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il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
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Jife
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Invité- Invité
10 janvier - Ted Nugent
"Sweaty Teddy" annonce un nouvel album (Detroit Muscle) pour avril
Par Thierry Dauge
Ted NUGENT – Gonzo !
De par ses prises de positions politiques, Ted Nugent figure dans le Quid des persona non grata, black-listé à vie es vox populi. A partir des réactions présentes sur la Toile, à l’image de Bertrand Cantat depuis Vilnius, il est fort probable qu’il soit également celui qu’on adore détester.
En 1978, autre époque, autre temps, lorsque sort son Double Live Gonzo ! (en italien, « Gonzo » signifie : « idiot, crédule, dupe » …) ses talents de guitariste / soliste sont loués non sans reconnaître au personnage une certaine « originalité ».
« Bande de petites graisseuses et de petits graisseux », permettez que l’auteur choisisse cet angle d’attaque pour évoquer « Guitar’zan », celui dont la chanson « Wango Tango » servit de titre à l’émission radiophonique de « Tonton Zézé », l’inénarrable et incontestable Francis Zégut.
Ted NUGENT – Great White Buffalo (live)
Avant de produire des disques sous son nom, il officie au sein de The Amboy Dukes (1967), un groupe de fondus au look de sauvages qui bousculent les trains en marche. En 1970, un album live sort sous le nom de Ted Nugent and The Amboy Dukes avant que, quatre ans plus tard, ne paraissent deux albums, le premier titré Call Of The Wild sous le patronyme de Ted Nugent & The Amboy Dukes, puis Tooth, Fang & Claw sous celui de Ted Nugent’s Amboy Dukes.
A partir de là, seul son nom sous forme de logo persiste sur les pochettes de disques.
Ted NUGENT’s AMBOY DUKES – Lady Luck
Le guitariste à la crinière léonine adopte un jeu aussi fougueux que la vie qu’il mène. Particularité, en lieu et place d’une Les Paul accouplé au séculaire ampli Marshall, il opte pour une demi-caisse Byrdland Cutaway pluggée chez Fender. Sa signature sonore devient une AOC, cavalcades incendiaires ponctuées de bends assassins.
Loquace, il marie souvent ses cordes vocales à celles de son instrument, lâchant des salves au micro aussi féroces que les assauts qu’il inflige à ses cordes. Pas étonnant que l’on compare son jeu à celui d’un furieux triturant une 12’7 ! Et nous y voilà ! L’ultra républicain membre de la NRA (National Rifle Association) ressort de sa boite. L’apôtre des armureries, les doigts dans la cartouchière, l’arc tendu et les flèches pointées vers le gros gibier, l’effigie de Charlton Heston érigée en poster, refait surface. « Parental Advisory » ! Vade retro Satana ! Et la musique dans tout ça ? La musique tudieu !
Ted NUGENT – Snakeskin Cowboys
Du premier album éponyme (1976) à Weekend Warriors (1978) via Cat Scratch Fever (1977), le guitariste fait feu de tout bois, carbonise le blues torturé qui tapisse ses chansons, porte aux nues un hard rock jubilatoire et puissant.
Bénéficiant d’un engouement XXL, Weekend Warriors devient même un flipper (!) présenté lors d’une convention à Las Vegas !
Ted NUGENT – Weekend Warriors
Lorsque le nombre d’adeptes cessent de progresser, le Ted ne s’en laisse pas compter. Aux débuts des 80’s, plutôt que verser dans la métallurgie, il inocule de l’AOR à ses rugissements. Un album sobrement intitulé Nugent au visuel correspondant (1982) puis Penetrator (1984) témoignent du coup de torchon.
Le Nuge sélectionne alors les ingrédients qui composent ses morceaux en fonction de ses envies … ou des conseillers « marketing » de son Label. Sur ce modèle, au format vinyle, la Face A de Penetrator propose des « FMeries » savantes et musclées alors que la Face B porte des casques lourds, ou comment satisfaire l’ensemble de ses fans.
Par la suite, au gré des albums, il réinjecte une once de venin ou une dose de grenadine dans ses chansons.
Ted NUGENT – Tied Up in Love
Personnage atypique et peu charismatique, il convient de lui reconnaître du talent, notamment lorsque ses doigts enfument nos pauvres oreilles torturées. Parce qu’en live, loin des « on dit », il a longtemps détenu le record de décibels et d’osselets fracassés.
Pas fréquentable Ted Nugent ? C’est à chacun de voir et, surtout, d’écouter. Personnellement, moi, ce que j’en écris …
Thierry Dauge
Ted Nugent a annoncé un nouvel album studio, "Detroit Muscle", prévu pour le 29 avril.
Ted NUGENT – Come and Take it (à paraitre le 29 avril)
Par Thierry Dauge
Ted NUGENT – Gonzo !
De par ses prises de positions politiques, Ted Nugent figure dans le Quid des persona non grata, black-listé à vie es vox populi. A partir des réactions présentes sur la Toile, à l’image de Bertrand Cantat depuis Vilnius, il est fort probable qu’il soit également celui qu’on adore détester.
En 1978, autre époque, autre temps, lorsque sort son Double Live Gonzo ! (en italien, « Gonzo » signifie : « idiot, crédule, dupe » …) ses talents de guitariste / soliste sont loués non sans reconnaître au personnage une certaine « originalité ».
« Bande de petites graisseuses et de petits graisseux », permettez que l’auteur choisisse cet angle d’attaque pour évoquer « Guitar’zan », celui dont la chanson « Wango Tango » servit de titre à l’émission radiophonique de « Tonton Zézé », l’inénarrable et incontestable Francis Zégut.
Ted NUGENT – Great White Buffalo (live)
Avant de produire des disques sous son nom, il officie au sein de The Amboy Dukes (1967), un groupe de fondus au look de sauvages qui bousculent les trains en marche. En 1970, un album live sort sous le nom de Ted Nugent and The Amboy Dukes avant que, quatre ans plus tard, ne paraissent deux albums, le premier titré Call Of The Wild sous le patronyme de Ted Nugent & The Amboy Dukes, puis Tooth, Fang & Claw sous celui de Ted Nugent’s Amboy Dukes.
A partir de là, seul son nom sous forme de logo persiste sur les pochettes de disques.
Ted NUGENT’s AMBOY DUKES – Lady Luck
Le guitariste à la crinière léonine adopte un jeu aussi fougueux que la vie qu’il mène. Particularité, en lieu et place d’une Les Paul accouplé au séculaire ampli Marshall, il opte pour une demi-caisse Byrdland Cutaway pluggée chez Fender. Sa signature sonore devient une AOC, cavalcades incendiaires ponctuées de bends assassins.
Loquace, il marie souvent ses cordes vocales à celles de son instrument, lâchant des salves au micro aussi féroces que les assauts qu’il inflige à ses cordes. Pas étonnant que l’on compare son jeu à celui d’un furieux triturant une 12’7 ! Et nous y voilà ! L’ultra républicain membre de la NRA (National Rifle Association) ressort de sa boite. L’apôtre des armureries, les doigts dans la cartouchière, l’arc tendu et les flèches pointées vers le gros gibier, l’effigie de Charlton Heston érigée en poster, refait surface. « Parental Advisory » ! Vade retro Satana ! Et la musique dans tout ça ? La musique tudieu !
Ted NUGENT – Snakeskin Cowboys
Du premier album éponyme (1976) à Weekend Warriors (1978) via Cat Scratch Fever (1977), le guitariste fait feu de tout bois, carbonise le blues torturé qui tapisse ses chansons, porte aux nues un hard rock jubilatoire et puissant.
Bénéficiant d’un engouement XXL, Weekend Warriors devient même un flipper (!) présenté lors d’une convention à Las Vegas !
Ted NUGENT – Weekend Warriors
Lorsque le nombre d’adeptes cessent de progresser, le Ted ne s’en laisse pas compter. Aux débuts des 80’s, plutôt que verser dans la métallurgie, il inocule de l’AOR à ses rugissements. Un album sobrement intitulé Nugent au visuel correspondant (1982) puis Penetrator (1984) témoignent du coup de torchon.
Le Nuge sélectionne alors les ingrédients qui composent ses morceaux en fonction de ses envies … ou des conseillers « marketing » de son Label. Sur ce modèle, au format vinyle, la Face A de Penetrator propose des « FMeries » savantes et musclées alors que la Face B porte des casques lourds, ou comment satisfaire l’ensemble de ses fans.
Par la suite, au gré des albums, il réinjecte une once de venin ou une dose de grenadine dans ses chansons.
Ted NUGENT – Tied Up in Love
Personnage atypique et peu charismatique, il convient de lui reconnaître du talent, notamment lorsque ses doigts enfument nos pauvres oreilles torturées. Parce qu’en live, loin des « on dit », il a longtemps détenu le record de décibels et d’osselets fracassés.
Pas fréquentable Ted Nugent ? C’est à chacun de voir et, surtout, d’écouter. Personnellement, moi, ce que j’en écris …
Thierry Dauge
Ted Nugent a annoncé un nouvel album studio, "Detroit Muscle", prévu pour le 29 avril.
Ted NUGENT – Come and Take it (à paraitre le 29 avril)
g2loq- Co-administrateur
- Messages : 22947
Date d'inscription : 29/04/2013
Age : 70
11 janvier - Iron Maiden
En attendant "The SCORPIONS" demain...
Par Thierry Dauge
IRON MAIDEN – The Killers Of The Beast
Des spécialistes d’Iron Maiden, rogneurs d’os métalliques, affirment que le groupe est mort au départ de Paul Di’Anno, après Killers (1981). Avec The Number Of The Beast (1982), Bruce Dickinson signe non seulement son arrivée mais également, et probablement, sa meilleure performance vocale en studio.
Lien entre ces enregistrements ? Peut-être les deux plus beaux visuels de tous les albums d’Iron Maiden.
Question : Faut-il opposer les deux chanteurs ?
Ne vaut-il pas mieux profiter du meilleur de ce qu’ils nous ont offert ?
IRON MAIDEN – Murders In The Rue Morgue
IRON MAIDEN – 22 Acacia Avenue
Sur Killers, on note deux morceaux purement instrumentaux. A leur écoute, on prend toute la mesure « fer-érique » de la proposition musicale des anglais. Une brève analyse de leur heavy metal « speedé », et malgré le qualificatif : « New » (New Wave Of English Heavy Metal), fait ressortir des traces de rock progressif, celui des 70’s. Associé à la virtuosité ambiante, le résultat enfonce la concurrence, démontre dès ses débuts que Maiden (de son « petit » nom) va devenir grand.
IRON MAIDEN – The Ides Of March
IRON MAIDEN – Genghis Khan
De son côté, The Number Of The Beast enchaîne les classiques, ces titres que le groupe jouent systématiquement à chacune de ses prestations scéniques. « Chidren Of The Damned », « The Prisoner », « 22 Acacia Avenue », « Run To The Hill », « Halowed Be Thy Name », qui dit mieux ?
Tygers Of Pan Tang livre trois Lps et puis s’en va ; la suite étant, à quelques titres près, quasiment dispensable.
Def Leppard ? Deux albums dithyrambiques avant de dire adieu au Metal ; direction « un autre monde », celui dont ils rêvaient.
Reste Saxon. Dans « l’esprit », le seul rival. Mais au niveau du succès mondial …
Au début des 80’s, Iron Maiden règne en maître sur le genre cuir et clous … et spandex ; le code vestimentaire alors en vogue, CF Scorpions.
Un seul autre groupe rivalise, mais il a précédé le tsunami, l’a intégré puis, une fois la vague passé, a continué sa route barbelée : Judas Priest.
IRON MAIDEN – Killers
IRON MAIDEN – The Prisoner
Lorsqu’on écoute ou ré écoute toutes ces chansons, l’Eddie qui sommeille en nous surgit du recoin secret où il se terre. Le monstre au nez tranché, aux longs cheveux blancs, à la peau racornie tendue sur un corps décharné, comme momifié, et pourtant nantis d’une force apparemment surhumaine, débarque sur scène à chaque prestation du quintette devenu sextette.
Le public à beau savoir qu’il s’agit d’une « marionnette » en carton-pâte (et ça se voit !), il adhère totalement au gimmick. L’icône « maidenienne » n’est pourtant pas représentative de la musique du groupe, cyclone sans une once de zombification, postulat présupposé et induit visuellement.
IRON MAIDEN – Purgatory
IRON MAIDEN – Children Of The Damned
Bien sûr, il serait réducteur de limiter l’œuvre d’Iron Maiden à ces deux albums. D’autant plus qu’au milieu des 90’s, un troisième chanteur vient réaliser une « pige » au sein du combo. Pendant son passage, la Vierge de Fer grave The X Factor (1995) et Virtual XI (1998). La tâche est-elle trop ardue ? Dickinson étant considéré comme le seul « hurleur » digne du poste, Blaze Bayley, jamais vraiment accepté par les fans, fait donc sa valise dès que Bruce émet le désir de revenir … A moins que, ventes de disques en berne, on l’ait sollicité ?
Bruce Dickinson
Et Paul Di’Anno dans tout cela ? L’ami Dickinson aurait-il un pouvoir secret ? La capacité de lancer une malédiction à l’encontre de ceux qui oseraient lui réclamer le Titre ? Lorsque l’on voit ce que sont devenus physiquement les deux autres, c’est à envisager…
Paul Di’Anno – Blaze Bayley
Certitude, Iron Maiden continue à parcourir le monde sans plus se préoccuper de diététique ou de problèmes capillaires … enfin, parcourront le monde, lorsque Mr Virus aura décidé de nous lâcher. « Bruce ? Tu peux faire quelque chose ? ». En la matière, j’ai bien peur qu’il n’obtienne que crash aérien et coup d’épée dans l’eau … (les connaisseurs apprécieront !).
IRON MAIDEN – Run To The Hill (live 2019)
Thierry Dauge
Par Thierry Dauge
IRON MAIDEN – The Killers Of The Beast
Des spécialistes d’Iron Maiden, rogneurs d’os métalliques, affirment que le groupe est mort au départ de Paul Di’Anno, après Killers (1981). Avec The Number Of The Beast (1982), Bruce Dickinson signe non seulement son arrivée mais également, et probablement, sa meilleure performance vocale en studio.
Lien entre ces enregistrements ? Peut-être les deux plus beaux visuels de tous les albums d’Iron Maiden.
Question : Faut-il opposer les deux chanteurs ?
Ne vaut-il pas mieux profiter du meilleur de ce qu’ils nous ont offert ?
IRON MAIDEN – Murders In The Rue Morgue
IRON MAIDEN – 22 Acacia Avenue
Sur Killers, on note deux morceaux purement instrumentaux. A leur écoute, on prend toute la mesure « fer-érique » de la proposition musicale des anglais. Une brève analyse de leur heavy metal « speedé », et malgré le qualificatif : « New » (New Wave Of English Heavy Metal), fait ressortir des traces de rock progressif, celui des 70’s. Associé à la virtuosité ambiante, le résultat enfonce la concurrence, démontre dès ses débuts que Maiden (de son « petit » nom) va devenir grand.
IRON MAIDEN – The Ides Of March
IRON MAIDEN – Genghis Khan
De son côté, The Number Of The Beast enchaîne les classiques, ces titres que le groupe jouent systématiquement à chacune de ses prestations scéniques. « Chidren Of The Damned », « The Prisoner », « 22 Acacia Avenue », « Run To The Hill », « Halowed Be Thy Name », qui dit mieux ?
Tygers Of Pan Tang livre trois Lps et puis s’en va ; la suite étant, à quelques titres près, quasiment dispensable.
Def Leppard ? Deux albums dithyrambiques avant de dire adieu au Metal ; direction « un autre monde », celui dont ils rêvaient.
Reste Saxon. Dans « l’esprit », le seul rival. Mais au niveau du succès mondial …
Au début des 80’s, Iron Maiden règne en maître sur le genre cuir et clous … et spandex ; le code vestimentaire alors en vogue, CF Scorpions.
Un seul autre groupe rivalise, mais il a précédé le tsunami, l’a intégré puis, une fois la vague passé, a continué sa route barbelée : Judas Priest.
IRON MAIDEN – Killers
IRON MAIDEN – The Prisoner
Lorsqu’on écoute ou ré écoute toutes ces chansons, l’Eddie qui sommeille en nous surgit du recoin secret où il se terre. Le monstre au nez tranché, aux longs cheveux blancs, à la peau racornie tendue sur un corps décharné, comme momifié, et pourtant nantis d’une force apparemment surhumaine, débarque sur scène à chaque prestation du quintette devenu sextette.
Le public à beau savoir qu’il s’agit d’une « marionnette » en carton-pâte (et ça se voit !), il adhère totalement au gimmick. L’icône « maidenienne » n’est pourtant pas représentative de la musique du groupe, cyclone sans une once de zombification, postulat présupposé et induit visuellement.
IRON MAIDEN – Purgatory
IRON MAIDEN – Children Of The Damned
Bien sûr, il serait réducteur de limiter l’œuvre d’Iron Maiden à ces deux albums. D’autant plus qu’au milieu des 90’s, un troisième chanteur vient réaliser une « pige » au sein du combo. Pendant son passage, la Vierge de Fer grave The X Factor (1995) et Virtual XI (1998). La tâche est-elle trop ardue ? Dickinson étant considéré comme le seul « hurleur » digne du poste, Blaze Bayley, jamais vraiment accepté par les fans, fait donc sa valise dès que Bruce émet le désir de revenir … A moins que, ventes de disques en berne, on l’ait sollicité ?
Bruce Dickinson
Et Paul Di’Anno dans tout cela ? L’ami Dickinson aurait-il un pouvoir secret ? La capacité de lancer une malédiction à l’encontre de ceux qui oseraient lui réclamer le Titre ? Lorsque l’on voit ce que sont devenus physiquement les deux autres, c’est à envisager…
Paul Di’Anno – Blaze Bayley
Certitude, Iron Maiden continue à parcourir le monde sans plus se préoccuper de diététique ou de problèmes capillaires … enfin, parcourront le monde, lorsque Mr Virus aura décidé de nous lâcher. « Bruce ? Tu peux faire quelque chose ? ». En la matière, j’ai bien peur qu’il n’obtienne que crash aérien et coup d’épée dans l’eau … (les connaisseurs apprécieront !).
IRON MAIDEN – Run To The Hill (live 2019)
Thierry Dauge
g2loq- Co-administrateur
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Date d'inscription : 29/04/2013
Age : 70
12 janvier
Aaaarh, Le Rock Halemand... SPLIFF, Ramstein... Scorpions !
Par Thierry Dauge
SCORPIONS – Hard, rock et allemand
SCORPIONS – Une piqûre de heavy rock ?
En studio
Il était une fois un groupe de hard rock allemand : Scorpions.
En 1982, les antipathies d’antan tendent à s’estomper. Pourtant, cet été-là, coupe du monde de football aidant, l’inimitié refait surface et l’on entend à nouveau fleurir du « Bosch » et du « Schleu ».
Si l’on s’appuie sur le postulat que, hors compétition sportive, la musique c’est de la musique et le reste de la couenne de jambon, nous en concluons que : Scorpions’s « Blackout », c’est de la musique.
SCORPIONS – Now
Dans les 70’s, le groupe fait l’objet d’articles élogieux dans Best, notamment à l’occasion de ses prestations scéniques. Comme toujours, lorsque la prose évoque plus que des mots (merci Hervé Picart !), le lecteur recherche le contact. A cet effet, le double album live : « Tokyo tapes » (1978), propose une excellente entrée en matière, une introduction à la formation qui ne manque pas de piquant.
SCORPIONS – fever (live)
Lorsqu’on souhaite disserter sur Scorpions, encore faut-il préciser de quelle période il s’agit : avant « Loverdrive » (1979) ? Entre « Loverdrive » et « Blackout » (1982) ? Après « Blackout » ?
Objectivement, le groupe n’a pas toujours présenté le même visage. Si, toutes périodes confondues, les chansons présentent des invariants musicaux : la structure générale des morceaux et la voix de Klaus Meine, chacune présente une prise de parole « guitaristique » différente. Il est question du jeu des trois solistes qui illuminent les brûlots collectifs de leurs saillies toutes personnelles.
Fait notable, chez Scorpions, les synthétiseurs brillent par leur absence.
SCORPIONS – Polar nights
Scorpions Mach I affiche Uli Jon Roth à la guitare lead. Les solos sont psychédéliques, « Hendrixiens », construits à partir d’une ligne mélodique sur laquelle viennent se greffer d’élégantes envolées.
La production rend grâce à ces solos en les plaçant en avant des autres instruments. Puis, il y a le Scorpions no man’s land pour « Loverdrive ». Michael Schenker, frère de Rudolph, guitariste moustachu emblématique du groupe, grave les solos. Ils sont teintés hard FM et mémorisables car construits sur la mélodie des lignes de chant.
Enfin, il y a le Scorpions contemporain avec Matthias Jabs à la cartoucherie. On peut qualifier de « solo gribouille » sa façon de concevoir le genre. Pas facile d’en retenir une ligne. Il s’agit d’un enchaînement de notes respectant la tonalité mais noyé dans le mixage.
Au-delà de ces différences, dans la musique de Scorpions, les enluminures ne font mousser personne, elles servent la chanson.
SCORPIONS – The Zoo
Scorpions, jusque-là apprécié des afficionados, commence à toucher un plus large public à partir de « Blackout ». L’album présente le groupe au sommet de son art. Du hard rock au côté pop sous-jacent via des refrains entraînants à reprendre en chœur. Les rythmiques, qu’elles soient légères, soutenues ou plombées, encornent l’auditeur tout en sachant rester mélodieuses.
Bien qu’aucun de ces titres ne contiennent de solo de guitare mémorable (incongruité absolue pour ce style de musique), « Blackout » est de ceux dont on peut dire qu’ils font références. En effet, les hard rockeurs, la plupart du temps présentés comme décérébrés, ne manquent pas de discernement pour différencier les « pétouillages » des enregistrements à haut voltage.
SCORPIONS – Blackout
L’étape suivante, la popularité stellaire, est atteinte avec « Love at first sting » (1984), le « maudit ». Maudit parce qu’il porte en lui le fruit de la discorde : « Still loving you ».
Avant ce succès planétaire, et la course à la ballade systématisée qui suit, les teutons ont déjà placé des balades dans leurs disques précédents. « Always somewhere » et « Holiday » sur « Loverdrive », « Lady starlight » sur « Animal magnetism » et « When the smoke is going down » sur « Blackout ».
Question de contexte et de diffusion, ces quatre morceaux n’ont pas fait plus de bruit qu’ils ne devaient en faire.
La polémique « Still loving you » demeure : cette chanson a-t-elle enterré à tout jamais la crédibilité du groupe aux yeux des amateurs de heavy rock ?
Seuls ceux qui, en toute objectivité, se sont octroyé le droit d’écouter les disques qui ont suivi peuvent répondre à cette question.
SCORPIONS – Always somewhere
Mais tout ce « bruit dans Landerneau » ne vaut que pour le studio, parce qu’en live …
En concert
Passé les premières injections de venin, que reste-t-il de l’arachnide le 22/12/1988 au POPB ?
A Bercy, on peut vire un concert de quatre façons différentes : dans la fosse, dans les gradins face scène, dans les gradins de côté … au niveau des cintres. Installé plus haut synonymise : à cheval sur les tuiles ! Bizarrement, ça n’est pas la plus mauvaise place en matière de son. Précisons que cet antre à tout sauf l’acoustique nécessaire à un concert de rock.
Scorpions ? Le public clame sa joie en constatant de visu ce qu’il subodorait d’oreilles : la bête est toujours vivante et s’agite de belle manière.
SCORPIONS – Dynamite (live)
Scorpions présente live tous les gimmicks du genre : bain de sueur général, grimaces inspirées, foulards de couleurs, skinnies en Spandex tachetés léopard ou zébrés, câlins entre musiciens …
Finalement, les hard rockeurs sont très traditionnels dans leur façon de communiquer avec leur public. Ce dernier attend-t-ils quelque chose de plus ? Non. Et c’est même pour ça qu’il se rend en salle acclamer ses idoles.
SCORPIONS – Speedy’s coming (live)
Du point de vue musical, les allemands envoient le bois ! L’impact perfore les oreilles comme il se doit : acouphènes garantis !
L’interprétation est très proche de celle des disques, la voix de Klaus s’exprimant très distinctement par-dessus le « boucan ».
Pourtant vieillissants, les musiciens ne semblent pas avoir pris une ride, moulinant leurs titres inlassablement et avec engouement.
Finalement, Scorpions, c’est l’histoire d’un groupe de hard rock allemand, c’est l’histoire d’un groupe de hard rock, c’est l’Histoire du Rock.
Thierry Dauge
Par Thierry Dauge
SCORPIONS – Hard, rock et allemand
SCORPIONS – Une piqûre de heavy rock ?
En studio
Il était une fois un groupe de hard rock allemand : Scorpions.
En 1982, les antipathies d’antan tendent à s’estomper. Pourtant, cet été-là, coupe du monde de football aidant, l’inimitié refait surface et l’on entend à nouveau fleurir du « Bosch » et du « Schleu ».
Si l’on s’appuie sur le postulat que, hors compétition sportive, la musique c’est de la musique et le reste de la couenne de jambon, nous en concluons que : Scorpions’s « Blackout », c’est de la musique.
SCORPIONS – Now
Dans les 70’s, le groupe fait l’objet d’articles élogieux dans Best, notamment à l’occasion de ses prestations scéniques. Comme toujours, lorsque la prose évoque plus que des mots (merci Hervé Picart !), le lecteur recherche le contact. A cet effet, le double album live : « Tokyo tapes » (1978), propose une excellente entrée en matière, une introduction à la formation qui ne manque pas de piquant.
SCORPIONS – fever (live)
Lorsqu’on souhaite disserter sur Scorpions, encore faut-il préciser de quelle période il s’agit : avant « Loverdrive » (1979) ? Entre « Loverdrive » et « Blackout » (1982) ? Après « Blackout » ?
Objectivement, le groupe n’a pas toujours présenté le même visage. Si, toutes périodes confondues, les chansons présentent des invariants musicaux : la structure générale des morceaux et la voix de Klaus Meine, chacune présente une prise de parole « guitaristique » différente. Il est question du jeu des trois solistes qui illuminent les brûlots collectifs de leurs saillies toutes personnelles.
Fait notable, chez Scorpions, les synthétiseurs brillent par leur absence.
SCORPIONS – Polar nights
Scorpions Mach I affiche Uli Jon Roth à la guitare lead. Les solos sont psychédéliques, « Hendrixiens », construits à partir d’une ligne mélodique sur laquelle viennent se greffer d’élégantes envolées.
La production rend grâce à ces solos en les plaçant en avant des autres instruments. Puis, il y a le Scorpions no man’s land pour « Loverdrive ». Michael Schenker, frère de Rudolph, guitariste moustachu emblématique du groupe, grave les solos. Ils sont teintés hard FM et mémorisables car construits sur la mélodie des lignes de chant.
Enfin, il y a le Scorpions contemporain avec Matthias Jabs à la cartoucherie. On peut qualifier de « solo gribouille » sa façon de concevoir le genre. Pas facile d’en retenir une ligne. Il s’agit d’un enchaînement de notes respectant la tonalité mais noyé dans le mixage.
Au-delà de ces différences, dans la musique de Scorpions, les enluminures ne font mousser personne, elles servent la chanson.
SCORPIONS – The Zoo
Scorpions, jusque-là apprécié des afficionados, commence à toucher un plus large public à partir de « Blackout ». L’album présente le groupe au sommet de son art. Du hard rock au côté pop sous-jacent via des refrains entraînants à reprendre en chœur. Les rythmiques, qu’elles soient légères, soutenues ou plombées, encornent l’auditeur tout en sachant rester mélodieuses.
Bien qu’aucun de ces titres ne contiennent de solo de guitare mémorable (incongruité absolue pour ce style de musique), « Blackout » est de ceux dont on peut dire qu’ils font références. En effet, les hard rockeurs, la plupart du temps présentés comme décérébrés, ne manquent pas de discernement pour différencier les « pétouillages » des enregistrements à haut voltage.
SCORPIONS – Blackout
L’étape suivante, la popularité stellaire, est atteinte avec « Love at first sting » (1984), le « maudit ». Maudit parce qu’il porte en lui le fruit de la discorde : « Still loving you ».
Avant ce succès planétaire, et la course à la ballade systématisée qui suit, les teutons ont déjà placé des balades dans leurs disques précédents. « Always somewhere » et « Holiday » sur « Loverdrive », « Lady starlight » sur « Animal magnetism » et « When the smoke is going down » sur « Blackout ».
Question de contexte et de diffusion, ces quatre morceaux n’ont pas fait plus de bruit qu’ils ne devaient en faire.
La polémique « Still loving you » demeure : cette chanson a-t-elle enterré à tout jamais la crédibilité du groupe aux yeux des amateurs de heavy rock ?
Seuls ceux qui, en toute objectivité, se sont octroyé le droit d’écouter les disques qui ont suivi peuvent répondre à cette question.
SCORPIONS – Always somewhere
Mais tout ce « bruit dans Landerneau » ne vaut que pour le studio, parce qu’en live …
En concert
Passé les premières injections de venin, que reste-t-il de l’arachnide le 22/12/1988 au POPB ?
A Bercy, on peut vire un concert de quatre façons différentes : dans la fosse, dans les gradins face scène, dans les gradins de côté … au niveau des cintres. Installé plus haut synonymise : à cheval sur les tuiles ! Bizarrement, ça n’est pas la plus mauvaise place en matière de son. Précisons que cet antre à tout sauf l’acoustique nécessaire à un concert de rock.
Scorpions ? Le public clame sa joie en constatant de visu ce qu’il subodorait d’oreilles : la bête est toujours vivante et s’agite de belle manière.
SCORPIONS – Dynamite (live)
Scorpions présente live tous les gimmicks du genre : bain de sueur général, grimaces inspirées, foulards de couleurs, skinnies en Spandex tachetés léopard ou zébrés, câlins entre musiciens …
Finalement, les hard rockeurs sont très traditionnels dans leur façon de communiquer avec leur public. Ce dernier attend-t-ils quelque chose de plus ? Non. Et c’est même pour ça qu’il se rend en salle acclamer ses idoles.
SCORPIONS – Speedy’s coming (live)
Du point de vue musical, les allemands envoient le bois ! L’impact perfore les oreilles comme il se doit : acouphènes garantis !
L’interprétation est très proche de celle des disques, la voix de Klaus s’exprimant très distinctement par-dessus le « boucan ».
Pourtant vieillissants, les musiciens ne semblent pas avoir pris une ride, moulinant leurs titres inlassablement et avec engouement.
Finalement, Scorpions, c’est l’histoire d’un groupe de hard rock allemand, c’est l’histoire d’un groupe de hard rock, c’est l’Histoire du Rock.
Thierry Dauge
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13 janvier - R.E.M.
Un petit tour dans les Eighties avec des Pionniers du Rock Alternatif
par Brice Tollemer le 15 juin 2010
R.E.M. - Eponymous
On peut aisément distinguer deux types de période dans la longue histoire de R.E.M. La première (celle qui nous intéresse) va de 1980 à 1987, époque où le groupe se forme et où il devient une référence des college radios US. La seconde, de 1988 à nos jours, est celle où REM devient, en passant chez Warner, un groupe de renommée internationale, avec en particulier leur premier tube, Losing My Religion.
Eponymous
Eponymous est ainsi en quelque sorte le pivot de leur carrière, qui marque la fin d’une ère avant le changement de statut. C’est plus un "Greatest Hits" qu’un véritable "Best Of", un aperçu ce qu’a pu faire le groupe pendant ces six années, au sein de IRS Records.
Car R.E.M. a déjà réalisé la bagatelle de six albums depuis la sortie de leur premier EP, Chronic Town, en 1981. Pour cette compilation, la bande à Michael Stipe pioche ainsi dans Murmur (1983), Reckoning (1984), Fables Of The Reconstruction (1985), Life Rich Pageant (1986) et enfin Document (1987).
Cependant, Eponymous est plus un passage de relais que la conclusion d’une époque, puisque leur premier album sous Warner, Green, voit le jour seulement un mois après sa sortie.
R.E.M. - Radio Free Europe
À tout bien, tout honneur, c’est leur premier single (et dans son mix originel) qui ouvre l’album. En effet, R.E.M. avait sorti Radio Free Europe en 1981, sous le label Hib-Tone Records. La chanson avait ensuite été reprise différemment sur Murmur deux années plus tard.
Murmur justement, premier album du groupe, où l’on sent déjà toute le son de R.E.M., une pop simple mais efficace et néanmoins riche en émotions. C’est aussi de cette première œuvre qu’est tirée Talk About The Passion, chanson sur la faim dans le monde. Une merveille de pop légère traitant d’un sujet sérieux. Et qui a la particularité d’avoir son mot à dire en français ("combien de temps ?") fournie d’origine avec un formidable accent américain.
R.E.M. en concert le 22 juillet 2003.
Mais, le groupe se permet aussi de placer ci et là des versions alternatives de leurs premiers tubes, notamment avec Gardening At Night, tiré de l’EP de ses débuts, Chronic Town.
R.E.M - Chronic Town
Cependant, Eponymous n’est pas seulement une compil d’album.
Il en est ainsi de Romance, issue de la bande originale du film Made In Heaven, sortie en 1987, et qui en outre voit l’apparition de Neil Young en chauffeur routier !
Mike Mills en 2004.
Mais que serait ce vrai-faux "Greatest Hits" sans probablement l’un des morceaux les plus emblématiques de toute la carrière de R.E.M., It’s The End Of The World As We Know It (And I Feel Fine) ? Chanson culte de toute une génération pop rock, elle conclut magistralement Eponymous et illustre à merveille la mue que va connaître R.E.M. par la suite. La légende rapporte que Michael Stipe aurait écrit la chanson après un rêve, dans lequel il se retrouvait à un anniversaire avec que des personnalités célèbres dont les initiales étaient L.B. (Leonard Bernstein. Leonid Breshnev, Lenny Bruce and Lester Bangs / Birthday party, cheesecake, jelly bean, boom !). Le titre lui viendrait d’une observation qu’aurait eu un des membres suite à un débat scolaire auquel il aurait assisté et dont la conclusion serait que, quoi qu’il advienne, la fin du monde serait inéluctable.
R.E.M. - It's The End Of The World As We Know It
Ce n’est quand même pas la fin du monde pour R.E.M., mais plus sûrement la fin d’un cycle.
Après six années de bons et loyaux services au sein de IRS Records, Michael Stipe, Peter Buck, Michael Mills et Bill Berry signent chez Warner en 1988. Et, trois années plus tard, deviennent, bien malgré eux, un groupe « superstar », à la U2.
R.E.M - Losing My Religion.
Eponymous est ainsi un très bon résumé de que qu’a pu être le son si atypique du groupe au cours de des 80's.
Brice Tollemer
par Brice Tollemer le 15 juin 2010
R.E.M. - Eponymous
On peut aisément distinguer deux types de période dans la longue histoire de R.E.M. La première (celle qui nous intéresse) va de 1980 à 1987, époque où le groupe se forme et où il devient une référence des college radios US. La seconde, de 1988 à nos jours, est celle où REM devient, en passant chez Warner, un groupe de renommée internationale, avec en particulier leur premier tube, Losing My Religion.
Eponymous
Eponymous est ainsi en quelque sorte le pivot de leur carrière, qui marque la fin d’une ère avant le changement de statut. C’est plus un "Greatest Hits" qu’un véritable "Best Of", un aperçu ce qu’a pu faire le groupe pendant ces six années, au sein de IRS Records.
Car R.E.M. a déjà réalisé la bagatelle de six albums depuis la sortie de leur premier EP, Chronic Town, en 1981. Pour cette compilation, la bande à Michael Stipe pioche ainsi dans Murmur (1983), Reckoning (1984), Fables Of The Reconstruction (1985), Life Rich Pageant (1986) et enfin Document (1987).
Cependant, Eponymous est plus un passage de relais que la conclusion d’une époque, puisque leur premier album sous Warner, Green, voit le jour seulement un mois après sa sortie.
R.E.M. - Radio Free Europe
À tout bien, tout honneur, c’est leur premier single (et dans son mix originel) qui ouvre l’album. En effet, R.E.M. avait sorti Radio Free Europe en 1981, sous le label Hib-Tone Records. La chanson avait ensuite été reprise différemment sur Murmur deux années plus tard.
