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il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
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il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
Duane Allman, le motard du Sud
Carotte Rock Cultures
Quand on parle du Rock Sudiste, on a tendance à ne penser qu’à Lynyrd Skynyrd et ses membres agitant le drapeau confédéré. Ce groupe n’est pourtant pas le seul. En effet Allman Brothers Band a été un très grand groupe de Rock Sudiste. Et il hébergeait en son sein, l’un des plus grands carabiniers de l’histoire du Rock : Duane Allman, frère de Gregg et cofondateur du groupe, et a produit en 1971, Live at Fillmore East, un double album majeur de toute l’histoire de la musique contemporaine.
L’histoire tragique de Duane Allman rejoint celle des autres héros du Rock, morts dans des accidents à la fleur de l’âge, alors qu’un grand boulevard (Highway To Hell) s’ouvrait devant eux. Sa vie s’est arrêtée par un accident de moto, le 29 octobre 1971 à Macon (GA), neuf jours seulement après avoir fêté ses 24 ans.
De son vivant, il avait prouvé ce qu’il était capable de faire d’une six-cordes (un des maîtres de la slide guitar), et avait démontré son know-how à travers multiples collaborations dont Derek and the Dominos : Layla and Other Assorted Love Songs, groupe Rock créé par Eric Clapton.
Sa révélation serait venue d’un concert de BB King. Chose fort probable, ayant fait ses armes au Studio Muscle Shoals de la ville éponyme. Il y a été sideman de : Aretha Franklin, Wilson Pickett, Clarence (Don’t Blame The Man) Carter, Otis Rush (l’homme de Double Trouble), etc. « Beaucoup of Blues » en effet.
Dédicataire de « Free Bird » de Lynyrd Skynyrd, Duane Allman a été reconnu par le magazine Rock Rolling Stone, comme deuxième meilleur guitariste de tous les temps dans son classement de 2011 après l’avoir classé parmi les 100 meilleurs guitaristes quelques années auparavant.
Skydog comme il se faisait appeler aurait fêté ce jour ses 75 ans.
Peut-être que certains soirs là-haut, il fait aboyer sa Stratocaster dans les concerts célestes ?
Mef le solo de guitare vers les 2:30 de la vidéo... :
Carotte Rock Cultures
Quand on parle du Rock Sudiste, on a tendance à ne penser qu’à Lynyrd Skynyrd et ses membres agitant le drapeau confédéré. Ce groupe n’est pourtant pas le seul. En effet Allman Brothers Band a été un très grand groupe de Rock Sudiste. Et il hébergeait en son sein, l’un des plus grands carabiniers de l’histoire du Rock : Duane Allman, frère de Gregg et cofondateur du groupe, et a produit en 1971, Live at Fillmore East, un double album majeur de toute l’histoire de la musique contemporaine.
L’histoire tragique de Duane Allman rejoint celle des autres héros du Rock, morts dans des accidents à la fleur de l’âge, alors qu’un grand boulevard (Highway To Hell) s’ouvrait devant eux. Sa vie s’est arrêtée par un accident de moto, le 29 octobre 1971 à Macon (GA), neuf jours seulement après avoir fêté ses 24 ans.
De son vivant, il avait prouvé ce qu’il était capable de faire d’une six-cordes (un des maîtres de la slide guitar), et avait démontré son know-how à travers multiples collaborations dont Derek and the Dominos : Layla and Other Assorted Love Songs, groupe Rock créé par Eric Clapton.
Sa révélation serait venue d’un concert de BB King. Chose fort probable, ayant fait ses armes au Studio Muscle Shoals de la ville éponyme. Il y a été sideman de : Aretha Franklin, Wilson Pickett, Clarence (Don’t Blame The Man) Carter, Otis Rush (l’homme de Double Trouble), etc. « Beaucoup of Blues » en effet.
Dédicataire de « Free Bird » de Lynyrd Skynyrd, Duane Allman a été reconnu par le magazine Rock Rolling Stone, comme deuxième meilleur guitariste de tous les temps dans son classement de 2011 après l’avoir classé parmi les 100 meilleurs guitaristes quelques années auparavant.
Skydog comme il se faisait appeler aurait fêté ce jour ses 75 ans.
Peut-être que certains soirs là-haut, il fait aboyer sa Stratocaster dans les concerts célestes ?
Mef le solo de guitare vers les 2:30 de la vidéo... :
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Jim Morrison, 1968 (un peu d'attente pour charger la page)
Par Serge Debono
Jim Morrison, 1968, une année entre pacifisme et révolution
Coup de zoom sur des événements survenus entre les albums Strange Days et Waiting for the Sun. Ou comment Jim Morrison, chanteur des Doors et poète beatnik, s’est mué ne serait-ce qu’un temps, en un leader de la contre-culture américaine. Conservant ainsi à jamais, l’image d’un artiste insoumis.
Après une nouvelle soirée électrique sur la scène de New Haven en décembre 1967, Jim Morrison est arrêté et menotté en plein concert par la police du Connecticut.
Tabassé en coulisse, puis dans la voiture de patrouille, il ne bronche pas et se laisse embarquer au poste. Il devient la première célébrité arrêtée sur scène, et entre dans un tourbillon médiatique qui ne fait que commencer.
Arrestation de Jim Morrison le 9 décembre 1967 à New Haven
Jim est déçu par l’attitude du public qui n’est pas intervenu pour l’arracher aux griffes de la police. Lui qui pensait maîtriser la situation comprend que sa surenchère en matière de provocation a fait de lui un monstre. Une icone dont le public attend toujours plus, et dont le gouvernement commence à se méfier…
Jim Morrison, le pacifiste
« Sentir au bord d’un exorcisme
Un rite de passage
Attendre ou rechercher les révélations
De la virilité dans un fusil
Tuer l’enfance, l’innocence
En un instant. » (JM)
En 1968, Jim annonce au groupe son intention d’arrêter pour se consacrer à l’écriture. Son amitié naissante avec Michael Mc Clure le replonge dans la poésie et l’éloigne un peu plus des Doors. Contre toute attente, leur troisième album “Waiting For The Sun” devient N°1 des ventes aux USA, et le claviériste Ray Manzarek obtient de Jim un délai de six mois.
Dans le même temps l’assassinat de Martin Luther King le 4 avril 1968 à Memphis, et celui de Bobby Kennedy le 6 juin à Los Angeles, creusent un peu plus la tombe des espoirs pacifistes. Les Doors entament une tournée à travers le pays et le slogan “War is over !” extrait du titre “Unknown Soldier” devient celui des opposants à la guerre au Vietnam. Mais tandis que Jim conclut ses concerts par cet appel à la paix, communiant avec un public toujours plus nombreux, l’armée américaine dont fait partie son père, l’amiral Steve Morrison, grossit ses troupes de sang jeune et intensifie le combat en ex-Indochine.
Un titre que les Doors avait coutume de mettre en scène en simulant une execution avec roulements de tambour et guitare-coup de feu. Tandis que Jim Morrison jouait tour à tour le rôle du chef de peloton, et celui du mort…
The Doors – Unknown Soldier
Durant les années 50, aux Etats-Unis, l’engagement et le militantisme proviennent essentiellement de la folk-music. Durant la deuxième partie des années 60, des groupes de rock californiens comme Country Joe & The Fish ou Jefferson Airplane changent la donne en prenant position. La jeunesse américaine commence alors à percevoir dans le Roi Lézard un leader potentiel.
Son image de rebelle s’intensifie à chaque concert. Notamment sur l’incendiaire “Five to one”, issu du troisième album Waiting for the sun. Difficile de trouver trace d’un appel à la révolte aussi explicite durant cette folle époque des sixties. D’autant que si certains textes de Jim usent de métaphores et de doubles sens, celui-ci est d’une grande limpidité.
Jim Morrison, le révolutionnaire
Malgré les rumeurs circulant sur une éventuelle allusion à la masturbation (five to one = cinq contre un), il n’en est rien. Sur ce texte, le chanteur des Doors a mis le bleu de chauffe, et sa prose est incendiaire. En témoigne cette traduction tirée de son recueil poétique, “Une Prière Américaine” :
The old get old and the young get stronger,
Les vieux deviennent vieux et les jeunes deviennent plus forts,
May take a week and it may take longer,
Ca peut prendre une semaine et ça peut prendre plus longtemps,
They got the guns, but we got the numbers.
Ils ont les fusils, mais nous avons le nombre.
Gonna win yeah, we’re takin’ over, come on !
On va gagner, oui, on va prendre le dessus, allons-y !
The Doors – Five To One (Absolutely Live)
Usant de nombreux psychotropes, la double-personnalité de Jim déjà entrevue auparavant par ses proches se manifeste de façon plus régulière. Ses déboires avec son amie Pam Courson en sont presque toujours le facteur déclencheur.
Jim Morrison, le justicier
En janvier, après une nouvelle dispute, Jim file à Las Vegas en compagnie de l’écrivain Roger Gover. Des amis afro-américains de ce dernier les rejoignent à l’entrée d’une boîte de nuit, mais le groupe se voit refuser l’entrée de l’établissement. Passablement éméché et sans doute travaillé par son différent avec Pam, Jim se met à insulter le vigile.
Il reçoit de nombreux coups de matraque sur la tête. Sonné, il reste adossé au mur, le crâne ensanglanté, sans dire un mot, tandis que ses amis alertent la police du Nevada. Celle-ci est réputée à l’époque pour ses maltraitances envers les noirs et les hippies, et sa propension à tuer en toute impunité. La patrouille arrive et les agents de police ne tardent pas à coucher et violenter Jim sur le capot de la voiture, tandis qu’il leurs vomit des chapelets d’injures. Morrison et Gover sont arrêtés et conduits au poste de police où ils subissent des moqueries sur leurs cheveux longs et une fouille au corps des plus humiliantes. Les policiers vont même jusqu’à leur vaporiser de l’insecticide dans l’anus…
Roger Gover se souvient :
« Ce ne sont pas seulement nos petits ennuis qui ont attiré sur nous les foudres du ciel, ce jour-là. C’est aussi l’atmosphère de l’époque, la guerre du Vietnam, les épreuves subies partout dans le monde par des millions de personnes, aux mains d’imbéciles en uniforme, comme ceux-là. Chez Morrison, pensée et émotions se mesuraient à l’échelle de la planète. Il avait une capacité troublante à remonter le temps : on aurait dit la réincarnation d’un prêtre hérétique brûlé sur le bûcher pendant l’Inquisition, qui se trouvait là pour venger ce tort, parmi tant d’autres. Malmené par les troupes de l’empereur, il aurait préféré mourir plutôt que de se laisser humilier. Dans le cœur et l’âme de Jim brûlait une rage irrépressible, envers l’injustice. »
The Doors – Universal Mind
Bien que les Doors se soient toujours défendus d’appartenir à une quelconque tendance politique, Jim Morrison avait pour habitude de jeter le trouble en qualifiant leur musique d’érotico-politique. Avec son charisme, son intelligence, sa culture précoce, ainsi que ses dons d’orateur, il possédait la panoplie complète pour devenir le représentant d’une jeunesse avide de liberté. Finalement, en lutte avec ses propres démons, et cassé par un procès absurde à Miami (1969), le poète ne saurait être que l’inspirateur d’un rock intelligent et l’emblème d’une certaine liberté de penser. Pas si mal pour un être humain !
Serge Debono
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24 Novembre - Freddie MERCURY (un peu d'attente pour charger la page)
Freddy Mercury nous a quittés le 24 novembre 1991
Par Thierry Dauge
Freddie MERCURY – Made In Heaven
En 1985, Freddie Mercury sort son premier album solo, Mr. Bad Guy.
Sur cet album figure une chanson que Brian May et Roger Taylor réadapteront dix ans plus tard, après la mort du chanteur.
Dans son « frac » posthume, nimbé d’un halo endeuillé, il s’agit bien du dernier véritable album de Queen : Made In Heaven (1995).
C’est un fait avéré, mal conseillé, influencé, mégalomanie née d’un ego démesuré, Mercury s’éloigne de Queen après l’album The Works (1984).
Douze années de vie commune, de studio, de concerts, créent d’inévitables inimitiés et le chanteur s’en va enregistrer un album de son côté.
Le disque est produit par l’ignoble Mack, barbouillé de synthétiseurs sans âmes, de batteries cliniques.
Au final, Mr. Bad Guy est un échec, une triste suite de chansons qui, pour certaines, auraient pourtant fait le bonheur de Queen. Piqués « d’ail » électronique, les titres pataugent dans l’eau stagnante, ternes, dévitalisés.
Freddie MERCURY – Made In Heaven
Le Live Aid ramène le fils maudit au sein de la fratrie.
L’après-midi du 13 juillet 1985, Queen livre une prestation qui catapulte le groupe au-delà de ce qu’il était jusqu’alors, le canonisant parmi les plus grands. Freddie Mercury y apparaît comme le chaînon manquant entre le Big Bang et le Vingtième Siècle : la voix de Dieu sur Terre.
Le 24 novembre 1991, le Créateur rappelle à lui son ange déchu. Commence alors un travail d’aiguille pour May et Taylor, produire un disque qui rende dignement hommage à leur chanteur : « Le meilleur d’entre nous… ».
Les bandes d’enregistrements de « Made In Heaven » sont ressorties, la voix du coryphée isolée. Les musiciens reprennent la partition. Ils la travaillent tel que Queen l’aurait fait au milieu des 70’s.
Au final, après « It’s A Beautifull Day » qui ouvre l’album, elle percute les dix ans qui la sépare de sa création. Elle ouvre un espace-temps, émet un rayonnement solaire qui réunit le jour et la nuit.
QUEEN – Made In Heaven
Pour le trentième anniversaire de sa mort, on ne pouvait faire moins que rendre humblement hommage au divin chanteur : Freddie forever.
« Je ne serai pas une star du rock. Je serai une légende ». F. Mercury
Thierry Dauge
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25 Novembre, sainte Kate (un peu d'attente pour charger la page)
25Nov. Ste Catherine.
Parlons alors d'une Catherine, Catherine Bush.
Mais peut-être que Kate, comme Kate Bush, sonne mieux à vos oreilles de Rocker ?
Par Serge Debono
The Kick Inside : Wuthering Heights et l’éclosion de Kate Bush
L’année 1978 voit l’avènement d’une artiste pop au talent précoce, et singulier…
Kate Bush pourrait être classée au rayon variété ou expérimental, cela ne changerait rien au phénomène. L’oeuvre de cette artiste hors normes découle essentiellement d’un don naturel pour la musique, et d’une insatiable créativité.
Le choc Ziggy Stardust
Catherine Bush dite Kate Bush voit le jour le 30 juillet 1958 dans le sud-est de Londres. Fille d’une infirmière irlandaise, et d’un médecin anglais pianiste à ses heures. Son enfance est bercée par le classique, et rythmée par le folk-rock des sixties qu’écoutent ses deux frères aînés. Elle s’initie au piano et commence à composer dés l’âge de 11 ans. Par la suite, Kate se passionne aussi pour le cinéma et la littérature, lesquels auront une influence considérable sur son œuvre.
Le 3 juillet 1973, elle assiste à un concert de David Bowie à l’Hammersmith Odeon. Un concert de légende où le roi du glam-rock décide de supprimer sur scène son alter-ego, Ziggy Stardust. Kate n’a que 15 ans mais entrevoit déjà son avenir.
Très déterminée, elle délaisse les études pour le piano, et se lance dans l’élaboration de titres inspirés par ses lectures et films de prédilection.
Sa voix couvre quatre octaves. De plus, Kate possède déjà un univers musical extrêmement visuel, et aux influences variées (Beatles, Bowie, Nina Simone, Paganini). Son tempérament fera le reste…
Un parrain nommé Gilmour
Impressionné par les talents précoces de sa jeune sœur, Jay Bush fait appel à un ami travaillant pour le label Transatlantic Records. Ce dernier envoie une maquette du prodige à plusieurs maisons de disques. Malgré l’évidente maturité des œuvres présentées, personne ne semble prêt à miser sur une si jeune artiste. D’autant plus que son écriture traduit déjà un fort désir d’indépendance.
Le membre de Transatlantic décide d’en parler à un ami musicien, à la renommée florissante. L’altruiste David Gilmour, surfant sur le succès du disque au prisme légendaire, Dark Side of The Moon, se montre très intéressé. Il décide d’aller voir le phénomène par lui-même. Rapidement conquis par cette adolescente, qu’il définit déjà comme une véritable artiste, il finance ses premières maquettes.
Kate Bush & David Gilmour (1987)
En 1975, devant les refus des maisons de disques, Gilmour décide faire entrer à nouveau Kate Bush en studio, aux cotés de l’ingénieur Geoff Emerick. Cette fois le directeur de EMI records est séduit, et propose de racheter ses droits par le biais d’un contrat de quatre ans. En échange du financement des prochains enregistrements, qui ne débuteront qu’après ses 18 ans.
Entre temps, elle découvre le mime et chorégraphe Lindsay Kemp, qui a tant inspiré Bowie. Elle décide de se mettre à la danse.
The Kick Inside
Les séances studio de The Kick Inside s’étalent sur deux ans. A première vue, on croit avoir affaire à l’artiste pop lambda, jolie voix, et physique agréable. Mais le rossignol enchantant nos oreilles fait glisser la gamme sur une portée asiatique, créant une atmosphère intrigante et enchanteresse, sombre et confortable. Les prémices du mystère “Bush”…
Kate Bush – Moving
Sa musique sensuelle, sa voix haut perché, ses textes sentimentaux, habités et évocateurs, tranchent avec la vague disco et la déferlante punk de l’époque.
