou à deux. L'air vibre de bruit. Des chromes accrochent et scintillent au soleil.
Nous roulons.
Nous sommes tous là. Les vivants, les morts et les à venir. Du plus modeste vélomoteur aux plus grosses machines jamais construites, nous poussons sur cette plaine blanche, vers l'horizon. Tantôt en ligne, tantôt en groupes lâches ou resserrés. Toutes les motos, tous les motards ont répondu à l'appel.
Nous roulons.
À côté de moi, un vieux biker à longs cheveux et longue barbe, sans casque, sur une Harley à grand guidon. Une main sur les gaz, l'autre sur la cuisse, il chemine, détendu. Son gilet de cuir flotte lourdement au vent par-dessus sa chemise en jean. Dans le chrome de son phare se reflètent, à l'infini, des millions de motards en ligne. Le miroir de ses lunettes de soleil ne révèle que l'horizon vide.
Nous roulons.
Dans l'air s'harmonisent le Messie de Haendel, le riff d'intro d'un morceau d'AC/DC, une batucada lourde, pulsante et un banjo solitaire, mélancolique. Ils accompagnent le martèlement opiniâtre de millions de pistons, d'un essaim immense de soupapes affolés.
Nous roulons.
Ce n'est pas une course. C'est un rassemblement. Le rassemblement. L'ultime rassemblement. Tous les motards, toutes les motos. C'est la chevauchée de la fin des temps, sans but, sur une non-route blanche, vierge de tout repère.
Je suis là, dans la meute, tantôt crispé pour tenir mon rang, tantôt tout à fait calme, porté par l'élan de la multitude. Je sens autour de moi la force, la détermination du groupe. Cela me prend au ventre et me remonte à la gorge dans une exaltation presque incontrôlable.
Pourtant, ce n'est pas une armée. Il n'est pas question ici de conquête. Aucune bannière, aucune oriflamme ne claque au vent. C'est l'essence de la moto réduite à son expression la plus pure : rouler ensemble vers l'horizon, dans le bruit de nos moteurs.
Au réveil, je me demande ce que tout cela peut bien signifier. De mon rêve, il me reste l'écho d'une détermination, d'un élan né du groupe. Je me rappelle de la densité et de la force de ce mouvement, pourtant sans agressivité. C'était comme une vague énorme, mais sans reflux et qui ne laisserait pas de trace après son passage.
Je suis aussi ébranlé parce que j'ai revu, nettement, parmi la foule des assemblés, les visages de quelques-uns qui aujourd'hui dorment sous des dalles de pierres froides. À leur manière, ils chevauchent toujours avec nous, à la périphérie du regard.
Nous roulons.
Nous roulons tous vers l'horizon.
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
j'ai l'impression que Koud'Pied o'Kick est dans le même état mental que moi..... on fait les mêmes rêves....
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
+ UN
Hélas trois fois hélas ce n'est que du rêve.
Le réveil est bien chahuté par l'actualité.
Je vais me rendormir, c'est mieux.
Christian Pépé69
Hélas trois fois hélas ce n'est que du rêve.
Le réveil est bien chahuté par l'actualité.
Je vais me rendormir, c'est mieux.
Christian Pépé69
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Je drague à la station-service
par Koud'Pied o'Kick | 04.04.2023
Je drague à la station-service
Un brin de politesse et un sourire
Même dans un lieu aussi incongru qu'une station-service
Je suis souvent surpris de constater les effets d'un brin de politesse et d'un sourire, même dans un lieu aussi incongru qu'une station-service. Elle roulait en décapotable.
Je drague à la station-service (c) photo : Engin Akyurt
Ce dimanche, je fais le plein alors que je n'en ai pas vraiment besoin ; le premier confinement a renforcé ma pente paranoïaque. La pompe vend de l'essence pour les pauvres : le litron est encore à moins de deux euros.
Une fois le réservoir rempli ras-la-goulotte, au lieu de renfiler les gants et de remonter en selle, je pousse la moto à pied et me range sur le côté pour laisser la place au véhicule suivant. C'est toujours vingt secondes de gagnées pour ceux qui attendent.
L'automobiliste derrière moi me fait un signe de la main pour me remercier. Je lui rends son coucou, puis retourne au choix de mon cap de retour. Par là, en faisant un grand détour, ou par là en faisant un très grand détour ? Je papouille mon téléphone.
J'allais enfiler mon casque quand la voiture de tout à l'heure s'arrête à ma hauteur :
- Merci de m'avoir laissé la place. C'est rare. Souvent, les gens prennent tout leur temps une fois qu'ils ont fini de se servir, comme s'ils étaient seuls au monde.
- Heuh... Oui. Ça me paraît normal de me ranger, non ? C'est déjà pénible de faire la queue.
Silence. Je m'attends à ce qu'elle passe la première et s'éloigne, mais elle reste là, à regarder ma monture.
- Les beaux jours reviennent. Ce doit être agréable de pouvoir faire de la moto à nouveau.
- Hmmm... Oui ? Mais je n'ai jamais cessé de rouler : l'hiver a été doux.
Nouvelle pause, comme si elle réfléchissait. Elle fait un geste de la main vers ma bécane :
- J'ai toujours voulu essayer. Une moto, je veux dire.
Castor lubrique, qui ne dort que d'un oeil sous mon crâne, se réveille soudain. Je regarde mieux.
La quarantaine bien entamée. Cheveux courts. Confortable anorak gris perle et grosse écharpe crème. Des gants noirs. De grands yeux clairs dans un visage à peine allongé : 0,7 Agnès. Elle aurait fait mieux au volant d'une Spitfire Mark IV blanche, sans toutefois dépasser la limite absolue, fixée à 0,90 Agnès, soit 1,04 Géraldine Pailhas en système métrique.
- C'est... différent. Je veux dire : par rapport à une voiture. Ça n'a rien à voir.
- C'est lourd, non ?
- C'est une question d'habitude. D'équilibre, aussi. Ça s'apprend. On nous apprend ça au permis. Dès qu'on avance, c'est plus facile, heureusement.
Castor lubrique grogne, en silence : "tu veux grimper derrière, que je te montre ?".
Nouvelle pause. Mon coeur accélère. Elle reprend :
- Les motards roulent souvent en groupe. Mais... c'est sur une application ? Ou ce sont des copains ?
Je fais la moue :
- Je n'en sais rien. Un peu des deux, je suppose ?
Castor lubrique est tout à fait réveillé, maintenant :
- Mais si tu veux, ya pas de problème : on fera un groupe seulement tous les deux. Tu fais quoi, ce soir ?