Murmur justement, premier album du groupe, où l’on sent déjà toute le son de R.E.M., une pop simple mais efficace et néanmoins riche en émotions. C’est aussi de cette première œuvre qu’est tirée Talk About The Passion, chanson sur la faim dans le monde. Une merveille de pop légère traitant d’un sujet sérieux. Et qui a la particularité d’avoir son mot à dire en français ("combien de temps ?") fournie d’origine avec un formidable accent américain.
R.E.M. en concert le 22 juillet 2003.
Mais, le groupe se permet aussi de placer ci et là des versions alternatives de leurs premiers tubes, notamment avec Gardening At Night, tiré de l’EP de ses débuts, Chronic Town.
R.E.M - Chronic Town
Cependant, Eponymous n’est pas seulement une compil d’album.
Il en est ainsi de Romance, issue de la bande originale du film Made In Heaven, sortie en 1987, et qui en outre voit l’apparition de Neil Young en chauffeur routier !
Mike Mills en 2004.
Mais que serait ce vrai-faux "Greatest Hits" sans probablement l’un des morceaux les plus emblématiques de toute la carrière de R.E.M., It’s The End Of The World As We Know It (And I Feel Fine) ? Chanson culte de toute une génération pop rock, elle conclut magistralement Eponymous et illustre à merveille la mue que va connaître R.E.M. par la suite. La légende rapporte que Michael Stipe aurait écrit la chanson après un rêve, dans lequel il se retrouvait à un anniversaire avec que des personnalités célèbres dont les initiales étaient L.B. (Leonard Bernstein. Leonid Breshnev, Lenny Bruce and Lester Bangs / Birthday party, cheesecake, jelly bean, boom !). Le titre lui viendrait d’une observation qu’aurait eu un des membres suite à un débat scolaire auquel il aurait assisté et dont la conclusion serait que, quoi qu’il advienne, la fin du monde serait inéluctable.
R.E.M. - It's The End Of The World As We Know It
Ce n’est quand même pas la fin du monde pour R.E.M., mais plus sûrement la fin d’un cycle.
Après six années de bons et loyaux services au sein de IRS Records, Michael Stipe, Peter Buck, Michael Mills et Bill Berry signent chez Warner en 1988. Et, trois années plus tard, deviennent, bien malgré eux, un groupe « superstar », à la U2.
R.E.M - Losing My Religion.
Eponymous est ainsi un très bon résumé de que qu’a pu être le son si atypique du groupe au cours de des 80's.
Brice Tollemer
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Re: il était une fois le Rock (un peu d'attente pour charger la page)
"Mais REM fait surtout référence, en anglais, à Rapid Eye Movement (ou MOR pour mouvement oculaire rapide en Français), le nom donné à l'étape du sommeil paradoxal durant laquelle les globes oculaires s'agitent rapidement alors que le dormeur rêve."
Je comprend mieux maintenant la République En Marche.
Christian Pépé69
Pépé69- Membre incontournable !
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14 janvier - YVARD
Et si on visitait le Rock de chez nous, actuellement ?
Par Serge Debono -12 janvier 2022
YVARD, force vive du bastion rock de l’ouest
L’histoire d’un groupe “Enraciné” dans le rock français
Au cœur du sud-ouest, sur une scène rock toujours plus active, Yvard cultive un métal frenchy, totalement assumé sur son nouvel EP “Enraciné”.
On connaît tous le syndrome du rock français. Le complexe du corn-flakes, comme dirait Matthieu Chedid, a tué dans l’œuf bien des vocations. Soyons honnêtes, rares sont les groupes trouvant grâce à nos oreilles parmi ceux pratiquant la religion du King dans la langue de Molière. Shakespeare règne sur le rock comme il a régné sur le théâtre moderne. Il faut donc du courage et beaucoup de conviction pour persister à couvrir un riff de guitare électrique avec une prose française. Yvard, groupe de Bordeaux, s’en est fait une spécialité, qu’ils revendiquent sans vergogne.
Car au fond, on le sait bien. La langue délivrée par le rock importe peu, tant qu’elle atteint son but, et qu’elle vient des tripes…
Yvard – O Marianne
Si l’écho de Trust et Noir Désir se fait entendre, c’est par le biais du métal sociétal pour le premier, et celui d’un héritage légitime du rock de la côte ouest pour le second.
Les sonorités électro viennent donner à Yvard, une richesse sonore très personnelle. Après un premier EP (Vue d’ici), publié sous une mouture élargie en 2016, le groupe délivre une seconde galette en 2020, intitulée “Enraciné”.
Ancré dans le troisième millénaire, Yvard est désormais un combo à deux têtes.
David M. Thurisaz
David M.Thurisaz (chant et guitare), et Kris Yera (basse, samples), deux amis d’enfance ayant parcouru le monde, après avoir baigné dans le courant alternatif de Bérurier Noir et des Garçons Bouchers. Ils se retrouvent à point nommé, au carrefour de leurs pérégrinations respectives.
Kris Yera
Le second dessine des paysages sonores, parfois apocalyptiques, épousant les riffs acérés du premier, et illustrant parfaitement son verbe acerbe et désenchanté.
Yvard – Jana
Yvard pratique un rock généreux. Le message limpide de David Thurisaz n’est pas nombriliste, ni moralisateur.
Avec une empathie évidente, il se fait la voix du désespoir et de la souffrance d’un peuple ayant perdu ses illusions. Il prône l’enracinement culturel comme un mode d’introspection. Dans le but d’adoucir les plaies des démunis, victimes de la guerre, des conflits d’intérêt, de l’injustice, de l’exil. Mais aussi de troubler le sommeil paisible des puissants…
Yvard – Le roi s’endort
Sur des instrumentaux sombres, allégés par des percussions électroniques, la poésie viscerale et réaliste du chanteur déroule un tapis noir, carte postale grisonnante aux reflets métalliques de notre époque. C’est le cœur meurtri de plusieurs générations qui bat dans ce second EP.
L’overdose “guerre, Covid, stress et pognon“, donnant naissance à un nouveau genre de rock hexagonal, chromé, habité et expiatoire, “Enraciné” se place à l’avant-garde de ce courant. Et Yvard, en amont.
Serge Debono
Si vous souhaitez faire l’acquisition de leur EP 5 titres “Enraciné”, c’est par ici.
Par Serge Debono -12 janvier 2022
YVARD, force vive du bastion rock de l’ouest
L’histoire d’un groupe “Enraciné” dans le rock français
Au cœur du sud-ouest, sur une scène rock toujours plus active, Yvard cultive un métal frenchy, totalement assumé sur son nouvel EP “Enraciné”.
On connaît tous le syndrome du rock français. Le complexe du corn-flakes, comme dirait Matthieu Chedid, a tué dans l’œuf bien des vocations. Soyons honnêtes, rares sont les groupes trouvant grâce à nos oreilles parmi ceux pratiquant la religion du King dans la langue de Molière. Shakespeare règne sur le rock comme il a régné sur le théâtre moderne. Il faut donc du courage et beaucoup de conviction pour persister à couvrir un riff de guitare électrique avec une prose française. Yvard, groupe de Bordeaux, s’en est fait une spécialité, qu’ils revendiquent sans vergogne.
Car au fond, on le sait bien. La langue délivrée par le rock importe peu, tant qu’elle atteint son but, et qu’elle vient des tripes…
Yvard – O Marianne
Si l’écho de Trust et Noir Désir se fait entendre, c’est par le biais du métal sociétal pour le premier, et celui d’un héritage légitime du rock de la côte ouest pour le second.
Les sonorités électro viennent donner à Yvard, une richesse sonore très personnelle. Après un premier EP (Vue d’ici), publié sous une mouture élargie en 2016, le groupe délivre une seconde galette en 2020, intitulée “Enraciné”.
Ancré dans le troisième millénaire, Yvard est désormais un combo à deux têtes.
David M. Thurisaz
David M.Thurisaz (chant et guitare), et Kris Yera (basse, samples), deux amis d’enfance ayant parcouru le monde, après avoir baigné dans le courant alternatif de Bérurier Noir et des Garçons Bouchers. Ils se retrouvent à point nommé, au carrefour de leurs pérégrinations respectives.
Kris Yera
Le second dessine des paysages sonores, parfois apocalyptiques, épousant les riffs acérés du premier, et illustrant parfaitement son verbe acerbe et désenchanté.
Yvard – Jana
Yvard pratique un rock généreux. Le message limpide de David Thurisaz n’est pas nombriliste, ni moralisateur.
Avec une empathie évidente, il se fait la voix du désespoir et de la souffrance d’un peuple ayant perdu ses illusions. Il prône l’enracinement culturel comme un mode d’introspection. Dans le but d’adoucir les plaies des démunis, victimes de la guerre, des conflits d’intérêt, de l’injustice, de l’exil. Mais aussi de troubler le sommeil paisible des puissants…
Yvard – Le roi s’endort
Sur des instrumentaux sombres, allégés par des percussions électroniques, la poésie viscerale et réaliste du chanteur déroule un tapis noir, carte postale grisonnante aux reflets métalliques de notre époque. C’est le cœur meurtri de plusieurs générations qui bat dans ce second EP.
L’overdose “guerre, Covid, stress et pognon“, donnant naissance à un nouveau genre de rock hexagonal, chromé, habité et expiatoire, “Enraciné” se place à l’avant-garde de ce courant. Et Yvard, en amont.
Serge Debono
Si vous souhaitez faire l’acquisition de leur EP 5 titres “Enraciné”, c’est par ici.
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15 Janvier - Rainbow
1976, L'Arc-en-ciel se dessine dans un été caniculaire
Par Thierry Dauge
RAINBOW : Ritchie Blackmore is Rising
RAINBOW – Rising (1976)
En 1976, chez les disquaires, sur les présentoirs qui couvrent les murs, la pochette de Rising figure un des sept péchés capitaux, elle créée la convoitise. Rainbow, c’est la Chose du Grand Ténébreux, l’ex âme noire de Deep Purple : Ritchie Blackmore.
A cette époque, au cœur de l’Arc-en-Ciel, on trouve également feu Ronnie James Dio au chant, le lutin divin, feu Cozy Powell à la batterie, mercenaire à la solde des plus grands, feu Jimmy Bain à la basse et Tony Carey aux claviers … toujours vivant !
Avec un groupe de cet acabit, le feu d’artifice se promet d’être grandiose.
RAINBOW - Tarot woman
Ritchie Blackmore, grand ordonnateur du rock lourd, fait gicler de ses doigts et de sa Startocaster blanche des notes toutes plus sanglantes les unes que les autres.
Au format vinyle, la face B de l’album, avec « Stargazer » et « A light in the black », imagent à merveille la métaphore. D’une façon plus globale, sous cette pochette addictive, le reste du ramage soutient-il la qualité du plumage ?
Les sept titres de Rising, parfois saupoudrés de passages sub-progressifs, cinq en face A et deux en face B, font le bonheur des fans de rock musclé. Si ce groupe, fomenté tel un complot, a toutes les chances de séduire les adeptes du Pourpre Profond, il va plus loin dans la puissance sonore, le riff acéré, l’alliage cémenté / Trempé.
RAINBOW - A light in the black
Un synthétiseur remplace l’orgue Hammond mais l’alternance des prises de paroles clavier / cordes correspond. Les motifs et le son du bretteur en chef, on ne peut plus identifiables, estampillent l’album Made in lui : Fender pluggée dans un Marshall.
De quels effets nourrit-il l’entre deux ? L’impression penche vers le très peu ; le ténébreux n’est pas du genre à torturer la wa-wa sous tous ses cris. D’un autre côté, il existe des choses paraissant simple qui résultent de pièces montées, de mille-feuilles.
RAINBOW - Stargazer
1976 : année de la fameuse canicule. Je me lève tôt, à une heure où la température reste raisonnable, et m’installe à l’air libre sur un transat pour lire les aventures de Bob Morane. Dévorée dans ces conditions, une des aventures de l’Aventurier s’intitule La voix du mainate. Quel lien avec Rainbow ? Sans conteste, la voix de Mr Dio peut supporter tous les qualificatifs sauf celui de ressembler à un pépiement d’oiseau. Dans cet écrin climatique subtropical, Rising s’insère à merveille.
Bien que soufflant le soufre et le feu, sa production évoque l’ère glaciaire.
La batterie sonne comme une batte de Baseball claquant sur des carcasses de bœufs gelées sis dans une chambre froide. Elle « métronomise » les déferlantes arctiques époumonées par Ronnie James Dio.
Ce disque introduit le heavy métal, face désincarnée d’un flamboyant hard rock dont on aurait coupé les racines, toutes traces de blues vaporisées dans l’overdrive.
RAINBOW - Run with the wolf
« Tarot woman », avec son intro au synthé, Sirocco dans la tête du touareg puis Transperceneige vomis par la bouche du fils brûlant d’Eole, installe un climat initial dont bénéficie tout l’album. Magie du désert et glaces éternelles magnifient les sept chansons, de concert, comme les deux brins d’un même ADN.
Blackmore, né en avril 1945, à la veille de l’armistice, joue une double partition. Dans ses compositions, il insuffle la guerre : berceau de sa gestation, puis la réconciliation : période où il a grandi. Ange ou démon ? « Somewhere, over the Rainbow … ».
RAINBOW – Starstruck
Quant à Rainbow en concert … On parle de gigantisme, avec un arc en ciel de 7 tonnes, et du caractère ombrageux de son guitariste dictatorial : un roadie attaché « sans chemise, sans pantalon » dans les cintres pour avoir osé être en retard.
On parle également de signe cabalistique : index et petit doigt jaillissant du poing serré de Ronnie James (son apport éternel au genre). Seul témoignage officiel : On stage (1977).
Même s’il scintille par place, avec Made in Japan pour étalon, ce live parait bien pâle. On y trouve déjà ces longs passages parsemés de notes anorexiques coutumiers du sieur Blackmore : « Soyez témoins de mon ennui ».
Peut-être présagent-ils la fuite vers des contrées médiévales plus propices du prolixe guitariste et de sa complice, la divine Candice (?).
Kill the King (live – On stage – 1977)
Par la suite, Rainbow sort un autre Lp dans la lignée de Rising : Long live rock’n’roll (1978), puis rajoute un vernis pop à sa production lorsqu’il change de chanteur. Ronnie James Dio s’en va faire les beaux jours de Black Sabbath puis des siens en formant Dio.
Cozy Powell participe à un album de plus avant de rejoindre MSG. Ritchie Blackmore, quant à lui, imperturbable dans sa mauvaise humeur, continue l’aventure qu’il a créée puis vogue en solo avant de reformer son groupe épisodiquement.
Dans la carrière ensoleillée traversée d’averses de Rainbow, Rising fait figure d’incontournable.
D’ailleurs, en 2020, à l’heure de la rentrée, ne garnit-il pas toujours les cartables ?
Thierry Dauge
Par Thierry Dauge
RAINBOW : Ritchie Blackmore is Rising
RAINBOW – Rising (1976)
En 1976, chez les disquaires, sur les présentoirs qui couvrent les murs, la pochette de Rising figure un des sept péchés capitaux, elle créée la convoitise. Rainbow, c’est la Chose du Grand Ténébreux, l’ex âme noire de Deep Purple : Ritchie Blackmore.
A cette époque, au cœur de l’Arc-en-Ciel, on trouve également feu Ronnie James Dio au chant, le lutin divin, feu Cozy Powell à la batterie, mercenaire à la solde des plus grands, feu Jimmy Bain à la basse et Tony Carey aux claviers … toujours vivant !
Avec un groupe de cet acabit, le feu d’artifice se promet d’être grandiose.
RAINBOW - Tarot woman
Ritchie Blackmore, grand ordonnateur du rock lourd, fait gicler de ses doigts et de sa Startocaster blanche des notes toutes plus sanglantes les unes que les autres.
Au format vinyle, la face B de l’album, avec « Stargazer » et « A light in the black », imagent à merveille la métaphore. D’une façon plus globale, sous cette pochette addictive, le reste du ramage soutient-il la qualité du plumage ?
Les sept titres de Rising, parfois saupoudrés de passages sub-progressifs, cinq en face A et deux en face B, font le bonheur des fans de rock musclé. Si ce groupe, fomenté tel un complot, a toutes les chances de séduire les adeptes du Pourpre Profond, il va plus loin dans la puissance sonore, le riff acéré, l’alliage cémenté / Trempé.
RAINBOW - A light in the black
Un synthétiseur remplace l’orgue Hammond mais l’alternance des prises de paroles clavier / cordes correspond. Les motifs et le son du bretteur en chef, on ne peut plus identifiables, estampillent l’album Made in lui : Fender pluggée dans un Marshall.
De quels effets nourrit-il l’entre deux ? L’impression penche vers le très peu ; le ténébreux n’est pas du genre à torturer la wa-wa sous tous ses cris. D’un autre côté, il existe des choses paraissant simple qui résultent de pièces montées, de mille-feuilles.
RAINBOW - Stargazer
1976 : année de la fameuse canicule. Je me lève tôt, à une heure où la température reste raisonnable, et m’installe à l’air libre sur un transat pour lire les aventures de Bob Morane. Dévorée dans ces conditions, une des aventures de l’Aventurier s’intitule La voix du mainate. Quel lien avec Rainbow ? Sans conteste, la voix de Mr Dio peut supporter tous les qualificatifs sauf celui de ressembler à un pépiement d’oiseau. Dans cet écrin climatique subtropical, Rising s’insère à merveille.
Bien que soufflant le soufre et le feu, sa production évoque l’ère glaciaire.
La batterie sonne comme une batte de Baseball claquant sur des carcasses de bœufs gelées sis dans une chambre froide. Elle « métronomise » les déferlantes arctiques époumonées par Ronnie James Dio.
Ce disque introduit le heavy métal, face désincarnée d’un flamboyant hard rock dont on aurait coupé les racines, toutes traces de blues vaporisées dans l’overdrive.
RAINBOW - Run with the wolf
« Tarot woman », avec son intro au synthé, Sirocco dans la tête du touareg puis Transperceneige vomis par la bouche du fils brûlant d’Eole, installe un climat initial dont bénéficie tout l’album. Magie du désert et glaces éternelles magnifient les sept chansons, de concert, comme les deux brins d’un même ADN.
Blackmore, né en avril 1945, à la veille de l’armistice, joue une double partition. Dans ses compositions, il insuffle la guerre : berceau de sa gestation, puis la réconciliation : période où il a grandi. Ange ou démon ? « Somewhere, over the Rainbow … ».
RAINBOW – Starstruck
Quant à Rainbow en concert … On parle de gigantisme, avec un arc en ciel de 7 tonnes, et du caractère ombrageux de son guitariste dictatorial : un roadie attaché « sans chemise, sans pantalon » dans les cintres pour avoir osé être en retard.
On parle également de signe cabalistique : index et petit doigt jaillissant du poing serré de Ronnie James (son apport éternel au genre). Seul témoignage officiel : On stage (1977).
Même s’il scintille par place, avec Made in Japan pour étalon, ce live parait bien pâle. On y trouve déjà ces longs passages parsemés de notes anorexiques coutumiers du sieur Blackmore : « Soyez témoins de mon ennui ».
Peut-être présagent-ils la fuite vers des contrées médiévales plus propices du prolixe guitariste et de sa complice, la divine Candice (?).
Kill the King (live – On stage – 1977)
Par la suite, Rainbow sort un autre Lp dans la lignée de Rising : Long live rock’n’roll (1978), puis rajoute un vernis pop à sa production lorsqu’il change de chanteur. Ronnie James Dio s’en va faire les beaux jours de Black Sabbath puis des siens en formant Dio.
Cozy Powell participe à un album de plus avant de rejoindre MSG. Ritchie Blackmore, quant à lui, imperturbable dans sa mauvaise humeur, continue l’aventure qu’il a créée puis vogue en solo avant de reformer son groupe épisodiquement.
Dans la carrière ensoleillée traversée d’averses de Rainbow, Rising fait figure d’incontournable.
D’ailleurs, en 2020, à l’heure de la rentrée, ne garnit-il pas toujours les cartables ?
Thierry Dauge
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RECAP RECAP
Rappel des parutions, à ce jour:
- il était une fois le Rock. -
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
20 Dec - Led Zeppelin
21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
23 Dec - Creedence Clearwater Revival (C.C.R.)
24 Dec - TOTO
25 Dec - Le Prog Rock (Livre)
26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec – TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
- à paraître -
16 Jan - Sex Pistols
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16 janvier - Sex Pistols
Janvier 1978 : dernier (et célèbre) concert des Sex Pistols au Winterland de San Francisco.
Clap de fin pour l'épopée ravageuse et mémorable des Sex Pistols.
Par Fernand Naudin
SEX PISTOLS : La grande escroquerie du Rock’n’Roll ?
Histoire d’une épopée Punk
La grande escroquerie du Rock’n’Roll ? Vraiment ???
Grande escroquerie du rock’n’roll ? Vraiment ?
L’histoire des Pistols commence en 1971 lorsque trois copains d’école décident de monter un groupe pour faire comme leurs idoles The Who, Small Faces, Stooges et MC5.
Steve Jones, Paul Cook et Warwick « Wally » Nightingale ne savent pas jouer et vont apprendre sur le tas. Jones, le bad boy du lot, vole guitares, basses et micros partout où il peut. Notamment à l’Hammersmith Odeon la veille d’un concert de David Bowie.
A la même époque, Cook et Jones commencent à fréquenter « Let It Rock », une petite boutique de Kings Road qui vend des fringues pour rockers. Le shop est tenu par un couple excentrique : Malcolm McLaren et Vivienne Westwood.
Les débuts chaotiques :
A l’été 1973, après avoir essayé divers musiciens aux claviers, saxo et autre, l’ossature du groupe est presque trouvée. Jones est chanteur guitariste, Wally, guitariste « lead » et Cook, batteur. Le trio se baptise The Strand, du nom d’une chanson de Roxy Music.
Un samedi après-midi, Jones est à la boutique et demande à McLaren s’il veut manager son groupe et s’il connaît un bassiste. Glen Matlock, vendeur occasionnel, se joint à la conversation et propose ses services pour la basse. Il en joue depuis déjà quelques années et va beaucoup apporter au groupe.
Pour le management, en revanche, il faudra attendre car McLaren n’est pas intéressé. Après une répétition dans la chambre de Wally, Matlock est engagé. Steve Jones a appris les bases de la guitare à l’oreille, Matlock le fait progresser en lui montrant quelques astuces simples pour les power chords et les riffs efficaces que l’on retrouve dans les chansons des Pistols.
The Strand, puis The Swankers
Au cours de l’année suivante, The Strand devient The Swankers et donne son premier concert à l’étage d’un pub.
Le répertoire comprend No Fun des Stooges, Substitute des Who, Whatcha Gonna Do About It ? des Small Faces, ainsi que deux compositions, «Scarface» et «Did You No Wrong» (qui deviendra la face B du single God Save The Queen).
De leur côté, McLaren et Westwood ont rebaptisé leur boutique, de « Let It Rock » elle est devenue « Too Fast To Live, Too Young To Die » puis « Sex ». On y trouve désormais accessoires pour fétichistes et t-shirts faits maison avec slogans provocateurs.
1975, McLaren s’occupe des futurs Sex Pistols
1975, après avoir managé les New York Dolls durant quelques mois seulement, McLaren est de retour à Londres. Il accepte finalement de s’occuper des Swankers qui changent encore de nom. Ils deviennent alors QT Jones & the Sex Pistols, puis simplement Sex Pistols, en lien avec le nom de la boutique et pour aller à contre-courant de l’esprit flower-power, « pistil » devenant « pistol ».
Wally est viré et Jones devient guitariste à plein temps. Le journaliste Nick Kent du NME est recruté comme deuxième guitariste par McLaren. De courte durée, il se fait dégager par le groupe après quelques répétitions, trop pénible et toujours défoncé.
Durant le séjour américain de McLaren, son ami Bernie Rhodes (futur manager de Clash) et Steve Jones ont repéré John Lydon, un jeune client bizarre qui vient au magasin pour flâner plus que pour acheter. Visuellement hors-norme, il pourrait faire office de chanteur. Après discussion avec la manager, il est auditionné et engagé. Lydon devient « Rotten », surnom trouvé par Steve Jones à cause de sa dentition pourrie et de son attitude méprisante.
Les répétitions reprennent et Rotten va très vite changer les choses. Son look est totalement décalé du reste du groupe, cheveux oranges en pétard, bottes repeintes en vert pomme, t-shirt « I Hate Pink Floyd » et chemises avec slogans anarchistes.
McLaren et Rotten…
De l’aveu de certains témoins de l’époque, McLaren n’apprécie pas beaucoup le personnage car il vient parasiter ses projets. Son idée en rentrant de New York était d’apporter de la nouveauté basée sur le look de Richard Hell, t-shirt déchiré et cheveux en pétard. Lydon a un coup d’avance et McLaren va désormais tout faire pour expliquer au monde que ce style vient de Hell, de New York, et donc de lui. Il affirmera ensuite avoir recruté Lydon… (interview retranscrite dans le livre de Steve Jones).
Outre son look proto-punk, Rotten a également un état d’esprit différent des autres. Il modifie les paroles de certaines chansons comme par exemple la reprise des Small Faces qui commence désormais par « Want you to know that I HATE you baby, want you to know I DON’T CARE » au lieu de «Want you to know that I LOVE you baby, want you to know that I CARE ».
Idem pour « Did You No Wrong ». Le titre évoque maintenant la vie d’un garçon pratiquant le plaisir solitaire… Lydon a horreur des chansons d’amour et de l’amour en général. Il a une colère en lui, envers l’école, l’église, la société, et il va le faire savoir.
Matlock n’apprécie pas trop mais il s’adapte. Il organise même le premier concert, le 6 Novembre 1975 dans son école, la Saint Martin’s School of Art de Londres.
Sex Pistols : Février 1976
Après la tournée des universités, les Pistols font la première partie d’Eddie & The Hot Rods au Marquee. Le concert est chaotique, les spectateurs les insultent, leurs reprochent de ne pas savoir jouer et leur demandent de partir.
Rotten jette de l’huile sur le feu! Il descend alors dans le public avec son micro, regarde la scène et lance :
«Quel groupe fabuleux, j’ai toujours rêvé de le voir sur scène».
Des chaises volent, le journaliste du NME Neil Spencer est dans la salle et prend une telle claque qu’il leur consacre un article sans un mot sur les Hot Rods. Deux ados de Manchester le lisent et décident d’aller voir sur place ce que valent ces Sex Pistols. Peter McNeish et Howard Trafford appellent le NME qui leur donne les coordonnées de McLaren. Ils assistent à deux concerts dans la banlieue de Londres et repartent avec l’idée de former un groupe pour faire la même musique! Howard devient Devoto, Pete devient Shelley, les Buzzcocks sont nés. Ils invitent ensuite les Pistols à jouer à Manchester en Juin et Juillet, au Lesser Free Trade Hall.
De là naissent des vocations, des labels, des groupes et tout ce que la scène locale a connu de punk et d’after-punk à la fin des 70’s, Joy Division, The Fall, Factory records, etc.
Au mois d’avril, première partie des 101’ers au Nashville Rooms de Londres.
Le chanteur guitariste John Mellor en prend plein les yeux et plein les oreilles. Pour lui, l’avenir est ailleurs. Fini le pub-rock, il forme The Clash avec Mick Jones et Paul Simonon et devient Joe Strummer.
Le mois suivant, les Pistols enregistrent leur première démo 3 titres au Majestic Studios avec Chris Spedding comme producteur. Il voit de suite que le groupe n’est pas à l’aise et lui demande de jouer afin qu’il puisse régler le matériel. Prétexte pour enregistrer « live » sans que les Pistols s’en aperçoivent afin de leur enlever la pression. La démo terminée, elle est envoyée aux journalistes de Sounds, Melody Maker, et NME qui l’accueillent très favorablement. Une seconde session a lieu en Juillet avec Dave Goodman, le sonorisateur des concerts, cette fois dans le local de répétition de Denmark Street. Certains titres figurent sur le bootleg Spunk.
Les SexPistols et les contrats de Mc Laren…
Après avoir fondé Glitterbest pour manager officiellement le groupe, McLaren fait signer les contrats à la va-vite lors de la première soirée « Punk Special » au 100 Club, le 20 septembre 1976.
Les Pistols ne lisent rien, pris dans le feu de l’action, et se font rouler. Le contrat stipule que le manager a tous les droits sur le nom du groupe, le pseudo Rotten, les titres enregistrés, y compris les paroles. Il se fera d’ailleurs un plaisir de raconter à qui veut bien l’écouter qu’il a écrit la plupart des textes, ce qui est faux. Il faudra attendre un procès débuté fin 70 pour que le groupe reprenne ses droits et le manager les perde en totalité.
Après la signature avec EMI en octobre, la tournée Anarchy in the UK doit débuter le 3 décembre. Dix neuf dates sont prévues et quatre groupes sont à l’affiche, The Clash, Damned, Johnny Thunders & The Heartbreakers et les Sex Pistols.
Dans l’après-midi du 1er Décembre, la chaîne de télévision Thames s’apprête à interviewer le groupe Queen, également au catalogue d’EMI. Malheureusement, Freddie Mercury est mal en point et la maison de disque doit proposer un autre groupe, ce sera les Sex Pistols qui viennent de sortir leur premier single, « Anarchy in the UK »
Sex Pistols - Anarchy in the UK
Le présentateur Bill Grundy n’apprécie pas de les recevoir sur son plateau à la dernière minute car il va devoir refaire toutes ses fiches, mais il n’a pas le choix. De plus, il les a vu à l’émission Nationwide en Novembre. Il les déteste et va les passer au lance-flammes.
Alors que McLaren s’empresse d’appeler les journaux, une limousine passe récupérer les Pistols qui répètent au Roxy pour la tournée « Anarchy In The UK». Pour les faire patienter, on les installe dans un salon, avec de l’alcool à leur disposition…. Erreur.
L’émission est en direct et c’est un désastre pour tout le monde.
Grundy, imbibé au whisky comme à son habitude, décide de se payer la tête des musiciens et de leurs amis venus les soutenir. Steve Jones est le plus bourré de tous. Il finit par insulter le présentateur qui l’incite à poursuivre.
Le bilan est catastrophique, le manager fuit les studios avec ses poulains et leurs fans avant l’arrivée de la presse et de la police! (Dire FUCK à la TV anglaise à cette époque est puni par la loi). Le lendemain Grundy est suspendu d’antenne pendant 15 jours et les Sex Pistols sont à la une de tous les journaux. McLaren est retrouvé hébété par sa secrétaire dans les bureaux de Glitterbest. (Lire à ce sujet son journal personnel dans « l’histoire intérieure » de Fred et Judy Vermorel).
Il prétendra plus tard avoir tout orchestré mais la réalité est tout autre, et elle va le rattraper. Les salles des concerts à venir ferment leurs portes aux quatre groupes.
La tournée “Anarchy” passe de 19 dates à 3, puis 7, et Glitterbest perd £10,000, tandis que les patrons d’EMI commencent à se demander s’ils n’ont pas fait une erreur en signant ce groupe.
Sex Pistols – Bill Grundy Tv Show
Cinq jours après l’incident télévisé, c’est McLaren qui prend la parole face aux caméras, avant le concert de Leeds, tandis que le groupe reste en retrait. Une précaution surprenante de la part d’un homme qui aurait orchestré le scandale chez Bill Grundy…
Malcom Mc Laren
Début janvier 77, un autre problème survient. Alors qu’il s’apprête à partir aux Pays-Bas pour quelques dates, le groupe saccage le hall de l’aéroport d’Heathrow! Insultes des passagers et vomit dans des pots de fleurs… Les journaux à scandale s’en donnent à cœur joie. Ils ont même le témoignage de diverses personnes qui racontent, sous anonymat afin d’éviter les représailles, ce qui s’est réellement passé.
Aéroport d’Heathrow, histoire d’un coup monté ?
Sauf que ce jour-là, les Pistols sont très en retard et EMI envoie un chauffeur les récupérer à l’appartement qu’ils se partagent au 6 Denmark Street. Ils sont accompagnés d’un responsable de la maison de disque qui a prévenu l’aéroport. Ils ne passent pas l’enregistrement des bagages et ne mettent pas les pieds dans le hall! La voiture les amène directement sur le tarmac pour prendre leur avion! Tout ce que relatent les journaux est faux, il n’y a jamais eu de problème à Heathrow. Pourtant, cette mauvaise publicité, ajoutée au scandale chez Grundy, à l’échec de la tournée de Décembre et au fait que le disque ne se vend pas pousse EMI à rompre son contrat.
McLaren récupère légalement un chèque de £30,000 qui lui est dû par contrat. Le même mois, Glen Matlock se fait virer, il est remplacé par un ami d’enfance de John “Rotten” Lydon, Sid Vicious. Celui-ci a déjà joué dans deux groupes, Flowers Of Romance et Siouxsie & The Banshees.
Avec A&M, signature et rupture…
Début Mars, signature avec A&M qui rompt son contrat au bout de 15 jours. Les employés de l’usine CBS qui fabriquent le nouveau 45 tours, God Save The Queen ont écouté les paroles et menacent de se mettre en grève si le disque sort. De plus, le présentateur TV Bob Harris se fait embrouiller par Sid Vicious et Jah Wobble (futur bassiste de PiL) dans une boîte de nuit. A&M ne veut pas d’ennui et se sépare des Pistols.
McLaren récupère un nouveau chèque à titre de dédommagement et le groupe se retrouve à nouveau sans maison de disque. Les sommes remises par EMI et A&M dépasseraient les £100,000. Les Pistols sont mal payés et Glitterbest occupe toujours de petits bureaux minables non loin de la boutique Sex.
Quid de l’argent ? Il se raconte qu’il a été dépensé en grande partie dans le projet de film avec Russ Meyer, Who Killed Bambi ?, que Temple terminera en 1979 sous le titre The Great Rock’N’Roll Swindle.
Interdits de concert en Angleterre, les Pistols partent quelques jours à Berlin pour se détacher de la mauvaise ambiance locale. Là-bas, Rotten est impressionné par la séparation du pays, le mur et l’univers fermé qui se trouve derrière. Cela lui inspire une des dernières chansons du répertoire, Holidays In The Sun, dans laquelle le bloc communiste est comparé au camp nazi Bergen Belsen, libéré par l’armée anglaise en 1944.
Sex Pistols – Holidays in the Sun
De retour à Londres, les choses n’ont pas changé. McLaren a tout le mal du monde à trouver une nouvelle maison de disques. Toutes les majors ont leurs groupes et ne veulent prendre aucun risque avec les Pistols. Polydor qui avait payé des heures de studio en 1976, pensant les récupérer, claque la porte au nez du manager. Il ne lui reste plus qu’une seule option, Virgin Records. Il ne veut pas, ce tout petit label est d’après lui géré par une bande de hippies et son groupe n’a rien à faire avec.
Sauf qu’il n’a pas trop le choix et le contrat avec Virgin est signé en Mai. Suivent la sortie du single “God Save The Queen” et un concert sur la Tamise organisé par Richard Branson, le boss du label et Glitterbest. L’événement se termine mal, la police intervient. Des personnes sont arrêtées, dont McLaren, sa femme et quelques fans.
Sex Pistols - God Save the Queen
Toujours interdits de concert, les Sex Pistols menacent de se séparer si les choses ne changent pas. Tandis qu’il s’apprête à s’envoler pour les USA afin d’y rencontrer Russ Meyer, McLaren demande à sa secrétaire d’organiser une tournée en Scandinavie. Elle est mise en place rapidement et débute mi-juillet au Danemark.
De son côté, Branson s’arrange avec les Pistols pour que la vidéo du nouveau single, Pretty Vacant, soit diffusée à Top Of The Pops, contre l’avis du manager parti aux States.
Sex Pistols - Pretty Vacant
En Août, toujours dans l’impossibilité de jouer officiellement dans leur pays, les Pistols vont toutefois réussir à y faire quelques concerts sous des noms d’emprunt. Le but étant de lâcher l’info au dernier moment, par le biais des radios, par exemple.
La tournée SPOTS (Sex Pistols On Tour Secretly) comprend 5 dates. Ils jouent tour à tour sous le nom de Spots, Hamsters, et Tax Exiles. A chaque fois, au dernier moment, les gens apprennent qu’il s’agit des Pistols. Les salles se remplissent et finalement, tout se passe bien, comme en témoigne la vidéo du concert de Penzance du 1er Septembre. (Vidéo depuis supprimée sur Youtube … ).