Quelques années auparavant, le courant glam a permis une féminisation du rock. En 1978, Patti Smith, The Runaways, Siouxsie & The Banshees, Nina Hagen ou Blondie en récoltent les fruits. Dans leur sillage, Kate Bush s’essaie au rock avec une déconcertante facilité…
Kate Bush – James and the Cold Gun
Un titre que son producteur souhaitait extraire en tant que premier single. La jeune artiste, soucieuse d’affirmer son style et de ne pas tromper le public, s’y oppose fermement. Intuitive, Kate Bush mise sur un certain “Wuthering Heights”…
Wuthering Heights
Kate l’écrit un soir après avoir visionné une adaptation de la chaîne BBC du roman de Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevents (Wuthering Heights).
Fascinée par ce défi à la morale religieuse et victorienne, mais aussi par le romantisme de cette fiction gothique, elle entame le roman dans la foulée et découvre qu’elle partage avec l’auteure, le même jour de naissance… Détail futile ? Pas pour une jeune fille de 18 ans férue d’univers oniriques.
Dans tous les cas, son intuition s’avère payante. Dés sa diffusion, le disque promotionnel explose en radio. Il fait de Kate Bush, la première auteure-compositrice-interprète à atteindre la plus haute marche des charts anglais.
Une mélodie complexe et une succession d’accords élaborés font la force de ce titre. Enregistrés en une seule prise (!), le piano et la voix qui l’accompagne tutoient les anges dans un écho de cathédrale. Quant au solo du guitariste Ian Beirnson (Alan Parsons Project), il ponctue ce titre céleste dont la féérie perdure encore aujourd’hui.
Kate Bush – Wuthering Heights
Evidemment les aspirations d’une fille de 18-19 ans (au moment de l’écriture) n’évite pas les bluettes amoureuses. Mais là encore, Kate Bush se distingue par des mélodies tortueuses, et des arrangements singuliers.
Le titre “Saxophone Song” narre l’histoire d’une rencontre avec un saxophoniste dans la ville de Berlin. Le saxo charmeur de Alan Skidmore, et les claviers déroutant de la jeune sorcière du son, dote ce titre pop, d’une légère teinte expérimentale.
Kate Bush – The Saxophone Song
Dans la même veine, elle délie des mélodies vaporeuses et des instrumentaux mainstream dans des variations audacieuses sur les titres “Feel It” et “Strange Phenomena”. De même, la jeune compositrice ne se refuse aucun plaisir, et s’aventure en terrain caribéen, avec un reggae teinté d’humour (“Kite”). Un titre hallucinogène qui ressemble à s’y méprendre à un délire sous acide…
Kate Bush – Kite
Enfin, elle fait à nouveau preuve d’une étrange maturité lors de l’écriture du deuxième tube extrait de “The Kick Inside”. Un titre racontant l’histoire d’une femme amoureuse d’un homme à l’âme d’enfant. Sa prose volontairement naïve témoigne d’un recul précoce.
Son enregistrement s’effectue avec l’aide d’un orchestre complet. C’est une première pour Kate. Terrifiée, elle parvient à surmonter sa peur sous la direction de David Gilmour.
Kate Bush – The Man With The Child In His Eyes
Le 17 février 1978, l’album “The Kick Inside” déboule dans les bacs. Le succès des deux premiers singles, Wuthering Heights et Moving a bien préparé le terrain. En l’espace de quelques mois, Kate Bush va être propulsée au rang de star internationale.
Trop lucide pour en profiter, son succès prématuré lui causera bien des tourments, et l’incitera à se tenir loin des médias. Préservant ainsi son intimité, autant que son sens artistique, lequel fournira quelques unes des plus belles créations de la décennie à venir.
Serge Debono
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26 Novembre - CREAM (un peu d'attente pour charger la page)
Trois artistes déjà reconnus comme les tous meilleurs dans leur art respectif, se sont réunis pour notre plus grand plaisir de 1966 à 1968 dans le groupe Cream.
Le 26 Novembre 1968 ils donnèrent leur dernier concert à l'Albert Hall de Londres. (Avant des réapparitions épisodiques, en 1993 et 2005).
De gauche à droite :
Ginger Baker, Jack Bruce et Eric Clapton
Daniel Lesueur
CREAM 1966 – 1968 et après … aux éditions Camion Blanc
Ginger BAKER (R.I.P. OCT2019), Eric CLAPTON, Jack BRUCE (R.I.P. OCT2014)
Dans le livre CREAM 1966 – 1968 et après aux éditions Camion Blanc (référence CB 403) on découvre TOUT sur le fabuleux trio, et particulièrement sur GINGER BAKER considéré par beaucoup comme le meilleur batteur de rock de tous les temps.
Les inventeurs du “free rock”…
Le terme est rarement utilisé, si l’on pense à ceux, rabâchés, de hard rock, punk rock, pop rock. Et si l’on en croit Encyclopaedia Universalis… n’a rien à voir avec le rock, puisque la vénérable encyclopédie ne se réfère qu’au jazz, datant sa naissance de 1968 et lui attribuant pour papa Miles Davis :
"FREE ROCK nom donné parfois à un courant qui a tenté soit la synthèse, soit la mise en rapport dialectique, soit encore le collage pur et simple d’éléments empruntés au free jazz (hyperexpressionnisme sonore, refus par le soliste de la mélodie et de la trame harmonique) et de composantes caractéristiques de la musique dite pop (rythme binaire, primauté accordée aux instruments électriquement amplifiés, intervention de l’électronique)."
Eh bien, désolé pour Encyclopaedia Universalis
Le free rock fut inventé un peu avant par le trio anglais CREAM (Eric Clapton, Jack Bruce et Ginger Baker), et non pas dès leur début, mi-1966, mais un an plus tard. On prétend à tort que dès le début le trio a pratiqué l’improvisation. Et pour justifier cette ânerie, on explique qu’ils l’ont fait parce que le public réclamait davantage que leur répertoire succinct; l’on ajoute, pour preuve, que Ginger s’évanouissait régulièrement, d’épuisement, en plein solo de batterie sur « Toad ».
Cela arriva, en effet, notamment le 8 octobre 1966, mais c’étaient les effets de la grippe. Donc rétablissons la vérité: durant quelques mois les concerts de Cream ne duraient que quarante-cinq minutes. À preuve ceux qui circulent dans le milieu des collectionneurs. Ce n’est qu’à partir de leurs premiers concerts américains, précisément ceux du Fillmore du 22 août au 3 septembre 1967, que les trois vont se lâcher et improviser.
Cream au Fillmore West
On ne dira jamais assez à quel point le Fillmore West fut déterminant pour le trio. Parce qu’au Fillmore les artistes se produisaient deux fois par soir. Quel rapport avec l’évolution de la musique de Cream? direz-vous… Tout simplement parce que jouer les mêmes titres de la même manière deux fois au même endroit le même jour est… très chiant.
Aussi est-ce à partir des concerts au Fillmore que Cream se mit à improviser les fabuleux solos que nous adorons, tous presque différents les uns des autres. Parmi les plus spectaculaires:
Une version de 18 minutes de “N.S.U.” le 10 septembre 1967 à Waltham…
WALTHAM 1967:
Une version de 17 minutes de Sunshine of Your Love le 5 avril 1968 à Boston…
Cream – Sunshine of Your Love:
Une version de 21 minutes de Spoonful au Grande Ballroom de Detroit le 15 octobre 1967
Spoonful – Live:
et bien sur la version de plus de 13 minutes de Steppin’ Out sur LIVE CREAM Volume 2:
Daniel Lesueur
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27 Novembre - Jimmy Hendrix (un peu d'attente pour charger la page)
Jimi Hendrix aurait eu 79 ans ce 27 novembre
Par Serge Debono
Monterey Pop Festival : l’éclosion américaine de Jimi Hendrix
Quand Jimi Hendrix se présente au Festival de Monterey, il n’est pas encore prophète en son pays.
Après quarante minutes d’un show époustouflant, il entre dans l’Histoire…
18 juin 1967, le premier festival international de musique pop bat son plein depuis deux jours dans la ville de Monterey (Californie).
Jimi Hendrix parmi les grands
Les milliers de spectateurs présents ont vu défiler Eric Burdon & The Animals, Simon & Garfunkel, les groupes californiens Jefferson Airplane et Big Brother (Janis a fait forte impression), et des cadors comme les Byrds, Otis Redding ou Buffalo Springfield.
Excepté Ravi Shankar, rémunéré pour sa prestation de 3H30, tous sont venus gracieusement pour communier dans une grande messe musicale à la gloire de la contre-culture.
Le festival est déjà une franche réussite quand il voit se profiler l’affiche de cette dernière soirée.
Au programme, The Who, phénomène britannique, et la surprise du chef, The Jimi Hendrix Experience.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, aucune des deux formations n’est vraiment sereine …
Chacun souhaite ouvrir le bal. En effet si les Who sont en terrain conquis en Angleterre, il n’ont pas encore gagné le cœur de l’Amérique. De plus, Pete Townshend qui a eu l’occasion de contempler les prouesses du divin gaucher dans un club londonien, sent venir le coup d’éclat. Quant à Jimi, bien que natif de Seattle, il a dû rejoindre Londres pour enregistrer son premier album et voir sa carrière enfin décoller. Il est encore quasiment inconnu sur la côte ouest des Etats-Unis, et ne doit sa présence qu’à l’insistance de Paul McCartney auprès des organisateurs…
Jimi & The Who
Au final, les anglais obtiennent le droit d’ouvrir en gagnant à pile ou face !
Dépité, Jimi regarde Pete Townshend, et lui lance :
“ Désolé mais je vais être obligé de faire très mal !”
Les Who effectuent un set remarquable, terminé par une destruction de matériel devenue leur marque de fabrique…
The Who – My Generation (Monterey 67) :
C’est alors que Brian Jones (toujours Stones), lui le british surnommé “Prince du Danemark”, se pointe sur la scène du festival afin de présenter à l'Amérique son futur champion…
Jimi fait son entrée, pressé d’en découdre. Il est vêtu d’un pantalon rouge, d’une chemise orange, et d’un boa rose enroulé autour du cou. Le public comprend que cet inconnu couve un phénomène de grande ampleur. Les premières mesures de “Killing Floor” vont venir confirmer cette première impression…
Une entrée fracassante dans l’histoire du rock
Comme il le fit un an plus tôt de l’autre côté de l’Atlantique dans un face à face légendaire avec Eric “God” Clapton, Jimi Hendrix terrasse son assistance avec ce titre de Howlin’ Wolf, et enchaîne avec le sulfureux “Foxy Lady”.
Dans un show hallucinant, il démontre un enthousiasme rarement affiché durant la suite de sa courte carrière.
Déchaîné, il multiplie les effets de scène. Alternant riffs efficaces et salves dissonantes, il écrase ses pédales wah wah et fuzz avec une énergie et une maîtrise totale.
Le guitar-hero décide alors de se reconnecter au public, en affirmant une influence commune. L’une des sources d’inspiration du mouvement pacifiste, le pape de Greenwich Village, mister Bob Dylan…
Jimi Hendrix – Like a Rolling Stone :
Malgré l’accalmie, dans le public c’est la stupeur. Certains croient à un mauvais trip, d’autres à une révélation. Tandis que Paul McCartney, dissimulé dans la foule, se frotte les mains, la caméra du réalisateur D.A Pennebaker filme le visage aux anges de Janis Joplin.
A cet instant, Jimi songe sans doute à ces clubs désert de New York où il se produisait devant un public totalement indifférent à son talent. Il enchaîne avec une version anthologique de “Hey Joe”. Une véritable démonstration, avec solo derrière la nuque et coups de dents. Jimi finit de mettre son auditoire à genoux…
Jimi Hendrix – Hey Joe :
Mais si Jimi Hendrix se fait parfois vaudou, il n’est pas devin.
Craignant sans doute que dans ce pays qui n’a pas su reconnaître son talent, cette démonstration ne soit pas suffisante, derrière le passage des Who, il se laisse aller à une mise en scène dantesque.
Le show du vaudou
“Quand j’ai brûlé ma guitare c’était comme un sacrifice. On sacrifie ce qu’on aime et j’aime ma guitare. Ce jour là je venais de finir de la peindre et j’en étais très fier.”
Arrivé sur le festival deux jours plus tôt, Jimi a oublié sa guitare. Celle qu’on lui fait parvenir lui convient, excepté la couleur. Il décide donc de la repeindre avec une laque spéciale, et très inflammable… Le soir du 18 juin, quelques giclées d’essence supplémentaires contribuent à donner un effet saisissant à son show. Sous les yeux éberlués de ses comparses Noel Redding et Mitch Mitchell, Jimi se livre à un rite sexuel et mystique au cœur d’un titre sauvage. Ce dernier va marquer les esprits, et les rendre avides d’un spectacle que le guitariste se refusera par la suite à reproduire.
Jimi Hendrix – Wild Thing (Monterey) :
The Jimi Hendrix Experience fait partie des grandes sensations du festival de Monterey. Leur premier album caracolant déjà dans les charts anglais depuis le mois de mai, sort finalement aux Etats-Unis le 23 août. Quinze jours plus tard, il occupe la 5ème place du Billboard américain.
Serge Debono
Par Serge Debono
Monterey Pop Festival : l’éclosion américaine de Jimi Hendrix
Quand Jimi Hendrix se présente au Festival de Monterey, il n’est pas encore prophète en son pays.
Après quarante minutes d’un show époustouflant, il entre dans l’Histoire…
18 juin 1967, le premier festival international de musique pop bat son plein depuis deux jours dans la ville de Monterey (Californie).
Jimi Hendrix parmi les grands
Les milliers de spectateurs présents ont vu défiler Eric Burdon & The Animals, Simon & Garfunkel, les groupes californiens Jefferson Airplane et Big Brother (Janis a fait forte impression), et des cadors comme les Byrds, Otis Redding ou Buffalo Springfield.
Excepté Ravi Shankar, rémunéré pour sa prestation de 3H30, tous sont venus gracieusement pour communier dans une grande messe musicale à la gloire de la contre-culture.
Le festival est déjà une franche réussite quand il voit se profiler l’affiche de cette dernière soirée.
Au programme, The Who, phénomène britannique, et la surprise du chef, The Jimi Hendrix Experience.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, aucune des deux formations n’est vraiment sereine …
Chacun souhaite ouvrir le bal. En effet si les Who sont en terrain conquis en Angleterre, il n’ont pas encore gagné le cœur de l’Amérique. De plus, Pete Townshend qui a eu l’occasion de contempler les prouesses du divin gaucher dans un club londonien, sent venir le coup d’éclat. Quant à Jimi, bien que natif de Seattle, il a dû rejoindre Londres pour enregistrer son premier album et voir sa carrière enfin décoller. Il est encore quasiment inconnu sur la côte ouest des Etats-Unis, et ne doit sa présence qu’à l’insistance de Paul McCartney auprès des organisateurs…
Jimi & The Who
Au final, les anglais obtiennent le droit d’ouvrir en gagnant à pile ou face !
Dépité, Jimi regarde Pete Townshend, et lui lance :
“ Désolé mais je vais être obligé de faire très mal !”
Les Who effectuent un set remarquable, terminé par une destruction de matériel devenue leur marque de fabrique…
The Who – My Generation (Monterey 67) :
C’est alors que Brian Jones (toujours Stones), lui le british surnommé “Prince du Danemark”, se pointe sur la scène du festival afin de présenter à l'Amérique son futur champion…
Jimi fait son entrée, pressé d’en découdre. Il est vêtu d’un pantalon rouge, d’une chemise orange, et d’un boa rose enroulé autour du cou. Le public comprend que cet inconnu couve un phénomène de grande ampleur. Les premières mesures de “Killing Floor” vont venir confirmer cette première impression…
Une entrée fracassante dans l’histoire du rock
Comme il le fit un an plus tôt de l’autre côté de l’Atlantique dans un face à face légendaire avec Eric “God” Clapton, Jimi Hendrix terrasse son assistance avec ce titre de Howlin’ Wolf, et enchaîne avec le sulfureux “Foxy Lady”.
Dans un show hallucinant, il démontre un enthousiasme rarement affiché durant la suite de sa courte carrière.
Déchaîné, il multiplie les effets de scène. Alternant riffs efficaces et salves dissonantes, il écrase ses pédales wah wah et fuzz avec une énergie et une maîtrise totale.
Le guitar-hero décide alors de se reconnecter au public, en affirmant une influence commune. L’une des sources d’inspiration du mouvement pacifiste, le pape de Greenwich Village, mister Bob Dylan…
Jimi Hendrix – Like a Rolling Stone :
Malgré l’accalmie, dans le public c’est la stupeur. Certains croient à un mauvais trip, d’autres à une révélation. Tandis que Paul McCartney, dissimulé dans la foule, se frotte les mains, la caméra du réalisateur D.A Pennebaker filme le visage aux anges de Janis Joplin.