Castor lubrique m'agace. Je ne sais pas trop comment lui clouer le bec, à lui aussi. Il y a déjà suffisamment de salopards sur Terre sans que j'en rajoute. Freud aurait mieux fait d'inventer les équations de Maxwell ou le sandouiche chocolat-mayonnaise, plutôt que la libido.
Le silence se prolonge. Je la regarde. C'est fou comme deux secondes peuvent s'étirer, suspendues. Je ne sais pas quoi faire. Relancer ? Mais je ne trouve rien à dire. Je respire par saccades, comme si l'air me manquait.
Le soleil reparaît de derrière un nuage. Je suis un instant ébloui. Je protège mes yeux de la main. Allez ! Je me lance :
- Vous...
TÛÛÛT !!!
La voiture de derrière, qui a fini de se servir en essence, klaxonne, impatiente.
Nous nous regardons et éclatons de rire. Je hausse les épaules, dans un geste fataliste :
- Bah...
TÛÛÛÛÛT-TÛÛT !
Tout à coup, Castor lubrique et moi avons très envie de balancer mon casque dans le pare-brise du casse-couilles pressé.
Elle secoue la tête, passe la première et démarre.
Je la regarde s'éloigner. Elle prend le rond-point et repasse devant la station -il est interdit de tourner à gauche en sortant.
Je tends le bras longtemps, main grande ouverte, en guise de salut. J'articule :
- Au revoir.
Elle a levé le pied : je l'entends à son moteur. Elle agite la main. Si elle s'arrête, je vais vers elle ?
Mais non. Elle passe au ralenti puis détourne le regard et remet les gaz, collée de près par notre impatient casse-couilles.
Je soupire.
J'ajoute, mélancolique, un autre moment "et si ?" à ma collection. Je renfile pensivement mon casque, puis mes gants. J'en étais où ? Ah, oui : est-ce que je fais un très grand détour pour rentrer ou juste un grand détour ?
Une voiture ralentit dans mon dos...
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Allez ! On se tire !
par Koud'Pied o'Kick | 18.04.2023
Allez ! On se tire !
Quatre jours de vacances : pas assez pour partir loin, mais suffisant pour partir bien
J'ai envie d'aller siroter un café dans un troquet de village perdu
Quatre jours de vacances : pas assez pour partir loin, mais suffisant pour partir bien. J'ai envie d'aller siroter un café dans un troquet de village perdu.
Allez ! On se tire ! (c) photo : Lina Kivaka
Un ouikène allongé, c'est assez pour faire un bon bout de route, non ? Mille bornes sans forcer, le nez au vent, sans horaire, avec un point de chute qui change au gré de mes envies.
Coup de bol : la météo est avec moi. Je remplis le top-case : ma tablette à clavier pour t'écrire, une brosse à dents, des gants de rechange, du vrai savon, un chiffon pour le casque, un autre pour la moto, mon rasoir, un t-shirt pour dormir, un deuxième à manches longues s'il fait froid, un chargeur électrique, un petit sac pour trimballer le goûter. J'ai oublié quelque chose ? Ah ! Les bouchons d'oreille !
Je vais étrenner un nouveau casque. Il pue le plastique au lieu de sentir bon ma crasse. Un chapeau neuf pour partir loin n'est pas forcément une bonne idée : s'il me fait mal à la tête au bout de deux heures, je n'aurai plus qu'à faire demi-tour pour récupérer le vieux -celui qui sent un peu trop bon ces temps-ci et qui mériterait une douche.
La destination est facile à trouver : je vais cheminer dans les polygones délimités par les autoroutes, là où les nationales sont rares. Il est encore un peu tôt dans l'année pour le Jura ou le Forez -je redoute le verglas matinal- alors ce sera simplement le Morvan. Inutile d'aller loin pour dénicher des routes à bonheur.
Prends la D6 qui va de Lormes à Saulieu : trente bornes pour parfaire le polissage de mon pignon de troisième. Sur des routes comme celles-là, il faut un moteur avec du gras dans le milieu du compte-tours, pas du muscle tout en haut. Pas besoin de tirer au-dessus de 90 à l'heure, d'autant que le bitume est parfois "fort à très agité" comme dit la météo marine.
En deux virages, je suis rappelé à la prudence : un tracteur a semé un monticule de fumier en milieu de voie et je croise un peu trop vite à mon goût deux cailloux gros comme le poing, éboulés sur la route, qui m'auraient envoyé au tas après avoir éclaté un pneu et une jante si j'avais roulé dessus. Gaffe à ne pas faire rimer Nirvana et patatras !
Ce matin, en guise de petit déjeuner, j'avale un double chez Carlos, au Grand Café, place de l'hôtel de ville. Lormes me fait l'effet d'un gros village qui se démène pour ne pas sombrer, faute de têtes blondes. Je salue leur expérience, délicieusement naïve, de décoration urbaine.
De nouveau en selle, je profite du jaune idéal des forsythias, de ces buissons à fleurs rouge rosé dont j'ignore le nom et des coussins de primevères qui s'attardent. Comme la météo a prévu de la flotte aujourd'hui, il n'y a bien sûr pas un pet de nuage dans le ciel. Mouarf !
Après bien des détours, j'entre dans Saulieu. Je béquille sur un parking à l'extérieur de la vieille ville et fais à pied le reste du chemin qui m'amène au Café Parisien, rue du Marché. En poussant la porte, je suis accueilli par Édith Piaf qui achève le dernier couplet de "Sous le ciel de Paris" -évidemment. Deux samedis par mois, il s'y joue du jazz local : il faudra que je revienne écouter.
Avallon, ma destination pour ce soir, est à trente bornes à peine, mais il m'en reste au moins deux cents avant d'être arrivé : je repars vers Lormes, pas sûr d'avoir assez profité de la route -et puis je veux voir le barrage du lac de Chaumeçon avant d'aller vérifier si le mont Beuvray n'a pas changé de place depuis la dernière fois que j'y suis passé.
Ah ! Si tu voulais voir les Settons à marée basse, c'est presque trop tard ; il fallait venir à l'automne pour l'étiage de basse mer. Là, le lac se remplit au rythme de la Cure, maintenant qu'ils ont fini de mettre un jupon au barrage. La prochaine marée est prévue pour dans trente ans ou presque : faut te magner, gars !
Cette après-midi, je vais aller faire souffler mon sacrum au bord d'un lac : par ici, il y a l'embarras du choix. Je rendrai à la terre mes trois cafés de la journée contre un résineux avant de laisser mes pensées dériver devant l'eau couleur de rouille, en guettant les bien trop rares bestioles que ne dérangent plus les "graou-graou" de mon moteur.
Libre quatre jours.
Bitume et ciel bleu :
Vite ! Vroum !