L’album Never Mind The Bollocks Here’s The Sex Pistols des SEX PISTOLS sort finalement en Octobre
Mais, non sans incident puisque le mot « Bollocks » (couilles) dérange! L’affaire est jugée par un tribunal qui conclue qu’à la tournure du titre, il s’agit d’un mot venant du vieil anglais, équivalent à “Nonsense” (absurdité, idioties, etc). Retour en rayon pour le disque qui finalement se vend plutôt bien.
Fin 77, les Pistols partent en tournée en Hollande puis reviennent jouer en Angleterre, tout à fait légalement cette fois. Les choses se sont arrangées du fait du jugement du tribunal dans l’affaire « Bollocks » et de l’absence de scandale. Pour Noël, le groupe joue à Huddersfield, en soutien aux pompiers en grève. L’après-midi, les Pistols donnent un premier concert gratuitement pour les enfants des grèvistes. On y offre, gâteaux, disques, T-shirts, badges etc. . Le groupe passe un moment fantastique d’après le témoignage de Rotten lui-même.
Sex Pistols – Bodies
La tournée US débute le 5 Janvier de l’année suivante, à Atlanta
Elle aurait dû commencer plus tôt, des dates étaient prévues à partir du 29 Décembre dans des villes du nord, dont Chicago et Cleveland, mais pour des problèmes de visas délivrés en retard, ces concerts sont annulés. La tournée est une catastrophe et les tensions se font sentir. Rotten ne parle plus à personne ou presque, Cook et Jones voyagent à part et Sid Vicious devient fou, loin de sa copine Nancy restée en Angleterre et de l’héroïne dont son manager l’écarte.
A Memphis, il se mutile au couteau et finit avec une vilaine blessure au bras. A San Antonio, il frappe un spectateur avec sa basse. Et à Dallas, c’est lui qui reçoit un coup au visage, ce qui lui vaut de finir le concert avec le nez en sang. Le concert de San Francisco est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, la sono est mauvaise, Rotten ne s’entend pas et se plaint des retours. La salle est trop grande, l’événement démesuré par rapport à ce que les Pistols ont l’habitude de faire.
Le départ de Johnny Rotten
McLaren a organisé un séjour à Rio avec Cook et Jones pour les besoins du film Who Killed Bambi ?. Les deux Pistols doivent y rencontrer l’ancien gangster Ronald Biggs, un des auteurs de l’attaque du train postal Glasgow Londres de 1963. Biggs vit en exil, il ne peut pas sortir du pays. Du coup ce sont les deux autres qui viennent à lui pour enregistrer deux chansons et une vidéo. Vicious et Rotten ne sont pas au courant et l’apprennent le lendemain du concert au Winterland. Rotten veut des explications qu’il n’obtient pas et claque la porte.
Fini pour lui, s’en est trop, les Pistols sont du passé, il rentre en Angleterre et va former Public Image Limited (PiL) quelques mois plus tard.
Et pour Sid Vicious…
Sid quant à lui fait une overdose d’alcool et de médicaments dans l’avion qui le ramène au pays. Il se fait soigner à New York avant de retrouver sa petite amie Nancy à Londres. McLaren n’a pas prévu le départ de Rotten puisqu’une tournée européenne est déjà sur pied. Elle doit débuter juste après Rio, le 18 Janvier, à Helsinki pour se terminer en Février aux Abattoirs de La Villette à Paris. Mais voilà, Rotten est parti. Sid Vicious est camé jusqu’à la moelle… Et Cook et Jones ne veulent plus se prendre la tête. Pour eux, c’est sex drugs & rock n’roll, rien d’autre.
Ils acceptent des rôles dans le film de leur manager et composent pour de nouveaux singles. La presse accueille très mal les deux titres avec Biggs. (Il faut dire que les paroles sont assez débiles. Il y est question de nazis en fuite en Amérique du Sud, de juifs qu’on tue dans les camps de concentration etc).
Sid Vicious a également un rôle. On le voit, totalement défoncé, se promener à Paris avec un t-shirt à croix gammée et chanter My Way au théâtre de l’empire qui passe pour l’Olympia pour les besoins du film. Il enregistre également la version studio du titre lors de ce séjour parisien, au printemps 78, soit quelques semaines après la mort de Claude François… Hommage punk, en quelques sortes.
A 21 ans, Vicious est en fin de course. Too much, too soon.
Après la France, il rentre à Londres, fait un concert à l’Electric Ballroom au mois d’Août avec ses copains, Glen Matlock (pas rancunier) et Steve New des Rich Kids ainsi que Rat Scabies des Damned. En Septembre, il s’envole avec Nancy pour New York et ne remettra plus les pieds en Angleterre.
Après une série de concerts au Max’s Kansas City accompagné de Jerry Nolan, Steve Dior, Arthur Kane, Mick Jones ou Chris Spedding selon les soirs, Sid Vicious doit normalement jouer à Boston. Nancy le manage, s’occupe de lui fournir l’héroïne…
Tous les deux vivent de plus en plus comme de minables junkies. Ils occupent alors une chambre à l’hôtel Chelsea, fréquentée par des artistes, des drogués et des dealers. Leur vie ne tourne qu’autours de l’héro, Nancy ferait même des passes pour en acheter, d’après certaines rumeurs.
Nancy Spungen – Sid Vicious – Jerry Nolan (New York Dolls – Heartbreakers) – Steve Dior – Arthut “killer” Kane (New York Dolls) – Mick Jones (The Clash) – Photo prise en coulisses à l’Electric Ballroom en août 78
Décès de Nancy Spungen
Le 12 octobre, Sid Vicious la retrouve sans vie dans la salle de bain de leur chambre, tuée avec le couteau de Sid. Lui ne se souvient de rien. On l’arrête et l’incarcère avant de le libérer. McLaren paye la caution tandis que Mick Jagger finance les frais d’avocat. Malheureusement, le 2 février, après une fête pour célébrer sa sortie, on retrouve l’ex-Pistol mort d’une overdose d’héroïne… drogue procurée par sa mère.
Personne ne sait qui a tué Nancy Spungen. Certains locataires du Chelsea Hotel affirment avoir vu le couple et un homme entrer dans leur chambre, la veille au soir. Des soupçons se tournent vers des dealers, mais les autorités classent rapidement l’affaire.
Sid et Nancy
The Great Rock N’Roll Swindle, l’histoire des SEX PISTOLS… selon McLaren
McLaren modifie le scénario du film. Il tourne des scènes supplémentaires avec Julian Temple, et change le titre qui devient The Great Rock’N’Roll Swindle. (La Grande Escroquerie Du Rock’N’Roll). Une fable toute à sa gloire dans laquelle ce qui est faux doit paraître vrai, selon les dires de Temple lui-même. Une histoire en dix leçons que beaucoup vont prendre pour argent comptant.
Une “fable” qui explique comment créer un groupe avec des gens qui ne savent pas jouer, escroquer les maisons de disques, susciter le manque en empêchant les concerts et les sorties de disques, etc.
Une histoire que McLaren finit par croire dur comme fer, et qu’il n’aura aucun mal à faire avaler à une partie des médias et du public. Temple témoigne à ce sujet dans la nouvelle version de “L’histoire intérieure”, le livre de Fred et Judy Vermorel sorti en 2011.
Après avoir perdu tous les droits sur le groupe, McLaren s’occupe de Bow Wow Wow. Il sort ensuite quelques disques en solo, sans grand succès. Il décède en 2010 d’un cancer des poumons.
Reformation des Sex Pistols
En 1996, les Sex Pistols se reforment pour l’argent et ne s’en cachent pas. Il suscitent la colère de certains fans ultra-conservateurs et d’ayatollahs du rock.
Une tournée mondiale a lieu, elle passe par Paris le 4 Juillet. En parallèle, Steve Jones forme les excellents Neurotic Outsiders avec des potes de Los Angeles.
Il y aura de nouvelles reformations. En 2002, 2003, 2007 et 2008, mais il semble aujourd’hui certain que ce soit fini.
Lydon a remonté Public Image Ltd. Jones anime une émission de radio à Los Angeles. Cook joue avec les Professionals (sans Jones). Quant à Matlock, il mène une carrière solo, sort des disques et partage la scène depuis dix ans avec des musiciens tels que Sylvain Sylvain (New York Dolls), Slim Jim Phantom (Stray Cats), Earl Slick (Bowie, N.Y.Dolls etc) ou encore Chris Spedding avec qui il avait enregistré sa première démo en 1976.
Boucle bouclée… The end.
Fernand NAUDIN
Clap de fin pour l'épopée ravageuse et mémorable des Sex Pistols.
Par Fernand Naudin
SEX PISTOLS : La grande escroquerie du Rock’n’Roll ?
Histoire d’une épopée Punk
La grande escroquerie du Rock’n’Roll ? Vraiment ???
Grande escroquerie du rock’n’roll ? Vraiment ?
L’histoire des Pistols commence en 1971 lorsque trois copains d’école décident de monter un groupe pour faire comme leurs idoles The Who, Small Faces, Stooges et MC5.
Steve Jones, Paul Cook et Warwick « Wally » Nightingale ne savent pas jouer et vont apprendre sur le tas. Jones, le bad boy du lot, vole guitares, basses et micros partout où il peut. Notamment à l’Hammersmith Odeon la veille d’un concert de David Bowie.
A la même époque, Cook et Jones commencent à fréquenter « Let It Rock », une petite boutique de Kings Road qui vend des fringues pour rockers. Le shop est tenu par un couple excentrique : Malcolm McLaren et Vivienne Westwood.
Les débuts chaotiques :
A l’été 1973, après avoir essayé divers musiciens aux claviers, saxo et autre, l’ossature du groupe est presque trouvée. Jones est chanteur guitariste, Wally, guitariste « lead » et Cook, batteur. Le trio se baptise The Strand, du nom d’une chanson de Roxy Music.
Un samedi après-midi, Jones est à la boutique et demande à McLaren s’il veut manager son groupe et s’il connaît un bassiste. Glen Matlock, vendeur occasionnel, se joint à la conversation et propose ses services pour la basse. Il en joue depuis déjà quelques années et va beaucoup apporter au groupe.
Pour le management, en revanche, il faudra attendre car McLaren n’est pas intéressé. Après une répétition dans la chambre de Wally, Matlock est engagé. Steve Jones a appris les bases de la guitare à l’oreille, Matlock le fait progresser en lui montrant quelques astuces simples pour les power chords et les riffs efficaces que l’on retrouve dans les chansons des Pistols.
The Strand, puis The Swankers
Au cours de l’année suivante, The Strand devient The Swankers et donne son premier concert à l’étage d’un pub.
Le répertoire comprend No Fun des Stooges, Substitute des Who, Whatcha Gonna Do About It ? des Small Faces, ainsi que deux compositions, «Scarface» et «Did You No Wrong» (qui deviendra la face B du single God Save The Queen).
De leur côté, McLaren et Westwood ont rebaptisé leur boutique, de « Let It Rock » elle est devenue « Too Fast To Live, Too Young To Die » puis « Sex ». On y trouve désormais accessoires pour fétichistes et t-shirts faits maison avec slogans provocateurs.
1975, McLaren s’occupe des futurs Sex Pistols
1975, après avoir managé les New York Dolls durant quelques mois seulement, McLaren est de retour à Londres. Il accepte finalement de s’occuper des Swankers qui changent encore de nom. Ils deviennent alors QT Jones & the Sex Pistols, puis simplement Sex Pistols, en lien avec le nom de la boutique et pour aller à contre-courant de l’esprit flower-power, « pistil » devenant « pistol ».
Wally est viré et Jones devient guitariste à plein temps. Le journaliste Nick Kent du NME est recruté comme deuxième guitariste par McLaren. De courte durée, il se fait dégager par le groupe après quelques répétitions, trop pénible et toujours défoncé.
Durant le séjour américain de McLaren, son ami Bernie Rhodes (futur manager de Clash) et Steve Jones ont repéré John Lydon, un jeune client bizarre qui vient au magasin pour flâner plus que pour acheter. Visuellement hors-norme, il pourrait faire office de chanteur. Après discussion avec la manager, il est auditionné et engagé. Lydon devient « Rotten », surnom trouvé par Steve Jones à cause de sa dentition pourrie et de son attitude méprisante.
Les répétitions reprennent et Rotten va très vite changer les choses. Son look est totalement décalé du reste du groupe, cheveux oranges en pétard, bottes repeintes en vert pomme, t-shirt « I Hate Pink Floyd » et chemises avec slogans anarchistes.
McLaren et Rotten…
De l’aveu de certains témoins de l’époque, McLaren n’apprécie pas beaucoup le personnage car il vient parasiter ses projets. Son idée en rentrant de New York était d’apporter de la nouveauté basée sur le look de Richard Hell, t-shirt déchiré et cheveux en pétard. Lydon a un coup d’avance et McLaren va désormais tout faire pour expliquer au monde que ce style vient de Hell, de New York, et donc de lui. Il affirmera ensuite avoir recruté Lydon… (interview retranscrite dans le livre de Steve Jones).
Outre son look proto-punk, Rotten a également un état d’esprit différent des autres. Il modifie les paroles de certaines chansons comme par exemple la reprise des Small Faces qui commence désormais par « Want you to know that I HATE you baby, want you to know I DON’T CARE » au lieu de «Want you to know that I LOVE you baby, want you to know that I CARE ».
Idem pour « Did You No Wrong ». Le titre évoque maintenant la vie d’un garçon pratiquant le plaisir solitaire… Lydon a horreur des chansons d’amour et de l’amour en général. Il a une colère en lui, envers l’école, l’église, la société, et il va le faire savoir.
Matlock n’apprécie pas trop mais il s’adapte. Il organise même le premier concert, le 6 Novembre 1975 dans son école, la Saint Martin’s School of Art de Londres.
Sex Pistols : Février 1976
Après la tournée des universités, les Pistols font la première partie d’Eddie & The Hot Rods au Marquee. Le concert est chaotique, les spectateurs les insultent, leurs reprochent de ne pas savoir jouer et leur demandent de partir.
Rotten jette de l’huile sur le feu! Il descend alors dans le public avec son micro, regarde la scène et lance :
«Quel groupe fabuleux, j’ai toujours rêvé de le voir sur scène».
Des chaises volent, le journaliste du NME Neil Spencer est dans la salle et prend une telle claque qu’il leur consacre un article sans un mot sur les Hot Rods. Deux ados de Manchester le lisent et décident d’aller voir sur place ce que valent ces Sex Pistols. Peter McNeish et Howard Trafford appellent le NME qui leur donne les coordonnées de McLaren. Ils assistent à deux concerts dans la banlieue de Londres et repartent avec l’idée de former un groupe pour faire la même musique! Howard devient Devoto, Pete devient Shelley, les Buzzcocks sont nés. Ils invitent ensuite les Pistols à jouer à Manchester en Juin et Juillet, au Lesser Free Trade Hall.
De là naissent des vocations, des labels, des groupes et tout ce que la scène locale a connu de punk et d’after-punk à la fin des 70’s, Joy Division, The Fall, Factory records, etc.
Au mois d’avril, première partie des 101’ers au Nashville Rooms de Londres.
Le chanteur guitariste John Mellor en prend plein les yeux et plein les oreilles. Pour lui, l’avenir est ailleurs. Fini le pub-rock, il forme The Clash avec Mick Jones et Paul Simonon et devient Joe Strummer.
Le mois suivant, les Pistols enregistrent leur première démo 3 titres au Majestic Studios avec Chris Spedding comme producteur. Il voit de suite que le groupe n’est pas à l’aise et lui demande de jouer afin qu’il puisse régler le matériel. Prétexte pour enregistrer « live » sans que les Pistols s’en aperçoivent afin de leur enlever la pression. La démo terminée, elle est envoyée aux journalistes de Sounds, Melody Maker, et NME qui l’accueillent très favorablement. Une seconde session a lieu en Juillet avec Dave Goodman, le sonorisateur des concerts, cette fois dans le local de répétition de Denmark Street. Certains titres figurent sur le bootleg Spunk.
Les SexPistols et les contrats de Mc Laren…
Après avoir fondé Glitterbest pour manager officiellement le groupe, McLaren fait signer les contrats à la va-vite lors de la première soirée « Punk Special » au 100 Club, le 20 septembre 1976.
Les Pistols ne lisent rien, pris dans le feu de l’action, et se font rouler. Le contrat stipule que le manager a tous les droits sur le nom du groupe, le pseudo Rotten, les titres enregistrés, y compris les paroles. Il se fera d’ailleurs un plaisir de raconter à qui veut bien l’écouter qu’il a écrit la plupart des textes, ce qui est faux. Il faudra attendre un procès débuté fin 70 pour que le groupe reprenne ses droits et le manager les perde en totalité.
Après la signature avec EMI en octobre, la tournée Anarchy in the UK doit débuter le 3 décembre. Dix neuf dates sont prévues et quatre groupes sont à l’affiche, The Clash, Damned, Johnny Thunders & The Heartbreakers et les Sex Pistols.
Dans l’après-midi du 1er Décembre, la chaîne de télévision Thames s’apprête à interviewer le groupe Queen, également au catalogue d’EMI. Malheureusement, Freddie Mercury est mal en point et la maison de disque doit proposer un autre groupe, ce sera les Sex Pistols qui viennent de sortir leur premier single, « Anarchy in the UK »
Sex Pistols - Anarchy in the UK
Le présentateur Bill Grundy n’apprécie pas de les recevoir sur son plateau à la dernière minute car il va devoir refaire toutes ses fiches, mais il n’a pas le choix. De plus, il les a vu à l’émission Nationwide en Novembre. Il les déteste et va les passer au lance-flammes.
Alors que McLaren s’empresse d’appeler les journaux, une limousine passe récupérer les Pistols qui répètent au Roxy pour la tournée « Anarchy In The UK». Pour les faire patienter, on les installe dans un salon, avec de l’alcool à leur disposition…. Erreur.
L’émission est en direct et c’est un désastre pour tout le monde.
Grundy, imbibé au whisky comme à son habitude, décide de se payer la tête des musiciens et de leurs amis venus les soutenir. Steve Jones est le plus bourré de tous. Il finit par insulter le présentateur qui l’incite à poursuivre.
Le bilan est catastrophique, le manager fuit les studios avec ses poulains et leurs fans avant l’arrivée de la presse et de la police! (Dire FUCK à la TV anglaise à cette époque est puni par la loi). Le lendemain Grundy est suspendu d’antenne pendant 15 jours et les Sex Pistols sont à la une de tous les journaux. McLaren est retrouvé hébété par sa secrétaire dans les bureaux de Glitterbest. (Lire à ce sujet son journal personnel dans « l’histoire intérieure » de Fred et Judy Vermorel).
Il prétendra plus tard avoir tout orchestré mais la réalité est tout autre, et elle va le rattraper. Les salles des concerts à venir ferment leurs portes aux quatre groupes.
La tournée “Anarchy” passe de 19 dates à 3, puis 7, et Glitterbest perd £10,000, tandis que les patrons d’EMI commencent à se demander s’ils n’ont pas fait une erreur en signant ce groupe.
Sex Pistols – Bill Grundy Tv Show
Cinq jours après l’incident télévisé, c’est McLaren qui prend la parole face aux caméras, avant le concert de Leeds, tandis que le groupe reste en retrait. Une précaution surprenante de la part d’un homme qui aurait orchestré le scandale chez Bill Grundy…
Malcom Mc Laren
Début janvier 77, un autre problème survient. Alors qu’il s’apprête à partir aux Pays-Bas pour quelques dates, le groupe saccage le hall de l’aéroport d’Heathrow! Insultes des passagers et vomit dans des pots de fleurs… Les journaux à scandale s’en donnent à cœur joie. Ils ont même le témoignage de diverses personnes qui racontent, sous anonymat afin d’éviter les représailles, ce qui s’est réellement passé.
Aéroport d’Heathrow, histoire d’un coup monté ?
Sauf que ce jour-là, les Pistols sont très en retard et EMI envoie un chauffeur les récupérer à l’appartement qu’ils se partagent au 6 Denmark Street. Ils sont accompagnés d’un responsable de la maison de disque qui a prévenu l’aéroport. Ils ne passent pas l’enregistrement des bagages et ne mettent pas les pieds dans le hall! La voiture les amène directement sur le tarmac pour prendre leur avion! Tout ce que relatent les journaux est faux, il n’y a jamais eu de problème à Heathrow. Pourtant, cette mauvaise publicité, ajoutée au scandale chez Grundy, à l’échec de la tournée de Décembre et au fait que le disque ne se vend pas pousse EMI à rompre son contrat.
McLaren récupère légalement un chèque de £30,000 qui lui est dû par contrat. Le même mois, Glen Matlock se fait virer, il est remplacé par un ami d’enfance de John “Rotten” Lydon, Sid Vicious. Celui-ci a déjà joué dans deux groupes, Flowers Of Romance et Siouxsie & The Banshees.
Avec A&M, signature et rupture…
Début Mars, signature avec A&M qui rompt son contrat au bout de 15 jours. Les employés de l’usine CBS qui fabriquent le nouveau 45 tours, God Save The Queen ont écouté les paroles et menacent de se mettre en grève si le disque sort. De plus, le présentateur TV Bob Harris se fait embrouiller par Sid Vicious et Jah Wobble (futur bassiste de PiL) dans une boîte de nuit. A&M ne veut pas d’ennui et se sépare des Pistols.
McLaren récupère un nouveau chèque à titre de dédommagement et le groupe se retrouve à nouveau sans maison de disque. Les sommes remises par EMI et A&M dépasseraient les £100,000. Les Pistols sont mal payés et Glitterbest occupe toujours de petits bureaux minables non loin de la boutique Sex.
Quid de l’argent ? Il se raconte qu’il a été dépensé en grande partie dans le projet de film avec Russ Meyer, Who Killed Bambi ?, que Temple terminera en 1979 sous le titre The Great Rock’N’Roll Swindle.
Interdits de concert en Angleterre, les Pistols partent quelques jours à Berlin pour se détacher de la mauvaise ambiance locale. Là-bas, Rotten est impressionné par la séparation du pays, le mur et l’univers fermé qui se trouve derrière. Cela lui inspire une des dernières chansons du répertoire, Holidays In The Sun, dans laquelle le bloc communiste est comparé au camp nazi Bergen Belsen, libéré par l’armée anglaise en 1944.
Sex Pistols – Holidays in the Sun
De retour à Londres, les choses n’ont pas changé. McLaren a tout le mal du monde à trouver une nouvelle maison de disques. Toutes les majors ont leurs groupes et ne veulent prendre aucun risque avec les Pistols. Polydor qui avait payé des heures de studio en 1976, pensant les récupérer, claque la porte au nez du manager. Il ne lui reste plus qu’une seule option, Virgin Records. Il ne veut pas, ce tout petit label est d’après lui géré par une bande de hippies et son groupe n’a rien à faire avec.
Sauf qu’il n’a pas trop le choix et le contrat avec Virgin est signé en Mai. Suivent la sortie du single “God Save The Queen” et un concert sur la Tamise organisé par Richard Branson, le boss du label et Glitterbest. L’événement se termine mal, la police intervient. Des personnes sont arrêtées, dont McLaren, sa femme et quelques fans.
Sex Pistols - God Save the Queen
Toujours interdits de concert, les Sex Pistols menacent de se séparer si les choses ne changent pas. Tandis qu’il s’apprête à s’envoler pour les USA afin d’y rencontrer Russ Meyer, McLaren demande à sa secrétaire d’organiser une tournée en Scandinavie. Elle est mise en place rapidement et débute mi-juillet au Danemark.
De son côté, Branson s’arrange avec les Pistols pour que la vidéo du nouveau single, Pretty Vacant, soit diffusée à Top Of The Pops, contre l’avis du manager parti aux States.
Sex Pistols - Pretty Vacant
En Août, toujours dans l’impossibilité de jouer officiellement dans leur pays, les Pistols vont toutefois réussir à y faire quelques concerts sous des noms d’emprunt. Le but étant de lâcher l’info au dernier moment, par le biais des radios, par exemple.
La tournée SPOTS (Sex Pistols On Tour Secretly) comprend 5 dates. Ils jouent tour à tour sous le nom de Spots, Hamsters, et Tax Exiles. A chaque fois, au dernier moment, les gens apprennent qu’il s’agit des Pistols. Les salles se remplissent et finalement, tout se passe bien, comme en témoigne la vidéo du concert de Penzance du 1er Septembre. (Vidéo depuis supprimée sur Youtube … ).
L’album Never Mind The Bollocks Here’s The Sex Pistols des SEX PISTOLS sort finalement en Octobre
Mais, non sans incident puisque le mot « Bollocks » (couilles) dérange! L’affaire est jugée par un tribunal qui conclue qu’à la tournure du titre, il s’agit d’un mot venant du vieil anglais, équivalent à “Nonsense” (absurdité, idioties, etc). Retour en rayon pour le disque qui finalement se vend plutôt bien.
Fin 77, les Pistols partent en tournée en Hollande puis reviennent jouer en Angleterre, tout à fait légalement cette fois. Les choses se sont arrangées du fait du jugement du tribunal dans l’affaire « Bollocks » et de l’absence de scandale. Pour Noël, le groupe joue à Huddersfield, en soutien aux pompiers en grève. L’après-midi, les Pistols donnent un premier concert gratuitement pour les enfants des grèvistes. On y offre, gâteaux, disques, T-shirts, badges etc. . Le groupe passe un moment fantastique d’après le témoignage de Rotten lui-même.
Sex Pistols – Bodies
La tournée US débute le 5 Janvier de l’année suivante, à Atlanta
Elle aurait dû commencer plus tôt, des dates étaient prévues à partir du 29 Décembre dans des villes du nord, dont Chicago et Cleveland, mais pour des problèmes de visas délivrés en retard, ces concerts sont annulés. La tournée est une catastrophe et les tensions se font sentir. Rotten ne parle plus à personne ou presque, Cook et Jones voyagent à part et Sid Vicious devient fou, loin de sa copine Nancy restée en Angleterre et de l’héroïne dont son manager l’écarte.
A Memphis, il se mutile au couteau et finit avec une vilaine blessure au bras. A San Antonio, il frappe un spectateur avec sa basse. Et à Dallas, c’est lui qui reçoit un coup au visage, ce qui lui vaut de finir le concert avec le nez en sang. Le concert de San Francisco est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, la sono est mauvaise, Rotten ne s’entend pas et se plaint des retours. La salle est trop grande, l’événement démesuré par rapport à ce que les Pistols ont l’habitude de faire.
Le départ de Johnny Rotten
McLaren a organisé un séjour à Rio avec Cook et Jones pour les besoins du film Who Killed Bambi ?. Les deux Pistols doivent y rencontrer l’ancien gangster Ronald Biggs, un des auteurs de l’attaque du train postal Glasgow Londres de 1963. Biggs vit en exil, il ne peut pas sortir du pays. Du coup ce sont les deux autres qui viennent à lui pour enregistrer deux chansons et une vidéo. Vicious et Rotten ne sont pas au courant et l’apprennent le lendemain du concert au Winterland. Rotten veut des explications qu’il n’obtient pas et claque la porte.
Fini pour lui, s’en est trop, les Pistols sont du passé, il rentre en Angleterre et va former Public Image Limited (PiL) quelques mois plus tard.
Et pour Sid Vicious…
Sid quant à lui fait une overdose d’alcool et de médicaments dans l’avion qui le ramène au pays. Il se fait soigner à New York avant de retrouver sa petite amie Nancy à Londres. McLaren n’a pas prévu le départ de Rotten puisqu’une tournée européenne est déjà sur pied. Elle doit débuter juste après Rio, le 18 Janvier, à Helsinki pour se terminer en Février aux Abattoirs de La Villette à Paris. Mais voilà, Rotten est parti. Sid Vicious est camé jusqu’à la moelle… Et Cook et Jones ne veulent plus se prendre la tête. Pour eux, c’est sex drugs & rock n’roll, rien d’autre.
Ils acceptent des rôles dans le film de leur manager et composent pour de nouveaux singles. La presse accueille très mal les deux titres avec Biggs. (Il faut dire que les paroles sont assez débiles. Il y est question de nazis en fuite en Amérique du Sud, de juifs qu’on tue dans les camps de concentration etc).
Sid Vicious a également un rôle. On le voit, totalement défoncé, se promener à Paris avec un t-shirt à croix gammée et chanter My Way au théâtre de l’empire qui passe pour l’Olympia pour les besoins du film. Il enregistre également la version studio du titre lors de ce séjour parisien, au printemps 78, soit quelques semaines après la mort de Claude François… Hommage punk, en quelques sortes.
A 21 ans, Vicious est en fin de course. Too much, too soon.
Après la France, il rentre à Londres, fait un concert à l’Electric Ballroom au mois d’Août avec ses copains, Glen Matlock (pas rancunier) et Steve New des Rich Kids ainsi que Rat Scabies des Damned. En Septembre, il s’envole avec Nancy pour New York et ne remettra plus les pieds en Angleterre.
Après une série de concerts au Max’s Kansas City accompagné de Jerry Nolan, Steve Dior, Arthur Kane, Mick Jones ou Chris Spedding selon les soirs, Sid Vicious doit normalement jouer à Boston. Nancy le manage, s’occupe de lui fournir l’héroïne…
Tous les deux vivent de plus en plus comme de minables junkies. Ils occupent alors une chambre à l’hôtel Chelsea, fréquentée par des artistes, des drogués et des dealers. Leur vie ne tourne qu’autours de l’héro, Nancy ferait même des passes pour en acheter, d’après certaines rumeurs.
Nancy Spungen – Sid Vicious – Jerry Nolan (New York Dolls – Heartbreakers) – Steve Dior – Arthut “killer” Kane (New York Dolls) – Mick Jones (The Clash) – Photo prise en coulisses à l’Electric Ballroom en août 78
Décès de Nancy Spungen
Le 12 octobre, Sid Vicious la retrouve sans vie dans la salle de bain de leur chambre, tuée avec le couteau de Sid. Lui ne se souvient de rien. On l’arrête et l’incarcère avant de le libérer. McLaren paye la caution tandis que Mick Jagger finance les frais d’avocat. Malheureusement, le 2 février, après une fête pour célébrer sa sortie, on retrouve l’ex-Pistol mort d’une overdose d’héroïne… drogue procurée par sa mère.
Personne ne sait qui a tué Nancy Spungen. Certains locataires du Chelsea Hotel affirment avoir vu le couple et un homme entrer dans leur chambre, la veille au soir. Des soupçons se tournent vers des dealers, mais les autorités classent rapidement l’affaire.
Sid et Nancy
The Great Rock N’Roll Swindle, l’histoire des SEX PISTOLS… selon McLaren
McLaren modifie le scénario du film. Il tourne des scènes supplémentaires avec Julian Temple, et change le titre qui devient The Great Rock’N’Roll Swindle. (La Grande Escroquerie Du Rock’N’Roll). Une fable toute à sa gloire dans laquelle ce qui est faux doit paraître vrai, selon les dires de Temple lui-même. Une histoire en dix leçons que beaucoup vont prendre pour argent comptant.
Une “fable” qui explique comment créer un groupe avec des gens qui ne savent pas jouer, escroquer les maisons de disques, susciter le manque en empêchant les concerts et les sorties de disques, etc.
Une histoire que McLaren finit par croire dur comme fer, et qu’il n’aura aucun mal à faire avaler à une partie des médias et du public. Temple témoigne à ce sujet dans la nouvelle version de “L’histoire intérieure”, le livre de Fred et Judy Vermorel sorti en 2011.
Après avoir perdu tous les droits sur le groupe, McLaren s’occupe de Bow Wow Wow. Il sort ensuite quelques disques en solo, sans grand succès. Il décède en 2010 d’un cancer des poumons.
Reformation des Sex Pistols
En 1996, les Sex Pistols se reforment pour l’argent et ne s’en cachent pas. Il suscitent la colère de certains fans ultra-conservateurs et d’ayatollahs du rock.
Une tournée mondiale a lieu, elle passe par Paris le 4 Juillet. En parallèle, Steve Jones forme les excellents Neurotic Outsiders avec des potes de Los Angeles.
Il y aura de nouvelles reformations. En 2002, 2003, 2007 et 2008, mais il semble aujourd’hui certain que ce soit fini.
Lydon a remonté Public Image Ltd. Jones anime une émission de radio à Los Angeles. Cook joue avec les Professionals (sans Jones). Quant à Matlock, il mène une carrière solo, sort des disques et partage la scène depuis dix ans avec des musiciens tels que Sylvain Sylvain (New York Dolls), Slim Jim Phantom (Stray Cats), Earl Slick (Bowie, N.Y.Dolls etc) ou encore Chris Spedding avec qui il avait enregistré sa première démo en 1976.
Boucle bouclée… The end.
Fernand NAUDIN
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17 janvier - Depeche Mode
En attendant la reprise des tournées suspendues à la cause de la pandémie, un album devrait sortir dans les semaines qui viennent.
Par Thierry Dauge
Depeche Mode – Un groupe à vivre en Live
DEPECHE MODE – Personal Jesus – des millions d’adeptes
Depeche Mode – People are people – Master and servant – Enjoy the silence – Personal Jesus – Just can’t get enough – Strangelove – Never let me down again – Shake the disease – Behind the wheel – Little 15 – Stripped – A question of lust – A question of time… pour ne citer que quelques-uns de leurs titres phares, même si tant d’autres méritent de figurer sur la plus haute marche du podium!
Tenir ce statut depuis 40 ans, malgré tous les excès inhérents à la condition de rock star, surtout Dave Gahan, le chanteur d’outre tombe, fallait y penser! Martin L Gore ne fait que ça.
Martin L. Gore, compositeur du groupe Depeche Mode.
Derrière ses claviers, ses écrans d’ordinateurs et ses tables de mixage, ce «petit bonhomme» vit pour le groupe. Pour que ce dernier cueille quelques étoiles de plus, il est prêt à tout, même à endosser une Gretsh, énorme électricienne à caisse creuse derrière laquelle il disparaît quasiment.
Alors naît Personal Jesus.
Depeche Mode - Personal Jesus
En Live, comme si vous y étiez !
Bercy, octobre 1990. Imaginez le fan de heavy rock qui, pour sa petite amie d’alors, décide de mettre un voile sur son âme et ses oreilles: «Ok, allons voir Depeche Mode». Avant que le concert ne débute, le POPB bouillonne déjà. Etonnant! Sans doute des fanatiques de «dance music» venus «night cluber» en salle. Et puis ça démarre… «oh, là, là !!!». Qui n’a jamais vécu Depeche Mode live ne peut pas se douter, n’a aucune idée de ce qui se passe. En 1990, le groupe fonctionne comme une entité maléfique.
Dave Gahan, chanteur de Depeche Mode en concert à Bordeaux en janvier 2018.
Sa musique émet une noirceur palpable qui s’insinue au plus profond des psychés, forçant le mouvement et l’adhésion. Contaminé, tout un chacun ne fait alors plus qu’un avec le combo, Gahan, cathartique, attisant une promiscuité sexuelle irrésistible, un désir trouble où, toute honte bue, le besoin dévore la raison. «Mais qui a balancé du LSD dans le système d’aération?!».
Bercy, juillet 1993: Pareil, tout pareil! «Incroyable mais vrai!». Depeche Mode live? Le rock dans tous ses états.
Dave Gahan et Martin L. Gore au Festival de Beauregard (France) pour le Day After du 9 juillet 2018.
Depeche Mode- Never Let Me Down
Les détracteurs du Mode, ces gens dont l’avanie facile tourne autour du pot, rois de la contre pétrie homophobe, s’en prennent à l’image, aux croustillances des vies privées, à tout excepté ce qui fait la grandeur du groupe: sa musique.
Et pour cause! Quel contre argument fourbir? Le néant, l’ensemble vide. Trop synthétique, Depeche Mode manque de viscéralité? Justement, c’est ce qui fait son particularisme et son charme: un rayon de lumière froide tranche les liens d’avec le blues, les racines du truc. En lieu et place, reste cette flaque de métal glacé au toucher brul-hurlant. Masochisme avoué.
Toute vérité étant bonne à dire, exprimons-la sous la forme d’une question/réponse: Depeche Mode? «I can’t get enough».