A cet instant, Jimi songe sans doute à ces clubs désert de New York où il se produisait devant un public totalement indifférent à son talent. Il enchaîne avec une version anthologique de “Hey Joe”. Une véritable démonstration, avec solo derrière la nuque et coups de dents. Jimi finit de mettre son auditoire à genoux…
Jimi Hendrix – Hey Joe :
Mais si Jimi Hendrix se fait parfois vaudou, il n’est pas devin.
Craignant sans doute que dans ce pays qui n’a pas su reconnaître son talent, cette démonstration ne soit pas suffisante, derrière le passage des Who, il se laisse aller à une mise en scène dantesque.
Le show du vaudou
“Quand j’ai brûlé ma guitare c’était comme un sacrifice. On sacrifie ce qu’on aime et j’aime ma guitare. Ce jour là je venais de finir de la peindre et j’en étais très fier.”
Arrivé sur le festival deux jours plus tôt, Jimi a oublié sa guitare. Celle qu’on lui fait parvenir lui convient, excepté la couleur. Il décide donc de la repeindre avec une laque spéciale, et très inflammable… Le soir du 18 juin, quelques giclées d’essence supplémentaires contribuent à donner un effet saisissant à son show. Sous les yeux éberlués de ses comparses Noel Redding et Mitch Mitchell, Jimi se livre à un rite sexuel et mystique au cœur d’un titre sauvage. Ce dernier va marquer les esprits, et les rendre avides d’un spectacle que le guitariste se refusera par la suite à reproduire.
Jimi Hendrix – Wild Thing (Monterey) :
The Jimi Hendrix Experience fait partie des grandes sensations du festival de Monterey. Leur premier album caracolant déjà dans les charts anglais depuis le mois de mai, sort finalement aux Etats-Unis le 23 août. Quinze jours plus tard, il occupe la 5ème place du Billboard américain.
Serge Debono
Dernière édition par g2loq le Jeu 16 Déc 2021 - 10:45, édité 1 fois
g2loq- Co-administrateur
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Re: il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
J'adore vraiment tes "revues" @g2loq , avec un cousin Pro je suis tombé dans la marmite du rock très jeune, ... mais à un tel point que tout ce qui sort aujourd'hui, ou presque, me semble très fade.
Jife- Membre incontournable !
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Re: il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
Salut Jeff,
Merci.
Cela me rassure d'avoir au moins un lecteur assidu pour cette nouvelle rubrique qui me prend quelque temps.
Je vais donc poursuivre un zeste cet éphéméride.
Si tu veux en lire plus entre-temps, tu peux aller visiter les deux sites principaux d'où je tire les infos:
et
carotterockcultures culturesco.com
Bon week-end !
g2loq- Co-administrateur
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Age : 70
Re: il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
Merci pour ces liens Christian !!
Tous ces artistes, de ces années, agrémentent encore mes journées ... même au taf.
Tous ces artistes, de ces années, agrémentent encore mes journées ... même au taf.
Jife- Membre incontournable !
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28 Novembre - The Clash (un peu d'attente pour charger la page)
Il y a 40 ans, enfin un concert à Lille ! Des souvenirs ?...
Par Bruno Polaroid - Novembre 2021
THE CLASH en 1981 : Sandinista, The Impossible Mission Tour
TOUS CLASH CITY ROCKERS !
Samedi 9 Mai 1981 : le Clash s’arrête enfin à Lille avec la caravane du Impossible Mission Tour pour la présentation du nouvel et 4e album Sandinista.
Rassemblement de tous les Clash City Rockers du grand Nord au Palais Saint-Sauveur. 3000, 3500 ? La salle est pleine.
En ouverture, le groupe anglais a invité des copines, les Belle Stars. La chanteuse Jenny Matthias et ses nanas tiennent bien la scène avec leurs titres sous influences ska. Elles auront un hit plus pop deux ans après, le single Sign Of The Times (Non, pas celui de Prince). Le public patiente…
THE BELLE STARS – SIGN OF THE TIMES (1983) :
ENNIO MORRICONE
Introduction dans l’obscurité sur un air d’Ennio Morricone, premiers accords saccadés, Joe Strummer éructe : “London Calling !!!” Délire complet dans la salle, pogo général dans la fosse.
THE CLASH – LONDON CALLING LIVE IN VIENNA (1981) :
DIY
Mick Jones (Guitare, chant) est à gauche, Joe Strummer (Chant, guitare) au centre, Paul Simonon (Basse, chant) à droite, Topper Headon (Batterie, chant) derrière. Jones en commando, béret sur la tête, le visage noirci. Les 3 autres, coupes néofifties, chemises western-punk, les cols relevés, les manches retroussées, des bretelles, pantalons straight – comme dit Daniel Darc -, Docs ou Creepers. L’image a toujours été importante pour Clash.
Ils donnent la tendance, avec ce principe du DIY, Do It Yourself, pour les fringues comme pour la musique ou le reste. Ce qui pousse et encourage les fans à monter des groupes, à créer des fanzines, à dessiner des crobards ou animer des émissions de radio, à leur tour…
TITRE SUR TITRE
Le quatuor enchaîne titre sur titre, Safe European Home, Somebody Got Murdered – déjà un hymne –, White Man In Hammersmith Palais…, mélangeant styles et disques, preuve s’il en fallait de la richesse de leurs compos, de leur jeu et de leurs influences. Le tout avec une énergie irradiante !
The Guns Of Brixton. LE morceau de Simonon. Quand on pense que le Paulo ne savait pas jouer au début… Mais là il laisse sa Fender Precision Bass à Strummer et prend la 6 cordes Telecaster. Chant plutôt approximatif mais ça groove avec des guitares plus présentes que sur la version originale de London Calling.
THE CLASH – THE GUNS OF BRIXTON LIVE :
INTÉGRITÉ
I Fought The Law. “C’est une chanson de nineteen fifty eight !” Strummer est en surtension. L’ombre de Bobby Fuller passe. Tué par un gars jaloux ? La Loi a gagné ! Joe harangue les p’tits punks et les punkettes des premiers rangs en Anglais et en Français. Clash, c’est son gang, sa cellule politique. Intégrité totale.
Cette recherche constante d’exemplarité le conduira malheureusement plus tard à saborder sa bande, en virant Topper, trop de drogues, puis Mick, trop de Pop, puis lui-même !
THE CLASH – I FOUGHT THE LAW LIVE :
CARNET DE BORD
Ivan Meets G.I JOE. Compo de Topper Headon, le tambour major. Au chant également, pas mal pour son premier essai. Une des nombreuses citations de Sandinista ce soir. Le triple album est sorti quelques mois plus tôt, vendu au prix d’un simple comme l’annonce l’étiquette, Strummer veillant sur les finances des fans… Sandinista, un carnet de bord tellement rempli que personne ne l’a vraiment écouté en entier mais on s’en fiche, on a le temps…
The Magnificent Seven. Ça bouge partout dans le Palais ! Le son est énorme, dominé par la Gibson Lespaul blanche de Mick Jones, toute en distorsion / écho / réverb mais Strummer mitraille la rythmique sur sa Telecaster. C’est la marque des derniers albums de Clash.
THE CLASH – THE MAGNIFICENT SEVEN LIVE :
TERMINUS
Bankrobber. Il fait de plus en plus chaud. Le gang en plein dub, les Lillois aux chœurs, la basse de Paul Simonon bourdonne et Topper Headon éclate son jeu : quel batteur ! Capable de tout jouer, l’éclectisme légendaire du Clash vient aussi de ce p’tit gars.
THE CLASH – BANKROBBER LIVE IN NEW YORK (1981) :
A la fin, Mick Jones balance Train In Vain. Il a une voix idéale pour ce type de morceaux. Avec son riff d‘accroche, ça sonne déjà comme un classique.
THE CLASH – TRAIN IN VAIN LIVE :
Terminus, tout le monde descend ! On sort de là, hagards, lessivés, comblés. De leurs fenêtres, des voisins se plaignent du bruit. Un gars répond : “Vous verrez demain !”
Le lendemain, c’est le 10 Mai 1981…
Nb : Pour les fans…
THE CLASH – AUDIO LIVE IN LILLE (1981) :
Bruno Polaroïd.
Par Bruno Polaroid - Novembre 2021
THE CLASH en 1981 : Sandinista, The Impossible Mission Tour
TOUS CLASH CITY ROCKERS !
Samedi 9 Mai 1981 : le Clash s’arrête enfin à Lille avec la caravane du Impossible Mission Tour pour la présentation du nouvel et 4e album Sandinista.
Rassemblement de tous les Clash City Rockers du grand Nord au Palais Saint-Sauveur. 3000, 3500 ? La salle est pleine.
En ouverture, le groupe anglais a invité des copines, les Belle Stars. La chanteuse Jenny Matthias et ses nanas tiennent bien la scène avec leurs titres sous influences ska. Elles auront un hit plus pop deux ans après, le single Sign Of The Times (Non, pas celui de Prince). Le public patiente…
THE BELLE STARS – SIGN OF THE TIMES (1983) :
ENNIO MORRICONE
Introduction dans l’obscurité sur un air d’Ennio Morricone, premiers accords saccadés, Joe Strummer éructe : “London Calling !!!” Délire complet dans la salle, pogo général dans la fosse.
THE CLASH – LONDON CALLING LIVE IN VIENNA (1981) :
DIY
Mick Jones (Guitare, chant) est à gauche, Joe Strummer (Chant, guitare) au centre, Paul Simonon (Basse, chant) à droite, Topper Headon (Batterie, chant) derrière. Jones en commando, béret sur la tête, le visage noirci. Les 3 autres, coupes néofifties, chemises western-punk, les cols relevés, les manches retroussées, des bretelles, pantalons straight – comme dit Daniel Darc -, Docs ou Creepers. L’image a toujours été importante pour Clash.
Ils donnent la tendance, avec ce principe du DIY, Do It Yourself, pour les fringues comme pour la musique ou le reste. Ce qui pousse et encourage les fans à monter des groupes, à créer des fanzines, à dessiner des crobards ou animer des émissions de radio, à leur tour…
TITRE SUR TITRE
Le quatuor enchaîne titre sur titre, Safe European Home, Somebody Got Murdered – déjà un hymne –, White Man In Hammersmith Palais…, mélangeant styles et disques, preuve s’il en fallait de la richesse de leurs compos, de leur jeu et de leurs influences. Le tout avec une énergie irradiante !
The Guns Of Brixton. LE morceau de Simonon. Quand on pense que le Paulo ne savait pas jouer au début… Mais là il laisse sa Fender Precision Bass à Strummer et prend la 6 cordes Telecaster. Chant plutôt approximatif mais ça groove avec des guitares plus présentes que sur la version originale de London Calling.
THE CLASH – THE GUNS OF BRIXTON LIVE :
INTÉGRITÉ
I Fought The Law. “C’est une chanson de nineteen fifty eight !” Strummer est en surtension. L’ombre de Bobby Fuller passe. Tué par un gars jaloux ? La Loi a gagné ! Joe harangue les p’tits punks et les punkettes des premiers rangs en Anglais et en Français. Clash, c’est son gang, sa cellule politique. Intégrité totale.
Cette recherche constante d’exemplarité le conduira malheureusement plus tard à saborder sa bande, en virant Topper, trop de drogues, puis Mick, trop de Pop, puis lui-même !
THE CLASH – I FOUGHT THE LAW LIVE :
CARNET DE BORD
Ivan Meets G.I JOE. Compo de Topper Headon, le tambour major. Au chant également, pas mal pour son premier essai. Une des nombreuses citations de Sandinista ce soir. Le triple album est sorti quelques mois plus tôt, vendu au prix d’un simple comme l’annonce l’étiquette, Strummer veillant sur les finances des fans… Sandinista, un carnet de bord tellement rempli que personne ne l’a vraiment écouté en entier mais on s’en fiche, on a le temps…
The Magnificent Seven. Ça bouge partout dans le Palais ! Le son est énorme, dominé par la Gibson Lespaul blanche de Mick Jones, toute en distorsion / écho / réverb mais Strummer mitraille la rythmique sur sa Telecaster. C’est la marque des derniers albums de Clash.
THE CLASH – THE MAGNIFICENT SEVEN LIVE :
TERMINUS
Bankrobber. Il fait de plus en plus chaud. Le gang en plein dub, les Lillois aux chœurs, la basse de Paul Simonon bourdonne et Topper Headon éclate son jeu : quel batteur ! Capable de tout jouer, l’éclectisme légendaire du Clash vient aussi de ce p’tit gars.
THE CLASH – BANKROBBER LIVE IN NEW YORK (1981) :
A la fin, Mick Jones balance Train In Vain. Il a une voix idéale pour ce type de morceaux. Avec son riff d‘accroche, ça sonne déjà comme un classique.
THE CLASH – TRAIN IN VAIN LIVE :
Terminus, tout le monde descend ! On sort de là, hagards, lessivés, comblés. De leurs fenêtres, des voisins se plaignent du bruit. Un gars répond : “Vous verrez demain !”
Le lendemain, c’est le 10 Mai 1981…
Nb : Pour les fans…
THE CLASH – AUDIO LIVE IN LILLE (1981) :
Bruno Polaroïd.
Dernière édition par g2loq le Jeu 16 Déc 2021 - 10:46, édité 1 fois
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Re: il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
The Magnigicent Seven en Live est excellent ... Fallait assurer la rytmique
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29 Novembre - Blue Oyster Cult (un peu d'attente pour charger la page)
Toujours actifs... Et en tournée à Lyon, Strasbourg, Paris en 2022 !
Par Thierry Dauge
BLUE ÖYSTER CULT – Soif musicale : envie d’un BÖC ?
Pratiquer le Blue Öyster Cult pendant vingt-cinq ans, entre 1974 et 1998, est-il susceptible d’étancher la soif des amateurs de hard rock : « Envie d’un BÖC » ? Il y a fort à parier.
Pour en affirmer d’avantage, le médecin légiste propose d’autopsier transversalement le Culte de l’Huitre Bleue en disséquant Secret Treaties (1974), Fire Of Unknown Origin (1981) et Heaven Forbid (1998), trois traités assurément associés au corps de son succès. Scalpel cheminant dans les tissus, découpant les notes aux fonds des sillons, l’anatomopathologiste ressort sa lame pour revenir vers l’enveloppe et étudier ce qu’il peut en tirer : les pochettes. Examinons son rapport …
Secret Treaties (1974)
Mais oui ! Il s’agit bien d’un Messerschmitt, le premier avion de chasse à réacteur ! Nationalité ? Allemande. Utilisation ? A la fin de la seconde guerre mondiale. Et « vlan ! », les deux pieds dans la provoc. Ça porte bonheur ?
Pourquoi ne pas avoir sélectionné un Lockheed Lightning américain ou un Supermarine Spitfire anglais ? Non, un chasseur de la Luftwaffe … Encore un coup de Sandy Pearlman, l’âme invisible et damnée du groupe ! Pour la musique, rien à redire, bien au contraire !
BLUE ÖYSTER CULT – ME 262
Hormis cette chanson culte, après réécoute de Secret Treaties, il est étonnant comme Blue Öyster Cult sonne quasiment à l’identique d’un autre groupe US, Texan celui-là : Bloodrock.
Ce dernier sort deux Lps en 1970 et deux autres en 1971 sans connaître le succès de son « voisin » New Yorkais. Pour jouer ce genre de hard rock parfois atmosphérique, il faut croire que la côte Est des Etats Unis s’avère plus favorable.
Broderie de guitares signées Buck Dharma, voix si « space-ifique » d’Eric Bloom, assise rythmique hyper dynamique, textes ésotériques, the BÖC touch !
Flaming Telepaths :
L’album a-t-il vieilli ? Pas du tout ! Pourquoi cette question, un doute ? C’est que le son de Secret Treaties, s’il était « in » en 1974, est plutôt « straight », sans une once de gras, sans effets surréalistes sur les six cordes ou les claviers.
Comparé aux deux albums qui suivent, c’est étonnant d’entendre comme le Blue Öyster Cult a évolué, pas vraiment d’un point de vue technique, surtout en « épaisseur ». Le freluquet nerveux et musculeux du début des 70’s devient cosmique au début des 80’s puis bodybuildé à l’aube des 2000. En musique, est-ce à ce prix qu’un groupe subsiste, par « l’adaptation » ? Certainement ! Et grâce au talent …
BLUE ÖYSTER CULT – Harvester Of Eyes :
Le Culte de …? L’Huître Bleue ! Bas, voilà ! CQFD. Enfin une pochette où l’objet « cultivé » s’affiche librement au vu et su de tous !
Pour souligner l’intérêt porté à la mutation du mollusque bivalves moult adeptes en habits d’apparats exposent sa coquille et son contenu devenu cyan. En termes d’ostréiculteurs, versus sectaires, on pourrait tout aussi bien penser qu’il s’agit d’extraterrestres ; ambiguïté et science-fiction, les deux fonds de commerce du groupe. Côté chansons, l’album livre un festival de couleurs et de sons, peut-être son plus beau tableau musical.
Joan Crawford :
S’il existe des 33-Tours dont il ne vous reste pratiquement rien une fois écouté, lorsque Fire Of Unknown Origin expose son contenu, ils s’incrustent en vous pour toujours. La chanson éponyme, « Burnin’ For You », « Joan Crawford », « Veteran Of The Psychic Wars », « Sole Survivor » ou « Vengeance (The Pact) » participent au cramponnage. Les partitions foisonnent d’originalité, de ponts, de breaks inattendus, les musiciens culminent à leur plus haut niveau d’interprétation, la production est claire, nerveuse et précise … Parle-t-on d’un « incontournable » ? Non seulement au sein de la discographie du groupe mais également au niveau du rock mondial.