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Les gens dans leur bon droit m'inquiètent
par Koud'Pied o'Kick | 25.04.2023
Les gens dans leur bon droit m'inquiètent
Les engueulades routières me font grandir
Après chacune d'elles, j'ai l'impression de faire un pas de plus vers la sagesse -c'est très particulier
Bizarrement, les engueulades routières me font grandir.
Après chacune d'elles, j'ai l'impression de faire un pas de plus vers la sagesse -c'est très particulier.
Les gens dans leur bon droit m'inquiètent (c) photo : Keira Burton
Depuis quelque temps, j'ai remarqué chez certains cyclistes le besoin de faire justicier amateur, à grand renfort de gestes courroucés. Il paraîtrait que je ne roulerais pas dans le "bon sens de circulation" des pistes cyclables tracées sur les trottoirs. Ah. Quel crime odieux, en effet.
Ma trottinette est un peu un T-Max : quand je roule avec, bien des choses perdent de leur importance. La peinture blanche étalée par terre. Les lampions verts et rouges en haut des poteaux. Les différences d'altitude au sol. J'ai pour seuls soucis de ne pas faire peur aux piétons et d'arriver à destination sans m'en mettre une.
Le reste ? Rien à battre. Je profite de cette période où les Yaka causent encore dans le vide. Cela ne va sans doute plus durer très longtemps avant que la populace n'exige des interdictions et des obligations multiples -cela ne changera rien, mais ces tristes sires auront l'impression d'avoir fait le bien tout en ayant raison.
L'autre jour, en allant bosser, je me suis fait couper la route sur un passage piéton par une grosse camionnette de livraison. Son conducteur a pilé pour m'indiquer, en mots peu polis, que j'avais obligation de rouler de l'autre côté de la rue, dans la "bonne" voie.
J'aurais pu faire remarquer que l'autre piste cyclable, celle dans le "bon" sens, m'oblige non seulement à cohabiter avec les bus -une manière lente et douloureuse de mettre fin à ses jours- mais que de surcroît le revêtement y est tout à fait exécrable.
Ce serait en vain. Mon procureur-minute serait resté sourd à ma plaidoirie, tout entier à son rôle de redresseur de torts et pourfendeur des salopiauds de mon espèce.
Après cet incident, je me suis demandé pourquoi maintenant ? Pourquoi de manière aussi rapprochée dans le temps : ce doit être le cinquième incident du genre ces deux dernières semaines.
Je me suis alors rappelé à quel point je suis moi-même un justicier du dimanche, un intolérant connard, un vertueux courroucé à géométrie variable. Que le flic en moi ne ferme jamais complètement sa bouche, surtout quand il s'agit du Code de la route.
Il est donc logique de voir l'inflexibilité de ce chauffeur rencontrer de plein front ma propre intransigeance, ma promptitude à condamner chez les autres ce que j'excuse -justifie, même !- chez moi.
Puisque j'ai décidé de me balancer du Code de la route, je ne peux pas, simultanément, exiger qu'une camionnette me laisse la priorité sur un passage piéton, non ? Ce serait tout à fait ridicule.
Souvent, il faut que je me rappelle de la poutre titanesque que j'ai dans l'oeil au moment où je pointe frénétiquement du doigt la microscopique paille dans celui du type en face de moi.
Pourtant, je suis persuadé que les vertueux militants, les plus-que-parfaits, les exemples-à-suivre, les fèt'skeuj'di sont des personnes tout à fait dangereuses. Que de s'estimer "dans son bon droit" a justifié par le passé ces infâmes atrocités qui décorent les livres d'histoire.
Je me rappelle avec dégoût ceux qui, il y a quelques mois à peine, éructaient à propos des "zinconscients" qui sortaient de chez eux sans leur ausweis-covid signé -la suite leur a donné tort en tous points, mais feront-ils jamais amende honorable ?
Maladroitement, je me rappelle ce principe très bouddhiste qui veut que les confrontations avec les autres soient avant tout des opportunités de me regarder moi-même, avec toutes mes zones sombres, mes failles et mes blessures mal cicatrisées.
Selon cette logique, je croise en ce moment des cyclistes qui me reprochent de rouler "dans le mauvais sens". Ainsi, ils me rendent (au centuple ?) la monnaie de ma pièce, du temps où moi-même je râlais après les piétons sur les pistes cyclables, les zombies au téléphone ou les trott' qui roulent n'importe comment. Comme si je ne savais pas pertinemment que de les insulter en silence -ou de leur râler après- n'allait rien changer.
Mais rassure-toi : je ne vais pas pour autant me mettre à rouler dans le "bon" sens sur les pistes cyclables. Il faut souvent rappeler aux pénibles que ce ne sont que de la peinture par terre et des lampions sur des poteaux, pas du tout de strictes lois cosmiques, contrairement à ce qu'ils avancent.
Comme tout le monde, ma liberté s'arrête là où je le décide -celui qui essayera de te faire croire autrement est à soupçonner des pires intentions.
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La H8X ? Mouais... bof. T'as rien de mieux ?
par Koud'Pied o'Kick | 02.05.2023
La H8X ? Mouais... bof. T'as rien de mieux ?
Trop de bruit. Trop de chevaux. Trop vite. Trop d'à-coups. Le panégyrique à propos de la H8S échoue à mes pieds
Essai de LA nouveauté moto de l'année
Trop de bruit. Trop de chevaux. Trop vite. Trop d'à-coups. Le panégyrique à propos de la H8X échoue à mes pieds et fait fleuark. Je n'ai rien à faire sur une telle moto.
La H8S ? Mouais... bof. T'as rien de mieux ? (c) photo : Cottonbro studio
Innocent, je me suis pointé la semaine dernière pour faire la révize de Berzingue, mon furet urbain.
- Tu tombes bien, il me fallait quelqu'un pour essayer la H8S 790, me lance mon concessionnaire chéri d'amour que j'aime.
Il a du bol que je sois dans ma période "ne dis pas toujours 'non' sinon tu vas virer vieux ronchon".
On sort. Il démarre le moteur : GRAOUF !
Merde... les cons. Y z'y ont déjà mis un pot full'barouf pour mieux la vendre aux navrants neuneus.
Ah... bah non. C'est d'origine, ce bordel. Il va y avoir des voisins ravis-ravis d'apprendre rien qu'à l'oreille à quelle heure je rentre la nuit.
Note personnelle : penser à me foutre ouvertement de la gueule des gros lourds qui se sentiront le devoir d'y coller un Akrapopouët.