Depeche Mode - I can’t get enough
Thierry Dauge
Bonus:
Depeche Mode - People Are People
Depeche Mode - Master and servant
Par Thierry Dauge
Depeche Mode – Un groupe à vivre en Live
DEPECHE MODE – Personal Jesus – des millions d’adeptes
Depeche Mode – People are people – Master and servant – Enjoy the silence – Personal Jesus – Just can’t get enough – Strangelove – Never let me down again – Shake the disease – Behind the wheel – Little 15 – Stripped – A question of lust – A question of time… pour ne citer que quelques-uns de leurs titres phares, même si tant d’autres méritent de figurer sur la plus haute marche du podium!
Tenir ce statut depuis 40 ans, malgré tous les excès inhérents à la condition de rock star, surtout Dave Gahan, le chanteur d’outre tombe, fallait y penser! Martin L Gore ne fait que ça.
Martin L. Gore, compositeur du groupe Depeche Mode.
Derrière ses claviers, ses écrans d’ordinateurs et ses tables de mixage, ce «petit bonhomme» vit pour le groupe. Pour que ce dernier cueille quelques étoiles de plus, il est prêt à tout, même à endosser une Gretsh, énorme électricienne à caisse creuse derrière laquelle il disparaît quasiment.
Alors naît Personal Jesus.
Depeche Mode - Personal Jesus
En Live, comme si vous y étiez !
Bercy, octobre 1990. Imaginez le fan de heavy rock qui, pour sa petite amie d’alors, décide de mettre un voile sur son âme et ses oreilles: «Ok, allons voir Depeche Mode». Avant que le concert ne débute, le POPB bouillonne déjà. Etonnant! Sans doute des fanatiques de «dance music» venus «night cluber» en salle. Et puis ça démarre… «oh, là, là !!!». Qui n’a jamais vécu Depeche Mode live ne peut pas se douter, n’a aucune idée de ce qui se passe. En 1990, le groupe fonctionne comme une entité maléfique.
Dave Gahan, chanteur de Depeche Mode en concert à Bordeaux en janvier 2018.
Sa musique émet une noirceur palpable qui s’insinue au plus profond des psychés, forçant le mouvement et l’adhésion. Contaminé, tout un chacun ne fait alors plus qu’un avec le combo, Gahan, cathartique, attisant une promiscuité sexuelle irrésistible, un désir trouble où, toute honte bue, le besoin dévore la raison. «Mais qui a balancé du LSD dans le système d’aération?!».
Bercy, juillet 1993: Pareil, tout pareil! «Incroyable mais vrai!». Depeche Mode live? Le rock dans tous ses états.
Dave Gahan et Martin L. Gore au Festival de Beauregard (France) pour le Day After du 9 juillet 2018.
Depeche Mode- Never Let Me Down
Les détracteurs du Mode, ces gens dont l’avanie facile tourne autour du pot, rois de la contre pétrie homophobe, s’en prennent à l’image, aux croustillances des vies privées, à tout excepté ce qui fait la grandeur du groupe: sa musique.
Et pour cause! Quel contre argument fourbir? Le néant, l’ensemble vide. Trop synthétique, Depeche Mode manque de viscéralité? Justement, c’est ce qui fait son particularisme et son charme: un rayon de lumière froide tranche les liens d’avec le blues, les racines du truc. En lieu et place, reste cette flaque de métal glacé au toucher brul-hurlant. Masochisme avoué.
Toute vérité étant bonne à dire, exprimons-la sous la forme d’une question/réponse: Depeche Mode? «I can’t get enough».
Depeche Mode - I can’t get enough
Thierry Dauge
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18 janvier - Jefferson Airplane
Les années psychédéliques... et psychotropes.
Par Serge Debono
Jefferson Airplane – Surrealistic Pillow, le révélateur de Frisco
Jefferson Airplane est un pur produit de la contre-culture et de la scène psychédélique embrasant la ville de San Francisco au milieu des sixties.
Après des débuts timides, l’arrivée de la chanteuse Grace Slick propulse le groupe au sommet…
Quelques années avant la création de Jefferson Airplane, au début des sixties, tandis que la beat generation se régénère au cœur de San Francisco, Marty Balin, compositeur-interprète, enregistre deux singles ignorés sur le label Challenge Records.
Marty Balin
Inspiré autant par l’émergence du rock anglais, que par Bob Dylan, il tente une nouvelle expérience au sein d’une formation folk (The Town Criers). Malgré des compositions prometteuses et quelques belles reprises, cette nouvelle tentative se révèle infructueuse…
The Town Criers - 900 Miles
En 1966, Marty Balin décide de créer son propre groupe après avoir assisté à un concert des Byrds.
Les débuts avec Signe Anderson
Il enrôle Signe Anderson, chanteuse folk envoûtante, le banjoïste Paul Kantner, et le virtuose de la guitare classique Jorma Kaukonen. Quant au batteur Skip Spence, il est recruté d’avantage pour son état d’esprit et son look que pour ses talents.
Dans tous les cas, le groupe est un pur produit de l’esprit contestataire régnant alors sur la ville de San Francisco.
Jefferson Airplane (à droite Signe Anderson & Marty Balin)
L’appellation “Jefferson Airplane” est un hommage rendu par Marty Balin au blues-man Blind Lemon Jefferson.
Elle fait aussi référence à un avion de conception uniquement américaine (en opposition à la vague britonne de l’époque).
Enfin, selon certains freaks, dans le jargon de l’époque l’expression désignait également une allumette usagée servant à tenir un joint de marijuana devenu trop court.
Une chose est certaine, la côte ouest réputée autrefois pour sa scène folk, voit l’acid-rock gagner le cœur de la jeunesse californienne. Comme c’est le cas du côté de Los Angeles avec les Doors et Love, la créativité est de mise. On n’hésite pas à mélanger les genres, et l’idée de planer le plus haut possible prédomine.
Marty Balin rachète une ancienne pizzeria, le Matrix, qu’il transforme en ballroom psychédélique, afin d’offrir une visibilité à son groupe.
En août 1966, ils enregistrent un premier album intitulé “Takes off”. Ce dernier est plaisant, mais manque cruellement de relief. Il faut dire que certaines pistes mettant en valeur le duo Balin-Anderson sont inexplicablement évincées par la production. Comme ce titre qui refait surface en 1974 sur la compilation “Early Things”…
Jefferson Airplane – High Flyin’ Bird
Quand la chanteuse Signe Anderson, maillon essentiel de la formation, décide d’interrompre sa carrière pour élever son enfant, Marty Balin se croit maudit.
L’arrivée de Grace Slick, et l’envol de l’Airplane
En fait, malgré les talents évidents de la vocaliste, “cet heureux événement” va permettre à l’Airplane de décoller enfin.
Skip Spence à qui l’on reproche ses abus de LSD est remercié. Il est remplacé par le batteur de jazz Spencer Dryden qui posera sa griffe sur l’album à venir. Mais les deux apports majeurs sont l’arrivée du bassiste Jack Casady, bientôt surnommé “le Hendrix de la basse”, et la chanteuse Grace Slick, future égérie du mouvement hippie californien.
Surrealistic Pillow
Grace Slick amène dans ses valises une véritable pharmacie, stimulants et psychotropes en tout genre… mais également deux titres qui ne vont pas tarder à faire la différence. Surrealistic Pillow est porté par le succès de “Somebody to love”, hymne d’une génération prônant l’amour libre, et premier single extrait de l’album.
En réalité ce titre est l’œuvre de Darby Slick (beau-frère de la chanteuse). Il est publié une première fois en single par son groupe The Great Society mais ne dépasse pas les frontières de San Francisco.
Remanié par Marty Balin et Grace Slick, il perd son côté garage. Gros succès en radio et au billboard, il devient l’un des atouts majeurs de Jefferson Airplane.
Jefferson Airplane – Somebody To Love
“Rien qu’une pilule et tu grandis, rien qu’une, et te voilà petit.
Celles que te donne ta mère n’ont aucun effet.
Va, demande à Alice, lorsqu’elle mesure dix pieds de haut…“
Le deuxième titre, “White Rabbit”, parait en juin et vient consolider la renommée du groupe.
Il est également issu du répertoire de The Great Society. Un genre de Boléro de Ravel où se mêlent des paroles étranges et l’univers de Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles). Quelques mois plus tard, l’influence de ce dernier sur les héritiers de la Beat Generation se retrouvera dans l’oeuvre de Syd Barrett (Pink Floyd).
Grace Slick
Sans refrain, ni réel couplet, il va pourtant devenir un standard du rock psyché de la fin des années 60, et sera repris maintes fois par la suite, notamment au cinéma (Platoon, Las Vegas Parano).
Un crescendo halluciné dont l’ode aux psychotropes échappe étrangement à la censure. Le site officiel de Jefferson Airplane explique quelle était l’intention réelle de Grace Slick…
« Grace a toujours dit que White Rabbit était une gifle à l’attention des parents qui lisaient à leurs enfants des histoires comme Alice au pays des merveilles — où Alice utilise diverses substances pour se transformer — et qui ne comprenaient pas pourquoi leurs enfants grandissaient pour essayer des drogues. »
Jefferson Airplane - White Rabbit
Bien qu’éclipsé sur le plan médiatique par l’aura de la chanteuse, ces deux tubes internationaux permettent enfin aux œuvres de Marty Balin de connaitre une plus large diffusion.
En effet, cinq des titres composant ce deuxième album relèvent de ses talents. Comme celui à suivre, mettant à l’index les apollons sculptés traquant leurs proies sur les plages de Californie…
Jefferson Airplane – Plastic Fantastic Lover
En bon troubadour, il offre deux ballades, douces et sucrées, où sa voix androgyne fait merveille.
Balin confiera plus tard avoir écrit cet arpège déchirant juste après son premier joint de marijuana..
Jefferson Airplane - Comin’ back to me
La seconde, “Today”, est un titre rêveur à la douceur obsédante.
Cadencé par le tambourin, le riff principale est exécuté par Jerry Garcia (Grateful Dead).
Jerry Garcia
Le guitar-héro exerce tout du long une grande influence sur l’enregistrement de “Surrealistic Pillow”.
Bien que non-crédité, il semblerait qu’il ait apporté sa contribution sur de nombreux titres. C’est également lui qui parraine Jefferson Airplane la même année au Festival de Monterey.
Jefferson Airplane - Today
Dans la lignée des groupes folk des sixties, le duo vocal domine les débats.
Pourtant, il semble que pour la première fois, les codes sexuels soient inversés. La voix angélique et les textes romantiques de Marty Balin d’un côté. Le grain de prêtresse mystique et la prose vindicative de Grace Slick de l’autre.
Cette particularité donne au groupe un visage des plus insolites, mis en valeur par des musiciens hors-pair.
Grace Slick & Marty Balin
Dés sa sortie, l’album grimpe à la troisième place du Billboard américain.
Les concerts de Jefferson Airplane deviennent alors de grandes messes psychédéliques, célèbres dans toute la Californie.
Ce succès permet au groupe d’enregistrer son troisième album la même année. “After Bathing’s at Baxter’s” sera moins grand public, plus expérimental, mais tout aussi convaincant.
Serge Debono
Par Serge Debono
Jefferson Airplane – Surrealistic Pillow, le révélateur de Frisco
Jefferson Airplane est un pur produit de la contre-culture et de la scène psychédélique embrasant la ville de San Francisco au milieu des sixties.
Après des débuts timides, l’arrivée de la chanteuse Grace Slick propulse le groupe au sommet…
Quelques années avant la création de Jefferson Airplane, au début des sixties, tandis que la beat generation se régénère au cœur de San Francisco, Marty Balin, compositeur-interprète, enregistre deux singles ignorés sur le label Challenge Records.
Marty Balin
Inspiré autant par l’émergence du rock anglais, que par Bob Dylan, il tente une nouvelle expérience au sein d’une formation folk (The Town Criers). Malgré des compositions prometteuses et quelques belles reprises, cette nouvelle tentative se révèle infructueuse…
The Town Criers - 900 Miles
En 1966, Marty Balin décide de créer son propre groupe après avoir assisté à un concert des Byrds.
Les débuts avec Signe Anderson
Il enrôle Signe Anderson, chanteuse folk envoûtante, le banjoïste Paul Kantner, et le virtuose de la guitare classique Jorma Kaukonen. Quant au batteur Skip Spence, il est recruté d’avantage pour son état d’esprit et son look que pour ses talents.
Dans tous les cas, le groupe est un pur produit de l’esprit contestataire régnant alors sur la ville de San Francisco.
Jefferson Airplane (à droite Signe Anderson & Marty Balin)
L’appellation “Jefferson Airplane” est un hommage rendu par Marty Balin au blues-man Blind Lemon Jefferson.
Elle fait aussi référence à un avion de conception uniquement américaine (en opposition à la vague britonne de l’époque).
Enfin, selon certains freaks, dans le jargon de l’époque l’expression désignait également une allumette usagée servant à tenir un joint de marijuana devenu trop court.
Une chose est certaine, la côte ouest réputée autrefois pour sa scène folk, voit l’acid-rock gagner le cœur de la jeunesse californienne. Comme c’est le cas du côté de Los Angeles avec les Doors et Love, la créativité est de mise. On n’hésite pas à mélanger les genres, et l’idée de planer le plus haut possible prédomine.
Marty Balin rachète une ancienne pizzeria, le Matrix, qu’il transforme en ballroom psychédélique, afin d’offrir une visibilité à son groupe.
En août 1966, ils enregistrent un premier album intitulé “Takes off”. Ce dernier est plaisant, mais manque cruellement de relief. Il faut dire que certaines pistes mettant en valeur le duo Balin-Anderson sont inexplicablement évincées par la production. Comme ce titre qui refait surface en 1974 sur la compilation “Early Things”…
Jefferson Airplane – High Flyin’ Bird
Quand la chanteuse Signe Anderson, maillon essentiel de la formation, décide d’interrompre sa carrière pour élever son enfant, Marty Balin se croit maudit.
L’arrivée de Grace Slick, et l’envol de l’Airplane
En fait, malgré les talents évidents de la vocaliste, “cet heureux événement” va permettre à l’Airplane de décoller enfin.
Skip Spence à qui l’on reproche ses abus de LSD est remercié. Il est remplacé par le batteur de jazz Spencer Dryden qui posera sa griffe sur l’album à venir. Mais les deux apports majeurs sont l’arrivée du bassiste Jack Casady, bientôt surnommé “le Hendrix de la basse”, et la chanteuse Grace Slick, future égérie du mouvement hippie californien.
Surrealistic Pillow
Grace Slick amène dans ses valises une véritable pharmacie, stimulants et psychotropes en tout genre… mais également deux titres qui ne vont pas tarder à faire la différence. Surrealistic Pillow est porté par le succès de “Somebody to love”, hymne d’une génération prônant l’amour libre, et premier single extrait de l’album.
En réalité ce titre est l’œuvre de Darby Slick (beau-frère de la chanteuse). Il est publié une première fois en single par son groupe The Great Society mais ne dépasse pas les frontières de San Francisco.
Remanié par Marty Balin et Grace Slick, il perd son côté garage. Gros succès en radio et au billboard, il devient l’un des atouts majeurs de Jefferson Airplane.
Jefferson Airplane – Somebody To Love
“Rien qu’une pilule et tu grandis, rien qu’une, et te voilà petit.
Celles que te donne ta mère n’ont aucun effet.
Va, demande à Alice, lorsqu’elle mesure dix pieds de haut…“
Le deuxième titre, “White Rabbit”, parait en juin et vient consolider la renommée du groupe.
Il est également issu du répertoire de The Great Society. Un genre de Boléro de Ravel où se mêlent des paroles étranges et l’univers de Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles). Quelques mois plus tard, l’influence de ce dernier sur les héritiers de la Beat Generation se retrouvera dans l’oeuvre de Syd Barrett (Pink Floyd).
Grace Slick
Sans refrain, ni réel couplet, il va pourtant devenir un standard du rock psyché de la fin des années 60, et sera repris maintes fois par la suite, notamment au cinéma (Platoon, Las Vegas Parano).
Un crescendo halluciné dont l’ode aux psychotropes échappe étrangement à la censure. Le site officiel de Jefferson Airplane explique quelle était l’intention réelle de Grace Slick…
« Grace a toujours dit que White Rabbit était une gifle à l’attention des parents qui lisaient à leurs enfants des histoires comme Alice au pays des merveilles — où Alice utilise diverses substances pour se transformer — et qui ne comprenaient pas pourquoi leurs enfants grandissaient pour essayer des drogues. »
Jefferson Airplane - White Rabbit
Bien qu’éclipsé sur le plan médiatique par l’aura de la chanteuse, ces deux tubes internationaux permettent enfin aux œuvres de Marty Balin de connaitre une plus large diffusion.
En effet, cinq des titres composant ce deuxième album relèvent de ses talents. Comme celui à suivre, mettant à l’index les apollons sculptés traquant leurs proies sur les plages de Californie…
Jefferson Airplane – Plastic Fantastic Lover
En bon troubadour, il offre deux ballades, douces et sucrées, où sa voix androgyne fait merveille.
Balin confiera plus tard avoir écrit cet arpège déchirant juste après son premier joint de marijuana..
Jefferson Airplane - Comin’ back to me
La seconde, “Today”, est un titre rêveur à la douceur obsédante.
Cadencé par le tambourin, le riff principale est exécuté par Jerry Garcia (Grateful Dead).
Jerry Garcia
Le guitar-héro exerce tout du long une grande influence sur l’enregistrement de “Surrealistic Pillow”.
Bien que non-crédité, il semblerait qu’il ait apporté sa contribution sur de nombreux titres. C’est également lui qui parraine Jefferson Airplane la même année au Festival de Monterey.
Jefferson Airplane - Today
Dans la lignée des groupes folk des sixties, le duo vocal domine les débats.
Pourtant, il semble que pour la première fois, les codes sexuels soient inversés. La voix angélique et les textes romantiques de Marty Balin d’un côté. Le grain de prêtresse mystique et la prose vindicative de Grace Slick de l’autre.
Cette particularité donne au groupe un visage des plus insolites, mis en valeur par des musiciens hors-pair.
Grace Slick & Marty Balin
Dés sa sortie, l’album grimpe à la troisième place du Billboard américain.
Les concerts de Jefferson Airplane deviennent alors de grandes messes psychédéliques, célèbres dans toute la Californie.
Ce succès permet au groupe d’enregistrer son troisième album la même année. “After Bathing’s at Baxter’s” sera moins grand public, plus expérimental, mais tout aussi convaincant.
Serge Debono
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19 janvier - U2
Balade Irlandaise dans le désert de Mojave
Par Serge Debono
THE JOSHUA TREE - U2 plante son décor panoramique
En mars 1987, malgré l’attente qu’il suscite, le groupe U2 livre un album magistral.
The Joshua Tree résulte d’une prise de conscience.
En 1984, après le phénomène War (1983), U2 prouve l’étendue de sa palette créative avec le sublime et ténébreux The Unforgettable Fire.
1985 doit être une année transitoire, mais la machine s’emballe lors du Live Aid à Wembley.
Malgré la présence des plus grands artistes de la planète, le groupe impressionne par la qualité de sa prestation, et le charisme de son chanteur. U2 se retrouve auréolé d’une couronne précoce. Après tant de reconnaissance, une période de remise en question s’avère alors nécessaire.
U2 élargit ses horizons
Chacun des membres se ressource à sa manière, mais tous prennent part à différents projets annexes.
Bono part en mission humanitaire durant quatre mois en Ethiopie, en compagnie de son épouse. Cette expérience lui fournit une belle source d’inspiration pour la suite. Son voyage aux Etats-Unis, et la mort de son ami, le roadie Greg Carroll, vont également influencer la tournure du prochain album.
Au début de l’année 1986, U2 est de retour en studio. Brian Eno et Daniel Lanois sont encore de la partie, Steve Lillywhite s’occupe du mixage.
Il est décidé que l’orientation de l’album sera visuelle et cinématographique. Le groupe souhaite évoquer les grands espaces américains en empruntant aux racines de la musique folk. Quant aux textes de Bono …
« Pour The Joshua Tree, j’ai eu le sentiment qu’il était temps d’écrire de véritables paroles, qui voulaient dire quelque chose, tirées de ma propre expérience. » Bono
Ce cinquième album s’ouvre sur des notes simulant un orgue d’église en crescendo. La guitare de The Edge tricote un riff semblable à un motif dance. Quand la voix de Bono s’élève, on comprend que même si la rage de War s’est estompée, le quatuor n’a pas renoncé au rock héroïque.
Where The Streets Have No Name
Malgré la teneur universelle du texte, il est inspiré par la ville de Belfast. Bono avait entendu dire qu’on pouvait deviner la religion et la profession d’un habitant de Belfast juste en connaissant son adresse. Plus il habitait haut sur la vallée, plus sa vie était prospère.
Cette fatalité incite le chanteur à écrire l’histoire d’une ville aux rues sans noms. Elle devient finalement un titre de ralliement. Un hymne à la paix.
U2 – Where The Streets Have No Name
Le titre suivant voit le jour au cours d’une jam-session…
I Still Haven’t Found What I’m Looking For
Comme souvent, The Edge triture un riff, ou un motif insolite, suivi par Adam Clayton et Larry Mullen Jr.
« Au début, ça sonnait un peu comme Eye of the Tiger, joué par un groupe de reggae. » The Edge.
Depuis l’entame des séances studios, Bono ne cesse d’échanger avec Eno et Lanois sur la musique gospel.
Le chanteur souhaite s’essayer au genre, malgré sa difficulté. Soudain, Lanois murmure un air à son oreille. Bono se fixe, acquiesce, et part s’isoler pour mettre sur papier, texte et mélodie. Il évoque l’insatisfaction que finit par ressentir tout être humain, malgré l’argent, le sexe ou la célébrité. Il fait également mention des incohérences que génère la pratique spirituelle, dans un monde aussi insensé et pragmatique que le notre.
« Bono a été fantastique. Il a poussé sa voix à fond. C’est fascinant de voir quelqu’un se dépasser à ce point. » Daniel Lanois
La capacité de Bono à se sublimer avait déjà surpris bien du monde sur les deux opus précédents. The Joshua Tree va le faire entrer dans le cercle fermé des grandes voix du 20ème siècle.
En effet, ce n’est pas donné à n’importe quel blanc européen de pouvoir composer et interpréter un gospel avec tant de maestria.
Le petit chanteur punk de Dublin, gourmand et emprunté, a non seulement gagné en maturité, mais il déploie un lyrisme flamboyant, passionné, et totalement maîtrisé.
U2 – I Still Haven’t Found What I’m Looking For
Le titre précédent est le premier numéro un du groupe au billboard américain. Voici le second…
With or Without You
Devenue l’une des cartes de visite du groupe avec One et Sunday Bloody Sunday, With or Without You est le titre ayant porté l’album The Joshua Tree au sommet. Cette ligne de basse lancinante, la mise en place discrète de la guitare et de la batterie, le chant ténébreux et affecté gagnant en intensité au fil des minutes, sont autant d’éléments faisant de lui un standard.
Combien de jeunes couples, a-t-il emportés dans un tourbillon d’émotions ? Pour faire un tube planétaire, il suffit d’un beat auquel on ajoute une mélodie facile et entraînante. Pour toucher le plus grand nombre avec une ballade, il faut en supplément, une petite dose de mystère. Comme les Moody Blues (Night in White Satin) ou les Eagles (Hotel California), U2 parvient à fasciner plusieurs générations d’amants. Pourtant, selon Bono, le titre évoquait autant la difficulté de vivre en groupe, loin de sa femme et de ses enfants, que les relations amoureuses.
U2 – With or Without You
A l’automne 1986, Bono s’est rendu au Salvador avec son épouse Alison Stewart. Il a pu constater la violence de la dictature militaire soutenue par le gouvernement américain.
Bullet The Blue Sky
Bullet The Blues Sky, critique de l’impérialisme et de l’ingérence américaine, est inspirée par ce séjour.
En rentrant, Bono propose un texte à la poésie venimeuse, et demande à The Edge de mettre du “Salvador” dans son ampli.
Le guitariste opte pour un son saturé façon Led Zeppelin. Il lacère cette composition de larsen très inhabituels.
Le riff principal est inspiré de Ted Nugent (Stranglehold). Le martèlement de batterie signé Mullen, lui aussi, est anormalement pesant.
C’est le titre le plus rock de l’album. Avec ses chœurs soul, la musique emprunte donc beaucoup à la culture américaine, tandis que le verbe fustige sa politique étrangère, ainsi que son fondamentalisme religieux et galopant.
U2 – Bullet The Blues Sky
Au début des années 80, l’héroïne a fait de sérieux ravages en Irlande…
Running to Stand Still
Concernant la ville de Dublin, on parle même d’une véritable “épidémie”. Les membres du groupe ont ainsi perdu plusieurs de leurs amis. Le titre Bad (part 1 et 2) sorti précédemment, évoque déjà ces tragédies. La dépendance du bassiste Adam Clayton, et le décès de leur compatriote Phil Lynott (Thin Lizzy) en janvier 1986, incitent le groupe et son chanteur à composer un nouveau titre sur le sujet.
« The Joshua Tree n’est pas irlandais comme on l’entend à priori. Mais en filigrane, de manière plus subtile, il est très Irlandais. La douleur et la mélancolie de cet album sont typiquement irlandaises » Bono
Inspiré du Walk on the Wild Side de Lou Reed, le propos n’est pas moralisateur, mais se pare d’une forme poétique, forte et évocatrice.
Le titre se présente comme une ballade folk destinée aux grands espaces américains. Un piano sobre et un harmonica viennent le confirmer. Un des joyaux méconnus de l’album, et du groupe.
U2 – Running To Stand Still
Même si U2 s’est légèrement détourné de sa démarche conceptuelle, le groupe tient à conserver un thème central, une teinte commune à chacun des titres.
In God’s Country
L’imagerie américaine, sa démesure, et ses panoramas de l’ouest constituent le fil conducteur de The Joshua Tree. Les résonances du blues et des sonorités acoustiques s’insinuent dans chaque piste, parfois même au mixage.
“Le désert a été une immense source d’inspiration pour nous en tant qu’image mentale de ce disque. La plupart des gens prenaient le désert pour argent comptant et pensaient que c’était une sorte d’endroit stérile, ce qui est bien sûr vrai. Mais, dans le bon état d’esprit, c’est aussi une image très positive, car vous pouvez réellement faire quelque chose avec une toile vierge.” Adam Clayton
Le décor du désert des Mojaves et du parc de Joshua Tree hante le morceau. Un titre céleste qui connaît pourtant les pires difficultés à voir le jour.
Les musiciens du groupe se plaignent d’une partition trop complexe pour leurs compétences. Bono fait le forcing auprès de The Edge pour obtenir une partie guitare riche et flamboyante. Sans succès. Le guitariste persiste dans sa sobriété.
S’il faut respecter la nature de l’individu, on est forcé d’admettre que le leader n’avait pas forcément tort. Compte tenu de la qualité du texte, de la mélodie et des arrangements, In God’s Country aurait pu être le chef d’œuvre de ce cinquième album. Il devra se contenter d’être le quatrième single à en être extrait.
U2 – In God’s Country
S’il ne clôture pas l’album, Exit est le dernier titre enregistré par le groupe…
U2 –Exit
Un titre à la fois sombre et magnifique. Comme souvent, c’est la basse de Clayton qui instigue le mystère dans les créations du groupe. Sur Exit, il monte crescendo, entraînant derrière lui, des salves de guitares, et une pulsation à la puissance grandissante.
Bono atteint une nouvelle fois des sommets sur le plan de l’interprétation. Un chant vibrant et désespéré, chargé d’amour et de haine. Le texte présentant quelques similitudes avec la poésie de Bob Dylan (All along the Watchtower), évoque l’histoire d’un tueur en série.
Bono s’inspire des romans The Executioner’s Song (Norman Mailer) et In Cold Blood (Truman Capote). En réalité plus qu’un morceau-thriller, Exit narre le destin macabre d’un exclu, vivant en marge du rêve américain.
“His head it felt heavy
Sa tête lui semblait lourde
As he came across the land
Comme s’il revenait de loin
A dog started crying
Un chien commençait à gémir
Like a broken-hearted man
Comme un homme au coeur brisé
At the howling wind”
Au vent hurlant
Titre, pochette et louange
En décembre 1986, U2 boucle l’enregistrement de son cinquième album.
Guidés par un sentiment d’attraction-répulsion envers les Etats-Unis, ils l’intitulent The Desert Songs : The Two Americas.
Le groupe s’octroie quelques jours pour un road-trip à travers la Californie, en compagnie du designer irlandais Steve Averill (concepteur graphique de toutes leurs pochettes), ainsi que du photographe, clipeur et réalisateur néerlandais Anton Corbijn (Control, Depeche Mode). Ce dernier fait des clichés du groupe dans le désert des Mojaves, lorsqu’il tombe sur un Joshua Tree complètement isolé en face des Montagnes Rocheuses. Fait assez rare.
Le photographe leur raconte l’histoire de cet arbre issu de la famille des cactus, ne poussant qu’en Amérique du Nord.
Il fut découvert et baptisé “arbre de Josué” par les Mormons, car ils eurent l’impression de contempler le prophète Josué désignant du bras la Terre Promise.
Sensibles à cette référence spirituelle, et à la forme de cet arbre singulier, les quatre irlandais décident de donner son nom à l’album.
« Je me souviens de la sortie de The Joshua Tree. On était à Londres et ils ont annoncé la mise en vente pour minuit. Je trouvais ça fou, d’acheter un disque la veille de sa sortie. J’aurais tellement aimé que ça existe à mon époque… On est allé faire la queue à Kensington Tower, avec les fans de U2, c’était fantastique ! On a acheté le disque et on l’a écouté toute la nuit. Vraiment extraordinaire ! ». Elvis Costello
Elvis Costello n’est pas le seul. The Joshua Tree porté par trois tubes mondiaux, devient n°1 dans 23 pays.
Album de la consécration, il propulse U2 au rang de “plus grand groupe de rock de la planète”.
Quant au cactus le plus célèbre de l’histoire de la musique, après avoir été longtemps un lieu de pèlerinage pour les fans du groupe, le Joshua Tree finit par rendre l’âme en l’an 2000.
Serge Debono
Par Serge Debono
THE JOSHUA TREE - U2 plante son décor panoramique
En mars 1987, malgré l’attente qu’il suscite, le groupe U2 livre un album magistral.
The Joshua Tree résulte d’une prise de conscience.
En 1984, après le phénomène War (1983), U2 prouve l’étendue de sa palette créative avec le sublime et ténébreux The Unforgettable Fire.
1985 doit être une année transitoire, mais la machine s’emballe lors du Live Aid à Wembley.
Malgré la présence des plus grands artistes de la planète, le groupe impressionne par la qualité de sa prestation, et le charisme de son chanteur. U2 se retrouve auréolé d’une couronne précoce. Après tant de reconnaissance, une période de remise en question s’avère alors nécessaire.
U2 élargit ses horizons
Chacun des membres se ressource à sa manière, mais tous prennent part à différents projets annexes.
Bono part en mission humanitaire durant quatre mois en Ethiopie, en compagnie de son épouse. Cette expérience lui fournit une belle source d’inspiration pour la suite. Son voyage aux Etats-Unis, et la mort de son ami, le roadie Greg Carroll, vont également influencer la tournure du prochain album.
Au début de l’année 1986, U2 est de retour en studio. Brian Eno et Daniel Lanois sont encore de la partie, Steve Lillywhite s’occupe du mixage.
Il est décidé que l’orientation de l’album sera visuelle et cinématographique. Le groupe souhaite évoquer les grands espaces américains en empruntant aux racines de la musique folk. Quant aux textes de Bono …
« Pour The Joshua Tree, j’ai eu le sentiment qu’il était temps d’écrire de véritables paroles, qui voulaient dire quelque chose, tirées de ma propre expérience. » Bono
Ce cinquième album s’ouvre sur des notes simulant un orgue d’église en crescendo. La guitare de The Edge tricote un riff semblable à un motif dance. Quand la voix de Bono s’élève, on comprend que même si la rage de War s’est estompée, le quatuor n’a pas renoncé au rock héroïque.
Where The Streets Have No Name
Malgré la teneur universelle du texte, il est inspiré par la ville de Belfast. Bono avait entendu dire qu’on pouvait deviner la religion et la profession d’un habitant de Belfast juste en connaissant son adresse. Plus il habitait haut sur la vallée, plus sa vie était prospère.
Cette fatalité incite le chanteur à écrire l’histoire d’une ville aux rues sans noms. Elle devient finalement un titre de ralliement. Un hymne à la paix.
U2 – Where The Streets Have No Name
Le titre suivant voit le jour au cours d’une jam-session…
I Still Haven’t Found What I’m Looking For
Comme souvent, The Edge triture un riff, ou un motif insolite, suivi par Adam Clayton et Larry Mullen Jr.
« Au début, ça sonnait un peu comme Eye of the Tiger, joué par un groupe de reggae. » The Edge.
Depuis l’entame des séances studios, Bono ne cesse d’échanger avec Eno et Lanois sur la musique gospel.
Le chanteur souhaite s’essayer au genre, malgré sa difficulté. Soudain, Lanois murmure un air à son oreille. Bono se fixe, acquiesce, et part s’isoler pour mettre sur papier, texte et mélodie. Il évoque l’insatisfaction que finit par ressentir tout être humain, malgré l’argent, le sexe ou la célébrité. Il fait également mention des incohérences que génère la pratique spirituelle, dans un monde aussi insensé et pragmatique que le notre.
« Bono a été fantastique. Il a poussé sa voix à fond. C’est fascinant de voir quelqu’un se dépasser à ce point. » Daniel Lanois
La capacité de Bono à se sublimer avait déjà surpris bien du monde sur les deux opus précédents. The Joshua Tree va le faire entrer dans le cercle fermé des grandes voix du 20ème siècle.
En effet, ce n’est pas donné à n’importe quel blanc européen de pouvoir composer et interpréter un gospel avec tant de maestria.
Le petit chanteur punk de Dublin, gourmand et emprunté, a non seulement gagné en maturité, mais il déploie un lyrisme flamboyant, passionné, et totalement maîtrisé.
U2 – I Still Haven’t Found What I’m Looking For
Le titre précédent est le premier numéro un du groupe au billboard américain. Voici le second…
With or Without You
Devenue l’une des cartes de visite du groupe avec One et Sunday Bloody Sunday, With or Without You est le titre ayant porté l’album The Joshua Tree au sommet. Cette ligne de basse lancinante, la mise en place discrète de la guitare et de la batterie, le chant ténébreux et affecté gagnant en intensité au fil des minutes, sont autant d’éléments faisant de lui un standard.
Combien de jeunes couples, a-t-il emportés dans un tourbillon d’émotions ? Pour faire un tube planétaire, il suffit d’un beat auquel on ajoute une mélodie facile et entraînante. Pour toucher le plus grand nombre avec une ballade, il faut en supplément, une petite dose de mystère. Comme les Moody Blues (Night in White Satin) ou les Eagles (Hotel California), U2 parvient à fasciner plusieurs générations d’amants. Pourtant, selon Bono, le titre évoquait autant la difficulté de vivre en groupe, loin de sa femme et de ses enfants, que les relations amoureuses.
U2 – With or Without You
A l’automne 1986, Bono s’est rendu au Salvador avec son épouse Alison Stewart. Il a pu constater la violence de la dictature militaire soutenue par le gouvernement américain.
Bullet The Blue Sky
Bullet The Blues Sky, critique de l’impérialisme et de l’ingérence américaine, est inspirée par ce séjour.
En rentrant, Bono propose un texte à la poésie venimeuse, et demande à The Edge de mettre du “Salvador” dans son ampli.
Le guitariste opte pour un son saturé façon Led Zeppelin. Il lacère cette composition de larsen très inhabituels.
Le riff principal est inspiré de Ted Nugent (Stranglehold). Le martèlement de batterie signé Mullen, lui aussi, est anormalement pesant.
C’est le titre le plus rock de l’album. Avec ses chœurs soul, la musique emprunte donc beaucoup à la culture américaine, tandis que le verbe fustige sa politique étrangère, ainsi que son fondamentalisme religieux et galopant.
U2 – Bullet The Blues Sky
Au début des années 80, l’héroïne a fait de sérieux ravages en Irlande…
Running to Stand Still
Concernant la ville de Dublin, on parle même d’une véritable “épidémie”. Les membres du groupe ont ainsi perdu plusieurs de leurs amis. Le titre Bad (part 1 et 2) sorti précédemment, évoque déjà ces tragédies. La dépendance du bassiste Adam Clayton, et le décès de leur compatriote Phil Lynott (Thin Lizzy) en janvier 1986, incitent le groupe et son chanteur à composer un nouveau titre sur le sujet.