BLUE ÖYSTER CULT – Vengeance (The Pact) :
Si l’album précédent, Cultösaurus Erectus (1980), provoquait déjà l’appétence, celui-ci nous repaît, nous laisse satisfait comme au sortir d’une table étoilée. A part Imaginos (1988) et la chanson « Take Me Away », sur Revölution By Night (1983), les enregistrements qui vont suivre manqueront cruellement de plats raffinés, de safran, de préciosités, pour le moins, jusqu’à Heaven Forbid (1998) et sa savoureuse première « face ». Un tel visuel, ne pouvait qu’y conduire …
Fire Of Unknown Origin :
Heaven Forbid (1998)
Cette pochette nous plonge en plein film d’horreur. Située dans un studio d’enregistrement ou dans les cintres d’une salle de spectacle, la scène horrifique évoquait le Fantôme de l’Opéra ou son pendant anglophone, le divin Phantom Of The Paradise.
Au format CD, l’intérieur du livret propose une autre image plus en rapport avec le titre de l’album : une Déesse partiellement drapée, brandissant le logo du groupe au bout d’une lance, sorte de Ankh égyptien, siège ennuagée : le Paradis perdu ? Lors des traductions, méfions-nous des faux-semblants. « Heaven Forbid » = « à Dieu ne plaise ». Pour le vinyl (sorti seulement en 2020), pas d’échappatoire à cette gueule abîmée.
Musicalement, la fougue et l’originalité sont au rendez-vous. Ça faisait longtemps que les fans attendaient ça.
BLUE ÖYSTER CULT – See You In Black :
Avec six titres aurifiés, la première Face d’Heaven Forbid réjouit tant les nouveaux que les anciens adeptes.
Les récents parce que le ton est différent de ce que le Cult a proposé jusqu’alors, un soupçon plus métallique dans le son des guitares, étonnement rythmé via son nouveau batteur. Il enchaîne les double, triple, voire quadruple croches comme les bijoutiers enfilent les perles d’un collier et son travail à la double pédale démultiplie les coups de grosse-caisse.
Les anciens avec des mélodies originales, des ruptures et tournures d’accords qui les ravissaient, entre autres sur Cultösaurus Erectus.
Damaged :
Encore jamais abordé, avec « Damaged », qui clos la Face A, le BÖC envoie un « fonk rock » digne d’Extreme sur Pornograffitti (1990). Ultime embellie ? Vinyle retourné, il faut patienter jusqu’à l’antépénultième titre pour retrouver une ardeur communicative. Le dernier morceau, acoustique, termine en douceur ce qui nous a dynamités d’entrée. Heaven Forbid permet donc au Blue Öyster Cult de clore dignement le millénaire, de se positionner en survivant avec lequel il faudra compter. Il n’y a guère que les in-cult qui en doutaient.
BLUE ÖYSTER CULT – X-Ray Eyes :
Alors, convaincus ? Soif de musique lettrée : « Envie d’un BÖC »? C’est demandé si gentiment …
Thierry Dauge
Par Thierry Dauge
BLUE ÖYSTER CULT – Soif musicale : envie d’un BÖC ?
Pratiquer le Blue Öyster Cult pendant vingt-cinq ans, entre 1974 et 1998, est-il susceptible d’étancher la soif des amateurs de hard rock : « Envie d’un BÖC » ? Il y a fort à parier.
Pour en affirmer d’avantage, le médecin légiste propose d’autopsier transversalement le Culte de l’Huitre Bleue en disséquant Secret Treaties (1974), Fire Of Unknown Origin (1981) et Heaven Forbid (1998), trois traités assurément associés au corps de son succès. Scalpel cheminant dans les tissus, découpant les notes aux fonds des sillons, l’anatomopathologiste ressort sa lame pour revenir vers l’enveloppe et étudier ce qu’il peut en tirer : les pochettes. Examinons son rapport …
Secret Treaties (1974)
Mais oui ! Il s’agit bien d’un Messerschmitt, le premier avion de chasse à réacteur ! Nationalité ? Allemande. Utilisation ? A la fin de la seconde guerre mondiale. Et « vlan ! », les deux pieds dans la provoc. Ça porte bonheur ?
Pourquoi ne pas avoir sélectionné un Lockheed Lightning américain ou un Supermarine Spitfire anglais ? Non, un chasseur de la Luftwaffe … Encore un coup de Sandy Pearlman, l’âme invisible et damnée du groupe ! Pour la musique, rien à redire, bien au contraire !
BLUE ÖYSTER CULT – ME 262
Hormis cette chanson culte, après réécoute de Secret Treaties, il est étonnant comme Blue Öyster Cult sonne quasiment à l’identique d’un autre groupe US, Texan celui-là : Bloodrock.
Ce dernier sort deux Lps en 1970 et deux autres en 1971 sans connaître le succès de son « voisin » New Yorkais. Pour jouer ce genre de hard rock parfois atmosphérique, il faut croire que la côte Est des Etats Unis s’avère plus favorable.
Broderie de guitares signées Buck Dharma, voix si « space-ifique » d’Eric Bloom, assise rythmique hyper dynamique, textes ésotériques, the BÖC touch !
Flaming Telepaths :
L’album a-t-il vieilli ? Pas du tout ! Pourquoi cette question, un doute ? C’est que le son de Secret Treaties, s’il était « in » en 1974, est plutôt « straight », sans une once de gras, sans effets surréalistes sur les six cordes ou les claviers.
Comparé aux deux albums qui suivent, c’est étonnant d’entendre comme le Blue Öyster Cult a évolué, pas vraiment d’un point de vue technique, surtout en « épaisseur ». Le freluquet nerveux et musculeux du début des 70’s devient cosmique au début des 80’s puis bodybuildé à l’aube des 2000. En musique, est-ce à ce prix qu’un groupe subsiste, par « l’adaptation » ? Certainement ! Et grâce au talent …
BLUE ÖYSTER CULT – Harvester Of Eyes :
Le Culte de …? L’Huître Bleue ! Bas, voilà ! CQFD. Enfin une pochette où l’objet « cultivé » s’affiche librement au vu et su de tous !
Pour souligner l’intérêt porté à la mutation du mollusque bivalves moult adeptes en habits d’apparats exposent sa coquille et son contenu devenu cyan. En termes d’ostréiculteurs, versus sectaires, on pourrait tout aussi bien penser qu’il s’agit d’extraterrestres ; ambiguïté et science-fiction, les deux fonds de commerce du groupe. Côté chansons, l’album livre un festival de couleurs et de sons, peut-être son plus beau tableau musical.
Joan Crawford :
S’il existe des 33-Tours dont il ne vous reste pratiquement rien une fois écouté, lorsque Fire Of Unknown Origin expose son contenu, ils s’incrustent en vous pour toujours. La chanson éponyme, « Burnin’ For You », « Joan Crawford », « Veteran Of The Psychic Wars », « Sole Survivor » ou « Vengeance (The Pact) » participent au cramponnage. Les partitions foisonnent d’originalité, de ponts, de breaks inattendus, les musiciens culminent à leur plus haut niveau d’interprétation, la production est claire, nerveuse et précise … Parle-t-on d’un « incontournable » ? Non seulement au sein de la discographie du groupe mais également au niveau du rock mondial.
BLUE ÖYSTER CULT – Vengeance (The Pact) :
Si l’album précédent, Cultösaurus Erectus (1980), provoquait déjà l’appétence, celui-ci nous repaît, nous laisse satisfait comme au sortir d’une table étoilée. A part Imaginos (1988) et la chanson « Take Me Away », sur Revölution By Night (1983), les enregistrements qui vont suivre manqueront cruellement de plats raffinés, de safran, de préciosités, pour le moins, jusqu’à Heaven Forbid (1998) et sa savoureuse première « face ». Un tel visuel, ne pouvait qu’y conduire …
Fire Of Unknown Origin :
Heaven Forbid (1998)
Cette pochette nous plonge en plein film d’horreur. Située dans un studio d’enregistrement ou dans les cintres d’une salle de spectacle, la scène horrifique évoquait le Fantôme de l’Opéra ou son pendant anglophone, le divin Phantom Of The Paradise.
Au format CD, l’intérieur du livret propose une autre image plus en rapport avec le titre de l’album : une Déesse partiellement drapée, brandissant le logo du groupe au bout d’une lance, sorte de Ankh égyptien, siège ennuagée : le Paradis perdu ? Lors des traductions, méfions-nous des faux-semblants. « Heaven Forbid » = « à Dieu ne plaise ». Pour le vinyl (sorti seulement en 2020), pas d’échappatoire à cette gueule abîmée.
Musicalement, la fougue et l’originalité sont au rendez-vous. Ça faisait longtemps que les fans attendaient ça.
BLUE ÖYSTER CULT – See You In Black :
Avec six titres aurifiés, la première Face d’Heaven Forbid réjouit tant les nouveaux que les anciens adeptes.
Les récents parce que le ton est différent de ce que le Cult a proposé jusqu’alors, un soupçon plus métallique dans le son des guitares, étonnement rythmé via son nouveau batteur. Il enchaîne les double, triple, voire quadruple croches comme les bijoutiers enfilent les perles d’un collier et son travail à la double pédale démultiplie les coups de grosse-caisse.
Les anciens avec des mélodies originales, des ruptures et tournures d’accords qui les ravissaient, entre autres sur Cultösaurus Erectus.
Damaged :
Encore jamais abordé, avec « Damaged », qui clos la Face A, le BÖC envoie un « fonk rock » digne d’Extreme sur Pornograffitti (1990). Ultime embellie ? Vinyle retourné, il faut patienter jusqu’à l’antépénultième titre pour retrouver une ardeur communicative. Le dernier morceau, acoustique, termine en douceur ce qui nous a dynamités d’entrée. Heaven Forbid permet donc au Blue Öyster Cult de clore dignement le millénaire, de se positionner en survivant avec lequel il faudra compter. Il n’y a guère que les in-cult qui en doutaient.
BLUE ÖYSTER CULT – X-Ray Eyes :
Alors, convaincus ? Soif de musique lettrée : « Envie d’un BÖC »? C’est demandé si gentiment …
Thierry Dauge
Dernière édition par g2loq le Jeu 16 Déc 2021 - 10:47, édité 1 fois
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Re: il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
rassure-toi Christian tu ne prêche pas dans le désert ! J'adore
Je redécouvre des trucs que j'avais totalement oublié.
Çà fait quand même un chouia mal
Mais là tu es parti dans les entrailles du Rock tu vas en avoir pour quelques mois avant d'en avoir terminé !!
Merci et continue
Je redécouvre des trucs que j'avais totalement oublié.
Çà fait quand même un chouia mal
Mais là tu es parti dans les entrailles du Rock tu vas en avoir pour quelques mois avant d'en avoir terminé !!
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El_TiTeP- Membre incontournable !
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Re: il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
Je n'ai jamais été un grand Fan de BOC, juste 1 Album live lorsqu'il est sorti, et un morceau que j'ai encore dans ma playlist.
Jife- Membre incontournable !
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Re: il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
Pareil !
Ce n'est pas ma tasse de thé, à part un ou deux titres. Peut-être parce qu'il y a plusieurs intervenants ?
Mais, il y a très peu de band dont j'aime toute l'oeuvre, sans exception. A part les Beattles à la rigueur, mais ils n'ont pas eu une durée si longue.
Pour les artistes solos, c'est différent. J'en ai plusieurs. Un jour je vous parlerai de mon N°1, le plus grand poète et artiste qu'aient connu les USA, d'après Mr. Eric Clapton qui a joué des morceaux fabuleux avec lui...
Wait and see
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30 novembre - Billy Idol (un peu d'attente pour charger la page)
30 novembre 1955 : Naissance d'un futur motard, William Broad.
Carotte Rock Cultures
30 novembre 1955 : Naissance de Billy Idol, de son vrai nom William Broad.
En 1976, William Broad, 21 ans, quitte l’université du Sussex (Angleterre) pour suivre le mouvement punk, et intégrer le Bromley Contingent (fans des Sex Pistols).
Il joue de la guitare au sein du groupe Chelsea, puis fonde son propre groupe avec le bassiste Tony James.
Doté d’un charisme animal faisant mouche sur le public féminin, William Broad opte pour le pseudo “Billy Idol”, en réponse à son professeur de chimie qui le surnommait “Idle” (fainéant). Generation X connaît un certain succès et fait partie des premiers groupes punks invités dans l’émission Top of the Pops.
Lisez la suite en suivant le guide
Par Serge Debono
BILLY IDOL, l’histoire d’un enfant du rock devenu Rockstar
Au début des sixties, Billy Idol passe son enfance entre l’Angleterre et les Etats-Unis.
Inévitablement, il récolte le virus du rock’n’roll…
Billy Idol a grandi au son des Beatles et des Rolling Stones.
En 1976, William Broad, 21 ans, quitte l’université du Sussex (Angleterre) pour suivre le mouvement punk, et intégrer le Bromley Contingent (fans des Sex Pistols). Il joue de la guitare au sein du groupe Chelsea, puis fonde son propre groupe avec le bassiste Tony James.
Doté d’un charisme animal faisant mouche sur le public féminin, William Broad opte pour le pseudo “Billy Idol”, en réponse à son professeur de chimie qui le surnommait “Idle” (fainéant).
Generation X connaît un certain succès et fait partie des premiers groupes punks invités dans l’émission Top of the Pops.
Generation X – Kiss Me Deadly :
Le groupe se sépare après trois albums, le speed et les désaccords ayant raison de leur enthousiasme.
Billy s’installe à New York et se lance dans une carrière solo avec l’aide du producteur Bill Aucoin (Kiss).
En 1981, il publie un premier EP (Don’t Stop), contenant notamment le célèbre Dancing With Myself, écrit avec Generation X. Ainsi qu’une reprise de James & The Shondells remise au goût du jour, mais conservant ses résonances 60’s…
Billy Idol – Mony Mony :
Mais c’est la rencontre avec le guitariste Steve Stevens qui va offrir une deuxième vie au chanteur.
L’alchimie évidente reliant les deux artistes éclate dès le premier album (Billy Idol – 1982).
La sortie du titre White Wedding coïncide avec l’explosion de MTV. Billy devient rapidement une des coqueluches de la chaîne américaine.
Billy Idol – White Wedding :
Bien sûr, on ne peut éluder la tournure mainstream prise par son œuvre au début des années 80.
Mais, en fusionnant punk, metal et new wave, il publie en 1983 l’album Rebel Yell. Un opus globalement abouti, enregistré dans les studios Electric Lady (New York), et dans lequel sa voix atteint souvent des sommets.
Eyes Without a Face, interprété avec Perri Lister, est inspiré du film de Georges Franju, Les Yeux Sans Visages (1960).
Dans ce dernier, un homme assassine, et tente de reconstituer le visage de sa fille défigurée dans un accident, en lui greffant certaines parties prélevées sur ses victimes. Au final, seuls ses yeux sont authentiques.
“Sous une forme déguisée, ces paroles évoquaient ma vie à New York et une relation qui a mal tourné, m’a poussé à me détruire, et conduit au bord de la folie. Peut-être que je réfléchissais à mes propres infidélités en tournée. D’une certaine manière, celles-ci peuvent vous laisser sans âme…”
De manière assez insolite, au milieu du titre, Billy Idol pose un flow rap sur un riff hard rock de Steve Stevens. Pratique encore peu répandue dans les genres rock et pop, en 1982…
“Le rap était partout à New York à l’époque. Dans toutes les discothèques, dans tous les clubs.” B.I
Billy Idol – Eyes Without a Face :
Les arabesques de Stevens sont un joyau camouflant un instrumental parfois léger, mais Billy emporte le morceau sur la majeure partie des titres. En particulier l’éponyme Rebel Yell, devenu un véritable standard de rock, et dont je vous propose une version live, acoustique et néanmoins incandescente…
Billy Idol – Rebel Yell :
Le single Flesh met en exergue la sensualité ardente du chanteur, et offre à Steve Stevens une nouvelle occasion de briller.
Les tubes s’enchaînent, et la popularité de Billy Idol atteint son point culminant. Il dépasse son statut de rockeur pour devenir une icône pop.
Mais, Billy n’a pas appris à gérer le luxe et les excès inhérents au succès. Il sombre lentement tandis que les propositions affluent…
Billy Idol – Sweet Sixteen :
Le monde du cinéma ne manque pas de noter ses atouts visuels et sa présence charismatique.
James Cameron lui réserve le rôle du T 1000 dans sa suite de Terminator.
Par ailleurs, il est sollicité pour un casting dans le prochain Oliver Stone… The Doors.
Billy Idol dans le rôle de Cat (The Doors)
Mis au courant du projet, Billy se met en tête de postuler pour le rôle de Jim Morrison.
Son physique n’est pas adéquat mais il espère que son grain de voix l’aidera à faire oublier cette différence. Stone refuse mais lui propose le rôle de Cat, un ami de Jim. A l’origine, ce personnage devait tenir une large place dans le film du réalisateur.
Mais, le 6 février 1990, Billy est victime d’un grave accident de moto. Très diminué, il s’acquitte de sa tâche en boitant. Son rôle se limite finalement à de brèves apparitions.