Mon concessionnaire chéri de mon coeur que j'adore me règle... la couleur du tableau de bord. Ouais. On en est réduit à ça. On n'a pas de poignées chauffantes de série et le levier d'embrayage ne peut pas être ajusté en écartement, mais tu peux régler l'écran sur 16 millions de couleurs et avoir la photo de ton zgègue comme fond d'écran. Joie !
Une parenthèse ici sur les tableaux de bord à la mord-moi'l. D'un point de vue ergonomique, c'est une régression par rapport à ce qui se faisait de plus complet dans les années 90, à savoir quatre cadrans à aiguilles (vitesse, compte-tours, jauge d'essence et température d'eau), cinq voyants et un écran avec l'heure et les trips), qui ne nécessitaient aucun mode d'emploi et aucun temps d'adaptation. Là, j'ai cherché pendant cinq bonnes secondes la jauge à essence, pourtant plantée en plein milieu. Vu ce que coûte un TFT, je préférerais à la place des leviers réglables, des rétros bien foutus, des cale-pieds ajustables et des anneaux sur le cadre pour accrocher un sac ; je suis certain que pour le même prix on serait un paquet à choisir ça plutôt qu'un foutu écran couleur.
Je klonk la première. Le sélecteur me semble difficile à aller chercher, planqué sous le carter. Embrayage rien-à-dire, poignée de gaz pareil. Mais d'emblée les à-coups de transmission m'agacent. Sur un scooter à variateur, il n'y a aucun cognement de ce type, donc je le sens tout de suite. Dans les rétros, je vois la moitié de mes bras : super utile de savoir que je ne les ai pas perdus en route.
Dès la concession hors de vue, je passe en mode "ça suffit déjà bien pour se faire foudroyer le permis", espérant -naïf- que ça allait calmer la transmission. Loupé. Je pense même que c'est pire. Je dois accompagner de l'embrayage pour ne pas faire claquer la pignonnerie.
Je file vers Chamboeuf : de la ligne droite limitée à quatre-vingt-dix pour permettre à mes fesses de prendre la mesure du moteur, puis une série de virages peinards et bucoliques pour voir si c'est bien sur les routes à motards.
Ça caille ce matin. Pourquoi ya pas de poignées chauffantes, déjà ? Parce que ça coûterait dix-sept euros de plus en sortie d'usine ?
Je me surprends à tout faire en quatre une fois au-dessus de cinquante à l'heure, entre trois mille et six mille tours. La cinq et la six ne me servent à rien.
Par curiosité, je tente une fois de tirer la trois au-dessus de six mille, mais j'ai très vite coupé : bien trop de chevaux pour ma petite personne. Je ne gère rien du tout au-dessus des huit mille. Je limite les escapades en dehors de ma zone de confort aux lectures philosophiques et aux expérimentations culinaires, merci.
Je m'en retourne et reviens en plaine, toujours en quatre.
Mouais. Bof.
Pour faire le zazou, un gromono donne plus tout en déboulant moins vite.
Pour rouler, il y a plus confortable, mieux équipé et plus doux.
Pour la ville, les à-coups de transmission vont être très pénibles. De toute façon, n'importe quel scoubite fera mieux sur tous les plans.
Que lui reste-t-il ? Bien peu de choses selon mes critères. Une chose est sûre : ce n'est pas "une petite bécane sympa".
C'est une moto comme je les évite, avec trop de chevaux, peu pratique et inadaptée aux routes à radars puisqu'on passe de 90 à 110 compteur en tournant à peine la poignée. Je redoute aussi une clientèle qui va probablement m'agacer.
La H8S ? Un gadget à la mode. Pas une moto pour moi.
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L’inconnue à la Triumph noire
par Koud'Pied o'Kick | 09.05.2023
L’inconnue à la Triumph noire
Il y a une nouvelle motarde dans mon immeuble
Couché KPOK ! Pas bouger !
Il y a une nouvelle motarde dans mon immeuble. Je ne sais pas qui c'est. Elle roule sur une de ces Triumph sans carénage, à double optique. Peut-être est-elle belle.
L'inconnue à la Triumph noire (c) photo : Ozan Çulha
Maintenant, j'habite un rez-de-chaussée avec fenêtre sur cour. De mon bureau, j'assiste au ballet triste des voitures qui entrent et sortent, sans motif apparent. La rampe d'accès au parking plonge à droite, derrière les deux jeunes tilleuls.
Le sifflement du trois-cylindres m'a fait relever la tête. Oh... toi tu n'as pas ta moto depuis longtemps, rien qu'à la manière dont tu tâtonnes pour t'arrêter et que tu penches la tête pour chercher l'ergot de béquille du regard -mais ça viendra, tu verras.
Je pense Triumph à cause de la double optique sans carénage et du trois-en-ligne, mais peut-être est-ce une chinoise dont j'ignorerais l'existence. En tous cas, la selle est haute pour elle : elle touche à peine du bout du pied.
Son blouson de cuir noir est décoré, dans le dos, d'un logo connu : tout en angles aigus, il représente une tête de lemming déchaîné -ou de musaraigne en furie, je n'ai jamais trop su. Malgré la distance, il me semble distinguer des motifs tribaux sur son intégral à dominante blanche. Une courte natte s'échappe du col, tenue par un chouchou carmin. J'envie les stylistes qui passent des nuits blanches à parfaire une ligne de hanche.
Couché KPOK ! Pas bouger !
(soupir)
Ce doit être le printemps.
Je retourne à mon travail. J'en étais où, déjà ? Ah, oui : "rétrospective du marché de la pâtée pour chien en Tarn-et-Moselle du Moyen Empire à nos jours"...
Quelque temps plus tard, me voici dans le box à farfouiller sur ma moto. Je cherche à fixer des tendeurs pour arrimer un sac sur la selle arrière sans rayer les plastiques.
La porte motorisée du garage s'ouvre. Depuis la rampe d’accès, le sifflement du trois-cylindre envahit le souterrain.
La voilà.
Le parking est en forme de "U". Je suis sur une des branches. Passera-t-elle devant moi ? Oui !
Elle est très cambrée sur la selle : cette moto est trop grande pour elle. Il faudrait incliner le guidon ou adopter des pontets désaxés pour le rapprocher.
Elle tâte la direction, godille un peu dans le virage, cherchant l'équilibre. Son feu stop m'aveugle un instant. Elle entre dans un box ouvert, éclairé maintenant de rouge et de blanc de l’intérieur. Le moteur persiste encore quelques secondes.
- Eh ! Eh ! Youhouuuu ! Moi aussi j'ai une moto ! Eh ! Regarde ! On est copains !
KPOK COUCHE ! Assideboucouché-pabouger-vilain !
Le moteur s'arrête. Raclement de métal. Un grand clang : la porte de son box se ferme.