« The Joshua Tree n’est pas irlandais comme on l’entend à priori. Mais en filigrane, de manière plus subtile, il est très Irlandais. La douleur et la mélancolie de cet album sont typiquement irlandaises » Bono
Inspiré du Walk on the Wild Side de Lou Reed, le propos n’est pas moralisateur, mais se pare d’une forme poétique, forte et évocatrice.
Le titre se présente comme une ballade folk destinée aux grands espaces américains. Un piano sobre et un harmonica viennent le confirmer. Un des joyaux méconnus de l’album, et du groupe.
U2 – Running To Stand Still
Même si U2 s’est légèrement détourné de sa démarche conceptuelle, le groupe tient à conserver un thème central, une teinte commune à chacun des titres.
In God’s Country
L’imagerie américaine, sa démesure, et ses panoramas de l’ouest constituent le fil conducteur de The Joshua Tree. Les résonances du blues et des sonorités acoustiques s’insinuent dans chaque piste, parfois même au mixage.
“Le désert a été une immense source d’inspiration pour nous en tant qu’image mentale de ce disque. La plupart des gens prenaient le désert pour argent comptant et pensaient que c’était une sorte d’endroit stérile, ce qui est bien sûr vrai. Mais, dans le bon état d’esprit, c’est aussi une image très positive, car vous pouvez réellement faire quelque chose avec une toile vierge.” Adam Clayton
Le décor du désert des Mojaves et du parc de Joshua Tree hante le morceau. Un titre céleste qui connaît pourtant les pires difficultés à voir le jour.
Les musiciens du groupe se plaignent d’une partition trop complexe pour leurs compétences. Bono fait le forcing auprès de The Edge pour obtenir une partie guitare riche et flamboyante. Sans succès. Le guitariste persiste dans sa sobriété.
S’il faut respecter la nature de l’individu, on est forcé d’admettre que le leader n’avait pas forcément tort. Compte tenu de la qualité du texte, de la mélodie et des arrangements, In God’s Country aurait pu être le chef d’œuvre de ce cinquième album. Il devra se contenter d’être le quatrième single à en être extrait.
U2 – In God’s Country
S’il ne clôture pas l’album, Exit est le dernier titre enregistré par le groupe…
U2 –Exit
Un titre à la fois sombre et magnifique. Comme souvent, c’est la basse de Clayton qui instigue le mystère dans les créations du groupe. Sur Exit, il monte crescendo, entraînant derrière lui, des salves de guitares, et une pulsation à la puissance grandissante.
Bono atteint une nouvelle fois des sommets sur le plan de l’interprétation. Un chant vibrant et désespéré, chargé d’amour et de haine. Le texte présentant quelques similitudes avec la poésie de Bob Dylan (All along the Watchtower), évoque l’histoire d’un tueur en série.
Bono s’inspire des romans The Executioner’s Song (Norman Mailer) et In Cold Blood (Truman Capote). En réalité plus qu’un morceau-thriller, Exit narre le destin macabre d’un exclu, vivant en marge du rêve américain.
“His head it felt heavy
Sa tête lui semblait lourde
As he came across the land
Comme s’il revenait de loin
A dog started crying
Un chien commençait à gémir
Like a broken-hearted man
Comme un homme au coeur brisé
At the howling wind”
Au vent hurlant
Titre, pochette et louange
En décembre 1986, U2 boucle l’enregistrement de son cinquième album.
Guidés par un sentiment d’attraction-répulsion envers les Etats-Unis, ils l’intitulent The Desert Songs : The Two Americas.
Le groupe s’octroie quelques jours pour un road-trip à travers la Californie, en compagnie du designer irlandais Steve Averill (concepteur graphique de toutes leurs pochettes), ainsi que du photographe, clipeur et réalisateur néerlandais Anton Corbijn (Control, Depeche Mode). Ce dernier fait des clichés du groupe dans le désert des Mojaves, lorsqu’il tombe sur un Joshua Tree complètement isolé en face des Montagnes Rocheuses. Fait assez rare.
Le photographe leur raconte l’histoire de cet arbre issu de la famille des cactus, ne poussant qu’en Amérique du Nord.
Il fut découvert et baptisé “arbre de Josué” par les Mormons, car ils eurent l’impression de contempler le prophète Josué désignant du bras la Terre Promise.
Sensibles à cette référence spirituelle, et à la forme de cet arbre singulier, les quatre irlandais décident de donner son nom à l’album.
« Je me souviens de la sortie de The Joshua Tree. On était à Londres et ils ont annoncé la mise en vente pour minuit. Je trouvais ça fou, d’acheter un disque la veille de sa sortie. J’aurais tellement aimé que ça existe à mon époque… On est allé faire la queue à Kensington Tower, avec les fans de U2, c’était fantastique ! On a acheté le disque et on l’a écouté toute la nuit. Vraiment extraordinaire ! ». Elvis Costello
Elvis Costello n’est pas le seul. The Joshua Tree porté par trois tubes mondiaux, devient n°1 dans 23 pays.
Album de la consécration, il propulse U2 au rang de “plus grand groupe de rock de la planète”.
Quant au cactus le plus célèbre de l’histoire de la musique, après avoir été longtemps un lieu de pèlerinage pour les fans du groupe, le Joshua Tree finit par rendre l’âme en l’an 2000.
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20 janvier - The Pogues – Megadeth
Restons dans les 80's...
Par Thierry Dauge
The Pogues – Megadeth – Janvier 1988
Megadeth – The Pogues
Sur la même platine en Janvier 1988
The Pogues, Megadeth ou les deux? Le plus fougueux des deux n’est pas toujours celui ou celle à qui l’on pense.
Heavy Metal Trash ou Trad’Rock, versus Sailor’s atmosphère?
Pour répondre à cette question, il faut avoir vécu «live» ces deux formations ou bien analyser les stimuli corporels générés par l’écoute sur canapé des disques mis en présence.
Bouge-t-on dans la fosse? Lève-t-on son séant des coussins? 8 musiciens à 4, en cas de pugilat, la force reviendrait-elle au plus grand nombre?
Megadeth – The Pogues
En matière d’électricité, The Pogues, même amplifié, présente une accointance pour l’acoustique alors que Megadeth consomme l’équivalent d’une dizaine de TGV. Pourtant, émotionnellement parlant, les britanniques bouleversent d’avantage que leurs confrères américains, plutôt horripilateurs.
Du coup, quelle magnifique complétude que d’inscrire esthésie et ressenti au même programme! En 1988, l’actualité est-elle capable du même exploit?
The Pogues - Bottle of smoke
L’actualité en 1988:
L’écorce terrestre tremble à la frontière indo-népalaise. En conséquence, le Gange présente une flottille de 1450 cadavres. Au Pakistan, Benazir Buttho devient premier ministre. Commentaire d’un journaliste sportif: «Splendide premier essai transformé en terre musulmane!».
En URSS, Mikhail Gorbatchev conceptualise Glasnost et Perestroïca. Cinq ans plus tard, Yeltsin trinque à cette réussite: «Hips!», éructe-t-il.
En France, instauration du revenu minimum d’insertion (RMI) pour les «désinsérés», mais toujours pas de boulot en vue.
Par contre, chez les disquaires «en vue» Pixies s’imagine en Surfer rosa, rien ne freine Jane’s Addiction car Nothing’s shocking, Scorpions pratique le Savage amusement, Metallica réclame … And justice for all, U2 auto évalue sa musique: Rattle and hum et, sous les nuages noirs de la discorde, Pink Floyd enregistre Delicate sound of thunder.
Megadeth – Set the World Afire
En janvier 1988, loin des vicissitudes de leurs contemporains, The Pogues espèrent If I should fall from grace with God pendant que Megadeth questionne So far, so good … so what?, émettant de concert des musiques touchantes, au cœur pour l’un, au bas-ventre pour l’autre.
Mais, que ces chansons nous collent le frisson ou qu’elles nous collent au mur, l’essentiel est ailleurs: elles ne nous laissent pas indifférents. Les gigues ou ballades irlandaises de The Pogues racontent l’océan, les ailes blanches de l’écume sur la crête des vagues qui viennent mourir sur les côtes découpées du comté de Clare. Les sharpnels de Megadeth nous découpent les côtes, rougissant la bave aux commissures de nos lèvres.
Avec certitude et de toute évidence, nous pouvons en conclure qu’Irish Kermesse et Trash Urbain n’ont pas fini de nous séduire… et de nous faire pogoter!
Thierry Dauge
Par Thierry Dauge
The Pogues – Megadeth – Janvier 1988
Megadeth – The Pogues
Sur la même platine en Janvier 1988
The Pogues, Megadeth ou les deux? Le plus fougueux des deux n’est pas toujours celui ou celle à qui l’on pense.
Heavy Metal Trash ou Trad’Rock, versus Sailor’s atmosphère?
Pour répondre à cette question, il faut avoir vécu «live» ces deux formations ou bien analyser les stimuli corporels générés par l’écoute sur canapé des disques mis en présence.
Bouge-t-on dans la fosse? Lève-t-on son séant des coussins? 8 musiciens à 4, en cas de pugilat, la force reviendrait-elle au plus grand nombre?
Megadeth – The Pogues
En matière d’électricité, The Pogues, même amplifié, présente une accointance pour l’acoustique alors que Megadeth consomme l’équivalent d’une dizaine de TGV. Pourtant, émotionnellement parlant, les britanniques bouleversent d’avantage que leurs confrères américains, plutôt horripilateurs.
Du coup, quelle magnifique complétude que d’inscrire esthésie et ressenti au même programme! En 1988, l’actualité est-elle capable du même exploit?
The Pogues - Bottle of smoke
L’actualité en 1988:
L’écorce terrestre tremble à la frontière indo-népalaise. En conséquence, le Gange présente une flottille de 1450 cadavres. Au Pakistan, Benazir Buttho devient premier ministre. Commentaire d’un journaliste sportif: «Splendide premier essai transformé en terre musulmane!».
En URSS, Mikhail Gorbatchev conceptualise Glasnost et Perestroïca. Cinq ans plus tard, Yeltsin trinque à cette réussite: «Hips!», éructe-t-il.
En France, instauration du revenu minimum d’insertion (RMI) pour les «désinsérés», mais toujours pas de boulot en vue.
Par contre, chez les disquaires «en vue» Pixies s’imagine en Surfer rosa, rien ne freine Jane’s Addiction car Nothing’s shocking, Scorpions pratique le Savage amusement, Metallica réclame … And justice for all, U2 auto évalue sa musique: Rattle and hum et, sous les nuages noirs de la discorde, Pink Floyd enregistre Delicate sound of thunder.
Megadeth – Set the World Afire
En janvier 1988, loin des vicissitudes de leurs contemporains, The Pogues espèrent If I should fall from grace with God pendant que Megadeth questionne So far, so good … so what?, émettant de concert des musiques touchantes, au cœur pour l’un, au bas-ventre pour l’autre.
Mais, que ces chansons nous collent le frisson ou qu’elles nous collent au mur, l’essentiel est ailleurs: elles ne nous laissent pas indifférents. Les gigues ou ballades irlandaises de The Pogues racontent l’océan, les ailes blanches de l’écume sur la crête des vagues qui viennent mourir sur les côtes découpées du comté de Clare. Les sharpnels de Megadeth nous découpent les côtes, rougissant la bave aux commissures de nos lèvres.
Avec certitude et de toute évidence, nous pouvons en conclure qu’Irish Kermesse et Trash Urbain n’ont pas fini de nous séduire… et de nous faire pogoter!
Thierry Dauge
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21 janvier - Thin Lizzy
Une légende et donc, des émules !
Par Thierry Dauge
THIN LIZZY et Phil Lynott – A rock legend
THIN LIZZY – Philip Parris Lynott
Once upon a time a Rock Legend …
Avant d’aborder Thin Lizzy par son aura d’immortalité, légende entretenue lors de concerts qualifiés de « tribute » par certains des musiciens qui ont fait partie du groupe, revenons sur cette légende au temps où Philip Parris Lynott en tenait les rênes … les cordes vocales et la basse.
Les années dorées : 1976-1983
Phil Lynott passe de vie à trépas en 1986, victime des multiples abus qu’il s’est imposé.
Précisons que les dix années qui viennent de s’écouler ont vues son groupe passer de la formation reconnue à un des combos les plus adulés du macrocosme heavy rock.
Pourtant, Lynott aime à taquiner le groove, la soul, voire encore plus « cool » : la dance music. Mais, ce qui fait la renommée de Thin Lizzy est ailleurs, dans les duels de guitares que se livrent ses deux bretteurs.
THIN LIZZY – Emerald (Jailbreak – 1976)
A cette période, et jusqu’en 1977, pour trois albums en tout, Brian Robertson donne la réplique à l’inamovible Scott Gorham.
Les manches des Les Paul, une Sunburst Standard pour Scott, une Custom Black Beauty pour Brian, fument, rougissent, se délitent sous les doigts arachnéens des guitaristes. Chacun leur tour, les musiciens se renvoient des grappes de notes avant d’unir leurs savoirs autour de phrases mélodieuses harmonisées à la tierce.
Outre la voix de son chanteur, c’est en cela que Thin Lizzy est identifiable : une marque déposée.
THIN LIZZY – Opium trail (Bad reputation – 1977)
Un homme s’en va : Robertson, les stigmates restent. Après le « Live and dangerous » (1978), l’ami irlandais de toujours : Gary Moore, revient dans le groupe graver un unique Lp, mais quel Lp ! « Black rose : a rock legend » (1979) peut, à juste titre, être considéré comme un des meilleurs albums du combo, voire « le » meilleur.
Il contient notamment la chanson éponyme pour moitié rebaptisée en irlandais : « Rosin dubh : a rock legend ». Elle présente quatre parties mêlées les unes aux autres, chacune reprenant un arrangement versus hard rock d’une gigue folklorique irlandaise. Une perle !
THIN LIZZY – Rosin Dubh : a rock legend (Black Rose : a rock legend – 1979)
Plus prompt à suivre le chemin pierreux du blues, Gary Moore repart. Snowy White vient alors croiser les cordes de Scott Gorham. Entre 1980 et 1982, il œuvre sur deux enregistrements. Ayant accompagné Pink Floyd sur scène, l’opinion des fans reste dubitative quant à ce choix. Son jeu de guitare se mariant « façon puzzle » à celui de l’américain, les aficionados revoient favorablement leur critique. On peut même envisager que le plus apaisé des albums du groupe : « Renegade » (1981), lui doit pour beaucoup. Nonobstant les lignes atmosphériques mises de côté, les batailles épiques à deux guitares continuent de griffer la cire.
THIN LIZZY – The pressure will blow (Renegade – 1981)
Encore une fois : dernier arrivé, premier parti, White quitte le navire. Pour sa dernière livraison en studio, Thin Lizzy recrute un futur mercenaire, de ces musiciens aux milles projets : John Sykes, ex Tygers Of Pan Tang, futur Whitesnake et Blue Murder (…).
A cette occasion, les harmonisations se font plus discrètes, moins évidentes, laissant place à un aspect démonstratif, la libre partition d’un « guitar hero ». « Thunder and lightning » (1983) livre des chansons alambiquées et d’une enveloppe sonore plus métallique. Il en sera donc ainsi du dernier album de Thin Lizzy qui, à contrario de la concurrence, durcit le ton en fin de parcours.
Adieu Lizzy historique, adieu Phil Lynott, voici venir l’héritage …
THIN LIZZY – Cold sweat (Thunder and lightning – 1983)
A Tribute Band
Figure iconique et principale cheville ouvrière disparue, le futur de Thin Lizzy s’annonce exclusivement live.
Jusque-là, en matière de prestations « vivante », il n’existait que deux doubles officiels : « Live and dangerous » (1978) et « Life/Live » (1983). Viennent alors se greffer tout un tas d’enregistrements captés au décours de la carrière du groupe, ainsi que des témoignages récents sur ce qu’il est devenu : un Tribute Band à géométrie variable.
Cette variabilité vient, une nouvelle fois, du turn-over des guitaristes. Ce ne sera une surprise pour personne de retrouver Scott Gorham au sein de toutes les moutures. Autre musicien quasiment permanent, l’excellent Brian Downey. Loin d’être monolithique, son jeu de batterie est toujours apparu d’une finesse et d’une technicité « jazzifiantes », privilégiant légèreté et virevoltes au pilonnage intensif.
Acteur ayant participé aux destinés du groupe dès ses débuts, c’est un plaisir de le réentendre lors des hommages périodiquement mis sur pied.
THIN LIZZY – Don’t believe a word (live 1996)
Darren Wharton, claviériste sur « Thunder and lightning » fait également partie des derniers line up.
A ce noyau central viennent se greffer des « cavaleurs de manche », dont John Sykes, tricoteur émérite qui en profite pour chanter également.
En 2011, il laisse la place à deux musiciens. Vivian Campbell, alors guitariste chez Def Leppard, et connu pour avoir officié dans divers combos dont : Dio, tient la deuxième rapière.
Par contre, un inconnu se dresse derrière le micro, un chanteur/guitariste assez étonnant : Ricky Warwick.
Le mimétisme entre sa voix et celle du défunt Phil Lynott laisse l’auditeur … sans voix !
THIN LIZZY – Jailbreak (live 2011)
C’est dans cette configuration que Thin Lizzy se produit le 26 janvier 2011 au Bataclan : plaisir de tous les instants.
Les classiques s’enchaînent et l’on ne pensait pas se trouver à pareille fête : qualité du son, fastueuses interprétations, bonheur d’en saisir à nouveau l’essence. Si cette « Rock Legend » vient à passer près de chez vous, précipitez-vous !
L’héritage …
Outre ce Tribute Band de luxe, car estampillé 75% pur produit d’origine, il existe des groupes qui « simulent » de si près leur aîné qu’on en vient à l’évoquer. La première de ces formation est Black Star Riders, et pour cause, Scott Gorham y propose ce qu’il a toujours choyé : du made in Lizzy estampillé !
Non loin, les suédois de Dead Lord assurent fièrement leur filiation en pratiquant les célèbres harmonies à la tierce.
Dans ce cas, que dire des américains de Gygax ?! Que leur patronyme prête à sourire ? Oui. Et leur musique ? Pour clore cette petite histoire du rock, je vous laisse en apnée. Il n’est qu’à écouter.
GYGAX – Pure hearts
Le chapitre est-il clôt ? Personne n’oserait l’écrire …
Thierry Dauge
Par Thierry Dauge
THIN LIZZY et Phil Lynott – A rock legend
THIN LIZZY – Philip Parris Lynott
Once upon a time a Rock Legend …
Avant d’aborder Thin Lizzy par son aura d’immortalité, légende entretenue lors de concerts qualifiés de « tribute » par certains des musiciens qui ont fait partie du groupe, revenons sur cette légende au temps où Philip Parris Lynott en tenait les rênes … les cordes vocales et la basse.
Les années dorées : 1976-1983
Phil Lynott passe de vie à trépas en 1986, victime des multiples abus qu’il s’est imposé.
Précisons que les dix années qui viennent de s’écouler ont vues son groupe passer de la formation reconnue à un des combos les plus adulés du macrocosme heavy rock.
Pourtant, Lynott aime à taquiner le groove, la soul, voire encore plus « cool » : la dance music. Mais, ce qui fait la renommée de Thin Lizzy est ailleurs, dans les duels de guitares que se livrent ses deux bretteurs.
THIN LIZZY – Emerald (Jailbreak – 1976)
A cette période, et jusqu’en 1977, pour trois albums en tout, Brian Robertson donne la réplique à l’inamovible Scott Gorham.
Les manches des Les Paul, une Sunburst Standard pour Scott, une Custom Black Beauty pour Brian, fument, rougissent, se délitent sous les doigts arachnéens des guitaristes. Chacun leur tour, les musiciens se renvoient des grappes de notes avant d’unir leurs savoirs autour de phrases mélodieuses harmonisées à la tierce.
Outre la voix de son chanteur, c’est en cela que Thin Lizzy est identifiable : une marque déposée.
THIN LIZZY – Opium trail (Bad reputation – 1977)
Un homme s’en va : Robertson, les stigmates restent. Après le « Live and dangerous » (1978), l’ami irlandais de toujours : Gary Moore, revient dans le groupe graver un unique Lp, mais quel Lp ! « Black rose : a rock legend » (1979) peut, à juste titre, être considéré comme un des meilleurs albums du combo, voire « le » meilleur.
Il contient notamment la chanson éponyme pour moitié rebaptisée en irlandais : « Rosin dubh : a rock legend ». Elle présente quatre parties mêlées les unes aux autres, chacune reprenant un arrangement versus hard rock d’une gigue folklorique irlandaise. Une perle !
THIN LIZZY – Rosin Dubh : a rock legend (Black Rose : a rock legend – 1979)
Plus prompt à suivre le chemin pierreux du blues, Gary Moore repart. Snowy White vient alors croiser les cordes de Scott Gorham. Entre 1980 et 1982, il œuvre sur deux enregistrements. Ayant accompagné Pink Floyd sur scène, l’opinion des fans reste dubitative quant à ce choix. Son jeu de guitare se mariant « façon puzzle » à celui de l’américain, les aficionados revoient favorablement leur critique. On peut même envisager que le plus apaisé des albums du groupe : « Renegade » (1981), lui doit pour beaucoup. Nonobstant les lignes atmosphériques mises de côté, les batailles épiques à deux guitares continuent de griffer la cire.
THIN LIZZY – The pressure will blow (Renegade – 1981)
Encore une fois : dernier arrivé, premier parti, White quitte le navire. Pour sa dernière livraison en studio, Thin Lizzy recrute un futur mercenaire, de ces musiciens aux milles projets : John Sykes, ex Tygers Of Pan Tang, futur Whitesnake et Blue Murder (…).
A cette occasion, les harmonisations se font plus discrètes, moins évidentes, laissant place à un aspect démonstratif, la libre partition d’un « guitar hero ». « Thunder and lightning » (1983) livre des chansons alambiquées et d’une enveloppe sonore plus métallique. Il en sera donc ainsi du dernier album de Thin Lizzy qui, à contrario de la concurrence, durcit le ton en fin de parcours.
Adieu Lizzy historique, adieu Phil Lynott, voici venir l’héritage …
THIN LIZZY – Cold sweat (Thunder and lightning – 1983)
A Tribute Band
Figure iconique et principale cheville ouvrière disparue, le futur de Thin Lizzy s’annonce exclusivement live.
Jusque-là, en matière de prestations « vivante », il n’existait que deux doubles officiels : « Live and dangerous » (1978) et « Life/Live » (1983). Viennent alors se greffer tout un tas d’enregistrements captés au décours de la carrière du groupe, ainsi que des témoignages récents sur ce qu’il est devenu : un Tribute Band à géométrie variable.
Cette variabilité vient, une nouvelle fois, du turn-over des guitaristes. Ce ne sera une surprise pour personne de retrouver Scott Gorham au sein de toutes les moutures. Autre musicien quasiment permanent, l’excellent Brian Downey. Loin d’être monolithique, son jeu de batterie est toujours apparu d’une finesse et d’une technicité « jazzifiantes », privilégiant légèreté et virevoltes au pilonnage intensif.
Acteur ayant participé aux destinés du groupe dès ses débuts, c’est un plaisir de le réentendre lors des hommages périodiquement mis sur pied.
THIN LIZZY – Don’t believe a word (live 1996)
Darren Wharton, claviériste sur « Thunder and lightning » fait également partie des derniers line up.
A ce noyau central viennent se greffer des « cavaleurs de manche », dont John Sykes, tricoteur émérite qui en profite pour chanter également.
En 2011, il laisse la place à deux musiciens. Vivian Campbell, alors guitariste chez Def Leppard, et connu pour avoir officié dans divers combos dont : Dio, tient la deuxième rapière.
Par contre, un inconnu se dresse derrière le micro, un chanteur/guitariste assez étonnant : Ricky Warwick.
Le mimétisme entre sa voix et celle du défunt Phil Lynott laisse l’auditeur … sans voix !
THIN LIZZY – Jailbreak (live 2011)
C’est dans cette configuration que Thin Lizzy se produit le 26 janvier 2011 au Bataclan : plaisir de tous les instants.
Les classiques s’enchaînent et l’on ne pensait pas se trouver à pareille fête : qualité du son, fastueuses interprétations, bonheur d’en saisir à nouveau l’essence. Si cette « Rock Legend » vient à passer près de chez vous, précipitez-vous !
L’héritage …
Outre ce Tribute Band de luxe, car estampillé 75% pur produit d’origine, il existe des groupes qui « simulent » de si près leur aîné qu’on en vient à l’évoquer. La première de ces formation est Black Star Riders, et pour cause, Scott Gorham y propose ce qu’il a toujours choyé : du made in Lizzy estampillé !
Non loin, les suédois de Dead Lord assurent fièrement leur filiation en pratiquant les célèbres harmonies à la tierce.
Dans ce cas, que dire des américains de Gygax ?! Que leur patronyme prête à sourire ? Oui. Et leur musique ? Pour clore cette petite histoire du rock, je vous laisse en apnée. Il n’est qu’à écouter.
GYGAX – Pure hearts
Le chapitre est-il clôt ? Personne n’oserait l’écrire …
Thierry Dauge
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22 janvier - Eagles
Aigles qui jouent au phoenix
Par Thierry Dauge -1 juin 2019
EAGLES : 8 juillet 1996 en France, un concert historique !
EAGLES – “Hotel Californie” for “Desperado” : a “Long road out of Eden”
En studio
Fin 1976, le monde n’a que cette chanson en tête. A une époque où le slow ne prend pas encore le nom de balade, « Hotel California » musicalise toutes les pistes de danse.
En matière de ventes, si tant est que ce soit un critère de qualité, l’album compte 26 millions d’exemplaires écoulés. Mondialement, s’il est devancé par « Thriller » sur le trône du plus vendu de tous les disques, le Best Of d’Eagles – 1972/1975, le devance aux Etats Unis.
En fait, “Hotel California” se situe assez loin derrière des albums comme « Back in black », d’AC/DC ou « The dark side of the moon », de Pink Floyd.
Mais, au milieu des 70’s, tutoyant les sommets sur un nuage de coke, victime de l’amour du public à son égard, Eagles passe tout son temps perdu sur la bande radiophonique.
EAGLES – Wasted time
Existe-t-il un groupe plus californien que celui-ci ? Simplement : non. Pourtant, aucun des membres fondateurs n’est originaire de cet état. Comme quoi …
Lorsque les garçons se croisent pour la première fois, c’est autour du premier Lp de Linda Ronstadt, ils en sont les musiciens.
A l’issue de l’enregistrement, plutôt que de servir de support band à la Belle, ils décident de saisir leur chance. Sage décision lorsqu’on voit ce qu’Eagles est devenu.
Étrangement, malgré les innombrables et légendaires studios américains : Record Plant, Electric Lady, Cherokee … ils viennent enregistrer en Angleterre, sous la férule de l’estimé Glyn Johns. Premier essai, première réussite !
La mixture d’Eagles propose du Folk, de la country, du rock et une certaine idée de la pop. La force principale du groupe réside dans ses harmonies vocales, peut-être les plus belles avec celles de Crosby, Stills and Nash.
A l’écoute de cette cathédrale, le plomb des vitraux fond sur place.
EAGLES –The last resort
Harmoniser les voix, c’est sympa mais il n’y a pas que ça. Pour la tournée qui précède la sortie d’« Hotel California », les boys enrôlent l’ex leader du James Gang : Joe Walsh, une chance. S’il chante, mêlant sa voix musclée au miel de celles des autres, c’est surtout son formidable maniement de la six cordes, lead ou rythmique, qui fait mouche.
Associé à Glenn Frey et Don Felder, voilà un trio de bretteurs capables d’en découdre pendant des heures, de broder des solos et mélodies fleuris au cœur des chansons, ou trancher les silences de leurs notes affûtées.
EAGLES – Hotel California
Faire preuve de lyrisme lorsque ça bastonne et tailler des boutonnières lorsque ça cajole, voilà l’autre atout d’Eagles. Dans « Victim of love », l’ouvrage expose ces atours, griffe et caresse de concert, braque l’auditeur, l’asservit. Il se dit que nos « bronzés » n’ont plus réussi à réitérer par la suite. Lorsqu’on joue « The long run » (1979), quoiqu’en disent ou en écrivent celles et ceux qui cancanent, les stigmates persistent.
Vingt-huit ans plus tard et « Long road out of Eden » dans les bacs (2007), deux vinyles, quatre faces et vingt chansons retrouvent ce niveau d’excellence, ce bonheur. Vingt-huit ans ! Panne d’inspiration ? Bien plus ! Un split aux débuts des 80’s, une reformation autour d’un live « best-of » au milieu des 90’s puis une tournée de deux années entre 1994 à 1996.
EAGLES – Heartache tonight
Deux ans sur la route ? Forcément, ça laisse des traces …
En concert
POPB, le 8 juillet 1996, Eagles foule pour la première et dernière fois (à ce jour) le territoire français.
Le genre évènement dont on se dit qu’il fallait y être. Ça tombe bien …
Deux ans auparavant, le groupe a sorti « Hell freezes over », une sorte de best of agrémenté de quatre nouveaux titres.
Pour promouvoir l’album, cette tournée mondiale est mise sur pied qui, allez savoir pourquoi, passe par chez nous. Il faut quand même savoir qu’Eagles est actuellement *(été 2019) en Europe (du 30 mai au 8 juillet) pour donner une série de concerts.
Plusieurs pays sont visités : Allemagne, Suède, Danemark, Suisse, Hollande, Irlande du Nord et Angleterre. La France ? Ce pays de braillards où l’on détruit et brûle des voitures tous les weekends ? Une autre fois … peut-être …
Un seul concert en France depuis 1972 et leur premier album éponyme …
Du coup, ce concert à Bercy devient historique !
EAGLES – New kid in town (live)
Quitte à se répéter, ce qui marque avec Eagles, c’est leur capacité vocale.
Au moins quatre des membres du groupe chantent, et plutôt bien ! Lorsqu’ils tressent leurs voix autour d’une mélodie, des éclats de cristal descendent du ciel pour facetter les tympans : une pure merveille. Non content d’en user en studio, ils parviennent à recréer ce phénomène en live, un été indien. Et les titres défilent, tous ces moments gorgés de guitares électrico-acoustiques, parés de dorures, d’alcools rares et d’onguents précieux, ondes fraîches parfois tumultueuses.
EAGLES – Life in the fast lane (live)
D’autres noms d’oiseaux peuvent bien leur être attribués, commentaires acides traitant d’argent, de dérive commerciale et de « soupe ». La scène, cette mise à nue face au public, demeure le seul juge de paix.
Eté 96, en soirée, Eagles envoûte son auditoire sans forcer ni rien bâcler, livrant en souriant tout le talent qui le caractérise.
Indéniablement, il fallait y être.
Thierry Dauge
* NdG (Note de G2loq)
Par Thierry Dauge -1 juin 2019
EAGLES : 8 juillet 1996 en France, un concert historique !
EAGLES – “Hotel Californie” for “Desperado” : a “Long road out of Eden”
En studio
Fin 1976, le monde n’a que cette chanson en tête. A une époque où le slow ne prend pas encore le nom de balade, « Hotel California » musicalise toutes les pistes de danse.
En matière de ventes, si tant est que ce soit un critère de qualité, l’album compte 26 millions d’exemplaires écoulés. Mondialement, s’il est devancé par « Thriller » sur le trône du plus vendu de tous les disques, le Best Of d’Eagles – 1972/1975, le devance aux Etats Unis.
En fait, “Hotel California” se situe assez loin derrière des albums comme « Back in black », d’AC/DC ou « The dark side of the moon », de Pink Floyd.
Mais, au milieu des 70’s, tutoyant les sommets sur un nuage de coke, victime de l’amour du public à son égard, Eagles passe tout son temps perdu sur la bande radiophonique.
EAGLES – Wasted time
Existe-t-il un groupe plus californien que celui-ci ? Simplement : non. Pourtant, aucun des membres fondateurs n’est originaire de cet état. Comme quoi …
Lorsque les garçons se croisent pour la première fois, c’est autour du premier Lp de Linda Ronstadt, ils en sont les musiciens.
A l’issue de l’enregistrement, plutôt que de servir de support band à la Belle, ils décident de saisir leur chance. Sage décision lorsqu’on voit ce qu’Eagles est devenu.
Étrangement, malgré les innombrables et légendaires studios américains : Record Plant, Electric Lady, Cherokee … ils viennent enregistrer en Angleterre, sous la férule de l’estimé Glyn Johns. Premier essai, première réussite !
La mixture d’Eagles propose du Folk, de la country, du rock et une certaine idée de la pop. La force principale du groupe réside dans ses harmonies vocales, peut-être les plus belles avec celles de Crosby, Stills and Nash.
A l’écoute de cette cathédrale, le plomb des vitraux fond sur place.
EAGLES –The last resort
Harmoniser les voix, c’est sympa mais il n’y a pas que ça. Pour la tournée qui précède la sortie d’« Hotel California », les boys enrôlent l’ex leader du James Gang : Joe Walsh, une chance. S’il chante, mêlant sa voix musclée au miel de celles des autres, c’est surtout son formidable maniement de la six cordes, lead ou rythmique, qui fait mouche.
Associé à Glenn Frey et Don Felder, voilà un trio de bretteurs capables d’en découdre pendant des heures, de broder des solos et mélodies fleuris au cœur des chansons, ou trancher les silences de leurs notes affûtées.
EAGLES – Hotel California
Faire preuve de lyrisme lorsque ça bastonne et tailler des boutonnières lorsque ça cajole, voilà l’autre atout d’Eagles. Dans « Victim of love », l’ouvrage expose ces atours, griffe et caresse de concert, braque l’auditeur, l’asservit. Il se dit que nos « bronzés » n’ont plus réussi à réitérer par la suite. Lorsqu’on joue « The long run » (1979), quoiqu’en disent ou en écrivent celles et ceux qui cancanent, les stigmates persistent.
Vingt-huit ans plus tard et « Long road out of Eden » dans les bacs (2007), deux vinyles, quatre faces et vingt chansons retrouvent ce niveau d’excellence, ce bonheur. Vingt-huit ans ! Panne d’inspiration ? Bien plus ! Un split aux débuts des 80’s, une reformation autour d’un live « best-of » au milieu des 90’s puis une tournée de deux années entre 1994 à 1996.
EAGLES – Heartache tonight
Deux ans sur la route ? Forcément, ça laisse des traces …
En concert
POPB, le 8 juillet 1996, Eagles foule pour la première et dernière fois (à ce jour) le territoire français.
Le genre évènement dont on se dit qu’il fallait y être. Ça tombe bien …
Deux ans auparavant, le groupe a sorti « Hell freezes over », une sorte de best of agrémenté de quatre nouveaux titres.
Pour promouvoir l’album, cette tournée mondiale est mise sur pied qui, allez savoir pourquoi, passe par chez nous. Il faut quand même savoir qu’Eagles est actuellement *(été 2019) en Europe (du 30 mai au 8 juillet) pour donner une série de concerts.
Plusieurs pays sont visités : Allemagne, Suède, Danemark, Suisse, Hollande, Irlande du Nord et Angleterre. La France ? Ce pays de braillards où l’on détruit et brûle des voitures tous les weekends ? Une autre fois … peut-être …
Un seul concert en France depuis 1972 et leur premier album éponyme …
Du coup, ce concert à Bercy devient historique !
EAGLES – New kid in town (live)
Quitte à se répéter, ce qui marque avec Eagles, c’est leur capacité vocale.
Au moins quatre des membres du groupe chantent, et plutôt bien ! Lorsqu’ils tressent leurs voix autour d’une mélodie, des éclats de cristal descendent du ciel pour facetter les tympans : une pure merveille. Non content d’en user en studio, ils parviennent à recréer ce phénomène en live, un été indien. Et les titres défilent, tous ces moments gorgés de guitares électrico-acoustiques, parés de dorures, d’alcools rares et d’onguents précieux, ondes fraîches parfois tumultueuses.
EAGLES – Life in the fast lane (live)
D’autres noms d’oiseaux peuvent bien leur être attribués, commentaires acides traitant d’argent, de dérive commerciale et de « soupe ». La scène, cette mise à nue face au public, demeure le seul juge de paix.