Billy Idol – L.A Woman :
L’analogie avec Jim Morrison est récurrente. Surtout après sa reprise fidèle du titre L.A Woman.
Il faut dire que peu de chanteurs possèdent à la fois la panoplie du crooner, et celle du rocker. Evidemment, les talents d’auteur de Billy Idol sont loin d’atteindre ceux du poète disparu. Et hormis l’apport de son guitar-hero, il est sans doute bien plus esseulé dans la composition que ne l’était le Roi Lézard au sein des Doors.
Si on s’évertue à vouloir lui coller l’étiquette du rocker pur et dur, c’est surtout en raison de ses premier pas dans le punk.
Également parce que Billy sait sublimer un titre fougueux comme personne, en y ajoutant des tripes. Pourtant, sa faculté à donner du relief aux ballades est indéniable.
Doté d’une excellente technique vocale, l’intensité de ses interprétations et son grain de voix irrésistible, font de certaines compositions des titres majeurs…
Billy Idol – One Night One Chance :
Ses aspirations dépassent pourtant le cadre du genre. Sa réussite des 80’s en témoigne. Avec un peu d’effet dans la voix, le fauve peut également s’épanouir sur des sonorités synthétiques.
Sur le sous-estimé Charmed Life, album paru en 1990, Billy Idol amorce doucement un virage vers la musique électronique.
Billy Idol – License To Thrill :
Trois ans plus tard, il livre un album étonnant. Le conceptuel et robotique Cyberpunk.
L’initiative ne plaît pas à tout le monde. C’est un échec critique et commercial. Pourtant, force est de reconnaître que Billy Idol réussit à produire une œuvre inspirée et cohérente en puisant dans le virtuel et les nouvelles technologies. De plus, il exerce un contrôle total sur ses compositions, et se pose en pionnier du web, avec une diffusion utilisant les prémices du réseau internet, et les boîtes de messagerie.
Adam in Chains :
Il traverse alors une période délicate, replongeant dans la dope et cessant toute création.
Il faudra douze ans à Billy Idol pour revenir à la musique. Une renaissance inespérée survenue en 2005, avec deux nouveaux opus reprenant tous les styles abordés jusqu’alors. Du plus expérimental, au plus enragé…
World Coming’ Down :
Un timbre sensuel et envoûtant, un coffre étonnant, une sauvagerie contagieuse. Voilà un cocktail, qui même chez les plus prestigieuses références du genre, n’est pas si commun.
On pourra toujours regretter de ne pas l’avoir vu intégrer un de ces fameux “supergroup”. Mais Billy s’en balance ! Il se suffit à lui-même…
Dancing With Myself (Live in NY 2001) :
Contre toute attente, Billy Idol semble avoir trouvé un second souffle.
Il vient tout juste de publier un nouvel EP (le 17 septembre 2021).
Billy Idol à San Francisco (2019)
Par le biais de concerts intimistes, ou de sessions confinées, son duo inoxydable avec Steve Stevens bat encore des records d’audience sur Youtube.
Après s’être essayé à tous les genres, après avoir touché le fond, Billy Idol est devenu ce dont il rêvait durant son enfance, lorsqu’il écoutait les Beatles et les Rolling Stones. Une Rock Star ! Peut-être même, L’ultime Rockstar…
Serge Debono
Carotte Rock Cultures
30 novembre 1955 : Naissance de Billy Idol, de son vrai nom William Broad.
En 1976, William Broad, 21 ans, quitte l’université du Sussex (Angleterre) pour suivre le mouvement punk, et intégrer le Bromley Contingent (fans des Sex Pistols).
Il joue de la guitare au sein du groupe Chelsea, puis fonde son propre groupe avec le bassiste Tony James.
Doté d’un charisme animal faisant mouche sur le public féminin, William Broad opte pour le pseudo “Billy Idol”, en réponse à son professeur de chimie qui le surnommait “Idle” (fainéant). Generation X connaît un certain succès et fait partie des premiers groupes punks invités dans l’émission Top of the Pops.
Lisez la suite en suivant le guide
Par Serge Debono
BILLY IDOL, l’histoire d’un enfant du rock devenu Rockstar
Au début des sixties, Billy Idol passe son enfance entre l’Angleterre et les Etats-Unis.
Inévitablement, il récolte le virus du rock’n’roll…
Billy Idol a grandi au son des Beatles et des Rolling Stones.
En 1976, William Broad, 21 ans, quitte l’université du Sussex (Angleterre) pour suivre le mouvement punk, et intégrer le Bromley Contingent (fans des Sex Pistols). Il joue de la guitare au sein du groupe Chelsea, puis fonde son propre groupe avec le bassiste Tony James.
Doté d’un charisme animal faisant mouche sur le public féminin, William Broad opte pour le pseudo “Billy Idol”, en réponse à son professeur de chimie qui le surnommait “Idle” (fainéant).
Generation X connaît un certain succès et fait partie des premiers groupes punks invités dans l’émission Top of the Pops.
Generation X – Kiss Me Deadly :
Le groupe se sépare après trois albums, le speed et les désaccords ayant raison de leur enthousiasme.
Billy s’installe à New York et se lance dans une carrière solo avec l’aide du producteur Bill Aucoin (Kiss).
En 1981, il publie un premier EP (Don’t Stop), contenant notamment le célèbre Dancing With Myself, écrit avec Generation X. Ainsi qu’une reprise de James & The Shondells remise au goût du jour, mais conservant ses résonances 60’s…
Billy Idol – Mony Mony :
Mais c’est la rencontre avec le guitariste Steve Stevens qui va offrir une deuxième vie au chanteur.
L’alchimie évidente reliant les deux artistes éclate dès le premier album (Billy Idol – 1982).
La sortie du titre White Wedding coïncide avec l’explosion de MTV. Billy devient rapidement une des coqueluches de la chaîne américaine.
Billy Idol – White Wedding :
Bien sûr, on ne peut éluder la tournure mainstream prise par son œuvre au début des années 80.
Mais, en fusionnant punk, metal et new wave, il publie en 1983 l’album Rebel Yell. Un opus globalement abouti, enregistré dans les studios Electric Lady (New York), et dans lequel sa voix atteint souvent des sommets.
Eyes Without a Face, interprété avec Perri Lister, est inspiré du film de Georges Franju, Les Yeux Sans Visages (1960).
Dans ce dernier, un homme assassine, et tente de reconstituer le visage de sa fille défigurée dans un accident, en lui greffant certaines parties prélevées sur ses victimes. Au final, seuls ses yeux sont authentiques.
“Sous une forme déguisée, ces paroles évoquaient ma vie à New York et une relation qui a mal tourné, m’a poussé à me détruire, et conduit au bord de la folie. Peut-être que je réfléchissais à mes propres infidélités en tournée. D’une certaine manière, celles-ci peuvent vous laisser sans âme…”
De manière assez insolite, au milieu du titre, Billy Idol pose un flow rap sur un riff hard rock de Steve Stevens. Pratique encore peu répandue dans les genres rock et pop, en 1982…
“Le rap était partout à New York à l’époque. Dans toutes les discothèques, dans tous les clubs.” B.I
Billy Idol – Eyes Without a Face :
Les arabesques de Stevens sont un joyau camouflant un instrumental parfois léger, mais Billy emporte le morceau sur la majeure partie des titres. En particulier l’éponyme Rebel Yell, devenu un véritable standard de rock, et dont je vous propose une version live, acoustique et néanmoins incandescente…
Billy Idol – Rebel Yell :
Le single Flesh met en exergue la sensualité ardente du chanteur, et offre à Steve Stevens une nouvelle occasion de briller.
Les tubes s’enchaînent, et la popularité de Billy Idol atteint son point culminant. Il dépasse son statut de rockeur pour devenir une icône pop.
Mais, Billy n’a pas appris à gérer le luxe et les excès inhérents au succès. Il sombre lentement tandis que les propositions affluent…
Billy Idol – Sweet Sixteen :
Le monde du cinéma ne manque pas de noter ses atouts visuels et sa présence charismatique.
James Cameron lui réserve le rôle du T 1000 dans sa suite de Terminator.
Par ailleurs, il est sollicité pour un casting dans le prochain Oliver Stone… The Doors.
Billy Idol dans le rôle de Cat (The Doors)
Mis au courant du projet, Billy se met en tête de postuler pour le rôle de Jim Morrison.
Son physique n’est pas adéquat mais il espère que son grain de voix l’aidera à faire oublier cette différence. Stone refuse mais lui propose le rôle de Cat, un ami de Jim. A l’origine, ce personnage devait tenir une large place dans le film du réalisateur.
Mais, le 6 février 1990, Billy est victime d’un grave accident de moto. Très diminué, il s’acquitte de sa tâche en boitant. Son rôle se limite finalement à de brèves apparitions.
Billy Idol – L.A Woman :
L’analogie avec Jim Morrison est récurrente. Surtout après sa reprise fidèle du titre L.A Woman.
Il faut dire que peu de chanteurs possèdent à la fois la panoplie du crooner, et celle du rocker. Evidemment, les talents d’auteur de Billy Idol sont loin d’atteindre ceux du poète disparu. Et hormis l’apport de son guitar-hero, il est sans doute bien plus esseulé dans la composition que ne l’était le Roi Lézard au sein des Doors.
Si on s’évertue à vouloir lui coller l’étiquette du rocker pur et dur, c’est surtout en raison de ses premier pas dans le punk.
Également parce que Billy sait sublimer un titre fougueux comme personne, en y ajoutant des tripes. Pourtant, sa faculté à donner du relief aux ballades est indéniable.
Doté d’une excellente technique vocale, l’intensité de ses interprétations et son grain de voix irrésistible, font de certaines compositions des titres majeurs…
Billy Idol – One Night One Chance :
Ses aspirations dépassent pourtant le cadre du genre. Sa réussite des 80’s en témoigne. Avec un peu d’effet dans la voix, le fauve peut également s’épanouir sur des sonorités synthétiques.
Sur le sous-estimé Charmed Life, album paru en 1990, Billy Idol amorce doucement un virage vers la musique électronique.
Billy Idol – License To Thrill :
Trois ans plus tard, il livre un album étonnant. Le conceptuel et robotique Cyberpunk.
L’initiative ne plaît pas à tout le monde. C’est un échec critique et commercial. Pourtant, force est de reconnaître que Billy Idol réussit à produire une œuvre inspirée et cohérente en puisant dans le virtuel et les nouvelles technologies. De plus, il exerce un contrôle total sur ses compositions, et se pose en pionnier du web, avec une diffusion utilisant les prémices du réseau internet, et les boîtes de messagerie.
Adam in Chains :
Il traverse alors une période délicate, replongeant dans la dope et cessant toute création.
Il faudra douze ans à Billy Idol pour revenir à la musique. Une renaissance inespérée survenue en 2005, avec deux nouveaux opus reprenant tous les styles abordés jusqu’alors. Du plus expérimental, au plus enragé…
World Coming’ Down :
Un timbre sensuel et envoûtant, un coffre étonnant, une sauvagerie contagieuse. Voilà un cocktail, qui même chez les plus prestigieuses références du genre, n’est pas si commun.
On pourra toujours regretter de ne pas l’avoir vu intégrer un de ces fameux “supergroup”. Mais Billy s’en balance ! Il se suffit à lui-même…
Dancing With Myself (Live in NY 2001) :
Contre toute attente, Billy Idol semble avoir trouvé un second souffle.
Il vient tout juste de publier un nouvel EP (le 17 septembre 2021).
Billy Idol à San Francisco (2019)
Par le biais de concerts intimistes, ou de sessions confinées, son duo inoxydable avec Steve Stevens bat encore des records d’audience sur Youtube.
Après s’être essayé à tous les genres, après avoir touché le fond, Billy Idol est devenu ce dont il rêvait durant son enfance, lorsqu’il écoutait les Beatles et les Rolling Stones. Une Rock Star ! Peut-être même, L’ultime Rockstar…
Serge Debono
Dernière édition par g2loq le Jeu 16 Déc 2021 - 10:48, édité 1 fois
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1er Décembre - Rolling Stones (un peu d'attente pour charger la page)
Parce que parler des Rolling Stones sans parler des Beatles, c'est un peu comme parler de chocolatines sans parler de pains au chocolat ?
Quoiqu'il en soit, force est d'admettre que cette approche comparative rend l'article intéressant à plus d'un titre.
Par GILLES ROLLAND
L’éternel complexe d’infériorité des Rolling Stones
Les enfants gâtés du rock and roll circus
La presse a toujours opposé les Rolling Stones aux Beatles. Une rivalité montée de toutes pièces ? Oui et non.
Sur un plan purement créatif, les Beatles n’ont jamais semblé désireux de se comparer aux Rolling Stones, préférant porter leur regard plus loin à l’Ouest, vers la Californie des Beach Boys.
La vraie (saine) rivalité du rock des années 60 se jouait ainsi plutôt entre les Beatles et les Beach Boys. Paul McCartney vs. Brian Wilson. Sgt. Pepper’s Lonely Heart Club Band vs. Pet Sounds, etc.
Les Stones eux, n’ont jamais inquiété les Beatles.
Rolling Stones vs. Beatles ? Vraiment ?
Récemment encore, Paul McCartney a jeté de l’huile sur le feu d’un vieux débat qu’on pensait dépassé : « C’est un groupe de reprise de blues. C’est ça que sont les Stones. Je pense que notre champs (celui des Beatles donc. Ndr) était plus vaste que le leur. »
Ce qui a amusé Mick Jagger qui, sur scène, a répondu : « Paul McCartney est là, il va nous aider. Il va se joindre à nous plus tard pour une reprise de blues ! »
S’il plaisante -Macca n’était pas présent dans la salle-, Mick Jagger n’a probablement pas oublié que si, le bassiste des Beatles avait déjà aidé les Stones. En 1963, alors que leur duo était déjà très productif, John Lennon et Paul McCartney avaient offert aux Stones le morceau I Wanna Be Your Man, leur permettant de se classer à la douzième position des charts britanniques. Un succès qui a d’autant plus inspiré le jeune manager des Stones, Andrew Loog Oldman à inciter Mick Jagger et Keith Richards à se retrousser les manches pour eux aussi composer en duo.
Et tant pis si à l’époque, I Wanna Be Your Man faisait plutôt office de lot de consolation pour les Stones. John Lennon ayant déclaré : « on n’allait pas leur donner quelque chose de génial non ? ».
Les sages paroles de Lemmy
Les Beatles ont connu la gloire avant les Stones, qui se sont néanmoins rapidement hissés à leur niveau, si on ne considère uniquement que la popularité. Dès le début, la rivalité n’était donc qu’à sens unique.
Il suffit de comparer les stratégies des deux managers, Brian Epstein et Andrew Loog Oldman pour s’en convaincre mais aussi de se souvenir de que disait Lemmy Kilmister à propos des deux formations (il ne fut pas le seul) :
« Les Beatles étaient de vrais durs. Brian Epstein les as rendus tout propres pour les conformer à la demande du marché mais c’étaient tout sauf des poules mouillées. Ils venaient de Liverpool, qui ressemble à Hambourg ou à Norfolk en Virginie -une ville dure avec tous ces dockers et ces marins qui passaient leur temps à se foutrent sur la gueule. Ringo vient du Dingle, qui est un putain de Bronx.
Les Rolling Stones eux, étaient des fils à maman. Ils étudiaient à la périphérie de Londres. Ils ont choisi d’aller mourir de faim en ville mais c’était un choix pour se donner une sorte d’aura. J’aimais bien les Stones mais ils étaient loin des Beatles, que ce soit au niveau de l’humour, de l’originalité, des chansons ou du look. Tout ce qu’ils avaient, c’était Mick Jagger qui dansait. Ils ont fait d’excellents disques mais ils ont toujours fait de la merde sur scène alors que les Beatles eux, assuraient. ».
La crédibilité de la rue
Car il n’y a pas que dans le hip-hop que ce que l’on appelle la « street credibility » compte. Pour le rock aussi.
Et bien sûr, passer pour des bourgeois a toujours fait un peu tâche. Mais paradoxalement, si les Beatles étaient en effet issus des quartiers défavorisés de Liverpool, ils n’ont jamais cherché à prouver quoi que ce soit de ce côté là.
Brian Epstein les a transformés en gendres idéaux, ils ont pris ensuite leur envol et ont exploré différentes contrées musicales mais jamais ils n’ont semblé ressentir le besoin de rappeler qu’ils étaient « durs ». Ils l’étaient, c’est tout et tant pis pour ceux qui pensaient le contraire car pour eux, l’essentiel a vite été la musique et uniquement la musique.
Les Stones au contraire, se sont changés en bad boys pour prendre le contre-pied. Une stratégie plutôt intelligente de la part d’Andrew Loog Oldman qui a en effet inscrit la troupe de Jagger dans une dynamique plus méchante et impitoyable. Et c’est donc ainsi, collés au blues des légendes du Delta comme une tique sur le dos d’un chien, que les Stones ont aussi cherché à embrasser l’attitude de rebelles d’antan. Le tout pour en livrer une version plus contemporaine. Enfin, surtout Mick Jagger à vrai dire…
La ballade de Richards l’insolent hédoniste et de Jagger le calculateur diabolique
S’il est né dans un milieu plutôt favorable, sans être un Rockfeller non plus, Keith Richards n’a pas eu à forcer pour encourager son public à le considérer comme un bad guy. Il lui suffisait d’être lui-même. Pour Keef, tout à semblé couler le source et c’est donc avec un naturel confondant qu’il s’est laissé glisser dans l’archétype que son manager avait prévu pour lui. Brian Jones, l’ange blond du groupe, s’est lui aussi cramé très rapidement. Ses frasques ayant peu à peu compromis l’image de gentil garçon aux cheveux d’or que le dossier de presse présentait.