Tout à coup, je suis follement intéressé par un bidule situé dans mon passage de roue arrière. Une crasse particulièrement passionnante sur le bras oscillant ou un truc dans le genre qui m'oblige à me planquer derrière ma machine. Des pas. Elle tourne au fond. La porte métallique de l'accès piéton grince -faudrait que j'y colle un coup de gras, un de ces quatre.
Clac !
Elle est sortie du garage.
(re-soupir)
Ce doit être le printemps, encore. Les lilas et les jolies filles et mon coeur qui bondit.
Finalement, je vais prendre deux colliers en plastique et mettre une feuille de mousse polypropylène -récupérées au boulot- autour des extrémités des tendeurs : ça sera moche mais pas cher.
Je remonte chez moi et reviens au bureau parachever la grande fresque épique de la vente de pâtée pour chien -contexte juridique et implications géostratégiques.
Quelques minutes plus tard, un pénible enquille la rue parallèle. À l'entendre, il n'a toujours pas trouvé la seconde deux cents mètres après le feu. Il ralentit et... ah, tiens, le portail s'ouvre. Le malplaisant en question entre dans la cour, en faisant des petits wabo-wabo inutiles. Je tiens là un bien beau spécimen de tête à claques.
Sa machine est une... Gex sans carénage ? C'est d'origine, le tête de fourche façon Golgoth* qui aurait tenté d'arrêter un obus perforant de 420mm avec son front ?
Après avoir bien fait profiter à tout l'immeuble l'infâme barouf de son Yoshimachpouët, mon relou de compétition finit par couper son moteur. Pas trop tôt.
Tiens ? La Triumph émerge du garage. Ils se connaissent, donc. C'est son frangin ? Son cousin ? Son...
Ah, ben non : c'est son copain, rien qu'à la galoche qu'elle vient de lui rouler.
Bon...
C’est le printemps. Les lilas, les jolies filles… et les kékés sont de retour.
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Hymne à la gloire de mon mécano chéri d'amour que j'aime
par Koud'Pied o'Kick | 16.05.2023 à 07:30
Hymne à la gloire de mon mécano chéri d'amour que j'aime
Oublie les garanties constructeurs sur deux siècles
Le type qui va vraiment sauver ta vie de motard, c'est ton mécano
Oublie les garanties constructeurs sur deux siècles et les assistances zéro décimètre ; le type qui va vraiment sauver ta vie de motard, c'est ton mécano. Aime-le. Chéris-le. Épouse-le s'il le faut.
Hymne à la gloire de mon mécano chéri d'amour que j'aime (c) photo : Andrea Piacquadio
Si les vendeurs de motos sont nécessairement des psychologues, les mécanos sont des psychiatres.
Les vendeurs vont écouter tes récriminations, tes états d'âme, tes angoisses, entendre avec une feinte bienveillance l'histoire de ta vie à deux roues -plus ça dure, plus ils réduisent mentalement la ristourne qu'ils se préparaient à t'offrir initialement.
Ton mécano, lui, interviendra dans les cas plus graves de détresse mécanique. Psychiatre, donc, mais aussi télépathe et devin quand il s'agit de démêler les onomatopées que tu emploies pour décrire le mal -imaginaire ou non- dont souffre ta moto :
- alors, ça me le fait que dans les virages à gauche quand le moteur est mi-tiède, le matin quand je passe dans un sous-bois. Ça fait un genre de tac-tac -tac, un peu comme un pic-vert qui creuserait dans une planche de chêne troisième choix abattu en lune montante par un bûcheron unijambiste père de quintuplés. Tu vois ce que c'est ?
Deux cas de figure se présentent alors :
- soit ton mécano feint d'être un mécano chéri d'amour bisou, tant il en a marre de te voir débouler tous les quinze jours avec un nouveau bobo né de tes angoisses existentielles non résolues ; alors il t'annonce, l'air grave, que ce doit être la clavette de repoussoir du centrifugeur de vilebrequin -la pièce est fort coûteuse, difficile à obtenir, nécessite l'ouverture des carters centraux et ça va grave douiller ;
- soit ton mécano est un authentique mécano d'amour que tu aimes de toute ton âme enfièvrée et alors il te suggère de fixer le bout libre de la jugulaire de ton casque grâce au petit pion en plastique idoine -hop ! plus de tac-tac-tac.
Blague à part, mon mécano choupi d'amour de mon coeur est la première personne dans ce plan astral à m'avoir demandé :
- J'ai une question un peu bizarre, mais ça ne serait pas vous qui écrivez la Kronik sur le Repaire des Motards ?
(à l'époque, on se disait "vous" et pas encore "divine présence" ou "sérénissime grandeur" comme aujourd'hui -nous avons petit à petit cédé à la facilité, lui et moi)
Ce qui montre que mon mécano sublissime et très divin est plus perspicace que 99,9999% de l'humanité, ce qui ne me surprend guère.
C'est grâce à lui que j'ai fait un bond spectaculaire dans l'échelle sociale, puisque maintenant je peux mettre les pieds dans le sanctuaire des sanctuaires, le Très Sacré et Très Inaccessible Atelier, dont l'accès est barré par un commando spécial des anges de l'enfer et un écriteau péremptoire : "entrée interdite à la clientèle".
Là, sur fond de musique céleste et dans la lumière ineffable(1) d'un éternel matin de printemps, mon mécano exerce son Art, armé de l'Imperdable Clef Mixte de Dix(2) en Unobtainium(3) forgé(4).
Naïf, je pensais que rien ne viendrait troubler notre idylle.
Las, mon mécano d'amour que j'aime m'a annoncé l'autre jour qu'il prenait sa retraite et que le mois prochain, il allait être remplacé par un inconnu que je ne connais même pas.
Rah ! Le fumier ! Me faire ça à MOI !
Que vais-je devenir, sans mon psychiatre officiel ?
Ça y est, c'est foutu. Ma vie n'a plus de sens sans lui.
Mon mécano prend sa retraite et mes sanglots longs -ou un coup de fil à Macron- n'y pourront rien changer.
Post-scriptum personnel : profites-en bien, Gé.
(1) ça y est, j'ai réussi à caser "ineffable" dans une Kronik. Je jette un dé à Pi faces et j'avance de deux cases.
(2) car toutes les clefs mixtes de dix finissent inévitablement par être égarées
(3) sauf les clefs Imperdables en Unobtainium, métal légendaire grâce auquel un katana de centre commercial peut couper sept autobus dans le sens de la longueur d'un seul coup ; si, si, je l'ai vu sur Internet(TM).
(4) j'en profite pour battre mon record personnel de nombre de notes de bas de page en une seule Kronik.