Eté 96, en soirée, Eagles envoûte son auditoire sans forcer ni rien bâcler, livrant en souriant tout le talent qui le caractérise.
Indéniablement, il fallait y être.
Thierry Dauge
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23 janvier - The Pretenders / Van Halen
Toujours dans les 80's...
Par Thierry Dauge
The Pretenders et Van Halen : Pop and rock around 1984
Van Halen et The Pretenders
Janvier 1984
Quel magnifique Noël à retardement que ce nouvel an 1984.
Learning to crawl des Pretenders sort le 7 janvier et 1984 de Van Halen le 9 : deux médailles d’or en deux jours ? Mieux qu’aux Jeux Olympiques d’hivers de Sarajevo la même année !
En matière de médailles, il s’agit surtout de deux vinyles gravés dans le marbre, de ceux dont on se sert comme « petits galets noirs » pour retrouver son chemin lorsque, perdu dans la jungle pop rock, on ne sait plus où donner de l’oreille. En leur compagnie, du rock « léché » au hard rock « chromé », la déception fait morne figure, prise en sandwich entre deux tranches d’Histoire Musicale.
The PRETENDERS – Back on the chain gang
VAN HALEN – Hot for teacher
The Pretenders, c’est Pretenders (1979) avant tout, un premier Lp élevé au rang de« classique ».
Suite à une deuxième livraison plus aléatoire, Chrissie Hynde et ses boys reviennent aux affaires, de celles dont on fait son quotidien puis son Chopin : Learning to crawl.
Van Halen, c’est Van Halen (1978), un premier Lp élevé au rang … mince ! Idem, la même story !
Il semble pourtant qu’il soit écrit quelque part que l’Histoire ne se répète pas, qu’il n’arrive jamais deux fois la même chose … sauf en musique, même s’il s’agit de « genres » diamétralement opposés … néanmoins nantis d’un point commun : le Rock.
VAN HALEN – Panama
The PRETENDERS – Middle of the road
Chrissie et ses boys ? Sur Learning to crawl, Chrissie mise à part, de la première mouture du groupe ne reste que Martin Chambers.
James Honeyman-Scott et Peter Farndon, par abus de brown sugar, sont parties musicaliser le Paradis.
Chez Van Halen, 1984 est le dernier album avec David Lee Roth … avant un paquet d’années. Il revient en 1996 … pour un paquet de dollars.
Peu importe ces mouvements de musiciens, en 1984, leurs productions respectives décrochent les étoiles et « sublimisent » nos platines.
The Pretenders sonne presque comme au premier jour, la guitare adoptant par place un petit côté The Police qu’elle n’exprimait pas initialement.
Par contre Eddie Van Halen, s’il gratifie toujours le manche de sa six cordes d’un tapping original, innove en tapant également les touches d’un synthétiseur jugé envahissant par les fan de la première heure.
The Pretenders - Time the Avenger
VAN HALEN – Jump
En 1984, la concurrence joue les gros bras : Bruce Sprinsteen – Born in the USA, Judas Priest – Defenders of the faith, Prince – Purple rain, Joe Jackson - Body and soul, Iron Maiden – Powerslave, Simple Minds – Sparkle in rain ou Queen - The works.
Et dans l’actu ? Découverte d’un moyen d’identification des personnes via leur ADN, fuite toxique à Union Carbide Indes entraînant 4000 morts en un jour. Question : a-t-on identifié l’ADN du responsable ?
En France, sur le petit écran, lancement de CANAL +. La Terre ne tourne pas de la même façon pour tout le monde. Par contre, nos deux garnitures à billig, elles, tournent diablement rond.
VAN HALEN – Drop dead legs
The PRETENDERS – Watching the clothes
Au final, après écoutes attentives, le plus rock des deux disques n’est peut-être pas celui auquel on pense de prime abord.
Le son ne fait pas tout, l’esprit compte pour beaucoup.
Chrissie Hynde, aussi talentueuse dans l’élaboration de ses chansons qu’impeccable dans leurs interprétations, prétend allègrement au titre de : « Plus magnifique chanteuse du Rock ».
De son côté, Diamond Dave était certainement un des plus formidable « entertainer » qu’on puisse croiser dans les 80’s.
Question : En 1984, pourquoi les opposer alors que les associer assurerait un formidable feu d’artifices ?
« Tourne sept fois ta langue dans ta bouche … », ou dans la leur.
Thierry Dauge
Par Thierry Dauge
The Pretenders et Van Halen : Pop and rock around 1984
Van Halen et The Pretenders
Janvier 1984
Quel magnifique Noël à retardement que ce nouvel an 1984.
Learning to crawl des Pretenders sort le 7 janvier et 1984 de Van Halen le 9 : deux médailles d’or en deux jours ? Mieux qu’aux Jeux Olympiques d’hivers de Sarajevo la même année !
En matière de médailles, il s’agit surtout de deux vinyles gravés dans le marbre, de ceux dont on se sert comme « petits galets noirs » pour retrouver son chemin lorsque, perdu dans la jungle pop rock, on ne sait plus où donner de l’oreille. En leur compagnie, du rock « léché » au hard rock « chromé », la déception fait morne figure, prise en sandwich entre deux tranches d’Histoire Musicale.
The PRETENDERS – Back on the chain gang
VAN HALEN – Hot for teacher
The Pretenders, c’est Pretenders (1979) avant tout, un premier Lp élevé au rang de« classique ».
Suite à une deuxième livraison plus aléatoire, Chrissie Hynde et ses boys reviennent aux affaires, de celles dont on fait son quotidien puis son Chopin : Learning to crawl.
Van Halen, c’est Van Halen (1978), un premier Lp élevé au rang … mince ! Idem, la même story !
Il semble pourtant qu’il soit écrit quelque part que l’Histoire ne se répète pas, qu’il n’arrive jamais deux fois la même chose … sauf en musique, même s’il s’agit de « genres » diamétralement opposés … néanmoins nantis d’un point commun : le Rock.
VAN HALEN – Panama
The PRETENDERS – Middle of the road
Chrissie et ses boys ? Sur Learning to crawl, Chrissie mise à part, de la première mouture du groupe ne reste que Martin Chambers.
James Honeyman-Scott et Peter Farndon, par abus de brown sugar, sont parties musicaliser le Paradis.
Chez Van Halen, 1984 est le dernier album avec David Lee Roth … avant un paquet d’années. Il revient en 1996 … pour un paquet de dollars.
Peu importe ces mouvements de musiciens, en 1984, leurs productions respectives décrochent les étoiles et « sublimisent » nos platines.
The Pretenders sonne presque comme au premier jour, la guitare adoptant par place un petit côté The Police qu’elle n’exprimait pas initialement.
Par contre Eddie Van Halen, s’il gratifie toujours le manche de sa six cordes d’un tapping original, innove en tapant également les touches d’un synthétiseur jugé envahissant par les fan de la première heure.
The Pretenders - Time the Avenger
VAN HALEN – Jump
En 1984, la concurrence joue les gros bras : Bruce Sprinsteen – Born in the USA, Judas Priest – Defenders of the faith, Prince – Purple rain, Joe Jackson - Body and soul, Iron Maiden – Powerslave, Simple Minds – Sparkle in rain ou Queen - The works.
Et dans l’actu ? Découverte d’un moyen d’identification des personnes via leur ADN, fuite toxique à Union Carbide Indes entraînant 4000 morts en un jour. Question : a-t-on identifié l’ADN du responsable ?
En France, sur le petit écran, lancement de CANAL +. La Terre ne tourne pas de la même façon pour tout le monde. Par contre, nos deux garnitures à billig, elles, tournent diablement rond.
VAN HALEN – Drop dead legs
The PRETENDERS – Watching the clothes
Au final, après écoutes attentives, le plus rock des deux disques n’est peut-être pas celui auquel on pense de prime abord.
Le son ne fait pas tout, l’esprit compte pour beaucoup.
Chrissie Hynde, aussi talentueuse dans l’élaboration de ses chansons qu’impeccable dans leurs interprétations, prétend allègrement au titre de : « Plus magnifique chanteuse du Rock ».
De son côté, Diamond Dave était certainement un des plus formidable « entertainer » qu’on puisse croiser dans les 80’s.
Question : En 1984, pourquoi les opposer alors que les associer assurerait un formidable feu d’artifices ?
« Tourne sept fois ta langue dans ta bouche … », ou dans la leur.
Thierry Dauge
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24 janvier - The Corrs
Bientôt la Saint-Patrick. Get prepared !
Merci les Frangin et Frangines Corr !
Thierry Dauge
The CORRS – “Eire mo ghrà” : Irlande mon amour
The CORRS – “And then the music comes from nowhere”
« And then, a tin whistle, a fiddle, a piano and a guitar blow from nowhere ».
The Corrs fait exactement cet effet-là.
Survolant la partition doucereuse, le vent qui s’emmêle dans la bruyère, la brume saline qui naît du littoral au petit matin, la voix d’Andrea. Elle susurre avec force, exhale son haleine dans le cône des haut-parleurs, un murmure, un souffle, puis dépose sa langue sur ses dents pour accrocher l’accent, le parfait embrun. Que ce soit en anglais ou en gaélique, le charme opère. Alors, Sharon, Caroline et Jim se saisissent de la mélodie, la font voguer vers leur contrée : l’Irlande.
The CORRS – Buachaill on Eirne
Entre 1995 et 2005 : dix ans, cinq albums. Puis dix ans encore avant que ne sorte le suivant. Au centre de ces dix premières années, à la poursuite des canons d’une époque, un double « Unplugged » (1999).
Bien sûr, les disques précédents contiennent de belles choses : mélodies, orchestrations mais, à un ou deux titres près : « Forgiven, not forgotten », « Runaway », « Only when I sleep », rien d’inoubliable.
Sur « The Corrs unplugged », les interprétations bonifient les chansons, voire, pour ce qui concerne les reprises, les « sublimisent ».
The CORRS – Little wind (live unplugged)
En 2005, la fratrie, trois sœurs et un frère, décident de rendre hommage à leur pays, leur nation : la verte Erin.
Comme une évidence, ils baptisent l’ouvrage : « Home ». A partir de cet enregistrement, toute subjectivité bue, nous pouvons émettre deux avis, parallèles assez semblables aux hélices d’un brin d’ADN.
Après une écoute attentive des treize chansons qui composent ce CD, la voix d’Andrea fait à nouveau l’objet de toute notre attention. C’est qu’elle en évoque une autre, celle d’un chanteur noir-irlandais. Non pas que la similitude soit flagrante mais elle laisse planer l’hypothèse d’une alchimie mystérieuse qui, tel le trèfle, rassemblerait les ressortissants irlandais autour d’un noyau, d’une cellule, d’un peuple. Le chanteur ? Philip Lynott, ex leader et membre fondateur du groupe Thin Lizzy. RIP.
The CORRS – Old town
Le second parallèle aborde le folk et la country US tels qu’exprimés par des chanteuses rattachées aux genres : Emmylou Harris ou Linda Ronstadt.
Sans pousser l’analyse au-delà du raisonnable, disséquer la tonalité d’une demie-croche de silence, la présence de sons tout droit venus du folklore irlandais fait figure d’évidence dans les deux styles musicaux précités. Pour s’en convaincre, rien ne coûte d’écouter de concert ces musiques supposées étrangères. Alors naît un ballet où les elfes et les cowboys dansent ensemble, vers luisants sur la lande, braises rougeoyantes autour du feu de camp.
The CORRS – Heart like wheel
« Home » contient également des morceaux purement instrumentaux, réinterprétations de titres folkloriques, cousins germains d’ « Amazing grace », cantique chrétien anglophone joué à la cornemuse lors des processions policières new-yorkaises.
Plus largement, ces titres musicaux résonnent de tous les tartans celtiques qu’ils contiennent, des Highlands écossais en Breizh et Mont d’Armorique.
Pour aller plus loin, quel bonheur ce serait si The Corrs invitait à leur table les spécialistes de la gigue agitée : The Pogues.
Quel formidable duo ce serait que d’associer la Belle et la Bête, Andrea Corrs et Shane MacGowan !
The CORRS – Haste to the wedding (live)
Finalement, l’idéal ne serait-il pas de déguster une chanson de The Corrs en volant une lampée de Tullamore Dew, confortablement installé dans un fauteuil club, à la nuit tombée, devant une flambée dans l’âtre d’une cheminée ? Fragrances mêlant cuir et bois brûlé, Korrigans se mouvant aux A-corps « endiabl-enlacés ».
The CORRS – Peggy Gordon
Héréditaire, on est d’Eire comme on naît de la Terre. Et puisque nous y retournerons toutes et tous un jour, apprenons de celles et ceux qui en viennent. La planète Corrs nous y invite.
Thierry Dauge
Bonus, "The" Révélation: Corrs - Runaway
Merci les Frangin et Frangines Corr !
Thierry Dauge
The CORRS – “Eire mo ghrà” : Irlande mon amour
The CORRS – “And then the music comes from nowhere”
« And then, a tin whistle, a fiddle, a piano and a guitar blow from nowhere ».
The Corrs fait exactement cet effet-là.
Survolant la partition doucereuse, le vent qui s’emmêle dans la bruyère, la brume saline qui naît du littoral au petit matin, la voix d’Andrea. Elle susurre avec force, exhale son haleine dans le cône des haut-parleurs, un murmure, un souffle, puis dépose sa langue sur ses dents pour accrocher l’accent, le parfait embrun. Que ce soit en anglais ou en gaélique, le charme opère. Alors, Sharon, Caroline et Jim se saisissent de la mélodie, la font voguer vers leur contrée : l’Irlande.
The CORRS – Buachaill on Eirne
Entre 1995 et 2005 : dix ans, cinq albums. Puis dix ans encore avant que ne sorte le suivant. Au centre de ces dix premières années, à la poursuite des canons d’une époque, un double « Unplugged » (1999).
Bien sûr, les disques précédents contiennent de belles choses : mélodies, orchestrations mais, à un ou deux titres près : « Forgiven, not forgotten », « Runaway », « Only when I sleep », rien d’inoubliable.
Sur « The Corrs unplugged », les interprétations bonifient les chansons, voire, pour ce qui concerne les reprises, les « sublimisent ».
The CORRS – Little wind (live unplugged)
En 2005, la fratrie, trois sœurs et un frère, décident de rendre hommage à leur pays, leur nation : la verte Erin.
Comme une évidence, ils baptisent l’ouvrage : « Home ». A partir de cet enregistrement, toute subjectivité bue, nous pouvons émettre deux avis, parallèles assez semblables aux hélices d’un brin d’ADN.
Après une écoute attentive des treize chansons qui composent ce CD, la voix d’Andrea fait à nouveau l’objet de toute notre attention. C’est qu’elle en évoque une autre, celle d’un chanteur noir-irlandais. Non pas que la similitude soit flagrante mais elle laisse planer l’hypothèse d’une alchimie mystérieuse qui, tel le trèfle, rassemblerait les ressortissants irlandais autour d’un noyau, d’une cellule, d’un peuple. Le chanteur ? Philip Lynott, ex leader et membre fondateur du groupe Thin Lizzy. RIP.
The CORRS – Old town
Le second parallèle aborde le folk et la country US tels qu’exprimés par des chanteuses rattachées aux genres : Emmylou Harris ou Linda Ronstadt.
Sans pousser l’analyse au-delà du raisonnable, disséquer la tonalité d’une demie-croche de silence, la présence de sons tout droit venus du folklore irlandais fait figure d’évidence dans les deux styles musicaux précités. Pour s’en convaincre, rien ne coûte d’écouter de concert ces musiques supposées étrangères. Alors naît un ballet où les elfes et les cowboys dansent ensemble, vers luisants sur la lande, braises rougeoyantes autour du feu de camp.
The CORRS – Heart like wheel
« Home » contient également des morceaux purement instrumentaux, réinterprétations de titres folkloriques, cousins germains d’ « Amazing grace », cantique chrétien anglophone joué à la cornemuse lors des processions policières new-yorkaises.
Plus largement, ces titres musicaux résonnent de tous les tartans celtiques qu’ils contiennent, des Highlands écossais en Breizh et Mont d’Armorique.
Pour aller plus loin, quel bonheur ce serait si The Corrs invitait à leur table les spécialistes de la gigue agitée : The Pogues.
Quel formidable duo ce serait que d’associer la Belle et la Bête, Andrea Corrs et Shane MacGowan !
The CORRS – Haste to the wedding (live)
Finalement, l’idéal ne serait-il pas de déguster une chanson de The Corrs en volant une lampée de Tullamore Dew, confortablement installé dans un fauteuil club, à la nuit tombée, devant une flambée dans l’âtre d’une cheminée ? Fragrances mêlant cuir et bois brûlé, Korrigans se mouvant aux A-corps « endiabl-enlacés ».
The CORRS – Peggy Gordon
Héréditaire, on est d’Eire comme on naît de la Terre. Et puisque nous y retournerons toutes et tous un jour, apprenons de celles et ceux qui en viennent. La planète Corrs nous y invite.
Thierry Dauge
Bonus, "The" Révélation: Corrs - Runaway
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25 janvier - Bob Marley
Bob Marley aurait eu 77 ans la semaine prochaine
Par Serge Debono
Bob Marley & The Wailers, ou l’avènement du reggae
Peu de musiques sont associées à un nom comme celui de Bob Marley au reggae.
Pourtant, si 40 ans après sa disparition, il reste incontournable dans la culture populaire, c’est aussi que son empreinte sur la musique est bien plus large qu’on ne veut l’admettre et dépasse aisément le cadre du genre.
L’histoire de cette icône sacrée de la musique du 20ème siècle est celle d’un jamaïcain devenu lion des rastas, dont l’aura et le charisme supplantent aujourd’hui ceux des plus grandes stars du rock et de la pop.
Bob Marley & The Wailers : le monstre à trois têtes
Le 6 février 1945, quand Cedella et son mari Norval Marley voient naître leur fils Robert Nesta ils n’imaginent pas une seconde le phénomène qu’ils viennent d’enfanter. Son père, un blanc jamaïcain d’origine anglaise, souvent absent, décède alors qu’il n’a que 10 ans. Soutenu par l’affection de sa mère, Bob Marley grandit dans le quartier difficile de Trenchtown à Kingston (Jamaïque) où son tempérament et ses talents ne tardent pas à s’affirmer en compagnie de ses amis musiciens Bunny Livingston (futur Bunny Wailer), et Peter McIntosh (futur Peter Tosh).
Bob Marley, Bunny Wailer et Peter Tosh (1965)
Epaulé par le jeune Jimmy Cliff, Bob et ses acolytes tentent de choper la vague ska qui inonde les Caraïbes en y mélant les influences américaines provenant de la station de radio de Miami. En 1962, il n’a que 17 ans lorsqu’il enregistre son premier single…
Bob Marley – Judge Not
En 1963, les célèbres Skatalites viennent soutenir le trio sur le label Studio One, pour le premier tube de ceux qu’on surnomme déjà, The Wailing Wailers…
The Wailing Wailers – Simmer down
Chez Studio One, Bob fait la connaissance de Rita Anderson. Il l’épouse en 1966, juste avant son départ pour les Etats-Unis. En visite chez sa mère, il souhaite fonder son propre label. Il réalise très vite qu’il lui sera bien difficile de trouver un financement. Inspiré par son voyage et les musiques qu’il a entendu à Miami, il rentre néanmoins à Kingston avec quelques compositions, amenées à devenir des titres phares de son répertoire…
The Wailers – Trenchtown Rock
Il confie son travail au sorcier des platines Lee Scratch Perry, qui jouit d’une grande réputation avec son orchestre The Upsetters. De longues séances studios, vont émerger quelques joyaux comme la mélodie de Small Axe.
Bob Marley affirme son grain de voix, si doux et particulier, ainsi que son appartenance au rastafarisme, faisant de son reggae skank un genre de gospel jamaicain. Dévot, mais résolument optimiste, et entraînant…
The Wailers – Small Axe
Au sein des Wailers, Bob Marley exprime déjà sa poésie révolutionnaire à travers des titres habités et lancinant.
Ses interprétations sont si expressives que la soul semble soudain renaître sous des accents caribéens…
The Wailers – Soul Rebel
Comme sur ce titre étrange et inconnu de son vivant. Le temps clément, le soleil au zénith et l’écho splendide dans la voix du lion ne suffisent pas à masquer l’atmosphère inquiétante entretenue par le son ivre de l’orgue, et les miaulements obsédants d’un harmonica désespéré…
The Wailers – Sun is Shining
Malgré la qualité mélodique des morceaux, ainsi qu’une belle production assurée par Lee Scratch Perry et ses comparses, les Wailers ne rencontrent pas la réussite espérée.
Durant son séjour aux États-Unis, Bob a fait la connaissance de Johnny Nash, chanteur et guitariste cherchant à populariser le style rock-steady, et se montrant très intéressé par leur ska évolutif. Il leur permet de signer un contrat pour un album… qui ne verra jamais le jour ! En revanche, il adapte le titre Stir it up, dont il fera un succès…
Catch A Fire, un premier album abouti
Bob se décide alors à contacter Chris Blackwell fondateur des disques Island (Nick Drake, U2, King Crimson, Jethro Tull). Ce dernier suit son évolution depuis des années et compte déjà quelques tubes à son actif en Jamaïque. Bob, Peter et Bunny restent méfiants, mais signent néanmoins un nouveau contrat.
L’enregistrement de l’album Catch a fire démarre en octobre 1972.
Album Catch A Fire
Dans sa version destinée à l’exportation, le titre introductif est une musique totalement nouvelle. Un mélange de ska-pop et de rock psyché. Wayne Perkins, soliste appelé à la rescousse par Chris Blackwell, semble soudain avoir chaussé les sandales de Carlos Santana pour un riff aérien envoûtant. Il est soutenu par une section rythmique impeccable composée des frères Barrett (Aston et Carlton). Tandis que Bob Marley, dans un chant somptueux, devise sur le sens de l’existence à travers les astres…
Bob Marley & The Wailers – Concrete Jungle
Cet opus est composé en Jamaique avec le concours de Lee Scratch Perry, puis mixé dans les studios Island de Londres. Le résultat impressionne les spécialistes.
Chris Blackwell, convaincu d’avoir la main mise sur la poule aux oeufs d’or et la nouvelle tendance qui l’accompagne, prévoit de distribuer le disque en Europe et aux USA. Ce qui explique le style volontairement éclectique de l’oeuvre…
Bob Marley & The Wailers – Midnight Ravers
Bob Marley et son grain identifiable entre mille, Bunny Wailer et son chant gospel haut perché, ou Peter Tosh et sa voix de baryton, chacun fusionne avec une grande facilité la musique noire américaine et le style de Kingston.
Pourtant, à aucun moment, le groupe ne renie sa culture, ni son histoire, comme dans ce titre écrit et interprété par Peter Tosh…
Bob Marley & The Wailers – 400 Years
Catch A Fire est publié en décembre 1972 au Royaume-Uni, et déboule quatre mois plus tard dans les bacs américains. Il remporte un succès d’estime, et devient un album fondateur pour toute une génération de musicien.
Il est aujourd’hui, ce que le premier album d’Elvis Presley est au rock’n’roll, la pierre de rosette du reggae.
Linton Kwesi Johnson ( musicien et poète) :
«Catch a Fire a créé à lui tout seul un nouveau type de musique jamaïcaine. Au lieu de mettre l’accent sur le couple basse-batterie, le mixage de cet album est plus aigu, moins lourd. L’emphase est plutôt placée sur les guitares et autres instruments d’appoint. Jamais un enregistrement de reggae jamaïcain ne s’était si ouvertement approprié les sons électroniques de la musique moderne.»
Serge Debono
Par Serge Debono
Bob Marley & The Wailers, ou l’avènement du reggae
Peu de musiques sont associées à un nom comme celui de Bob Marley au reggae.
Pourtant, si 40 ans après sa disparition, il reste incontournable dans la culture populaire, c’est aussi que son empreinte sur la musique est bien plus large qu’on ne veut l’admettre et dépasse aisément le cadre du genre.
L’histoire de cette icône sacrée de la musique du 20ème siècle est celle d’un jamaïcain devenu lion des rastas, dont l’aura et le charisme supplantent aujourd’hui ceux des plus grandes stars du rock et de la pop.
Bob Marley & The Wailers : le monstre à trois têtes
Le 6 février 1945, quand Cedella et son mari Norval Marley voient naître leur fils Robert Nesta ils n’imaginent pas une seconde le phénomène qu’ils viennent d’enfanter. Son père, un blanc jamaïcain d’origine anglaise, souvent absent, décède alors qu’il n’a que 10 ans. Soutenu par l’affection de sa mère, Bob Marley grandit dans le quartier difficile de Trenchtown à Kingston (Jamaïque) où son tempérament et ses talents ne tardent pas à s’affirmer en compagnie de ses amis musiciens Bunny Livingston (futur Bunny Wailer), et Peter McIntosh (futur Peter Tosh).
Bob Marley, Bunny Wailer et Peter Tosh (1965)
Epaulé par le jeune Jimmy Cliff, Bob et ses acolytes tentent de choper la vague ska qui inonde les Caraïbes en y mélant les influences américaines provenant de la station de radio de Miami. En 1962, il n’a que 17 ans lorsqu’il enregistre son premier single…
Bob Marley – Judge Not
En 1963, les célèbres Skatalites viennent soutenir le trio sur le label Studio One, pour le premier tube de ceux qu’on surnomme déjà, The Wailing Wailers…
The Wailing Wailers – Simmer down
Chez Studio One, Bob fait la connaissance de Rita Anderson. Il l’épouse en 1966, juste avant son départ pour les Etats-Unis. En visite chez sa mère, il souhaite fonder son propre label. Il réalise très vite qu’il lui sera bien difficile de trouver un financement. Inspiré par son voyage et les musiques qu’il a entendu à Miami, il rentre néanmoins à Kingston avec quelques compositions, amenées à devenir des titres phares de son répertoire…
The Wailers – Trenchtown Rock
Il confie son travail au sorcier des platines Lee Scratch Perry, qui jouit d’une grande réputation avec son orchestre The Upsetters. De longues séances studios, vont émerger quelques joyaux comme la mélodie de Small Axe.
Bob Marley affirme son grain de voix, si doux et particulier, ainsi que son appartenance au rastafarisme, faisant de son reggae skank un genre de gospel jamaicain. Dévot, mais résolument optimiste, et entraînant…
The Wailers – Small Axe
Au sein des Wailers, Bob Marley exprime déjà sa poésie révolutionnaire à travers des titres habités et lancinant.
Ses interprétations sont si expressives que la soul semble soudain renaître sous des accents caribéens…
The Wailers – Soul Rebel
Comme sur ce titre étrange et inconnu de son vivant. Le temps clément, le soleil au zénith et l’écho splendide dans la voix du lion ne suffisent pas à masquer l’atmosphère inquiétante entretenue par le son ivre de l’orgue, et les miaulements obsédants d’un harmonica désespéré…
The Wailers – Sun is Shining
Malgré la qualité mélodique des morceaux, ainsi qu’une belle production assurée par Lee Scratch Perry et ses comparses, les Wailers ne rencontrent pas la réussite espérée.
Durant son séjour aux États-Unis, Bob a fait la connaissance de Johnny Nash, chanteur et guitariste cherchant à populariser le style rock-steady, et se montrant très intéressé par leur ska évolutif. Il leur permet de signer un contrat pour un album… qui ne verra jamais le jour ! En revanche, il adapte le titre Stir it up, dont il fera un succès…
Catch A Fire, un premier album abouti
Bob se décide alors à contacter Chris Blackwell fondateur des disques Island (Nick Drake, U2, King Crimson, Jethro Tull). Ce dernier suit son évolution depuis des années et compte déjà quelques tubes à son actif en Jamaïque. Bob, Peter et Bunny restent méfiants, mais signent néanmoins un nouveau contrat.
L’enregistrement de l’album Catch a fire démarre en octobre 1972.
Album Catch A Fire
Dans sa version destinée à l’exportation, le titre introductif est une musique totalement nouvelle. Un mélange de ska-pop et de rock psyché. Wayne Perkins, soliste appelé à la rescousse par Chris Blackwell, semble soudain avoir chaussé les sandales de Carlos Santana pour un riff aérien envoûtant. Il est soutenu par une section rythmique impeccable composée des frères Barrett (Aston et Carlton). Tandis que Bob Marley, dans un chant somptueux, devise sur le sens de l’existence à travers les astres…
Bob Marley & The Wailers – Concrete Jungle
Cet opus est composé en Jamaique avec le concours de Lee Scratch Perry, puis mixé dans les studios Island de Londres. Le résultat impressionne les spécialistes.
Chris Blackwell, convaincu d’avoir la main mise sur la poule aux oeufs d’or et la nouvelle tendance qui l’accompagne, prévoit de distribuer le disque en Europe et aux USA. Ce qui explique le style volontairement éclectique de l’oeuvre…
Bob Marley & The Wailers – Midnight Ravers
Bob Marley et son grain identifiable entre mille, Bunny Wailer et son chant gospel haut perché, ou Peter Tosh et sa voix de baryton, chacun fusionne avec une grande facilité la musique noire américaine et le style de Kingston.
Pourtant, à aucun moment, le groupe ne renie sa culture, ni son histoire, comme dans ce titre écrit et interprété par Peter Tosh…
Bob Marley & The Wailers – 400 Years
Catch A Fire est publié en décembre 1972 au Royaume-Uni, et déboule quatre mois plus tard dans les bacs américains. Il remporte un succès d’estime, et devient un album fondateur pour toute une génération de musicien.
Il est aujourd’hui, ce que le premier album d’Elvis Presley est au rock’n’roll, la pierre de rosette du reggae.
Linton Kwesi Johnson ( musicien et poète) :
«Catch a Fire a créé à lui tout seul un nouveau type de musique jamaïcaine. Au lieu de mettre l’accent sur le couple basse-batterie, le mixage de cet album est plus aigu, moins lourd. L’emphase est plutôt placée sur les guitares et autres instruments d’appoint. Jamais un enregistrement de reggae jamaïcain ne s’était si ouvertement approprié les sons électroniques de la musique moderne.»
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26 janvier - Flamin’ Groovies / Humble Pie
Balade dans le rock des early 70's avec Steve Marriott et Peter Frampton
Par Thierry Dauge
The Flamin’ Groovies et Humble Pie : Pop and Rock around 1971
Mars 1971
Si Mars est une planète du système solaire, la planète « rouge », c’est également l’homonyme du Dieu de la guerre dans la mythologie romaine. Choisir de sortir un album ce mois-là relève-t-il d’une intention guerrière ?
Si c’est le cas, Teenage head et Rock on visent le centre de la cible. Au-delà d’être des armes redoutables, véritables bombes à fragmentation, ces enregistrements frôles l’impeccable, le 100% parfait !
The FLAMIN’ GROOVIES – City lights
HUMBLE PIE – Sour grain
The Flamin’ Groovies
Bien que The Flamin’ Groovies et Humble Pie utilisent le même terreau pour fleurir leur musique, au sortir des enceintes, le résultat n’a rien d’un clonage en série.
Les Groovies explorent le rock en puisant dans les racines du blues, du rockabilly, du swamp, de la country, suivant en cela le chemin emprunté et « empreinté » par The Rolling Stones.
D’ailleurs, la cale qui semble empêcher Teenage head de rouler jusqu’à une reconnaissance plus large pourrait bien s’appeler Sticky fingers, monstruosité sortie la même année.
Humble Pie
Pour Rock on et Humble Pie, il en va tout autrement.
Les amateurs de pop music vénèrent déjà son chanteur, Steve Marriott, ex Small Faces, une référence du Swiging London.
Déchirant son costume Mod, Marriott saute dans des jeans, change de coiffeur et chausse une Les Paul.
Pour « blondir » sa palette sonore, il recrute Peter Frampton, cisaille ses partitions et en avale les copeaux.
Résultat ? Comme Mademoiselle, sa voix éraillée chante le blues sur des accords de heavy rock turgescents.
HUMBLE PIE – Big George
The FLAMIN’ GROOVIES – High flyin’ baby
En 1971, outre Sticky fingers, la concurrence scintille comme une queue de comète. Ci-joint quelques-uns de ces flamboiements : The Who – Who’s next, David Bowie – Hunky dory, T Rex – Electric warrior, John Lennon – Imagine, The Doors – L.A. Woman, Led Zeppelin – IV. Aïe ! Ça pique !
Dans l’actualité, du jubilatoire au tourment, des événements colossaux encrent les journaux.
Un astronaute US ouvre un terrain de golf sur la lune (dans des studios hollywoodiens ?). De la Station Spatiale Internationale, des scientifiques ont comptabilisé une dizaine de balles encore en orbite.
Pendant que Jim Morrison à Montmartre et Gene Vincent à Newhall, Californie, rendent les clés à leur Créateur, « Riders on the storm » et « Be-bop-a-lula » gagnent l’orphelinat.
Afin que le cœur des rockers continue de battre, Rock on et Teenage head injectent des bolus d’adrénaline dans les platines. Néanmoins, les parties de slide qui ensemencent les enregistrements, plus sarrasin que froment, rappellent d’avantage le sel des larmes hivernales que le sucre du printemps.
The FLAMIN’ GROOVIES – Whiskey woman
HUMBLE PIE – Rollin’ stone
Au risque de voir leur public s’assoupir, en live, Marriott et Frampton étirent leurs chansons jusqu’au bout de la nuit.
En face, l’épileptique Cyril Jordan agite un shaker à effervescence. Héroïne pour l’un, cocaïne pour l’autre ?
Pour varier les plaisirs, la seule solution revient à jouer Teenage head et Rock on en mode « ping-pong ». Au format vinyle, c’est un sacré boulot !
Thierry Dauge
Par Thierry Dauge
The Flamin’ Groovies et Humble Pie : Pop and Rock around 1971
Mars 1971
Si Mars est une planète du système solaire, la planète « rouge », c’est également l’homonyme du Dieu de la guerre dans la mythologie romaine. Choisir de sortir un album ce mois-là relève-t-il d’une intention guerrière ?
Si c’est le cas, Teenage head et Rock on visent le centre de la cible. Au-delà d’être des armes redoutables, véritables bombes à fragmentation, ces enregistrements frôles l’impeccable, le 100% parfait !
The FLAMIN’ GROOVIES – City lights
HUMBLE PIE – Sour grain
The Flamin’ Groovies
Bien que The Flamin’ Groovies et Humble Pie utilisent le même terreau pour fleurir leur musique, au sortir des enceintes, le résultat n’a rien d’un clonage en série.
Les Groovies explorent le rock en puisant dans les racines du blues, du rockabilly, du swamp, de la country, suivant en cela le chemin emprunté et « empreinté » par The Rolling Stones.
D’ailleurs, la cale qui semble empêcher Teenage head de rouler jusqu’à une reconnaissance plus large pourrait bien s’appeler Sticky fingers, monstruosité sortie la même année.
Humble Pie
Pour Rock on et Humble Pie, il en va tout autrement.
Les amateurs de pop music vénèrent déjà son chanteur, Steve Marriott, ex Small Faces, une référence du Swiging London.
Déchirant son costume Mod, Marriott saute dans des jeans, change de coiffeur et chausse une Les Paul.
Pour « blondir » sa palette sonore, il recrute Peter Frampton, cisaille ses partitions et en avale les copeaux.
Résultat ? Comme Mademoiselle, sa voix éraillée chante le blues sur des accords de heavy rock turgescents.
HUMBLE PIE – Big George
The FLAMIN’ GROOVIES – High flyin’ baby
En 1971, outre Sticky fingers, la concurrence scintille comme une queue de comète. Ci-joint quelques-uns de ces flamboiements : The Who – Who’s next, David Bowie – Hunky dory, T Rex – Electric warrior, John Lennon – Imagine, The Doors – L.A. Woman, Led Zeppelin – IV. Aïe ! Ça pique !
Dans l’actualité, du jubilatoire au tourment, des événements colossaux encrent les journaux.
Un astronaute US ouvre un terrain de golf sur la lune (dans des studios hollywoodiens ?). De la Station Spatiale Internationale, des scientifiques ont comptabilisé une dizaine de balles encore en orbite.
Pendant que Jim Morrison à Montmartre et Gene Vincent à Newhall, Californie, rendent les clés à leur Créateur, « Riders on the storm » et « Be-bop-a-lula » gagnent l’orphelinat.