Concernant Charlie Watts et Bill Wyman, c’est un peu particulier car eux se sont focalisés sur la musique sans s’intéresser outre mesure à tout le cirque autour. Même quand Keith mettait la villa Nellcote à feu et à sang pendant l’enregistrement de Exile on Main Street en France, les deux « gentils » Stones avaient préféré louer des maisons éloignées et ne venir qu’au moment des répétitions et des sessions.
Mick Jagger en revanche, a très tôt adopté une stratégie totalement dictée par sa volonté de s’imposer et de prouver qu’il était le meilleur.
En adéquation avec l’impulsion de départ donnée par son manager, il a commencé à affirmer son leadership au sein même de son groupe en s’associant avec Richards pour peu à peu pousser Brian Jones vers la sortie. On pourrait développer là-dessus mais ce serait trop long et de toute façon, là n’est pas le sujet. Jagger qui a aussi eu le cul entre deux chaises.
Deux personnalités se débattant dans un seul corps : d’un côté le mec plutôt raisonnable et carriériste et de l’autre le fauteur de troubles pris d’un fervent désir de secouer la société. Avec le temps, les deux ont heureusement fini par cohabiter dans une relative harmonie.
Course à l’armement rock and roll
Quand les Beatles ont sorti Sgt Pepper’s Lonely Heart Club Band, Jagger a voulu explorer la même direction et a incité, contre l’avis de Brian Jones, ses comparses à bosser sur un album plus psychédélique et en cela assez éloigné des racines blues des débuts. Racines auxquelles ils se sont reconnectés depuis, sans plus bouger.
L’expérience ne fut pas des plus concluantes mais entre temps, Jagger a plusieurs fois flirté avec les forces obscures pour se bâtir une image totalement opposée à celle de McCartney. Et c’est donc à cette époque que les Stones sortaient avec Kenneth Anger, le cinéaste de l’occulte, grand admirateur d’Aleister Crowley. La fameuse période « Sympathy for the Devil », durant laquelle les Stones ont tenté le diable jusqu’au point de non retour.
En décembre 1969, quand le groupe débarqua à Altamont devant une foule compacte, assoiffée et complètement shootée, Mick Jagger a bien affirmé son image diabolique. Grand stratège, il agissait presque comme un maître de guerre qui n’aimait rien tant contrôler des foules de plus en plus énormes au seul profit de son ego.
Le problème, c’est qu’à Altamont, Jagger n’a rien contrôlé du tout et un spectateur est mort sous les coups de couteau d’un Hells Angels (les Hells avaient été embauchés pour assurer la sécurité). Quelques mois après la plus grande célébration hippie de tous les temps, les Stones portèrent ainsi le coup de grâce à une utopie déjà à l’agonie suite aux meurtres perpétrés par la « famille » de Charles Manson.
Vieillir pied au plancher
À partir de cet instant, Mick Jagger s’est calmé mais pas complètement non plus. Ce sentiment d’infériorité a toujours perduré. Du moins jusqu’au jour où les Beatles explosèrent en plein vol.
De l’autre côté de l’Atlantique, Brian Wilson a lâché la rampe et son groupe s’est avéré beaucoup moins visionnaire que lorsqu’il tenait les commandes. Jimi Hendrix, Janis Joplin puis Jim Morrison sont morts et peu à peu, au fil de tumultueuses décennies, quelques-uns des plus grands géants du rock se sont éteints ou en tout cas calmés.
Les Rolling Stones eux, sont restés, envers et contre tous. Peu à peu, le combo s’est dédié à la scène. Les Anglais ont concentré leur force de frappe sur les stades. Ce qui a encouragé Jagger à répliquer à McCartney que si les Beatles n’existaient plus depuis longtemps, les Stones eux, remplissaient toujours les plus grandes arènes du monde. On a vu mieux comme répartie (surtout que Macca lui aussi remplit les stades. Sur son seul nom qui plus est). Au jeu de celui qui a la plus longue, Mick Jagger mise aujourd’hui avant tout sur la quantité.
Tous contre les Stones
Quelques semaines après la déclaration acerbe de McCartney, Roger Daltrey de The Who, un autre fameux ancien bagarreur des bas-fonds, a lancé une autre pique aux Stones : « On ne peut pas nier que Mick Jagger est toujours le showman numéro un du rock ‘n’ roll. Mais en tant que groupe, si vous étiez devant un pub et que vous entendiez cette musique en sortir, vous vous diriez : « Eh bien, c’est un groupe de pub médiocre ! » Sans vouloir manquer de respect. »
On peut toujours avancer qu'une telle remarque est motivée par la jalousie ou simplement par un pur désir de taquiner de vieux potes.
Sauf que voilà, en réalité, le ressenti de Daltrey traduit bien la position étrange que les Stones ont toujours occupée dans le rock and roll circus.
Dans le remarquable rockumentaire de Peter Jackson, Get Back, consacré aux sessions de l’album des Beatles Let It Be, John Lennon tente de convaincre George Harrison du fait que le manager Allan Klein pourrait faire beaucoup de bien aux Beatles. Il avance l’argument que grâce à Klein, les Stones ont gagné plus d’argent que les Beatles. Car oui, les Stones ont très tôt amassé des fortunes et c’est par ailleurs toujours le cas. Un empire que Mick Jagger a toujours mené d’une « langue » de fer, utilisant ses formidables dons de showman pour repousser l’inéluctable et lancer un défi au temps, bien aidé par ses comparses, à commencer par l’increvable Keith Richards.
It’s only rock and roll
Mick Jagger a souffert dès le début de la domination de Brian Jones. C’était lui qui était devant, les Stones était son groupe et les plus belles femmes le convoitaient lui. Quand Marianne Faithfull a rencontré pour la première fois Mick Jagger, elle n’a guère été impressionnée. Même si plus tard, elle s’est laissée séduire. Puis la chenille s’est transformée en papillon. Jones s’est laissé consumer par les drogues et Jagger a pris les devant pour s’imposer.
Il a aussi voulu faire du cinéma pour prouver qu’il pouvait réussir seul, mais est vite revenu aux Stones. Ce qu’il a toujours fait. Il s’est bâti une image à laquelle il est resté fidèle, a testé toutes sortes de limites mais est toujours resté dans le contrôle. Contrairement à Richards, Jagger n’a que très peu consommé de drogues. Car les drogues vous déconnectent de la réalité. Cette réalité que Jagger a sans cesse voulu contrôler pour régner sans partage.
Il est indéniable que les Rolling Stones sont l’un des plus grands groupes de tous les temps. Ne voyez pas ici une tentative pour les descendre en flèche car ce n’est pas le cas. Il s’agit juste d’une réflexion au sujet de cette course que les Stones ont mené pendant plus de 50 ans, pied au plancher. Et ils ont payé leur réussite au prix fort.
Une course aux nombreux virages, que Mick Jagger, cet ancien étudiant un peu complexé, a mené jusqu’au bout et continue par ailleurs à mener. Jagger, cette créature rock and roll unique en son genre, perpétuellement occupée à prouver sa valeur, concurrence ou non. En fait, à bien y regarder, cet article est un vibrant hommage. Si, si je vous assure.
Dernière édition par g2loq le Jeu 16 Déc 2021 - 10:48, édité 1 fois
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2 Décembre - Pink Floyd (un peu d'attente pour charger la page)
Prêt à lire des cochonneries ?
Carotte Rock Cultures
2 décembre 1976, une scène étrange se produit dans un complexe industriel situé au cœur de Londres .
Un cochon gonflable est érigé dans le ciel afin de réaliser une séance photo!
Roger Waters est à l'origine de cette idée. Il s'agît bien entendu de la photo de la pochette de l'album Animals de Pink Floyd, qui sortira le 23 janvier 1977. Mais la photo du 10ième album du groupe ne sera pas sans connaître quelques déboires, puisque le cochon, profitant d'une rafale de vent, se fera la malle.
Le cochon prenant son envol naviguera au beau milieu des couloirs aériens à 40 000 pieds d'altitude, obligeant l'annulation des vols de l'aéroport de Londres Heathrow. Il sera retrouvé en pleine nuit dans une ferme du Kent.
Animals : un concept qui a trouvé sa source dans le livre La Ferme des animaux de George Orwell ...Cochons, Chiens et Moutons ... symbole de la lutte des classes...
Plus sur l'album Animals en suivant le guide
Par Serge Debono
ANIMALS, le chef d’oeuvre sombre et engagé de Pink Floyd
Les œuvres de Pink Floyd abordent souvent les thèmes de l’introspection et de la condition humaine. Elles sont généralement associées aux voyages psychédéliques. La prise de pouvoir de son compositeur et bassiste sur l’album Animals va changer la donne…
En 1977, l’album Animals délivre un message plus politisé, instigué en grande partie par Roger Waters.
“Animals” est souvent considéré comme le jumeau de son prédécesseur, l’album “Wish You Were Here”. En effet, son aspect et son contenu conceptuel ainsi que son nombre de pistes limité les rapprochent. Certains titres épiques rappellent également les fabuleux “Shine On You Crazy Diamond” et “Welcome To The Machine”.
Mais l’album “au cochon volant” contient un message moins personnel. En revanche, il constitue une critique sociétale éloquente. Dans le texte, Roger Waters, devenu le principal compositeur du groupe, met à l’index la politique de Margaret Thatcher. Il désigne directement les coupables, en attaquant vertement la bourgeoisie anglaise, et son retour au puritanisme.
On le sait, un groupe repose souvent sur ses talents, ainsi que sur l’alchimie reliant ces derniers.
Il résulte également d’une complémentarité. On ne fait pas un grand groupe avec trois James Brown, ou quatre Jimi Hendrix. La personnalité de Roger Waters a de quoi fasciner le public, mais n’est pas toujours une sinécure pour ses collaborateurs.
Le leadership de Roger Waters
Homme de caractère, et de conviction, dès le départ de Syd Barrett, il démontre des qualités de leader. David Gilmour, Rick Wright et Nick Mason possèdent des personnalités tout aussi intéressantes, mais plus effacées. La virtuosité et les talents de compositeur de David Gilmour avaient pourtant permis au groupe de trouver une forme d’équilibre. Lui et Waters constituant le cerveau de la bête.
David Gilmour & Roger Waters
En 1976, quand le guitariste au physique d’archange découvre les joies de la paternité, il laisse Waters s’imposer comme seul tête pensante des Pink Floyd. Pourtant, malgré quelques conflits internes, comme tous les grands groupes, Pink Floyd va parvenir une nouvelle fois, à donner dans l’excellence. Succédant à un parcours sans fautes au cours des années 70, après Meddle, Dark Side of The Moon et Wish You Were Here, “Animals” va lui aussi s’imposer comme un album majeur.
Une oeuvre inspirée par la société anglaise, George Orwell… et l’amour
En 1975, le contrat passé avec EMI Records leur garantissant un temps de studio illimité arrive à son terme. Soucieux de conserver son autonomie, le groupe Pink Floyd fait l’acquisition d’un bâtiment de trois étages dans le nord de Londres. Les sessions de “Animals” démarrent en avril 1976.
Pigs On The Wing
Le titre “Pigs on the Wing” est scindé en deux parties. L’une ouvre l’album, l’autre le clôture. Si la mélodie de ce titre folk épuré est séduisante, on peut douter de son adéquation avec le concept. En effet, selon Waters, le morceau est dédié à son épouse Carolyne Christie…
Évidemment, comme c’est souvent le cas, l’acte du compositeur n’est pas dénué de sens. Malgré la beauté des compositions, Waters craignait que l’album ne s’apparente à une sorte de “cri rageur”. “Pigs on the Wing” tranche avec le reste des compositions, mais amène une note de fraîcheur. Il rappelle que même dans une société déshumanisée, comme elle est décrite dans les titres “Dogs”, “Pigs” et “Sheep”, l’être humain parvient à trouver la force d’aimer.
Le titre (“Les cochons volants”) provient d’une expression désignant à la fois “une impossibilité”, et les pilotes ennemis durant la seconde guerre mondiale. Waters nomme ainsi les puissants, dont il faut s’affranchir afin de rester libre.
Pink Floyd – Pigs On The Wing Part.1(Animals) :
Le groupe possède déjà deux morceaux élaborés en tournée, et écartés de l’album “Wish You Were Here”. “You’ve Got To Be Crazy” va devenir “Dogs”, et “Raving and Drooling” sera renommé “Sheep”. Le concept de l’album s’inspire du roman Animal Farm de George Orwell. A l’origine, il s’agit d’une satire de la politique Stalinienne. Roger Waters en fait une adaptation résolument anti-capitaliste. Son œuvre décrit le fonctionnement de la société anglaise des années 70 de manière acerbe. Trois classes animalières la composent.
Le deuxième titre de l’album évoque les chiens prédateurs, petits cadres arrivistes ou hommes d’affaires écrasant leurs concurrents.
“Dogs”, la pièce maîtresse
Ce thème épique de 17 minutes démarre par une rythmique folk syncopée, complétée d’un orgue électronique. La voix de Gilmour s’élève majestueusement. Pourvue d’un léger grain, elle fustige avec ironie les requins sans scrupules. Il souligne leur allure charmante dissimulant une moralité détestable.
Puis la basse, l’orgue Hammond et la batterie font leur entrée. Mais c’est au solo déchirant de telecaster que l’auditeur s’agrippe. En particulier, une fois les cinq premières minutes passées.
David Gilmour fait pleurer sa Fender comme jamais, et délivre un véritable thème dans le thème. S’appuyant sur un rythme devenu obsédant, son solo est d’une telle musicalité qu’il provoque une émotion instantanée. Le chant prenant le relais est tout aussi bouleversant…
“And when you’ll lose control
Et quand tu perdras les pédales
You’ll reap the harvest you have sown
Tu récolteras ce que tu as semé
And as the fear grows
Et tandis que la peur grandit
The bad blood slows and turn to stone
Le mauvais sang coule et se change en pierre"
Dogs est considéré comme l’un des plus grands chefs d’œuvre du groupe. Écrit par Roger Waters, l’instrumental résulte d’une collaboration avec David Gilmour. C’est le seul titre chanté et coécrit par le guitariste sur l’album. Il prouve encore que malgré leurs divergences, ensemble ils parviennent à atteindre des sommets de créativité.
Pink Floyd – Dogs (Animals) :
Sur le titre “Pigs”, c’est l’establishment anglais que vise l’auteur. Les porcs despotiques, ou hommes de pouvoirs, surnagent malgré leurs exactions, et survolent le marasme, comme sur la pochette.
Pigs, le réquisitoire
Pigs est le titre le plus rythmé et le plus agressif de l’album. Comme”Dogs” il jouit d’une production optimum, et régale le tympan par l’entrée distincte et successive des instruments. Sur un riff de synthétiseur hypnotique exécuté par l’excellent Rick Wright, Gilmour fait à nouveau étalage de son talent. Chaque note est d’une pureté enivrante. Avant qu’il ne lacère la structure d’une rythmique syncopée dont l’écho résonne encore longtemps après son écoute. Le tout prend des allures de blues symphonique. Mais Nick Mason vient donner sur ses fûts le vrai départ de ce titre. Une ruade monumentale libère le chant à vif de Waters.
A ce stade, si l’amour du rock ne vous a pas saisi les tripes, je rends mon tablier. Ce titre aurait pu (dans une version écourtée) faire office de single tant son impact sur le public est important. Mais Waters est formel, il ne souhaite aucune opération commerciale pour cet album. Un exemplaire promotionnel (de 4:30) sera néanmoins distribué au Brésil.
Au fil des couplets, l’auteur dresse trois portraits différents de gens de pouvoir. A l’époque, ce titre a alimenté les spéculations quant à leurs identités. Seul le troisième couplet évoque de manière explicite la militante conservatrice et puritaine Mary Whitehouse. En 2017, lors de sa tournée Us + Them, Roger Waters a fréquemment repris ce titre aux Etats-Unis, en y ajoutant des messages anti-Trump.
Si Waters en est l’auteur, l’apport de Gilmour ne peut être éludé. Au milieu du morceau par exemple. Le guitariste virtuose a l’idée d’utiliser une boîte de dialogue (appareil permettant d’appliquer un son de parole à un instrument), afin de mimer des grognements de porcs sur sa six-cordes. Il joue également deux courts solos de basse fretless, à la place de Waters.
Pink Floyd – Pigs (Animals) :
Les moutons résignés symbolisent le prolétariat, mais représentent de manière plus globale “le troupeau”, le reste de la population exploitée, et subissant les méfaits des deux premiers.
Sheep, le conte sociétal
Bien que défendant leur cause, Roger Waters ne se montre pas très complaisant avec le petit peuple. A l’image du roman d’Orwell, il présente ces exploités du système comme des moutons broutant paisiblement. Ils ne sont pas conscients de leur asservissement et ignorent qu’ils vont être conduits à l’abattoir… avant d’entendre les chiens aboyer ! Ces derniers sont les gardiens du système.