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Il fait enfin beau et les motardes reviennent
par Koud'Pied o'Kick | 23.05.2023
Il fait enfin beau et les motardes reviennent
Six mois que j'attends ça : rouler avec les gants d'été et sans pantalon de pluie
Je guette aussi le retour des motardes, nos hirondelles de la route.
Il fait enfin beau et les motardes reviennent (c) photo : Marcus Herzberg
Depuis mars, je trépigne. J'ai réussi à m'échapper quelques jours -coup de veine : il a fait beau la moitié du temps pendant mes vacances. Las, le week-end suivant, je me suis tapé Dijon-Blois sous la flotte, en plus du très prévisible brouillard morvandiau.
Mais là...
Là ça commence à sentir le beau, le sec, le bleu et le moteur chaud.
Ça respire aussi le retour des motardes. Pas folles, les frangines restent au chaud pendant l'hiver. Leurs ER-6, 696, MT-07 et Fazer pointent le bout de leurs pneus quand il fait soleil quatre jours d'affilée. Je suis ravi de vous revoir : vous m'aviez manqué. Je trouvais les cafés tristes sans vos voix.
Les casques et les blousons prennent des couleurs. Des brosses à cheveux côtoient les bombes de graisse à chaîne. Au feu, elles patientent sans faire "wabo wabo" -quel soulagement.
Assises toutes deux sur la banquette de moleskine couleur glace au cassis, je les observe du coin de l'oeil. Dans ce coin de troquet, elles ont créé une bulle complètement féminine. Elles chuchotent et se racontent leurs histoires de filles en pouffant de rire. L'une est habillée d'une combarde de piste noire et grise qui lui fait comme une chrysalide dont elle est à moitié sortie. C'est un peu trop tôt dans la saison : elle se frotte les bras pour les réchauffer. Peut-être que la Ducati que j'ai vu passer tout à l'heure est à elle.
Deux autres couples de motards rentrent dans le café. Embrassades et piaillements. Visiblement, elles ne se sont pas retrouvées depuis un bout de temps : elles tirent une table pour être séparées des mecs et se remettent à papoter en toute hâte.
J'observe les deux tablées. À la première, les filles sont penchées en avant, très proches les unes des autres ; leurs mains bougent beaucoup. À la deuxième, les mecs sont assis basculés en arrière sur le dossier de leur chaise ; ils sont plus statiques et parlent avec moins d'entrain.
Je tartine un morceau de fromage sur mon ultime bout de pain. Si j'étais raisonnable, je ne prendrais pas de dessert et surtout pas la dernière part de tarte au citron meringuée que je vois tourner dans la vitrine réfrigérée, là-bas.
Des raclements de chaises. Les mecs se sont levés. Un conciliabule s'engage entre les deux parties : affirmation d'un côté, négation de l'autre. La négociation s'achève assez vite sur un compromis qui convient aux deux camps : les mecs sortent et les filles restent. J'imagine que les premiers se disent : "ouf, on va pouvoir rouler peinard" et les secondes : "ouf, on va pouvoir causer peinard" -à chacun ses priorités.
J'aime bien regarder papoter les filles. J'éprouve le même genre de joie simple qu'à voir un chat qui s'étire dans une flaque de soleil, une volée de moineaux qui jouent à cache-cache dans la haie ou un rayon de clarté qui pointe de sous un nuage dodu. J'aimerais bien rester là longtemps à les détailler, avec leurs bracelets qui cliquètent et scintillent et leurs peintures sur le visage pour être belles.
Je parcours ma gargantuesque liste de lecture audio à la recherche d’un morceau approprié. Je m’arrête un moment sur le "Don’t Answer Me" d’Alan Parsons Project, que je n'ai pas écouté depuis des lustres, avant de me raviser : ce sera "Romantic World" de Dana Dawson et son solo de gratte sèche que j'adore. Un vrai petit bonbon acoustique.
Je m'offre un triple dessert aujourd'hui : tarte au citron meringuée, pop de quand je n'avais pas encore vingt ans et jolies motardes qui papotent. J'ai l'estomac, les oreilles et le cœur qui ronronnent de concert.
Best.
Day.
Ever.
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Femme de motard
par Koud'Pied o'Kick | 27.06.2023
Femme de motard
Il y a quelque chose avec les femmes de motards. Quelque chose qui les classe à part.
Une manière de porter le cuir
Une manière de lancer la jambe par-dessus le dosseret. Une manière de tenir en selle en roulant.
Femme de motard (c) photo : Ekaterina Belinskaya
Je n'avais jamais vraiment fait attention jusqu'à présent, jusqu'à ce parking que nous nous apprêtons à quitter. Nous sommes nombreux et le groupe appareille lentement. J'ai très peur d'être laissé derrière par la tribu (vieille trouille archaïque), donc je suis prêt parmi les premiers, ce qui me laisse plusieurs minutes pour rêvasser avant qu'on y aille.
Je regarde mieux.
À deux motos de moi, une motarde s'apprête à grimper à l'arrière. Elle pose une main sur le bras du conducteur, pivote le bassin, plante un premier pied sur le cale-pied gauche, donne une impulsion et lance la jambe de l'autre côté de la selle. Elle trouve l'autre repose-pied puis reste un court moment debout, les deux mains sur les épaules de son chauffeur. Enfin, elle plie les jambes et vient s'asseoir sur la selle sans brusquerie.
Ce qui me fascine, dans cette ascension en selle, c'est son côté délibéré et pourtant naturel et fluide. Elle a dû répéter cette série de gestes des dizaines de fois et a fort logiquement acquis une aisance qui, maintenant, fait à peine bouger la moto.
Là, une choupette toute menue se hisse sur l'arrière d'une ZX-7R en prenant appui, du bras gauche, sur le dos du pilote et de la main droite sur la selle elle-même. Elle s'aide elle aussi du cale-pied gauche pour partir. Son geste est plus nerveux, plus énergique.
Ici, une grande motarde profite de sa taille et de la faible hauteur d'assise de la Triumph pour partir du sol. Elle lance la jambe par-dessus le dosseret puis penche le tronc vers la droite, les deux mains en appui sur la selle, pour accrocher les cale-pieds presque en même temps, avant de se redresser. Puis elle se donne une claque sur les cuisses et une tape sur le casque devant elle -cela me fait sourire : je l'ai vu répéter ce geste plus tard pendant la balade ; j'imagine une sorte de rituel entre eux.
En route, c'est encore différent. La choupette à la ZX-7R se sert rarement de ses bras : le réservoir doit être bien loin pour elle. Elle serre les jambes et le ventre pour se tenir droite en selle. Téléphone à la main, elle prend des photos du paysage. Eux deux sont clairement en mode "tourisme" : je le vois pointer de la main tel ou tel site. Quand je me rapproche, je les entends parler très fort par-dessus le vent de la course.