Afin que le cœur des rockers continue de battre, Rock on et Teenage head injectent des bolus d’adrénaline dans les platines. Néanmoins, les parties de slide qui ensemencent les enregistrements, plus sarrasin que froment, rappellent d’avantage le sel des larmes hivernales que le sucre du printemps.
The FLAMIN’ GROOVIES – Whiskey woman
HUMBLE PIE – Rollin’ stone
Au risque de voir leur public s’assoupir, en live, Marriott et Frampton étirent leurs chansons jusqu’au bout de la nuit.
En face, l’épileptique Cyril Jordan agite un shaker à effervescence. Héroïne pour l’un, cocaïne pour l’autre ?
Pour varier les plaisirs, la seule solution revient à jouer Teenage head et Rock on en mode « ping-pong ». Au format vinyle, c’est un sacré boulot !
Thierry Dauge
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27 janvier - Van Hallen
Un zeste panégyrique, mais on aime !
Par Thierry Dauge
VAN HALEN – You Really Got Me : un mythe
VAN HALEN – Un Mythe !
VAN HALEN (1978)
1978 – Van Halen fait « Eruption » sur la scène internationale via une reprise des Kinks : « You really got me ».
Depuis Hendrix, on n’avait rien entendu d’aussi novateur ! Ou comment Eddie Van Halen fait rentrer le tapping et les bends outranciers dans le jeu de tous les guitaristes à venir.
Autre chose, pour générer un effet de son « plongeant » ou « montant », au lieu de se servir d’un « vibrato », cette tige reliée au chevalet qui permet de détendre ou tendre spontanément les cordes, il tord son manche !!! …
Bon, il utilise également un vibrato « Floyd Rose », du nom de son concepteur, mais quand même !
La guitare ? Une « Frankenstrat » évidemment ! Une Stratocaster équipée d’un micro Humbucker piqué sur une Gibson ES 335.
Mais, le matériel n’est pas tout, ne négligeons pas les doigts du Maître, véritables TGV dont les rails sont les frettes ballastées de touches endiablées.
VAN HALEN – Eruption / You really got me
L’autre « phénomène » du groupe, c’est ce chanteur à la gouaille débordante et dont les sauts « écart » carpés imagent la souplesse : David Lee Roth, un grand fauve. Sa plastique et sa faconde en font un frontman tout terrain, véritable sex-symbol au charisme fascinant, de quoi « pêcho » les groupies, ou la femme de ton pote, ou la tienne (!), ou n’importe quel mec consentant des deux côtés de la planète !
Son chant rugueux comprend des petits cris orgasmiques, à des kilomètres de ceux du Jackson mais néanmoins tout aussi identitaires.
Définir « Diamond Dave » ? Un « étalon », un chanteur de hard rock sur-calibré, l’exact modèle du genre.
Associer Dave et Eddie au sein d’un groupe équivalait à déclencher des tornades à volonté.
Dans toute sa splendeur, Van Halen, le Magnifique, fut créé !
VAN HALEN - Ain't ’Talkin’ Bout Love
II (1979)
La seconde livraison du groupe, le simplement nommé II, fait naître des avis mitigés.
L’emballement initial marque une pause. On parle de deux ou trois nouvelles compositions associées à des « chutes » de studio, ces chansons « écartées » des sillons (pour un moindre intérêt ?).
Le qualificatif le plus souvent employé à l’égard du II fait état d’un « squelettisme » jugé « coupable ». On identifie pourtant quelques morceaux susceptibles de remuer les foules comme « Light up the sky » ou « D.O.A. ».
La précipitation a-t-elle eut raison de l’imagination ?
VAN HALEN - Light Up The Sky
Quoiqu'il en soit, en plus des deux animateurs suscités, le II nous livre une démonstration percussive et rythmique caractérisant la facture du groupe.
Quel que soit l’album, même sur le fameux 1984, basse et batterie forment un tout indéfectible qui permet l’identification immédiate de ses auteurs. Eddie n’enregistrant pas de piste pour épaissir le son des chansons lorsqu’il part en solo, Alex Van Halen et Michael Anthony sont laissés seuls peintres du fond du tableau. Leurs performances se suffisant à elles-mêmes, les écouter relève d’un plaisir simple et vibratile.
D.O.A.
Album mésestimé, le II voit son pendant en Diver Down, ce « remplissage » qui précède 1984.
Diver Down (1982)
Cette fois-ci, il n’est plus question de « vieilleries » extraites du tiroir mais d’un album destiné à boucler le contrat qui unit le groupe à sa maison de disque. Pourtant, sur celui-ci et 1984 qui lui fait suite, on retrouve le même esclavagiste : Warner Bros.
Peut-être s’agissait-il d’un renouvellement de signature, d’une renégociation des clauses, d’une « laisse » de dollars revue à la hausse ? Auquel cas, par anticipation, Eddie sortit peut-être « Jump » de ses cartons pour appâter le maton.
Sur Diver Down, la carte est austère, le menu maigrelet. Certes, la reprise de Roy Orbison « (oh) Pretty Woman » fait le boulot, suivi de près par « Dancing in the street », une autre reprise, de Martha and the Vandellas, celle-ci, mais quand même.
Reste des cris d’ours brun tel « Hang ‘em high » pour pousser à l’entrain.
VAN HALEN – Hang ’em High
Malgré des chansons d’intérêt inégal, malgré un visuel des plus arides, cet album est assez « attachant ».
Dans un cas de figure similaire, boucler un contrat basé sur un nombre d’albums à fournir, on a vu d’autres formations sortir des Best Of ou des enregistrements en public, boudant ainsi l’aspect créatif de leurs géniteurs. Van Halen ne verse pas dans cette pratique et, même à coup de reprises, propose du « neuf ».
La démarche étant louable, comment le lui reprocher ? « Where Have All The Good Times Gone ? ». Des « bons moments », ils en restent à venir les garçons, même si ça passe deux ans plus tard par une relecture de vos aspirations musicales via l’adoption d’un synthétiseur.
VAN HALEN – Where Have All The Good Times Gone
Woman And Children First (1980)
Après le II, il est question de remettre les pendules à l’heure, de retrouver ce niveau d’excellence décroché dès le premier essai.
Avec Woman And Children First, c’est chose faite au-delà de toutes espérances.
Terminée l’approche minimaliste et tristounette, voici venir la flamboyance, l’opulence et l’abondance ! Eddie triture ses cordes à profusion, les riffs sont dégainés comme les colts au temps du Far West. Dave envoie la cavalerie sur des rythmiques bétonnées mitonnées par Alex et Michael.
C’est bien simple, le disque présente neuf parts égales d’un superbe gâteau, un gros !
VAN HALEN – Fools
Chacune des chansons propose une ambiance différente, et avec « Could this be magic ? » ainsi que l’intro de « Take your whiskey home », on pénètre le cœur de l’Amérique profonde, ce que les deux premiers albums n’avaient pas proposé.
Certainement le plus abouti de tous les enregistrements de Van Halen, toutes périodes confondues, Woman And Children First galope tel un cheval ailé vers les sommets du microcosme rock, célébrant par là-même l’un des plus grands groupes de heavy rock du Monde.
VAN HALEN – Romeo Delight
Dans ce disque, comme sur les deux précédents et ceux qui suivront, on discerne clairement une autre particularité de Van Halen. Étonnamment, il s’agit des chœurs. Résultant des voix combinées d’Eddie et de Michael, leur limpidité harmonise les titres, s’associant à merveille aux saillies de l’Etalon dépoitraillé.
En 1980, la somme de tous ces éléments : voix, guitare, rythmique et chœurs, trou le cul de la concurrence, accroche des médailles de platine aux thorax des titans.
En fait, il n’existe plus qu’une seule chose capable d’entraver la course folle du groupe vers la canonisation : lui-même.
Saura-t-il l’éviter ? Saura-t-il léviter ?
VAN HALEN – Tora ! Tora ! / Loss of Control
Fair Warning (1981)
Si le son de Van Halen est ce qu’il est, il semble qu’un homme doive y être associé, un technicien de studio œuvrant dans l’ombre depuis les débuts. Quatrième Lp, quatrième participation de Ted Templeman, « The Wizard », le magicien.
Pour Fair Warning, il crée à nouveau les conditions qui permettent d’atteindre un niveau d’excellence. Cependant, différent dans la constance, le propos paraît plus sombre. Peut-être parce qu’il associe deux tendances soit disant opposées : le fun et l’agressivité.
A bien écouter, Van Halen est l’un des premiers à avoir mixé le hard rock des 70’s au heavy metal des 80’s.
VAN HALEN – Unchained
Quid du rôle de la pochette d’un album dans le mécanisme qui participe au désir de l’acquérir ? Quid de l’état d’esprit vers lequel elle nous guide au moment de le jouer ? Autant le visuel du précèdent album invite à la fête : « On est là pour le fun, l’éclate et la ‘teuf’ ! », autant celui de Fair Warning dérange, génère un malaise.
Cela provient-il de ce dessin où un type se fait tabasser à terre sous les yeux d’une fille hilare : « Mate le keum qui se fait défoncer ! » ? La violence mise à nue précipite-t-elle cette sensation ? Du coup, la réception du contenu se fait plus « sérieuse », tout est une question de ressenti, ou un titre atypique comme « Push comes to shove » prend tout son sens.
VAN HALEN – Push comes to shove
Période sombre pour l’un des membres du groupe ou traduction d’une entente globale mise en défaut ?
Quoiqu’il en soit, Fair Warning reste un superbe album. Suivi de Diver Down, le mal aimé, puis de 1984, l’atypique, il occupe une place de choix dans le cœur des adeptes.
1984
Quelle polémique ! Van Halen « synthétise » sa métallisation … et décroche le jackpot comme jamais encore il ne l’avait fait !
Les râleurs s’empourprent où le grand public applaudit. En cela, « Jump » est une sacrée chanson, parce qu’il ne suffit pas de balader ses doigts sur un clavier pour obtenir une médaille. Eddie Van Halen, aussi doué aux cordes qu’aux touches … Aurait-il, lui aussi, passé une nuit du côté de Rosedale – Mississippi, à l’intersection des Highways 8 et 1 ? Ou bien à Clarksdale, là où les Highways 49 et 61 se croisent ? Auquel cas, il se pourrait qu’en ce moment même il en discute avec Robert et Jimi autour d’une grille d’accords de blues …
VAN HALEN – Jump
Suite à l’adoption de cette nouvelle option, réduire Van Halen à un groupe « pop », le vilipender (ce qui fut fait), était on ne peut plus réducteur.
En effet, les deux autres singles extraits de 1984 sont des missiles plaqués d’acier : « Hot for teacher » et « Panama ».
Que tous ceux qui n’ont jamais cherché à augmenter leur audience et/ou leur porte-monnaie en faisant « évoluer » leur musique jettent aux protagonistes le premier lingot d’or qu’ils se sont fait par ce biais.
L’énergie persiste ainsi que tous les « stigmates » signalés plus haut : Chant, guitare, rythmique et chœurs. Et que cette réussite ait concomitamment signifié leur chant du cygne a de quoi étonner.
VAN HALEN – Panama
Les dissensions, les problèmes d’égo en ont amené plus d’un à la rupture, laissant les hommes continuer chacun leurs chemins.
David Lee Roth va devenir encore plus « Diamond » qu’il ne l’était et Van Halen va « s’hagardiser ».
Pour l’un, c’est quasiment la même voie / voix. Servant une gnôle identique distillée par les talentueux Steve Vai, Billy Sheehan et Gregg Bissonette, il tient le cap.
Pour le trio restant, ce ne sera peut-être pas moins bon, mais … ce n’est plus pareil.
VAN HALEN – Hot For Teacher
La suite …
Samy Hagar reprend donc le poste laissé vide … laissé « grand » vide. Avec Eddie, Alex et Michael, entre 1986 et 1995, Samy grave quatre albums en neuf ans. De bonnes chansons vont naître de cette collaboration ; notamment sur 5150, For unlawfull Carnal Knowledge et Balance, mais … ce n’est plus pareil.
Lorsqu’il jette l’éponge, trois années passent avant qu’un Van Halen III (1998) voit le jour.
Au chant, les trois acolytes ont recruté ce qu’on appelle « une pointure » : Gary Cherone, le fabuleux chanteur / frontman d’ Extreme ; groupe alors en jachère.
Avec cet album, on se rend compte que les pièces d’un puzzle ne sont pas interchangeables à volonté. Voilà un trio de fines gâchettes nanti d’un redoutable sniper qui aboutit à une cible quasiment vide. Toutes les balles passent à côté. De qualité mais … ce n’est plus pareil.
… et la fin.
Inattendu !
En 2012, les animosités s’étant taries (?), le miracle se produit, Dave revient !
Pour célébrer l’évènement, A Different Kind Of True est enregistré, album fleurant bon les retrouvailles dans un écrin de son plus contemporain. A la basse, exit Michael Anthony, c’est le fils d’Eddie et neveu d’Alex, Wolfgang, qui officie (tiens ! ça nous rappelle un autre neveu, Stevie, qui vient de sortir un disque, Power Up, avec son oncle au sein d’un certain combo qualifié d’australien …).
Les hommes ont vieilli mais pas la musique, ou si peu qu’on se croirait presque revenu à la fin des 70’s, lorsque le quatuor faisait feu de tous bois.
VAN HALEN – Tattoo
Si l’on décèle quelques fêlures dans la voix de l’ex félin à présent devenu matou, notamment lorsqu’il recherche les aigus, la guitare conserve cette volumineuse volubilité qui l’a de tous temps habillée. P’tit Van Halen tricote sa basse en accord avec tonton « fûts », de sorte que la rythmique sonne telle que toujours, nette et précise. La micheline empruntant des aiguillages similaires, le voyage promet donc la traversée de paysages en cinémascope au son de cactus chargés en testostérone.
Certes, ils et elles sont bien présents et présentes, néanmoins … ce n’est plus pareil.
VAN HALEN – She’s The Woman
A Different Kind Of True restera le dernier album de Van Halen.
Peut-on imaginer Led Zeppelin sans Jimmy Page, Queen sans Freddie Mercury (nul !), Status Quo sans Rick Parfitt (aberrant !), The Doors sans Jim Morrison ou AC/DC sans Angus Young ?
Edward Van Halen est décédé le 6 octobre 2020.
Comme pour tous ceux de sa race, il laisse un gouffre béant. Le monde guitaristique est en pleurs, et pour longtemps.
Seul prête à sourire, de l’imaginer dans les limbes, « Frankenstrat » en mains, cavalant après le Diable d’un bout à l’autre d’une arène où les concerts sont permanents.
VAN HALEN – Runnin’ With The Devil
Et si « The show must go on », au nom de tout ce qu’il nous a apporté, qu’on s’en souvienne ainsi.
Thierry Dauge
Recap IL était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
20 Dec - Led Zeppelin ll
21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
23 Dec - Creedence Clearwater Revival (C.C.R.)
24 Dec - TOTO
25 Dec - Le Prog Rock (Livre)
26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec - TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
16 Jan - Sex Pistols
17 Jan - Depeche Mode
18 Jan - Jefferson Airplane
19 Jan - U2
20 Jan - The Pogues / Megadeth
21 Jan - Thin Lizzy
22 Jan - Eagles
23 Jan - The Pretenders / Van Halen
24 Jan - The Corrs
25 Jan - Bob Marley
26 Jan - Flamin’ Groovies / Humble Pie
27 Jan - Van Hallen
Par Thierry Dauge
VAN HALEN – You Really Got Me : un mythe
VAN HALEN – Un Mythe !
VAN HALEN (1978)
1978 – Van Halen fait « Eruption » sur la scène internationale via une reprise des Kinks : « You really got me ».
Depuis Hendrix, on n’avait rien entendu d’aussi novateur ! Ou comment Eddie Van Halen fait rentrer le tapping et les bends outranciers dans le jeu de tous les guitaristes à venir.
Autre chose, pour générer un effet de son « plongeant » ou « montant », au lieu de se servir d’un « vibrato », cette tige reliée au chevalet qui permet de détendre ou tendre spontanément les cordes, il tord son manche !!! …
Bon, il utilise également un vibrato « Floyd Rose », du nom de son concepteur, mais quand même !
La guitare ? Une « Frankenstrat » évidemment ! Une Stratocaster équipée d’un micro Humbucker piqué sur une Gibson ES 335.
Mais, le matériel n’est pas tout, ne négligeons pas les doigts du Maître, véritables TGV dont les rails sont les frettes ballastées de touches endiablées.
VAN HALEN – Eruption / You really got me
L’autre « phénomène » du groupe, c’est ce chanteur à la gouaille débordante et dont les sauts « écart » carpés imagent la souplesse : David Lee Roth, un grand fauve. Sa plastique et sa faconde en font un frontman tout terrain, véritable sex-symbol au charisme fascinant, de quoi « pêcho » les groupies, ou la femme de ton pote, ou la tienne (!), ou n’importe quel mec consentant des deux côtés de la planète !
Son chant rugueux comprend des petits cris orgasmiques, à des kilomètres de ceux du Jackson mais néanmoins tout aussi identitaires.
Définir « Diamond Dave » ? Un « étalon », un chanteur de hard rock sur-calibré, l’exact modèle du genre.
Associer Dave et Eddie au sein d’un groupe équivalait à déclencher des tornades à volonté.
Dans toute sa splendeur, Van Halen, le Magnifique, fut créé !
VAN HALEN - Ain't ’Talkin’ Bout Love
II (1979)
La seconde livraison du groupe, le simplement nommé II, fait naître des avis mitigés.
L’emballement initial marque une pause. On parle de deux ou trois nouvelles compositions associées à des « chutes » de studio, ces chansons « écartées » des sillons (pour un moindre intérêt ?).
Le qualificatif le plus souvent employé à l’égard du II fait état d’un « squelettisme » jugé « coupable ». On identifie pourtant quelques morceaux susceptibles de remuer les foules comme « Light up the sky » ou « D.O.A. ».
La précipitation a-t-elle eut raison de l’imagination ?
VAN HALEN - Light Up The Sky
Quoiqu'il en soit, en plus des deux animateurs suscités, le II nous livre une démonstration percussive et rythmique caractérisant la facture du groupe.
Quel que soit l’album, même sur le fameux 1984, basse et batterie forment un tout indéfectible qui permet l’identification immédiate de ses auteurs. Eddie n’enregistrant pas de piste pour épaissir le son des chansons lorsqu’il part en solo, Alex Van Halen et Michael Anthony sont laissés seuls peintres du fond du tableau. Leurs performances se suffisant à elles-mêmes, les écouter relève d’un plaisir simple et vibratile.
D.O.A.
Album mésestimé, le II voit son pendant en Diver Down, ce « remplissage » qui précède 1984.
Diver Down (1982)
Cette fois-ci, il n’est plus question de « vieilleries » extraites du tiroir mais d’un album destiné à boucler le contrat qui unit le groupe à sa maison de disque. Pourtant, sur celui-ci et 1984 qui lui fait suite, on retrouve le même esclavagiste : Warner Bros.
Peut-être s’agissait-il d’un renouvellement de signature, d’une renégociation des clauses, d’une « laisse » de dollars revue à la hausse ? Auquel cas, par anticipation, Eddie sortit peut-être « Jump » de ses cartons pour appâter le maton.
Sur Diver Down, la carte est austère, le menu maigrelet. Certes, la reprise de Roy Orbison « (oh) Pretty Woman » fait le boulot, suivi de près par « Dancing in the street », une autre reprise, de Martha and the Vandellas, celle-ci, mais quand même.
Reste des cris d’ours brun tel « Hang ‘em high » pour pousser à l’entrain.
VAN HALEN – Hang ’em High
Malgré des chansons d’intérêt inégal, malgré un visuel des plus arides, cet album est assez « attachant ».
Dans un cas de figure similaire, boucler un contrat basé sur un nombre d’albums à fournir, on a vu d’autres formations sortir des Best Of ou des enregistrements en public, boudant ainsi l’aspect créatif de leurs géniteurs. Van Halen ne verse pas dans cette pratique et, même à coup de reprises, propose du « neuf ».
La démarche étant louable, comment le lui reprocher ? « Where Have All The Good Times Gone ? ». Des « bons moments », ils en restent à venir les garçons, même si ça passe deux ans plus tard par une relecture de vos aspirations musicales via l’adoption d’un synthétiseur.
VAN HALEN – Where Have All The Good Times Gone
Woman And Children First (1980)
Après le II, il est question de remettre les pendules à l’heure, de retrouver ce niveau d’excellence décroché dès le premier essai.
Avec Woman And Children First, c’est chose faite au-delà de toutes espérances.
Terminée l’approche minimaliste et tristounette, voici venir la flamboyance, l’opulence et l’abondance ! Eddie triture ses cordes à profusion, les riffs sont dégainés comme les colts au temps du Far West. Dave envoie la cavalerie sur des rythmiques bétonnées mitonnées par Alex et Michael.
C’est bien simple, le disque présente neuf parts égales d’un superbe gâteau, un gros !
VAN HALEN – Fools
Chacune des chansons propose une ambiance différente, et avec « Could this be magic ? » ainsi que l’intro de « Take your whiskey home », on pénètre le cœur de l’Amérique profonde, ce que les deux premiers albums n’avaient pas proposé.
Certainement le plus abouti de tous les enregistrements de Van Halen, toutes périodes confondues, Woman And Children First galope tel un cheval ailé vers les sommets du microcosme rock, célébrant par là-même l’un des plus grands groupes de heavy rock du Monde.
VAN HALEN – Romeo Delight
Dans ce disque, comme sur les deux précédents et ceux qui suivront, on discerne clairement une autre particularité de Van Halen. Étonnamment, il s’agit des chœurs. Résultant des voix combinées d’Eddie et de Michael, leur limpidité harmonise les titres, s’associant à merveille aux saillies de l’Etalon dépoitraillé.
En 1980, la somme de tous ces éléments : voix, guitare, rythmique et chœurs, trou le cul de la concurrence, accroche des médailles de platine aux thorax des titans.
En fait, il n’existe plus qu’une seule chose capable d’entraver la course folle du groupe vers la canonisation : lui-même.
Saura-t-il l’éviter ? Saura-t-il léviter ?
VAN HALEN – Tora ! Tora ! / Loss of Control
Fair Warning (1981)
Si le son de Van Halen est ce qu’il est, il semble qu’un homme doive y être associé, un technicien de studio œuvrant dans l’ombre depuis les débuts. Quatrième Lp, quatrième participation de Ted Templeman, « The Wizard », le magicien.
Pour Fair Warning, il crée à nouveau les conditions qui permettent d’atteindre un niveau d’excellence. Cependant, différent dans la constance, le propos paraît plus sombre. Peut-être parce qu’il associe deux tendances soit disant opposées : le fun et l’agressivité.
A bien écouter, Van Halen est l’un des premiers à avoir mixé le hard rock des 70’s au heavy metal des 80’s.
VAN HALEN – Unchained
Quid du rôle de la pochette d’un album dans le mécanisme qui participe au désir de l’acquérir ? Quid de l’état d’esprit vers lequel elle nous guide au moment de le jouer ? Autant le visuel du précèdent album invite à la fête : « On est là pour le fun, l’éclate et la ‘teuf’ ! », autant celui de Fair Warning dérange, génère un malaise.
Cela provient-il de ce dessin où un type se fait tabasser à terre sous les yeux d’une fille hilare : « Mate le keum qui se fait défoncer ! » ? La violence mise à nue précipite-t-elle cette sensation ? Du coup, la réception du contenu se fait plus « sérieuse », tout est une question de ressenti, ou un titre atypique comme « Push comes to shove » prend tout son sens.
VAN HALEN – Push comes to shove
Période sombre pour l’un des membres du groupe ou traduction d’une entente globale mise en défaut ?
Quoiqu’il en soit, Fair Warning reste un superbe album. Suivi de Diver Down, le mal aimé, puis de 1984, l’atypique, il occupe une place de choix dans le cœur des adeptes.
1984
Quelle polémique ! Van Halen « synthétise » sa métallisation … et décroche le jackpot comme jamais encore il ne l’avait fait !
Les râleurs s’empourprent où le grand public applaudit. En cela, « Jump » est une sacrée chanson, parce qu’il ne suffit pas de balader ses doigts sur un clavier pour obtenir une médaille. Eddie Van Halen, aussi doué aux cordes qu’aux touches … Aurait-il, lui aussi, passé une nuit du côté de Rosedale – Mississippi, à l’intersection des Highways 8 et 1 ? Ou bien à Clarksdale, là où les Highways 49 et 61 se croisent ? Auquel cas, il se pourrait qu’en ce moment même il en discute avec Robert et Jimi autour d’une grille d’accords de blues …
VAN HALEN – Jump
Suite à l’adoption de cette nouvelle option, réduire Van Halen à un groupe « pop », le vilipender (ce qui fut fait), était on ne peut plus réducteur.
En effet, les deux autres singles extraits de 1984 sont des missiles plaqués d’acier : « Hot for teacher » et « Panama ».
Que tous ceux qui n’ont jamais cherché à augmenter leur audience et/ou leur porte-monnaie en faisant « évoluer » leur musique jettent aux protagonistes le premier lingot d’or qu’ils se sont fait par ce biais.
L’énergie persiste ainsi que tous les « stigmates » signalés plus haut : Chant, guitare, rythmique et chœurs. Et que cette réussite ait concomitamment signifié leur chant du cygne a de quoi étonner.
VAN HALEN – Panama
Les dissensions, les problèmes d’égo en ont amené plus d’un à la rupture, laissant les hommes continuer chacun leurs chemins.
David Lee Roth va devenir encore plus « Diamond » qu’il ne l’était et Van Halen va « s’hagardiser ».
Pour l’un, c’est quasiment la même voie / voix. Servant une gnôle identique distillée par les talentueux Steve Vai, Billy Sheehan et Gregg Bissonette, il tient le cap.
Pour le trio restant, ce ne sera peut-être pas moins bon, mais … ce n’est plus pareil.
VAN HALEN – Hot For Teacher
La suite …
Samy Hagar reprend donc le poste laissé vide … laissé « grand » vide. Avec Eddie, Alex et Michael, entre 1986 et 1995, Samy grave quatre albums en neuf ans. De bonnes chansons vont naître de cette collaboration ; notamment sur 5150, For unlawfull Carnal Knowledge et Balance, mais … ce n’est plus pareil.
Lorsqu’il jette l’éponge, trois années passent avant qu’un Van Halen III (1998) voit le jour.
Au chant, les trois acolytes ont recruté ce qu’on appelle « une pointure » : Gary Cherone, le fabuleux chanteur / frontman d’ Extreme ; groupe alors en jachère.
Avec cet album, on se rend compte que les pièces d’un puzzle ne sont pas interchangeables à volonté. Voilà un trio de fines gâchettes nanti d’un redoutable sniper qui aboutit à une cible quasiment vide. Toutes les balles passent à côté. De qualité mais … ce n’est plus pareil.
… et la fin.
Inattendu !
En 2012, les animosités s’étant taries (?), le miracle se produit, Dave revient !
Pour célébrer l’évènement, A Different Kind Of True est enregistré, album fleurant bon les retrouvailles dans un écrin de son plus contemporain. A la basse, exit Michael Anthony, c’est le fils d’Eddie et neveu d’Alex, Wolfgang, qui officie (tiens ! ça nous rappelle un autre neveu, Stevie, qui vient de sortir un disque, Power Up, avec son oncle au sein d’un certain combo qualifié d’australien …).
Les hommes ont vieilli mais pas la musique, ou si peu qu’on se croirait presque revenu à la fin des 70’s, lorsque le quatuor faisait feu de tous bois.
VAN HALEN – Tattoo
Si l’on décèle quelques fêlures dans la voix de l’ex félin à présent devenu matou, notamment lorsqu’il recherche les aigus, la guitare conserve cette volumineuse volubilité qui l’a de tous temps habillée. P’tit Van Halen tricote sa basse en accord avec tonton « fûts », de sorte que la rythmique sonne telle que toujours, nette et précise. La micheline empruntant des aiguillages similaires, le voyage promet donc la traversée de paysages en cinémascope au son de cactus chargés en testostérone.
Certes, ils et elles sont bien présents et présentes, néanmoins … ce n’est plus pareil.
VAN HALEN – She’s The Woman
A Different Kind Of True restera le dernier album de Van Halen.
Peut-on imaginer Led Zeppelin sans Jimmy Page, Queen sans Freddie Mercury (nul !), Status Quo sans Rick Parfitt (aberrant !), The Doors sans Jim Morrison ou AC/DC sans Angus Young ?
Edward Van Halen est décédé le 6 octobre 2020.
Comme pour tous ceux de sa race, il laisse un gouffre béant. Le monde guitaristique est en pleurs, et pour longtemps.
Seul prête à sourire, de l’imaginer dans les limbes, « Frankenstrat » en mains, cavalant après le Diable d’un bout à l’autre d’une arène où les concerts sont permanents.
VAN HALEN – Runnin’ With The Devil
Et si « The show must go on », au nom de tout ce qu’il nous a apporté, qu’on s’en souvienne ainsi.
Thierry Dauge
Recap IL était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
20 Dec - Led Zeppelin ll
21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
23 Dec - Creedence Clearwater Revival (C.C.R.)
24 Dec - TOTO
25 Dec - Le Prog Rock (Livre)
26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec - TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
16 Jan - Sex Pistols
17 Jan - Depeche Mode
18 Jan - Jefferson Airplane
19 Jan - U2
20 Jan - The Pogues / Megadeth
21 Jan - Thin Lizzy
22 Jan - Eagles
23 Jan - The Pretenders / Van Halen
24 Jan - The Corrs
25 Jan - Bob Marley
26 Jan - Flamin’ Groovies / Humble Pie
27 Jan - Van Hallen
g2loq- Co-administrateur
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Date d'inscription : 29/04/2013
Age : 70
28 janvier - The Neville Brothers
Vaudou dans le Bayou
Par Serge Debono
The Neville Brothers, la magie de Yellow Moon perdure
Il est des albums qui traversent les époques. Certains possèdent une histoire. D’autres pas. “Yellow Moon” fait partie de la première catégorie.
Les Neville Brothers publie le titre “Yellow Moon” en 1989. Un titre venu de la Nouvelle Orléans, endroit où la lune est très présente dans la culture vaudou. Mais il serait dommage de s’en tenir à cette unique et merveilleuse composition, tant l’album qui l’entoure relève de la même virtuosité.
Revenons un peu sur les parcours respectifs de Aaron, Art, Charles et Cyril Neville.
Au grand dam de leurs parents, les membres de cette fratrie incontournable du rythm and blues de la Nouvelle-Orléans, ont longtemps choisi des chemins séparés…
Les frères Neville
Une fratrie de talents
Aaron Neville est souvent cité comme faisant partie des plus grandes voix de la soul-music.
Ses premiers galons, il les a gagnés très tôt, au milieu des années 60, avec le tube langoureux, « Tell it like it is » qui fit par la suite le bonheur d’Otis Redding, Percy Sledge, Nina Simone, et 20 ans plus tard, d’un certain flic à Miami…
Malgré ce succès d’auteur et d’interprète, Aaron connaît des problèmes sur le plan personnel qui l’amènent à effectuer quelques séjours derrière les barreaux.
Pendant ce temps, Art et Cyril forment The Meters, un des groupes funk les plus productifs et demandés des années 70.
Docteur John, le prince du Bayou, fait appel à eux pour son album, « In the right place ». Patti Labelle leur confie la direction de son standard à venir, « Lady Marmelade » ( chikichiki ayazaza!!). Et enfin, les Rolling Stones les invitent à effectuer leur première partie, durant leur tournée 75/76.
La suite coïncide avec une période difficile pour la Soul, les années 80.
Unis sous le nom “Neville Brothers”, ils enchaînent les disques commerciaux et insipides. Au point qu’à la fin de la décennie, chaque membre finit par suivre sa propre voie. Ce qui aurait sans doute continué d’être le cas, si Chief Jolly, oncle par alliance et figure emblématique du Carnaval de la Nouvelle-Orléans, ne s’était mis en tête de réaliser le rêve des parents Neville. Réunir les quatre frères pour un Grand album ! L’entreprise semblait un peu poussive. En effet, on pouvait se demander ce qui empêchait le quatuor de le faire de son propre chef…
album Yellow Moon (1989)
Daniel Lanois, le sorcier de Yellow Moon
Pourtant, le résultat fut au bien delà de nos espérances. Grâce notamment à la présence du producteur canadien, Daniel Lanois. A l’époque, ce dernier, fort d’une expérience avec U2 (The Unforgettable Fire, The Joshua Tree) et Peter Gabriel (So), vient juste d’enregistrer pour Bob Dylan un de ses meilleurs opus (Oh Mercy).
Lanois va s’efforcer d’extraire le meilleur de cette famille à la créativité foisonnante, en mettant en valeur les qualités de chacun.
Pour cela, il fait installer un studio dans une maison de quatre étages sur St Charles Street, au cœur de New Orleans, afin que les Neville n’aient pas besoin de sortir. Ils disposent chacun d’une chambre et se retrouvent pour les repas dans une ambiance chaleureuse. Pour les répétitions, Lanois récrée l’ambiance vaudou et mystique de la région. Par le biais de bougies, gri-gri, et lumières tamisées…
The Neville Brothers – Voodoo
Tous les efforts déployés par l’ingénieux producteur, sont voués à satisfaire les moindres désirs des quatre musiciens. Il suggère même que chacun choisisse un morceau qu’il rêve d’interpréter.
Aaron s’attelle à une reprise de « A change is gonna come ». Une célèbre chanson de Sam Cooke, devenue après sa mort en 1964, un hymne de la lutte pour les droits civiques. Cyril opte pour un titre country-folk de Link Wray (Fire and Brimstone), qu’il transforme en une pièce étonnante de funk fiévreux, digne des 70’s…
The Neville Brothers – Fire and Brimstone
Art donne sa préférence à un chant chrétien (Will the circle be unbroken). Deux superbes reprises de Bob Dylan figurent également sur « Yellow Moon ». Ce qui renforce l’idée de melting-pot musical, sur un opus à l’influence résolument soul. “With the God on our side” que Aaron Neville transforme en gospel, et « The Ballad of Hollis Brown » dont il met en exergue l’essence blue-grass. Une des grandes réussites de l’album.
The Neville Brothers – The Ballad of Hollis Brown
Retour aux racines
Les frères Neville signent également deux titres engagés. « My Blood », titre d’entame de l’album qui adresse un message fraternelle à leurs cousins haïtiens et sud-africains. Mais annonce également aux rythmes des percussions le retour aux racines.
Un titre rouge comme le sang des rites vaudous, une histoire de crossroads, cette culture qui coule dans les veines des Neville Brothers…
The Neville Brothers – My Blood
« Sister Rosa » est un hommage hip-hop à Rosa Parks. Il sera remixé plus tard par Public Ennemy.
The Neville Brothers – Sister Rosa
Les Neville Brothers semblant retrouver la verve de leurs débuts, en profitent pour revisiter le registre funky-soul qu’ils maitrisent à la perfection. Comme ce titre à mi-chemin entre James Brown et les frères Jacksons...
The Neville Brothers – Wild Injuns
Cyril Neville délivre un petit bijou de R’n’B, qui marquera de son empreinte les années 90, donnant lieu notamment à de nombreux samples chez les rappeurs…
The Neville Brothers – Wake up
J’en arrive au titre éponyme. « Yellow Moon », ce petit chef d’oeuvre suave. La ligne de basse en soubresauts de Tony Hall et les percussions vaudou, nous plongent en plein Bayou, tandis qu’un saxo tenor maraudant sur le fil, annonce le chant sombre et désespéré qui va suivre. Le blues est là, et les synthés carillonnant ne suffisent pas à dissiper l’épaisse brume soul qui enveloppe le morceau.
Les caraïbes ne sont pas loin, et on croit même déceler quelques sonorités brésiliennes sous-jacentes. Les influences se mélangent, et la voix de Aaron Neville, qui n’a jamais été si inspirée, réclame des réponses à cette Lune Jaune, objet de vénération du culte vaudou…
The Neville Brothers – Yellow Moon
Mais la lune reste muette, laissant le chanteur exprimer seul son désarroi, et déployer cette voix au falsetto reconnaissable entre mille. Le texte sous forme de questionnement fait à la lune sur les amours perdus, n’est pas sans rappeler celui de « Blue Moon of Kentucky », la culture créole en plus…
Enfin, le panel musical de la famille Neville serait incomplet s’il ne figurait pas un titre de jazz. De retour sur leurs terres, ils délivrent en fin de disque, un morceau puisé dans la transe vaudou de Dr John et les envolées de John Coltrane. Un titre lunaire et guérisseur, car le vaudou apaise aussi les tourments de l’âme…
The Neville Brothers – Healing Chant
«Les esprits nous cernaient, Lanois avait créé un studio pour notre musique, plutôt que de nous forcer à nous adapter. Une expérience spirituelle incroyable dont on voudrait qu’elle se reproduise toujours.»