“What do you get for pretending the danger’s not real
Que gagnes tu à croire que le danger n’est pas réel
Meek and obedient, you follow the leader
Résigné et obéissant, tu suis le chef"
Les moutons sont alors conduits dans la vallée d’acier (“into the valley of steel”) et découvrent avec stupeur leur funeste destin. S’ensuit une parodie du psaume 23 de la Bible. Waters ironise sur la dévotion des moutons à leurs maîtres. Alors que sa vision est d’une noirceur totale, soudain, l’espoir renaît dans une bataille vengeresse. Seul moment fantaisiste de l’album, l’auteur imagine les moutons maîtrisant le karaté,et terrassant les chiens.
Les qualités du claviériste Rick Wright sont souvent éclipsées par l’aura des deux compositeurs Waters et Gilmour. Pourtant son talent déjà criant sur les albums précédents ne fait aucun doute. En témoigne encore l’intro de “Sheep” jouée au piano électrique, et pour laquelle il ne sera d’ailleurs pas crédité.
Rick Wright
Gilmour encore influant
La version de départ, “Raving and Drooling”, était essentiellement un titre d’improvisation. Si le texte de “Dogs” cumulait trop de mots pour l’instrumental, “Sheep” n’en contenait pas assez. C’est pourquoi il reste le titre le plus abstrait de l’album. Articulé autour d’un thème court et hypnotique, et d’une ligne de basse en boucle percutante, il n’est pas sans rappeler le titre One of These Days (Meddle).
Encore une fois, si Roger Waters en est le concepteur, c’est David Gilmour qui en est le principal artisan. Waters assure le chant, mais souhaitant jouer une des parties de guitare, laisse la basse à son acolyte. Mais les saillies de Fender déchirant le rythme frénétique sont bien l’œuvre de Gilmour.
Reste que le timbre de prédicateur de Roger Waters fait merveille. Le titre, au départ inquiétant et pessimiste, surprend par sa conclusion glorieuse.
Pink Floyd – Sheep (Animals) :
Une fin optimiste
Comme expliqué plus haut, le titre “Pigs on The Wing” offre une bouffée d’oxygène sur l’entame et la conclusion de l’album. La gravité des thèmes abordés et l’atmosphère sombre et envoûtante des titres majeurs réclamaient un peu de bons sentiments et d’espoir. Le mariage heureux de Roger Waters lui permet d’insuffler cette dose de compassion nécessaire à l’auditeur pour revenir vers “Animals” sans craintes pour une seconde écoute. En substance, on peut comprendre ce titre comme une incitation à puiser dans l’amour et la solidarité, l’énergie nécessaire pour se battre contre les puissants.
Pink Floyd – Pigs On The Wing Part.2 :
Pochette
La couverture de l’album est aussi légendaire que son contenu. Conçu comme les précédentes par Storm Thorgerson, elle se base sur une idée de Roger Waters. Ce dernier souhaite symboliser de manière assez concrète l’idée directrice de l’œuvre. Un cochon (pouvoir et richesse) survole une usine, l’un des lieux de travail les plus asservissants du monde ouvrier. Une pochette dont la réalisation s’est avérée plus compliquée que prévu.
En effet, au départ il s’agissait simplement de prendre une photo de l’usine Battersea Power Station, proche du logement de Waters. L’idée d’ajouter un cochon gonflable de 12 mètres demandait l’intervention supplémentaire de spécialistes. Le 2 décembre 1976, le cochon est gonflé à l’hélium et tenu par des amarres. Un tireur d’élite est présent au cas où le ballon porcin se libèrerait. Mais les intempéries incitent Waters à reporter l’opération au lendemain. Le problème étant que le manager Steve O’Rourke a omis de réserver le tireur pour une deuxième journée…
Balloté, le cochon se libère de ses attaches, et commence à dériver dans le ciel. Il survole l’aéroport d’Heathrow et bloque totalement le trafic aérien. C’est finalement un fermier du Kent qui le voit s’écraser sur sa pelouse et effrayer ses vaches. Pour conclure, Thorgerson et Waters portent leur choix sur un des premiers clichés de l’usine, sur lequel est superposé celle de l’animal gonflable.
Réception
Animals est publié le 21 janvier 1977, jour du 27ème anniversaire de la mort de George Orwell. Il se classe 2ème au Royaume-Uni, et 3ème aux Etats-Unis. Les critiques sont plus mitigées dans la presse spécialisée. Certains y voient une œuvre grandiose et iconoclaste. D’autres un pamphlet politique ennuyeux.
Avant la sortie de l’album, Pink Floyd, fleuron du rock-progressif, était souvent dénigré par le monde du punk-rock, ces derniers les désignant comme “dinosaure du rock” et symbole de l’ancienne génération. Par exemple, Johnny Rotten (Sex Pistols) avait pour habitude d’arborer un t-shirt sur lequel était inscrit “I hate Pink Floyd” (je déteste Pink Floyd). A ces fréquentes attaques, Waters avait répondu sans ménagement, pointant le nihilisme destructeur de cette génération.
Le batteur Nick Mason définit l’album comme une “humeur d’ouvrier en studio”. Dans tous les cas, “Animals” sera gratifié d’une vertu, celle d’avoir redonné du sens et de l’humanité au courant progressif, devenu quelque peu soporifique. Pour le groupe Pink Floyd, il amorcera aussi un tournant.
L’harmonie étant rompue au sein du groupe, l’hégémonie de Roger Waters ne fera que grandir. L’album suivant, “The Wall”, malgré ses qualités évidentes, marquera déjà le début de son oeuvre en solo.
Serge Debono
Dernière édition par g2loq le Jeu 30 Déc 2021 - 15:28, édité 2 fois
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3 Décembre - Nirvana et Guns ‘N Roses (un peu d'attente pour charger la page)
Il se passait quoi sur la Planète Rock en 91 ?
Par Thierry Dauge
Nirvana et Guns ‘N Roses : Pop and Rock around 1991
Guns ‘N Roses – Nirvana
Septembre 1991
Nirvana et Nevermind, ou comment le rock change de visage et de son, pour retrouver des fragrances d’adolescence : « Smell like teen spririt ». Au même moment, le même mois, Guns ‘N ‘Roses envoie le premier épisode de sa fusée à deux étages, Use your illusion I. Premier titre propulsé dans les charts : « Don’t cry », une ballade, avant une autre sur le II : « Knockin’ on heaven’s door ». Drôle de choix pour un chantre du heavy rock …
Sans désir de les opposer, simplement en ouvrant les oreilles, on sent un esprit de cordite charrié par l’ouragan qu’émettent Kurt Cobain et ses potes alors que celui soumis par les Gunners ne semble vouloir durer que ce que durent les roses.
NIRVANA – Smell like teen spirit :
You could be mine :
Mais, n’enterrons pas trop vite les spandex permanentés, surtout lorsqu’ils sont imprégnés de Jack, la divine boisson qui n’a gardé de la vanille que le bourbon. Si les chemises à carreaux, quant à elles, passées directement d’une gestation in vitro au grand public, décrochent le jack pot, elles ne tarderont pas à retourner in utero.
Concomitamment, comment se porte la concurrence ?
Pearl Jam – Ten,
Red Hot Chili Peppers – Blood, sugar, sex, magic,
The Smashing Pumpkins – Gish,
Queen – Innuendo,
U2 – Achtung baby,
une belle moisson d’albums pour une année millésimée (?).
«Come as you are», « Lithium » ou « Territorial pissing » célèbrent la rugosité, le sans concessions.
« Civil war », "November rain » ou « Coma » s’attirent les quolibets.
A quoi tient l’insuccès, une orchestration trop permanentée ? A quoi tient le succès, une formule savante ?
Le début des 90’s, s’il offre un tapis en cachemire aux nouveaux venus, à la dent dure envers ceux qui captaient la lumières quatre ans plus tôt.
GUNS ‘N ROSES – Coma :
Nirvana – Lithium :
Loin des considérations musicales, 1991 s’actualise comme suit:
La Loi Evin déracine les plants de tabac en interdisant la nicotine dans les lieux public autant qu’elle casse les vitrines en supprimant l’alcool à la télévision. Énervé, Serge Gainsbourg tricote un pull bleu marine à Isabelle Adjani. Elle s’empresse de le délaver dans l’eau de la piscine. La voix de Dieu sur Terre s’éteint, RIP Freddie Mercury, pendant que l’Afrique du Sud abolit l’apartheid, comme s’il suffisait de le dire ou de l’écrire …
Pour nos deux récipiendaires, alors que Kurt et Nevermind sont sacralisés, Axl et Use your illusion sont vilipendés.
NIRVANA – Territorial pissings :
GUNS ‘N ROSES – Civil war :
Qui peut prédire l’avenir ? Nevermind, use your illusion...
Cobain, digérant mal les pruneaux, s’en va manger des pissenlits par la racine. Axl s’offre une « plâtrée » de chansons d’ AC/DC le fondement installé sur une chaise.
« Le Monde du rock ne tourne vraiment plus rond ! ». Depuis quand en était-il question ?
Thierry Dauge
Dernière édition par g2loq le Jeu 16 Déc 2021 - 10:50, édité 1 fois
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4 Décembre - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson (un peu d'attente pour charger la page)
Zappa nous a quittés le 4 décembre 1993
Pensée pour l'artiste...
Par Thierry Dauge
Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson -1969
Led Zeppelin - Franc Zappa et King Crimson
Sur la même platine en Octobre 1969
Led Zeppelin, Frank Zappa, King Crimson: 1969, l’année où toutes les musiques pénètrent chez vous… Érotiquement!
«69, année érotique…», susurre Jane Birkin de sa «non-voix». Et quel «érotisme»! Avant de les écouter, mirez ces trois pochettes et imaginez leur contenu: plus c’est long, plus c’est… et lorsque vous n’y tenez plus, engagez la tête de lecture au fond des sillons… quelle explosion! King Crimson, Frank Zappa et Led Zeppelin, rien que ça!
King Crimson: In the court of Crimson King.
«Puisque tout est désormais permis, déflorons nos partitions, lâchons des phéromones musicales au vent nouveau qui sauront séduire néophytes et affranchis, accouplons tous les publics aux arabesques de notre son».
Aussitôt pensé, aussitôt gravé. Légendaire par sa pochette, ce 33 tours en a cueilli plus d’un, en a séduit plus d’une… mais combien sont restés? C’est que le maelström est désarçonnant pour qui pratiquait jusque-là le «rock d’ici». Vu de près, une toile de Seurat ! A force d’écoute, on s’en éloigne un peu pour mieux en appréhender les formes progressives.
Frank Zappa: Hot rats. Ou comment jeter le trouble en «Rock-jazzerie»!
Frank Zappa
De fait, l’exercice que nous propose l’ami Zappa est tout sauf du point de croix. S’y frotter nécessite la maîtrise absolue de son instrument… et la capacité à lire des partitions pléthoriques. Ce faisant, ne pas oublier le feeling parce que, sous une technicité affirmée, le sens de l’interprétation prévaut.
Frank Zappa – Willie the Pimp
Invitant brother Captain Beefheart à torsader quelques cordes vocales sur Willie The pimp, Jean-Luc Ponty à en «violonner» d’autres, Ian Underwood à croiser le stylo sur le papier à musique, Zappa tient bien raide sa baguette! Une fois l’oreille ouverte, laissons-nous pénétrer par cette transe subliminale !
Led Zeppelin : « II ». Celles et ceux qui ignorent ce disque n’ont pas besoin qu’on insiste, les autres en connaissent tous les aspects pour l’avoir retourné à satiété.
E-SSEN-TIEL !!! IN-CON-TOUR-NA-BLE!!! JOUI-SSIF!!!
Réunir ces trois pièces puis se les servir à l’enfilade? Attention! Excès d’orgasmes en prévision !
Led Zeppelin – The Lemon Song
Côté actualité: 1969, érotique?
Érotisme médiatique, pas vraiment! Dans l’actualité, le ciel vrombit au son du premier vol d’un Boeing 747 et d’un Concorde, où lorsque les américains prennent la raclée: Concorde, avion de ligne le plus bruyant de tous les temps! Naissance de MC Solar à Dakar et du Parti Socialiste à Issy-les-Moulineaux. A 12 ans, l’un des deux accédera à la présidence de la république française. Qui a dit que nous étions gouvernés par des «vieux»?
Premier pas sur la Lune d’ Armstrong. D’ autres du même nom y auraient joué de la trompette ou fait du vélo. Sharon Tate se fait assassiner par les adeptes de Charles Manson. Où comment se venger de ne mesurer qu’ 1m57. Pour faire face, proposer trois albums n’a rien pas de trop.
En parallèle à notre trio, Abbey road, Let it bleed, Tommy, Kick out the jam, From Elvis in Memphis ou Nador s’élancent à la poursuite du cœur des rockers, bien avant que Julien Clerc ne s’en charge. Dans les Hit Parades? Sur les ondes gauloises, des artistes clament: «Que je t’aime» à une «Venus» sur «Les Champs Elysées». De l’amour, rien que de l’amour!
En octobre 1969, Led Zappa King suintent l’érotisme par toutes leurs notes. A n’en pas douter, Gainsbourg les a écoutés.
Thierry Dauge
Dernière édition par g2loq le Jeu 16 Déc 2021 - 10:50, édité 1 fois
g2loq- Co-administrateur
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Re: il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
Toute ma génération, mais un penchant très fort pour Led Zep et KK.
Zappa est un extra-terrestre, barge mais très fort.
Au début, j'ai eu du mal avec KK et Zappa, mais à force d'écoute on trouve ça génial, parfait et minutieux (un peu comme avec certains albums de YES)
Toujours un plaisir de lire tes revues !!
Jife- Membre incontournable !
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5 décembre - Deep Purple (un peu d'attente pour charger la page)
DEEP PURPLE Story (1) - Story (2) demain...
Carotte Rock Cultures - 4 décembre
4 décembre 1971: un incendie se déclare au casino de Montreux (Suisse) pendant un concert de Frank Zappa and the Mothers of Invention.
Le groupe Deep Purple qui voulait dès le lendemain utiliser le casino de la ville pour enregistrer son prochain disque à l'aide du studio mobile Rolling Stones, observera avec écœurement l'édifice se réduire en fumée après qu'un spectateur ait déclenché l'incendie à l'aide d'un pistolet de détresse.
Le complexe sera entièrement détruit, laissant les Mothers sans matériel et Deep Purple sans studio d'enregistrement ...
C'est bien entendu l'histoire de Smoke on the Water.
Le texte démarre ainsi : « Nous sommes tous arrivés à Montreux sur les rives du lac de Genève pour enregistrer un disque avec un [studio] mobile. Nous n'avions pas beaucoup de temps. Frank Zappa et les Mothers occupaient le meilleur endroit possible mais un imbécile avec un pistolet de détresse a réduit l'endroit en cendres. Fumée sur l'eau, feu dans le ciel »
Les fans de la période Mark I et II , suivez le guide
DEEP PURPLE Story (1) – In Rock
DEEP PURPLE – Mark I & II
Deep Purple est un des initiateurs du Hard Rock à une période où Black Sabbath, de son côté, défriche le Heavy Metal.
En effet, le premier album éponyme de Black Sabbath sort en février 1970 alors que Deep Purple « In rock » voit le jour en juin. Niveau singles, c’est l’inverse. « Black night » du Pourpre Profond conquiert les charts anglais avant « Paranoid » du Sabbath Noir.
Mais, cessons cette comparaison qui, à n’en pas douter, pourrait générer des échanges partisans. Car, dès 1968, Deep Purple fait résonner sa singularité avec « Hush » …
DEEP PURPLE – Hush
Mark I
Entre 1968 et 1969, Deep Purple sort trois Lps. Outre Ritchie Blackmore à la Fender Stratocaster, Ian Paice aux futs et Jon Lord à l’orgue Hammond, le groupe compte Rod Evans au chant et Nick Simper à la basse.
La musique du quintette oscille alors entre une pop typée 60’s condimentée d’un zest de psychédélisme et des partirions éprises de classicisme. Précisons que chacun des musiciens est expert dans le maniement de son instrument. Il n’est qu’à écouter « The book of Taliesyn » (1968) ou l’album qui lui fait suite : « Chasing shadows » (1969), pour s’en persuader.
Chasing shadows
La reconnaissance tardant à poindre, l’environnement musical durcissant le ton, Deep Purple envisage d’introduire quelques barbelés dans ses chansons. Evans et Simper, plus modérés et, surtout, souffrant d’une incompatibilité d’humeur avec l’atrabilaire Blackmore, s’en vont tenter leur chance dans d’autres formations.
Simper forme Warhorse avec un certain Rick Wakeman aux claviers. Leur premier essai éponyme sort en 1970.
S’il fait, de nos jours, le bonheur des collectionneurs, à sa sortie, il suscite une quasi indifférence.
Par contre, dès 1971, Wakeman s’en ira naviguer sur des fleuves au courant plus populaire avec Yes.
De son côté, Evans attendra 1972 et le premier album éponyme de Captain Beyond pour frôler les sommets.
Malgré l’excellence qui le caractérise, originale pièce-montée de hard rock mélodieux, cet Lp sera, hélas, noyé dans la « masse ».
Mark II
A l’opposé, chez Deep Purple, avec la venue du sur-hurleur Ian Gillan au micro et de l’imaginatif Roger Glover aux quatre cordes, c’est l’avènement.