À l'arrêt, il y a celles qui se mettent un coup de brosse à cheveux dès le casque ôté. D'autres qui se content de resserrer leur pince ou leur élastique. D'autres ont l'air de s'en moquer.
Celle-là est ficelée dans un gros blouson de textile qui la boudine complètement -déjà qu'elle n'est pas bien grande. Cette autre porte un de ces coquets blousons rétro qui me font toujours loucher du côté du rayon "femme" dans les boutiques -ce sont elles qui ont les plus beaux modèles : j'en suis fort jaloux.
J'ai repéré tout à l'heure une autre adorable choupette, catégorie "pas touche, KPOK, t'as vingt ans de trop". Puis j'ai vu sa moto et je l'ai reclassée en catégorie "cliente". Comme dans "compé-client". Parce que je soupçonne qu'elle n'a pas eu besoin d'aide pour limer jusqu'au bord les pneus de sa Gex -forcément, c'est une Gex. J'étais curieux d’observer sa monture et je n'ai pas été déçu : écrous freinés, coques sur les carters, gommettes de contrôles techniques sur le maître-cylindre de frein avant. Tout ça sent très fort la piste.
Elle doit avoir l'habitude de faire sa place dans le gros du peloton, rien qu'à la manière dont elle remonte la file d'attente de distribution des petits casse-croûte de la mi-journée : en répartissant de gentilles -mais fermes- bourrades aux fort-en-gueule. Elle râle aussi fort qu'eux. Une "cliente", donc. J'adore.
Nous repartons. La pause-sandwitch en a calmé quelques-uns par rapport au rythme de ce matin. Je remonte la file en jouant à saute-moto. Devant moi, la passagère d'une Béhème est collée à son chauffeur, les bras passés autour de sa taille, la tête de côté, posée entre ses omoplates. Elle semble dormir.
Je double.
Au moment où j'arrive à leur hauteur, je jette un coup d'oeil. Non, elle ne dort pas. Elle suit des yeux le paysage en souriant : je le vois à son regard. Elle accroche les miens et me fait un petit coucou de la main. Je réponds et achève mon dépassement.
Comme j'aime les motardes.
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L'odeur du garage
par Koud'Pied o'Kick | 04.07.2023
L'odeur du garage
Il est des odeurs qui marquent une vie
Pour moi, c'est celle du garage de la maison de campagne familiale
Il est des odeurs qui marquent une vie. Pour moi, c'est celle du garage de la maison de campagne familiale, rempli de trésors. Aujourd'hui encore elle me flanque la nostalgie.
L'odeur du garage (c) photo : Mike Bird
Soit un rectangle de sept mètres sur quatre. Ciment au sol. Panneaux d'aggloméré vissés au plafond. Murs bruts. L'éclairage est chiche : deux ampoules, poussiéreuses et nues. Au fond, une vieille armoire de bois sombre, privée de ses portes.
À gauche, un établi à étau chinois où s'accumule du bazar, puis une rangée d'étagères. À droite, un rack à vélos qui déborde, un gros coffre à jouets, deux brouettes, la tondeuse à gazon et l'encombrante et lourde faucheuse. Posés contre le mur, à l'entrée, les outils de jardinage sont rassemblés en faisceaux.
Parfois, un courageux s'attaque au rangement. L'établi est patiemment débarrassé de ses chiffons gras, de ses débris métalliques, de ses outils, de ses pinceaux secs et de ses pots de peinture. Les vélos sont redressés, placés par taille. Le coffre à jouets est vidé pour tenter de sauver ce qui est réparable.
Aussi, quand j'entre dans le garage après une longue absence, je suis parfois surpris par un nouvel arrangement. Les vélos changent de place. La tondeuse migre. La faucheuse se décale en fonction des saisons.
Mais ce qui ne diffère jamais, c'est l'odeur.
Cette odeur, c'est celle des vacances d'été. Un mélange d'huile moteur, d'essence, d'herbe coupée et brûlée par le pot d'échappement de la tondeuse, de white spirit et de térébenthine, de ciment humide.
La clef, cette vieille copine, fait claquer de manière familière la serrure, aussi âgée que moi. La porte s'ouvre pour celui qui sait donner la bonne bourrade, du plat de la main, à hauteur d'épaule, tout en tirant la poignée. Le vantail pivote en vibrant légèrement. J'entre.
Le sable crisse sous mes pas. Je reste immobile quelques instants pour laisser mes yeux se faire à la pénombre. J'inspire doucement pour savourer l'odeur du garage.
Il y a quelques années, je ne sais quand, quelqu'un a jeté à la ferraille l'AV86* de mon parrain sur laquelle j'avais fait mon premier tour de roue clandestin. Sans rien y connaître, je l'avais remise en route après dix-sept ans d’inaction. J'en étais fort fier.
C'est le seul lieu où sont passées toutes les motos que j'ai jamais possédé. Toutes ont dormi dans ce garage. Dans un coin du grand placard, un carton blanc qui porte mon prénom renferme une foule de pièces détachées : leviers de frein et d'embrayage, filtres à huile, plaquettes, bougies, durits...
Dans ce garage, je suis entré petit à petit dans le monde des adultes. D'un été à l'autre, j'étais autorisé à employer cet outil, puis cet autre. Vers quatorze ans, on a dû me laisser passer la tondeuse. Deux ans plus tard, je n'avais même plus à demander. C'est à peu près à ce moment que j'ai dû pouvoir finalement utiliser la grande faux, instrument strictement interdit auparavant.
Progressivement, j'ai pu piocher parmi les outils de mon parrain : les clefs ordinaires pour commencer, puis la caisse où il range ses Facom et enfin le trésor des trésors : la petite valise métallique blanche qui porte la mention "outils pour la tronçonneuse". Celle-ci renferme entre autres sa clef dynamométrique fétiche, un modèle à déclenchement qu'il s'est offert avec sa toute première paye de facteur d'étage -c'était sous Pompidou.
- Un seul clic, répétait-il en tapotant mon front de mouflet puis d'ado de son index maculé de cambouis, alors que je suivais ses gestes des yeux, les mains sagement dans le dos.
(puis je me faisais enguirlander par ma mère parce que j'arrivais pour le repas barbouillé de noir -elle n'a jamais su ni pourquoi ni comment)
Je suis malheureusement né trop tard pour sauver la Deux Chevaux Quatre de ma grand-mère, au moteur bloqué. Celle-ci est demeurée de longues années dans le garage. Mon frère et moi prenions parfois place à bord -je conduisais, évidemment, manipulant au hasard les contacteurs. Elle est partie à la casse vers mes quatorze ans.