Après un concerto pour « Group and orchestra » que nous tairons (1969), « In rock » (1970) élève le niveau jusqu’à la reconnaissance publique. Dès le titre d’ouverture, il soumet l’auditeur à une secousse sismique !
DEEP PURPLE – Speed king
On passe d’un siècle à un autre en une seule et simple année. « Child in time », bien qu’incorporant une suite d’accords puisés au Boléro de Ravel, aligne un panaché de cris dignes du chant d’une sirène en rut ! La Face B, quant à elle, présente quatre morceaux imparables aux pourtours d’ice cream dégoûtant de raisiné. Une pure merveille dont l’unicité du son, fruit d’un travail de studio méticuleux : « Mais dans quels locaux ont-ils joués et où pouvaient bien être placés les micros ?! », le rend immédiatement identifiable.
Pour faire suite à cette pièce de muscles saillants, plutôt que tenter l’escalade sonore, Deep Purple choisit l’apaisement.
S’il rugit toujours, c’est par places. « Fireball » (1971) contient même une sorte de balade country, prouvant par là même qu’il n’est pas qu’un artisan du chaos.
Anyone’s daughter
1972 arrive et les anglais grave leur manifeste : « Machine head ». Ce disque aligne quatre des futurs chevaux de bataille scénique du groupe, dont le fameux « Smoke on the water », bien connu de tous les aspirants guitaristes.
L’enregistrement de cet ouvrage, initialement envisagé dans les salles du Casino de Montreux, a finalement lieu dans les couloirs d’un grand hôtel. La cause ? Le Casino prend feu la veille où Deep Purple doit en prendre possession, lors d’un concert de Frank Zappa & The Mothers of invention.
En conséquence du calfeutrage des murs avec des matelas, la prise de son de “Machine head” est dépourvue d’écho naturel. Les chansons présentent donc une certaine « matité », production à des kilomètres du résonnant « In rock ».
DEEP PURPLE – Smoke on the water
Alors vint « Made in Japan » (1972), la Référence en matière de live meurtrier. Un ouragan, un typhon, le souffle de Vulcain sur Terre, le hard rock en son état le plus étincelant.
Ça canarde : « Highway star », ça rivalise : « Strange kind of woman », ça tricote un heavy rock jazzifiant : « Lazy » et ça se termine par une odyssée spatiale : « Space truckin’ ».
En apnée pendant quatre faces, l’auditeur peut enfin prendre une goulée d’air lorsque la dernière ovation du public épouse un fade out salvateur. Rien à écrire, tout à écouter.
Highway star (live Made in Japan)
Les tournées s’enchaînent et l’animosité se déchaîne entre Gillan et Blackmore. Avant la rupture, la formation Mark II livrera un ultime album, le mésestimé « Who do we think, we are » (1973).
En effet, outre des chansons admirablement compoz-interprétées, le fond du sillon émet une sonorité des plus parfaite. Ampleur, rondeur, nervosité et précision boxent le tympan au juste emplacement. A son écoute, la béatitude gagne, cette sensation de bien-être, cette adéquation musicale.
DEEP PURPLE – Rat bat blue
Lassés par la cohabitation délétère voulue par le tyrannique Ritchie Blackmore, Ian Gillan et Roger Glover s’en vont ensembles vivre des aventures séparées.
Pour combler le vide, et laisser la mouture du groupe Mark III prendre naissance, Purple Records sort une double compilation justement intitulée « Mark I & II » (1973). Elle ne vaut que par la présence de deux titres jusqu’alors uniquement disponibles en singles : « When a blind man cries » et « Black night ». Ce dernier fera l’objet d’une autre publication dans une autre compilation : « 24 Carats Purple » (1975), interprétation sans pareille enregistrée live au Japon (1972).
Une « nuit noire » s’abat alors sur le groupe, dissolvant dans les ténèbres l’épisode Mark II.
Black night (live)
Ce coup de projecteur sur la carrière de Deep Purple se présentant sous la forme d’un « triptyque », un dernier mot : à suivre ….
Thierry Dauge
Story (2) demain... (*)
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DEEP PURPLE Story (2) - Story (3) demain...
Par Thierry Dauge
DEEP PURPLE Story (2) – Burn
DEEP PURPLE – Mark III & IV
Mark III
Deep Purple Mark II ayant vécu, les trois « survivants » se penchent sur la suite à donner : Mark III.
Pour les remplaçants de Gillan et Glover, leurs choix sont diamétralement opposés. En effet, ils sélectionnent David Coverdale comme chanteur : « David qui ?! ». En 1973, qui, dans le milieu musical et, plus précisément, dans celui du rock, a déjà entendu parler de ce garçon ? De plus, il présente une voix éraillée qui plafonne dans les aigus.
Avouons que pour faire suite à Ian Gillan, ce sur-hurleur à la voix « claire », le contraste est brutal.
DEEP PURPLE – Mistreated
Malins, Blackmore, Paice et Lord lui adjoignent un bassiste/chanteur expérimenté en la personne de Glenn Hughes.
S’il sera un jour qualifié de « The Voice » par ses pairs, pour l’heure, tout droit sorti du groupe de funk heavy rock Trapeze, il assure un chant cristallin gorgé de groove au grain soul.
Les harmonies à deux voix proposées par ce duo improbable font preuve d’une richesse inattendue.
Lay down, stay down
Le premier fruit de ce quintette rénové propose un hard rock traditionnel de haute volée : « Burn » (1974).
Une nouvelle fois, on loue la qualité des musiciens, des gaillards capables de parcourir avec le sourire les chausse-trappes de n’importe quelles partitions.
Il reste que la transition d’avec Mark II est nette. C’est bien simple, les chansons de « Burn » sonnent de telle sorte que les fans pensent écouter un tout autre groupe que « leur » Deep Purple, celui de « Machine Head » (1972).
Les voix y sont pour beaucoup, notamment celle de Coverdale, carrément bluesy, mais les chansons également, plus groovy. Elles conservent néanmoins un haut dosage en énergie qui leur confère une saveur typiquement hard rock.
Par contre, l’album suivant, le dénommé « Stormbringer » (1974) …
DEEP PURPLE – Stormbringer
Tout en restant « poilu », le contenu glisse sensiblement vers une proposition musicale parfumée de soul, CF « Holy man », « Hold on » ou « Soldier of fortune ».
Le traitement du son participe à cette infime inflexion, plus intimiste, moins « grand espace ». Inévitablement, par rapprochement avec ce qu’il produisait dans Trapeze, on pense à l’influence de Glenn Hughes, heavy soul-man sous ses oripeaux de hard rockeur.
Déconcertant à la première écoute, voire repoussant pour les fans d’« In rock », l’album se bonifie avec le temps, jusqu’à trôner tel un Grand Cru Classé dans les « discothèques idéales ».
Hold on
Tout semble donc se présenter pour le mieux lorsque l’irascible Ritchie Blackmore décide de voyager, de visiter d’autres horizons. Il claque la porte pour aller fonder Rainbow.
Bien lui en prend car, outre les puissantes envolées guitaristiques dont il parsème ses compositions, l’écoute du deuxième Lp : « Rising » (1976), permet au grand public de découvrir l’extraordinaire Ronnie James Dio. Petit par la taille, Dio cultive l’immensité par sa voix et son talent d’interprétation.
Baigné d’expectative, Deep Purple se retrouve sans bretteur.
Mark IV
Des quatre restants, qui a eu l’idée d’aller proposer le poste de soliste à Tommy Bolin ?
Peut-être celui-ci se souvient-il du magnifique album éponyme sorti par Zephir en 1969. Bolin y brode des solos au point de croix sur le binaire d’un heavy blues viscéral. En tout cas, voilà le guitariste au phrasé jazzy enrôlé dans l’équipe du Pourpre profond.
DEEP PURPLE – Comin’ home
Vue la qualité du premier essai qu’il enregistre avec Lord, Paice, Coverdale et Hughes : « Come taste the band » (1976), on ne peut qu’approuver sa venue dans le groupe.
Cet album souffle un vent de fraîcheur hard et groovy qui ravive la chlorophylle des arbres fatigués. Tympans mentholés, c’est avec jouissance que l’auditeur balaye les deux faces du vinyle. « Lady luck », « Drifter », « Love child » sont autant de bulles cintrées de dynamite. Et puis il y a « This time around / owed to ‘G’ », une beauté en deux parties menée par Hughes et Bolin, définitivement divine.
Problème, Tommy cumule les addictions, ingérant un produit puis son antagoniste, héroïne et cocaïne figurant en tête de liste. Si, en studio, il fait plus qu’illusion, « Come taste the band » en est la preuve, ses prestations live sont un désastre. Lorsqu’il daigne honorer les autres de sa présence, il est brouillon, faux, flatulent sempiternellement les mêmes notes, noyant son désarroi sous une tonne d’effet.
Lassés d’une situation où plus rien n’est maîtrisé, Paice et Lord mettent fin au groupe.
A l’issue de cette triste fin, David Coverdale forme Whitesnake, dont les amateurs de hard rock bluesy connaissent le succès. Glenn Hughes se prépare à œuvrer en solo ainsi que dans une multitude de groupes, le dernier en date : Black Country Communion, l’unissant à Jason Bonham, fils du canardeur de Led Zeppelin, Joe Bonamassa, fougueux hard blues guitar hero à la carrière tout aussi pléthorique que celle de Hughes, et Derek Sherinian, l’ex talentueux claviériste du groupe de Metal Progressif Dream Theater.
L’épitaphe
You keep on moving
La mouture Mark IV aura donc eu raison du Deep Purple des 70’s.
Mais, Mark III ne l’avait-il pas annoncé dès ses débuts en sortant « Burn », album au titre prémonitoire ? Tel Icare, à trop vouloir se maintenir au plus près de l’astre céleste, le groupe s’y brûla les ailes …
En témoignage de ce que fut Mark III, Purple Records sort un nouveau double live : « Made in Europe » (1976). Sa pochette est clonée sur celle de « Made in Japan », l’or en moins, l’argent en plus, comme s’il était admis que la formule Mark II : Gillan, Glover, Blackmore, Lord & paice, n’avait pas d’équivalent.
Discutable pour les uns, indéniable pour les autres, cet album retranscrit bien la folie furieuse d’un grand groupe épris de rock « dur », d’un géant du hard rock.
DEEP PURPLE – Burn (live Made in Europe)
Personne n’aurait parié un penny sur le retour du groupe à la mi-temps des années 80.
A suivre : Troisième et dernière partie de la Deep Purple Story …
Thierry Dauge
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DEEP PURPLE Story (3) - Suite (et fin ?)
Par Thierry Dauge
DEEP PURPLE Story (3) – Purpendicular
DEEP PURPLE – Mark V – VI & VII
Le retour de Mark II
Lorsque, en 1984, les magazines spécialisés annoncent le retour de Deep Purple, on tutoie l’incroyable.
Lorsque ce retour est accompagné de la sortie imminente d’un nouvel Lp, on défaille. Ainsi, la tenace inimitié qui séparait Ritchie Blackmore de Ian Gillan pouvait être vaincue. Bien qu’en studio, les enregistrements puissent se vivre « à part », chacun gravant ses pistes de son côté, « Perfect stranger » est la preuve que, décidément, en musique, rien n’est jamais définitivement “cuit”.
Et puis, on écoute. Tout droit sortie du placard, la version Mark II du groupe : Ian Paice – Ritchie Blackmore – Jon Lord – Ian Gillan – Roger Glover, n’a pas pris une ride.
DEEP PURPLE – Knocking at your backdoor
Trois ans plus tard, et un album quasiment pop dans les bacs à soldes des disquaires : « The house of blue light » (1987), Ian Gillan, au bout des nerfs de Blackmore, tire une nouvelle fois sa révérence.
Mark V
Le ténébreux guitariste, faisant preuve en cela d’une emprise totale sur ce qu’il considère comme son propre groupe, fait alors appel à Joe Lynn Turner, chanteur qu’il avait déjà « embauché » avec Rainbow.
Cette mouture Mark V ne sortira qu’un album : « Slaves and masters » (1990), disque de peu d’intérêt présentant une « cuisine » aux fragrances sans saveur.
Le re retour de Mark II
Pour célébrer les vingt-cinq ans de carrière de Deep Purple, la maison de disque du groupe fait les yeux doux à Ian Gillan. Miracle ! Il réintègre la maison !
Un ultime témoignage de Mark II nous est donné avec « The battle rages on » (1993). Son titre et son contenu survolté nous renseigne avec précision sur l’ambiance qui règne au cœur du combo : la haine !
The battle rages on
Mark VI
Ce coup-ci, c’est Blackmore qui fait ses bagages, direction l’ultime album studio de Rainbow (1995). Après cela, il forme Blackmore’s Night, formation « élastique » où chante sa compagne et dont la musique présente des penchants à caractère médiévaux (premier Lp sorti en 1997).
L’hyper technicien Steve Morse fait alors son entrée en Purplely. Sort-t-il d’une école du genre « Guitar Tech », établissement d’obédience « Satrianienne », en rapport à Joe Satriani, émérite professeur es six-cordes ?
Bien sûr, Mr Morse est capable de courir toutes les cavalcades du lunatique Blackmore, et bien plus encore mais … Deep Purple n’aurait-il pas mieux fait d’embaucher un tricoteur autodidacte, un guitariste old school ?
Intégré au groupe en 1993, le premier enregistrement où il officie sort en 1996. Il s’agit du remarqué « Purpendicular », disque qui vaut vraiment qu’on s’y intéresse.
DEEP PURPLE – Ted the mechanic
Avec ce nouveau bretteur, les vieux grognards se font une nouvelle jeunesse. Chacun rivalise avec les autres pour démontrer la sève ardente qui parcourt encore et toujours son engouement. Les musiciens puisent dans ce qu’ils ont de meilleur au service du groupe et des nouvelles chansons.
Ian Gillan, ex tutoyeur des tonalités hautes et musclées, parvient même à faire vrombir royalement ses cordes vocales. Certes, les passages épiques d’un « Child in time » sont loin. Mais peu importe, la volonté bien présente fait Foi.
Almost human
Mark VII
« Tant va la cruche à l’eau … », tant va le musicien s’exposer au live qu’à la fin il s’overdrive.
Jon Lord, le formidable claviériste du quintette d’origine, Maître de l’orgue Hammond, quitte le navire en 2003.
Le choix de son remplaçant se pose sur Don Airey, manieur de touches ayant fait partie d’une des nombreuses moutures de Rainbow (entre 1979 et 1981).
Patrouilleur du heavy rock sous les mêmes cieux et à des époques sensiblement similaires que ses nouveaux camarades de jeu, Airey se glisse parfaitement dans le moule de son prédécesseur. Son premier enregistrement pour l’illustre formation est : « Bananas » (2003), le drôlement titré, le drôlement balancé.
DEEP PURPLE – Bananas
L’avenir
En 2019, Mark VII officie toujours, tant sur scène qu’en studio (?). Ian Paice – Steve Morse – Don Airey – Roger Glover – Ian Gillan, inusables guerriers de la chose rock ?
La réponse leur appartient. Par contre, l’un d’eux mérite une mise en exergue.
Tout au long de ces années, il n’y a qu’un seul membre permanent qui ait participé à l’ensemble des « Mark » de Deep Purple : Ian Paice. Batteur capable d’accompagner tous styles de musiques, du Jazz au classique, du hard rock au « musette », il brille par son apparente facilité. Ce que l’on qualifie : avoir du talent.
Hell to pay
Après avoir annoncé une tournée d’adieu, il paraîtrait que le groupe prévoit d’enregistrer un nouvel Lp. Les vieilles gloires ne s’éteignent jamais tout à fait …
En concert
Le chroniqueur, trop jeune et désargenté, n’a pas pu assister à un concert de Deep Purple au sommet de sa renommée, entre 1970 et 1975. Par contre, entre 1991 et 2006, le temps et l’autonomie financière venant, quelques une des prestations live du soit disant « dinosaure » sont passées musicaliser ses tympans.
Qu’en penser ? Qu’en écrire ? Que Ritchie Blackmore, tout virtuose qu’il soit, passe son temps à « emmerbêter » ses camarades ? Il maquille l’intro des chansons en les étirant sur trois notes « tue le temps » jusqu’à ce que, selon son bon vouloir, il se décide à commencer enfin. Ridicule. Malaise assuré chez ses comparses. Si c’est le but … on en a vu de moins puéril.
Les « nouveaux » morceaux, ceux produits à partir de l’arrivée de Steve Morse, passent-il l’épreuve de la scène ? Oui. Sans prestige, certes, mais quand même.
Alors ? Qu’attendre de Deep Purple dans les 2000’s ? Mais qu’il joue ses « classiques » pardi !
Et même si Gillan ne parvient plus à attraper les notes célestes qui firent sa renommée, entendre ces canons sépia réjouit le fan au-delà de ses espérances; à chaque fois. Une véritable machine à remonter le temps se met en branle : les cheveux repoussent, les cuirs rajeunissent, les sourires fleurissent.
DEEP PURPLE – Highway star (live 2006)
Lors d’une tournée « revival » qui réunissait ses membres d’origine, Status Quo faisait le même effet : « Les amours de jeunesses ne savent pas mourir … ».
Pour Deep Purple, au-delà du grognement des éternels insatisfaits, quoiqu’il en soit, ce sera toujours … presque … comme on en rêvait.
Thierry Dauge
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