Il paraît que j'ai aussi connu la légendaire Triumph T120** que cousin Marcel -le cousin de mon grand-père- rangeait pareillement au garage quand il venait nous rendre visite. Mon père assure qu'il existe quelque part une photo de moi à califourchon sur cette machine, à l'été 1975. Tu parles si je ne me rappelle de rien, du haut de mes trois ans et demi !
Il y a des senteurs qui vous suivent toute la vie. Parmi les odeurs qui m'arrêtent, après Cristalle de Chanel -non, je ne t'en dirai rien- il y a celle d'huile et de ciment et de peinture et d'herbe coupée du garage, incomparable, unique.
* une "Bleue", quoi.
** vu les "experts" en moto dans la famille, ça pourrait aussi bien être un Solex gonflé.
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
C'est marrant je suppose qu'on a tous notre "madeleine". Moi c'est l'odeur de l'intérieur du Dragon DH-89 que pilotait mon père en Guyane... Allons savoir pourquoi???
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
Oui, la SATGA, patron Dumesnil. De mémoire à son époque il n'y avait que 2 Dragons et un Stinson Sentinel . Les plus gros avions qui pouvaient atterrir à Rochambeau ( Cayenne ) en ce temps là étaient les DC3.
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Re: La Kronik de Koud'Pied o'Kick du Repaire des Motards
l'odeur d'un hangar avion, un vrai pas celui on on met un Airbus!
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À la fin, toutes les motos auront des twins à 270 degrés
par Koud'Pied o'Kick | 11.07.2023
À la fin, toutes les motos auront des twins à 270 degrés
Le monde s'uniformise
Une seule cuisine, une seule mode, une seule musique
Bientôt, toutes les motos n'auront que des twins parallèles calés à 270 degrés
À la fin, toutes les motos auront des twins à 270 degrés (c) photo : AfroRomanzo
Je regardais il y a peu un fort intéressant pianiste de jazz qui, sur sa chaîne YouTube, déplorait l'appauvrissement de la créativité musicale en prenant pour exemple les génériques des différents Jèzebonde, de "Docteur Non" à "Pas le temps de mourir", en passant par "L'homme dont l'armurier était une quiche en métallurgie" et "Demain n'en finit pas de crever".
Dans le même ordre d'idées, il fut demandé au début des années 90 à des habitants de onze pays de décrire ce qu'était pour eux le paysage idéal. Les enquêteurs ont été surpris de s'apercevoir que d'Est en Ouest et du Nord au Sud, les gens dressaient souvent le portrait-robot d'une vue identique.
C'est pareil pour la déco intérieure : le style "AirBnB" se retrouve partout : des murs blancs, du bois brut, des étagères en briques, des verrières façon usine et ces infâmes ampoules à leds qui pendouillent de leurs câbles et font mal aux yeux.
Je ne vais même pas m'aventurer sur le terrain de la cuisine : la dernière fois que j'ai foutu les pieds à Concarneau dans l'idée de manger une crêpe hors saison touristique, j'ai essuyé un cuisant (hu hu) échec : il y avait des pizzerias, des kebabs, des vendeurs de sushis, mais côté crêperie c'était le désert.
En matière de motorisation de motos, on profite pourtant d'une variété certaine : mono, twin parallèle ou en V à différentes inclinaisons (de 50 à 180 degrés), trois-cylindres, quatre pattes en plus de quelques configurations exotiques comme le six en ligne ou le quatre en carré.
Un temps très prisé par les Anglais, repris au vol par les Japonais puis relégué aux machines utilitaires façon GSE ou CB face aux quatre-en-ligne jugé plus noble et au mono plus économique et apte au tout-terrain, le twin parallèle a refait surface avec les ER-6 et les MT07, avant de se glisser dans les cadres de modèles plus huppés style Ténéré ou tout récemment du duo Transalp/Hornet*.
Depuis, on en voit partout.
Manquerait plus que la prochaine sportive de chez Yamaha soit un bi à 270°, tiens...
Je n'ai rien contre le twin parallèle, hein ? D'un point de vue technique, il élimine certaines tares techniques du mono ou du vétouine, tout en coûtant moins cher à produire qu'un quatre en ligne, vite pointu dès qu'on veut lui faire sortir des chevaux, de surcroît.
Mais va-t-il devenir la motorisation par défaut des constructeurs ? Parce qu'il faut faire du pas cher sans déplaire ? Parce que c'est un choix technique rationnel ?
Les constructeurs rêvent de "refaire le coup". Refaire le coup de la Deuche, de la Mustang, de la CB 750, de la Katana, de la XT 500, de la Bandit, de la Fiat 500. Des modèles qui partent plus vite des concessions qu'ils ne sortent des usines. Ils oublient la prise de risque initiale, la palanquée de flops nécessaires pour qu'émerge un modèle à succès, ou bien suffisamment emblématique pour que son image de marque vienne compenser ses ventes parfois modestes (pense à la V-Max ou à la Gold Wing).
Ce qui est bien évidemment fort naïf de leur part : qui achèterait une XT 500 aujourd'hui -une vraie, hein, pas une resucée- avec ses freins à tambour, son éclairage en 6 volts, sa procédure de démarrage pour connaisseurs et ses aptitudes routières qui approchent dangereusement le demi-siècle -et ça se sent ?
Je ne vois pas la multiplication des twins parallèles de la même manière que le foisonnement des quatre en ligne de 550 à 1300 cm3 dans les années 90. Nous vivions à l'époque la fin de trente années folles placées sous le signe du "toujours plus". Toujours plus de cylindrée, toujours plus de puissance.
Le twin à 270° d'aujourd'hui sent la résignation, le comité de gestion maussade et le choix basé non pas sur l'envie de vendre une moto bandante, mais dans la trouille de se faire retoquer par des normes de pollution. La campagne de pub sera approuvée par le service juridique et les couleurs des carrosseries seront sélectionnées par le comité "éthique et non-malpensance".
Cela n'en fait pas de mauvaises motos pour autant. Certaines sont tout à fait recommandables.
Mais quand même : à force de vouloir surprendre sans faire peur et choquer sans déranger, les constructeurs font dans le mou, le fade et le déjà vu.
Comme s'ils savaient que c'est foutu et que dans trente ans il n'y aura plus de motos.
*tiens, je suis bien ennuyé pour arriver à caser la TDM/TRX, la Super Ténéré originale et la série de BMW "F" là-dedans, moi ; ça m'apprendra à me prendre pour un rédacteur d'un de ces magazines qui voient des "tendances sociétales majeures" partout.
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