Charles Neville
Dans toutes ses interviews de l’époque, Lou Reed ne jurait que par lui. Il clamait à qui voulait bien l’entendre, que « Yellow Moon » était le disque de la décennie. Et si Bob Dylan s’est attaché les services de Daniel Lanois, c’est pour les mêmes raisons. Un album sublime mais malheureusement unique. En effet, jamais plus, les frères Neville ne retrouveraient la magie de « Yellow Moon ».
Serge Debono
Recap - Il était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
20 Dec - Led Zeppelin ll
21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
23 Dec - Creedence Clearwater Revival (C.C.R.)
24 Dec - TOTO
25 Dec - Le Prog Rock (Livre)
26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec - TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
16 Jan - Sex Pistols
17 Jan - Depeche Mode
18 Jan - Jefferson Airplane
19 Jan - U2
20 Jan - The Pogues / Megadeth
21 Jan - Thin Lizzy
22 Jan - Eagles
23 Jan - The Pretenders / Van Halen
24 Jan - The Corrs
25 Jan - Bob Marley
26 Jan - Flamin’ Groovies / Humble Pie
27 Jan - Van Hallen
28 Jan - The Neville Brothers
Par Serge Debono
The Neville Brothers, la magie de Yellow Moon perdure
Il est des albums qui traversent les époques. Certains possèdent une histoire. D’autres pas. “Yellow Moon” fait partie de la première catégorie.
Les Neville Brothers publie le titre “Yellow Moon” en 1989. Un titre venu de la Nouvelle Orléans, endroit où la lune est très présente dans la culture vaudou. Mais il serait dommage de s’en tenir à cette unique et merveilleuse composition, tant l’album qui l’entoure relève de la même virtuosité.
Revenons un peu sur les parcours respectifs de Aaron, Art, Charles et Cyril Neville.
Au grand dam de leurs parents, les membres de cette fratrie incontournable du rythm and blues de la Nouvelle-Orléans, ont longtemps choisi des chemins séparés…
Les frères Neville
Une fratrie de talents
Aaron Neville est souvent cité comme faisant partie des plus grandes voix de la soul-music.
Ses premiers galons, il les a gagnés très tôt, au milieu des années 60, avec le tube langoureux, « Tell it like it is » qui fit par la suite le bonheur d’Otis Redding, Percy Sledge, Nina Simone, et 20 ans plus tard, d’un certain flic à Miami…
Malgré ce succès d’auteur et d’interprète, Aaron connaît des problèmes sur le plan personnel qui l’amènent à effectuer quelques séjours derrière les barreaux.
Pendant ce temps, Art et Cyril forment The Meters, un des groupes funk les plus productifs et demandés des années 70.
Docteur John, le prince du Bayou, fait appel à eux pour son album, « In the right place ». Patti Labelle leur confie la direction de son standard à venir, « Lady Marmelade » ( chikichiki ayazaza!!). Et enfin, les Rolling Stones les invitent à effectuer leur première partie, durant leur tournée 75/76.
La suite coïncide avec une période difficile pour la Soul, les années 80.
Unis sous le nom “Neville Brothers”, ils enchaînent les disques commerciaux et insipides. Au point qu’à la fin de la décennie, chaque membre finit par suivre sa propre voie. Ce qui aurait sans doute continué d’être le cas, si Chief Jolly, oncle par alliance et figure emblématique du Carnaval de la Nouvelle-Orléans, ne s’était mis en tête de réaliser le rêve des parents Neville. Réunir les quatre frères pour un Grand album ! L’entreprise semblait un peu poussive. En effet, on pouvait se demander ce qui empêchait le quatuor de le faire de son propre chef…
album Yellow Moon (1989)
Daniel Lanois, le sorcier de Yellow Moon
Pourtant, le résultat fut au bien delà de nos espérances. Grâce notamment à la présence du producteur canadien, Daniel Lanois. A l’époque, ce dernier, fort d’une expérience avec U2 (The Unforgettable Fire, The Joshua Tree) et Peter Gabriel (So), vient juste d’enregistrer pour Bob Dylan un de ses meilleurs opus (Oh Mercy).
Lanois va s’efforcer d’extraire le meilleur de cette famille à la créativité foisonnante, en mettant en valeur les qualités de chacun.
Pour cela, il fait installer un studio dans une maison de quatre étages sur St Charles Street, au cœur de New Orleans, afin que les Neville n’aient pas besoin de sortir. Ils disposent chacun d’une chambre et se retrouvent pour les repas dans une ambiance chaleureuse. Pour les répétitions, Lanois récrée l’ambiance vaudou et mystique de la région. Par le biais de bougies, gri-gri, et lumières tamisées…
The Neville Brothers – Voodoo
Tous les efforts déployés par l’ingénieux producteur, sont voués à satisfaire les moindres désirs des quatre musiciens. Il suggère même que chacun choisisse un morceau qu’il rêve d’interpréter.
Aaron s’attelle à une reprise de « A change is gonna come ». Une célèbre chanson de Sam Cooke, devenue après sa mort en 1964, un hymne de la lutte pour les droits civiques. Cyril opte pour un titre country-folk de Link Wray (Fire and Brimstone), qu’il transforme en une pièce étonnante de funk fiévreux, digne des 70’s…
The Neville Brothers – Fire and Brimstone
Art donne sa préférence à un chant chrétien (Will the circle be unbroken). Deux superbes reprises de Bob Dylan figurent également sur « Yellow Moon ». Ce qui renforce l’idée de melting-pot musical, sur un opus à l’influence résolument soul. “With the God on our side” que Aaron Neville transforme en gospel, et « The Ballad of Hollis Brown » dont il met en exergue l’essence blue-grass. Une des grandes réussites de l’album.
The Neville Brothers – The Ballad of Hollis Brown
Retour aux racines
Les frères Neville signent également deux titres engagés. « My Blood », titre d’entame de l’album qui adresse un message fraternelle à leurs cousins haïtiens et sud-africains. Mais annonce également aux rythmes des percussions le retour aux racines.
Un titre rouge comme le sang des rites vaudous, une histoire de crossroads, cette culture qui coule dans les veines des Neville Brothers…
The Neville Brothers – My Blood
« Sister Rosa » est un hommage hip-hop à Rosa Parks. Il sera remixé plus tard par Public Ennemy.
The Neville Brothers – Sister Rosa
Les Neville Brothers semblant retrouver la verve de leurs débuts, en profitent pour revisiter le registre funky-soul qu’ils maitrisent à la perfection. Comme ce titre à mi-chemin entre James Brown et les frères Jacksons...
The Neville Brothers – Wild Injuns
Cyril Neville délivre un petit bijou de R’n’B, qui marquera de son empreinte les années 90, donnant lieu notamment à de nombreux samples chez les rappeurs…
The Neville Brothers – Wake up
J’en arrive au titre éponyme. « Yellow Moon », ce petit chef d’oeuvre suave. La ligne de basse en soubresauts de Tony Hall et les percussions vaudou, nous plongent en plein Bayou, tandis qu’un saxo tenor maraudant sur le fil, annonce le chant sombre et désespéré qui va suivre. Le blues est là, et les synthés carillonnant ne suffisent pas à dissiper l’épaisse brume soul qui enveloppe le morceau.
Les caraïbes ne sont pas loin, et on croit même déceler quelques sonorités brésiliennes sous-jacentes. Les influences se mélangent, et la voix de Aaron Neville, qui n’a jamais été si inspirée, réclame des réponses à cette Lune Jaune, objet de vénération du culte vaudou…
The Neville Brothers – Yellow Moon
Mais la lune reste muette, laissant le chanteur exprimer seul son désarroi, et déployer cette voix au falsetto reconnaissable entre mille. Le texte sous forme de questionnement fait à la lune sur les amours perdus, n’est pas sans rappeler celui de « Blue Moon of Kentucky », la culture créole en plus…
Enfin, le panel musical de la famille Neville serait incomplet s’il ne figurait pas un titre de jazz. De retour sur leurs terres, ils délivrent en fin de disque, un morceau puisé dans la transe vaudou de Dr John et les envolées de John Coltrane. Un titre lunaire et guérisseur, car le vaudou apaise aussi les tourments de l’âme…
The Neville Brothers – Healing Chant
«Les esprits nous cernaient, Lanois avait créé un studio pour notre musique, plutôt que de nous forcer à nous adapter. Une expérience spirituelle incroyable dont on voudrait qu’elle se reproduise toujours.»
Charles Neville
Dans toutes ses interviews de l’époque, Lou Reed ne jurait que par lui. Il clamait à qui voulait bien l’entendre, que « Yellow Moon » était le disque de la décennie. Et si Bob Dylan s’est attaché les services de Daniel Lanois, c’est pour les mêmes raisons. Un album sublime mais malheureusement unique. En effet, jamais plus, les frères Neville ne retrouveraient la magie de « Yellow Moon ».
Serge Debono
Recap - Il était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
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30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
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21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
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24 Dec - TOTO
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26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec - TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
16 Jan - Sex Pistols
17 Jan - Depeche Mode
18 Jan - Jefferson Airplane
19 Jan - U2
20 Jan - The Pogues / Megadeth
21 Jan - Thin Lizzy
22 Jan - Eagles
23 Jan - The Pretenders / Van Halen
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25 Jan - Bob Marley
26 Jan - Flamin’ Groovies / Humble Pie
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29 janvier - Siouxsie And The Banshees
D'accord ?
“Aucun de ces groupes n’arrive à la cheville de Siouxsie and the Banshees. Ce n’est pas de la nostalgie mal placée. C’est un fait”.
(Morrissey, magazine Q, avril 1994)
Par Bruno Polaroid -11 janvier 2022
SIOUXSIE AND THE BANSHEES :
The Thorn EP, somptueux bouquet d’épines
… Et trésor oublié de 1984.
Siouxsie And The Banshees / 1984 – 1987
SO LONG ROB !
Pour Siouxsie And The Banshees, 1984 représente encore une année de bouleversements. Après l’excellent double LP Live Nocturne, le hit Dear Prudence, plus un album fantasque, Hyaena, et des dates mémorables, Robert Smith, le guitariste stagiaire en alternance, quitte la formation anglaise en Mai pour assumer pleinement The Cure. En bons termes ? Pas si sûr quand on lit les entretiens des deux Stars de la New Wave. Pour résumer : « Il m’a piqué mon rouge à lèvre et mon khôl ! » dit l’une, « Sans mes idées, ils étaient paumés… » raconte l’autre. Retenons quand même que cette période 1982 / 1984 a été l’une des plus riches pour l’un comme pour l’autre.
Siouxsie And The Banshees – Hyaena (Extraits) Live (1984)
JOHNNY GUITARE
Les Banshees redeviennent un trio : la Belle, son batteur tribal, Budgie, et Steven Severin, bassiste grondant.
Il faut maintenant trouver un guitariste. Car si Susan n’a jamais supporté les guitar heroes, elle a toujours su recruter d’excellents musiciens, créatifs et originaux : le décapant John McKay (1977/1979), l’esthète magnifique John McGeoch (1980/1982), et l’inimitable Robert Smith (1982/1984).
Finalement le trio débauche John Valentine Carruthers, 6 cordes du gang indus punk Clock DVA. Un choix pertinent, le gars manifeste un jeu riche et innovant, mélangeant arpèges complexes, accords dissonants, chorus imaginatifs avec une palette d’effets sonores à faire pâlir un vendeur de chez… (A vous de combler les guitaristes !)
LE PROJET DU EP
Et puisque le petit nouveau doit intégrer le répertoire de ces Dames Blanches, pourquoi ne pas en profiter pour sortir un disque de vieilleries jouées par la nouvelle formation ?
Dont acte avec ce EP 4 titres !
C’est effectivement l’une des raisons évoquées. Ensuite, The Ice Queen veut à nouveau intégrer une section de cordes, des vraies, pas du synthé, comme elle l’avait déjà inauguré dans Slowdive sur A Kiss In The Dreamhouse, le single Fireworks, et l’ouverture d’Hyaena, le fameux et spectorien (La réverbération !) Dazzle.
Siouxsie And The Banshees – Dazzle (1984)
D’ailleurs, elle avait déjà essayé un trio violons / violoncelle lors de performances qu’ont pu suivre quelques rares chanceux. Oui, c’est bien le Robert presque caché derrière un rideau…
Siouxsie And The Banshees – Overground Live (1982)
Les titres ont aussi évolué avec l’arrivée de Budgie à la batterie. De plus, le chant de Siouxsie elle-même a progressé, avec une étendue plus large, mieux maîtrisée, à la fois plus puissante et plus sensuelle.
Enfin, la production du disque doit bien sûr contribuer à dépasser les versions originales.
ENGLISH ROSES
Le EP sort en Octobre 1984. Intitulé The Thorn, Il comprend Overground, un rappel du premier opus des Banshees The Scream, puis Voices une ancienne B side.
Au verso, Placebo Effect, évocation du second LP, le terrifiant Join Hands, suivi de Red Over White, autre ancienne face B de single.
Et c’est une merveille ! A l’image de sa pochette…
The Thorn EP / 1984
Le son tout d’abord, l’un des plus beaux sons de la carrière des Banshees, clair, puissant, tout en restant original.
Le choix du format maxi 45 tours en vinyle participe bien sûr à cet embellissement de par une dynamique supérieure au 33t.
Siouxsie And The Banshees – Overground – The Thorn EP Version (1984)
Voix et instruments ont fait l’objet d’un enregistrement et d’un mixage perfectionnistes par Mike Hedges. Par exemple, la batterie de Budgie. Le gars est l’un des meilleurs percussionnistes du Rock, impérial en concert. Mais sur disque, il a souvent été sous mixé. Là, il tambourine enfin dans tout le spectre sonore !
De même, l’interprétation par Siouxsie et ses trois bonshommes, dont J.V Carruthers : au sommet !
Siouxsie And The Banshees – Placebo Effect – The Thorn EP Version (1984)
Enfin, les cordes – The Chandos Players – partout présentes. Elles illuminent et prolongent les thèmes : influences hispaniques pour Overground, slaves pour Placebo Effect, évoquant le travail de Bernard Herrmann, le compositeur d’Hitchcock, pour les délires effrayants – du gothique psychédélique – de Voices et Red Over White.
Siouxsie And The Banshes – Red Over White – The Thorn EP Version (1984)
Alors certains penseront encore : le jeu en vaut-il la chandelle car il s’agit quand même de redites, d’autoreprises ?
A chacun de juger, par exemple en réécoutant les originaux comme cet extrait de Join Hands…
Siouxsie And The Banshees – Placebo Effect – Join Hands (1979)
Depuis 1984, The Thorn EP n’a pas été vraiment réédité à l’unité, à l’exception de son insertion dans le coffret CD Downside Up, difficile à trouver et quelque peu onéreux…
Pour les initiés qui possèdent ce 4 titres ou les connaisseurs, il s’agit bien d’une des meilleures réalisations des Banshees.
Un somptueux bouquet d’épines.
Siouxsie And The Banshees – The Thorn EP (Full With Lyrics ) (1984)
Ps : Le guitariste émérite John Valentine Carruthers enluminera ensuite l’album tempétueux Tinderbox et le LP de reprises Through The Looking Glass, hommage aux idoles du groupe cette fois… Il finira par quitter les Banshees en 1987.
Bruno Polaroïd
Recap - Il était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
20 Dec - Led Zeppelin ll
21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
23 Dec - Creedence Clearwater Revival (C.C.R.)
24 Dec - TOTO
25 Dec - Le Prog Rock (Livre)
26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec - TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
16 Jan - Sex Pistols
17 Jan - Depeche Mode
18 Jan - Jefferson Airplane
19 Jan - U2
20 Jan - The Pogues / Megadeth
21 Jan - Thin Lizzy
22 Jan - Eagles
23 Jan - The Pretenders / Van Halen
24 Jan - The Corrs
25 Jan - Bob Marley
26 Jan - Flamin’ Groovies / Humble Pie
27 Jan - Van Hallen
28 Jan - The Neville Brothers
29 Jan – Siouxsie and the Banshees
“Aucun de ces groupes n’arrive à la cheville de Siouxsie and the Banshees. Ce n’est pas de la nostalgie mal placée. C’est un fait”.
(Morrissey, magazine Q, avril 1994)
Par Bruno Polaroid -11 janvier 2022
SIOUXSIE AND THE BANSHEES :
The Thorn EP, somptueux bouquet d’épines
… Et trésor oublié de 1984.
Siouxsie And The Banshees / 1984 – 1987
SO LONG ROB !
Pour Siouxsie And The Banshees, 1984 représente encore une année de bouleversements. Après l’excellent double LP Live Nocturne, le hit Dear Prudence, plus un album fantasque, Hyaena, et des dates mémorables, Robert Smith, le guitariste stagiaire en alternance, quitte la formation anglaise en Mai pour assumer pleinement The Cure. En bons termes ? Pas si sûr quand on lit les entretiens des deux Stars de la New Wave. Pour résumer : « Il m’a piqué mon rouge à lèvre et mon khôl ! » dit l’une, « Sans mes idées, ils étaient paumés… » raconte l’autre. Retenons quand même que cette période 1982 / 1984 a été l’une des plus riches pour l’un comme pour l’autre.
Siouxsie And The Banshees – Hyaena (Extraits) Live (1984)
JOHNNY GUITARE
Les Banshees redeviennent un trio : la Belle, son batteur tribal, Budgie, et Steven Severin, bassiste grondant.
Il faut maintenant trouver un guitariste. Car si Susan n’a jamais supporté les guitar heroes, elle a toujours su recruter d’excellents musiciens, créatifs et originaux : le décapant John McKay (1977/1979), l’esthète magnifique John McGeoch (1980/1982), et l’inimitable Robert Smith (1982/1984).
Finalement le trio débauche John Valentine Carruthers, 6 cordes du gang indus punk Clock DVA. Un choix pertinent, le gars manifeste un jeu riche et innovant, mélangeant arpèges complexes, accords dissonants, chorus imaginatifs avec une palette d’effets sonores à faire pâlir un vendeur de chez… (A vous de combler les guitaristes !)
LE PROJET DU EP
Et puisque le petit nouveau doit intégrer le répertoire de ces Dames Blanches, pourquoi ne pas en profiter pour sortir un disque de vieilleries jouées par la nouvelle formation ?
Dont acte avec ce EP 4 titres !
C’est effectivement l’une des raisons évoquées. Ensuite, The Ice Queen veut à nouveau intégrer une section de cordes, des vraies, pas du synthé, comme elle l’avait déjà inauguré dans Slowdive sur A Kiss In The Dreamhouse, le single Fireworks, et l’ouverture d’Hyaena, le fameux et spectorien (La réverbération !) Dazzle.
Siouxsie And The Banshees – Dazzle (1984)
D’ailleurs, elle avait déjà essayé un trio violons / violoncelle lors de performances qu’ont pu suivre quelques rares chanceux. Oui, c’est bien le Robert presque caché derrière un rideau…
Siouxsie And The Banshees – Overground Live (1982)
Les titres ont aussi évolué avec l’arrivée de Budgie à la batterie. De plus, le chant de Siouxsie elle-même a progressé, avec une étendue plus large, mieux maîtrisée, à la fois plus puissante et plus sensuelle.
Enfin, la production du disque doit bien sûr contribuer à dépasser les versions originales.
ENGLISH ROSES
Le EP sort en Octobre 1984. Intitulé The Thorn, Il comprend Overground, un rappel du premier opus des Banshees The Scream, puis Voices une ancienne B side.
Au verso, Placebo Effect, évocation du second LP, le terrifiant Join Hands, suivi de Red Over White, autre ancienne face B de single.
Et c’est une merveille ! A l’image de sa pochette…
The Thorn EP / 1984
Le son tout d’abord, l’un des plus beaux sons de la carrière des Banshees, clair, puissant, tout en restant original.
Le choix du format maxi 45 tours en vinyle participe bien sûr à cet embellissement de par une dynamique supérieure au 33t.
Siouxsie And The Banshees – Overground – The Thorn EP Version (1984)
Voix et instruments ont fait l’objet d’un enregistrement et d’un mixage perfectionnistes par Mike Hedges. Par exemple, la batterie de Budgie. Le gars est l’un des meilleurs percussionnistes du Rock, impérial en concert. Mais sur disque, il a souvent été sous mixé. Là, il tambourine enfin dans tout le spectre sonore !
De même, l’interprétation par Siouxsie et ses trois bonshommes, dont J.V Carruthers : au sommet !
Siouxsie And The Banshees – Placebo Effect – The Thorn EP Version (1984)
Enfin, les cordes – The Chandos Players – partout présentes. Elles illuminent et prolongent les thèmes : influences hispaniques pour Overground, slaves pour Placebo Effect, évoquant le travail de Bernard Herrmann, le compositeur d’Hitchcock, pour les délires effrayants – du gothique psychédélique – de Voices et Red Over White.
Siouxsie And The Banshes – Red Over White – The Thorn EP Version (1984)
Alors certains penseront encore : le jeu en vaut-il la chandelle car il s’agit quand même de redites, d’autoreprises ?
A chacun de juger, par exemple en réécoutant les originaux comme cet extrait de Join Hands…
Siouxsie And The Banshees – Placebo Effect – Join Hands (1979)
Depuis 1984, The Thorn EP n’a pas été vraiment réédité à l’unité, à l’exception de son insertion dans le coffret CD Downside Up, difficile à trouver et quelque peu onéreux…
Pour les initiés qui possèdent ce 4 titres ou les connaisseurs, il s’agit bien d’une des meilleures réalisations des Banshees.
Un somptueux bouquet d’épines.
Siouxsie And The Banshees – The Thorn EP (Full With Lyrics ) (1984)
Ps : Le guitariste émérite John Valentine Carruthers enluminera ensuite l’album tempétueux Tinderbox et le LP de reprises Through The Looking Glass, hommage aux idoles du groupe cette fois… Il finira par quitter les Banshees en 1987.
Bruno Polaroïd
Recap - Il était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
20 Dec - Led Zeppelin ll
21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
23 Dec - Creedence Clearwater Revival (C.C.R.)
24 Dec - TOTO
25 Dec - Le Prog Rock (Livre)
26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec - TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
16 Jan - Sex Pistols
17 Jan - Depeche Mode
18 Jan - Jefferson Airplane
19 Jan - U2
20 Jan - The Pogues / Megadeth
21 Jan - Thin Lizzy
22 Jan - Eagles
23 Jan - The Pretenders / Van Halen
24 Jan - The Corrs
25 Jan - Bob Marley
26 Jan - Flamin’ Groovies / Humble Pie
27 Jan - Van Hallen
28 Jan - The Neville Brothers
29 Jan – Siouxsie and the Banshees
g2loq- Co-administrateur
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Date d'inscription : 29/04/2013
Age : 70
30 janvier - Bon Jovi
Alerte à Malibu....
Lorsque Samantha Fox venait à la rescousse de Jon Bon Jovi... Ça respirait fort
Par Thierry Dauge
JON BON JOVI
BON JOVI – Runaway
BON JOVI – Lay your hands on me
En studio
1984. En lieu et place du Big Brother de George Orwell, l’Amérique nous envoie Bon Jovi. Quelques exemplaires du premier album éponyme du groupe parviennent jusque chez les disquaires hexagonaux. La curiosité aidant, vous demandez au dealer de vinyles de vous en jouer un titre, comme au poker : « Pour voir ». Et puis : « Ououououououh, she a little runaway … », vous êtes cuit ! Cette chanson ouvre non seulement l’album mais également votre envie d’en abuser, single imparable.
BON JOVI – Runaway
L’anamnèse de cette chanson « locomotive », argument d’achat à elle toute seule, nous conduit tout droit vers le « tonton » de Jon Bon Jovi : Tony Bongiovi. Ingénieur du son et producteur, il donne un coup de pouce à son neveu en l’enregistrant/produisant.
Les musiciens ne sont pas ceux qui composent Bon Jovi, il s’agirait des premiers comparses musicaux de Jon … ou de professionnels de studio (?). Les autres titres du disque sont bien l’œuvre de ceux qui mèneront le groupe au succès, Richie Sambora en tête.
Il se dit qu’outre broder des riffs et des solos 5 étoiles, il chanterait mieux que le « Chef », ce qui n’arrangera pas les rapports entre les deux hommes lorsque les dollars viendront à s’amonceler. Les dollars ? Après un deuxième essai insipide composé de titres sans âme, vient « Slippery when wet » (1986), valise remplie de billets verts.
BON JOVI – on a prayer
Les médias spécialisés s’affolent, les radios s’entichent, la tête des charts adoptent, le public suit comme un seul homme. Nonobstant, l’aspect « big rock US » heurte les adeptes des débuts, des hard rockeurs pour la plupart. Mais le succès, cette goule maquillée aux dents aurifères, enivre, entraînant à sa suite traînées de poudre et groupies.
Bien que la fiesta rock’n’roll soit en place, des envies de musique plus mature, un élan « springsteenien », gomme les paillettes au profit du marbre originel. Bien sûr, les 50’s ne sont pas de mise mais le propos se rapproche des racines américaines, versus poêlée de haricots autour du feu de camp alors qu’un troupeau de Longhorn meugle dans la nuit. Ainsi sort « New Jersey » en 1988.
BON JOVI – Stick to your guns
Et les ponts d’or se font de platine et de diamant.
En bon leader, Jon Bon Jovi détient l’image du groupe. Dardant son sourire éclatant en direction d’Hollywood, il fissure chez les autres cette idée d’intégrité musicale dont tout musicien de rock est porteur. Les ego prennent alors le pas sur les amitiés et un relent de crème surie commence à émaner du gâteau.
Quatre années seront nécessaires pour parvenir à replâtrer quelques morceaux, concessions consenties au bénéfice d’un album, l’espoir d’une survivance. Pour s’auto persuader qu’on y croit encore, il est décidé de nommer le petit dernier : « Keep the faith » (1992).
BON JOVI – Keep the faith
La suite … mais nous sommes maintenant plus près d’un chanteur et son groupe que d’une hydre à cinq têtes.
Jon Bon Jovi récupère le patronyme à nouveau prénommé. Il n’empêche, tant que l’unité perdura, le groupe assura des tournées gigantesques où la poudre noire faisait la Loi.
En concert
Il est des concerts qui laissent une empreinte profonde dans les mémoires, des souvenirs généralement heureux. Mais, parfois, l’image prend une teinte sépia ou encore calamiteuse lorsque ça « coince », lorsque la réinterprétation du studio fait défaut.
Et puis il y a les autres, ceux dont personne ne se souvient. Suivant ce qui pourrait être un adage : « Tout sauf l’indifférence », en matière de musique, mieux vaut la vindicte à l’oubli. Qu’en est-il de Bon Jovi ?
Le 5 décembre 1989, dans ce gymnase pompeusement nommé « Le Palais des Sports de Saint-Ouen », sis sur l’île des Vannes, là où Queen dynamita son public en 1982 et où Led Zeppelin, horripilé par les conditions d’accueil, donna son dernier concert en France (1973), Bon Jovi assure une prestation mémorable. La tournée célèbre « New Jersey » mais les deux autres albums précités sont largement visités.
BON JOVI – Wanted dead or alive (live)
En Guest, Dan Reed Network parvient à faire chanter et danser une foule de jeunes femmes pourtant tout exprès venues pour Jon, leur idole masculine. Précisons que la « Fusion » de DRN, un Dance Rock Métallique, pratiquée par de jeunes gens multiethniques est particulièrement addictive. Ou lorsque la musique s’ouvre au plus grand nombre sur des rythmes tribaux relookés disco.
Bon Jovi n’a donc pas la partie facile derrière une si dynamisante introduction. Le groupe relève le défi avec panache. Sans jeu de scène outrancier, jouant sur la simplicité, à l’exception d’écrans géants retransmettant les musiciens en action ou quelques passages de films, dont un western éclaboussé par la présence d’Eastwood. Eu égard à cet « hangar », plus propice à la gymnastique qu’aux gammes, le son est bon, carrément hard et rock.
BON JOVI – You give love a bad name (live)
La soirée s’achève et les psychés sont fleuries de l’avoir vécue saphir. Superbe souvenir. Par contre, que reste-t-il dans les mémoires du 7 mai 1993 au Zénith de Paris ? L’impression d’une commande exécutée sans réel engouement, l’animosité gangrenant le groupe jusqu’à gagner leurs instruments. Subsiste des acouphènes et quelques riffs barbelés, bien peu pour s’en faire un millésime. Tout juste persiste-t-il l’impression d’une lampée.
BON JOVI – Bad medecine (live)
Le groupe tourne toujours, comme tourne les toupies, sur leur seule inertie.
Et si Jon sourit c’est que Bon Jovi ça n’est plus que lui. Richie s’en est allé, telle une vieille fiancée, lassé de n’être, en fait, qu’un porte-flingue, un employé.
Nous sommes partis aussi, sans rien regretter que cette petite part du passé qui ne revient jamais. Finalement, à Saint-Ouen, il n’était pas si « nase » ce gymnase.
Thierry Dauge
Recap - Il était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
20 Dec - Led Zeppelin ll
21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
23 Dec - Creedence Clearwater Revival (C.C.R.)
24 Dec - TOTO
25 Dec - Le Prog Rock (Livre)
26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec - TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
16 Jan - Sex Pistols
17 Jan - Depeche Mode
18 Jan - Jefferson Airplane
19 Jan - U2
20 Jan - The Pogues / Megadeth
21 Jan - Thin Lizzy
22 Jan - Eagles
23 Jan - The Pretenders / Van Halen
24 Jan - The Corrs
25 Jan - Bob Marley
26 Jan - Flamin’ Groovies / Humble Pie
27 Jan - Van Hallen
28 Jan - The Neville Brothers
29 Jan – Siouxsie and the Banshees
30 Jan - Bon Jovi
Lorsque Samantha Fox venait à la rescousse de Jon Bon Jovi... Ça respirait fort
Par Thierry Dauge
JON BON JOVI
BON JOVI – Runaway
BON JOVI – Lay your hands on me
En studio
1984. En lieu et place du Big Brother de George Orwell, l’Amérique nous envoie Bon Jovi. Quelques exemplaires du premier album éponyme du groupe parviennent jusque chez les disquaires hexagonaux. La curiosité aidant, vous demandez au dealer de vinyles de vous en jouer un titre, comme au poker : « Pour voir ». Et puis : « Ououououououh, she a little runaway … », vous êtes cuit ! Cette chanson ouvre non seulement l’album mais également votre envie d’en abuser, single imparable.
BON JOVI – Runaway
L’anamnèse de cette chanson « locomotive », argument d’achat à elle toute seule, nous conduit tout droit vers le « tonton » de Jon Bon Jovi : Tony Bongiovi. Ingénieur du son et producteur, il donne un coup de pouce à son neveu en l’enregistrant/produisant.
Les musiciens ne sont pas ceux qui composent Bon Jovi, il s’agirait des premiers comparses musicaux de Jon … ou de professionnels de studio (?). Les autres titres du disque sont bien l’œuvre de ceux qui mèneront le groupe au succès, Richie Sambora en tête.
Il se dit qu’outre broder des riffs et des solos 5 étoiles, il chanterait mieux que le « Chef », ce qui n’arrangera pas les rapports entre les deux hommes lorsque les dollars viendront à s’amonceler. Les dollars ? Après un deuxième essai insipide composé de titres sans âme, vient « Slippery when wet » (1986), valise remplie de billets verts.
BON JOVI – on a prayer
Les médias spécialisés s’affolent, les radios s’entichent, la tête des charts adoptent, le public suit comme un seul homme. Nonobstant, l’aspect « big rock US » heurte les adeptes des débuts, des hard rockeurs pour la plupart. Mais le succès, cette goule maquillée aux dents aurifères, enivre, entraînant à sa suite traînées de poudre et groupies.
Bien que la fiesta rock’n’roll soit en place, des envies de musique plus mature, un élan « springsteenien », gomme les paillettes au profit du marbre originel. Bien sûr, les 50’s ne sont pas de mise mais le propos se rapproche des racines américaines, versus poêlée de haricots autour du feu de camp alors qu’un troupeau de Longhorn meugle dans la nuit. Ainsi sort « New Jersey » en 1988.
BON JOVI – Stick to your guns
Et les ponts d’or se font de platine et de diamant.
En bon leader, Jon Bon Jovi détient l’image du groupe. Dardant son sourire éclatant en direction d’Hollywood, il fissure chez les autres cette idée d’intégrité musicale dont tout musicien de rock est porteur. Les ego prennent alors le pas sur les amitiés et un relent de crème surie commence à émaner du gâteau.
Quatre années seront nécessaires pour parvenir à replâtrer quelques morceaux, concessions consenties au bénéfice d’un album, l’espoir d’une survivance. Pour s’auto persuader qu’on y croit encore, il est décidé de nommer le petit dernier : « Keep the faith » (1992).
BON JOVI – Keep the faith
La suite … mais nous sommes maintenant plus près d’un chanteur et son groupe que d’une hydre à cinq têtes.
Jon Bon Jovi récupère le patronyme à nouveau prénommé. Il n’empêche, tant que l’unité perdura, le groupe assura des tournées gigantesques où la poudre noire faisait la Loi.
En concert
Il est des concerts qui laissent une empreinte profonde dans les mémoires, des souvenirs généralement heureux. Mais, parfois, l’image prend une teinte sépia ou encore calamiteuse lorsque ça « coince », lorsque la réinterprétation du studio fait défaut.
Et puis il y a les autres, ceux dont personne ne se souvient. Suivant ce qui pourrait être un adage : « Tout sauf l’indifférence », en matière de musique, mieux vaut la vindicte à l’oubli. Qu’en est-il de Bon Jovi ?
Le 5 décembre 1989, dans ce gymnase pompeusement nommé « Le Palais des Sports de Saint-Ouen », sis sur l’île des Vannes, là où Queen dynamita son public en 1982 et où Led Zeppelin, horripilé par les conditions d’accueil, donna son dernier concert en France (1973), Bon Jovi assure une prestation mémorable. La tournée célèbre « New Jersey » mais les deux autres albums précités sont largement visités.
BON JOVI – Wanted dead or alive (live)
En Guest, Dan Reed Network parvient à faire chanter et danser une foule de jeunes femmes pourtant tout exprès venues pour Jon, leur idole masculine. Précisons que la « Fusion » de DRN, un Dance Rock Métallique, pratiquée par de jeunes gens multiethniques est particulièrement addictive. Ou lorsque la musique s’ouvre au plus grand nombre sur des rythmes tribaux relookés disco.
Bon Jovi n’a donc pas la partie facile derrière une si dynamisante introduction. Le groupe relève le défi avec panache. Sans jeu de scène outrancier, jouant sur la simplicité, à l’exception d’écrans géants retransmettant les musiciens en action ou quelques passages de films, dont un western éclaboussé par la présence d’Eastwood. Eu égard à cet « hangar », plus propice à la gymnastique qu’aux gammes, le son est bon, carrément hard et rock.
BON JOVI – You give love a bad name (live)
La soirée s’achève et les psychés sont fleuries de l’avoir vécue saphir. Superbe souvenir. Par contre, que reste-t-il dans les mémoires du 7 mai 1993 au Zénith de Paris ? L’impression d’une commande exécutée sans réel engouement, l’animosité gangrenant le groupe jusqu’à gagner leurs instruments. Subsiste des acouphènes et quelques riffs barbelés, bien peu pour s’en faire un millésime. Tout juste persiste-t-il l’impression d’une lampée.
BON JOVI – Bad medecine (live)
Le groupe tourne toujours, comme tourne les toupies, sur leur seule inertie.
Et si Jon sourit c’est que Bon Jovi ça n’est plus que lui. Richie s’en est allé, telle une vieille fiancée, lassé de n’être, en fait, qu’un porte-flingue, un employé.
Nous sommes partis aussi, sans rien regretter que cette petite part du passé qui ne revient jamais. Finalement, à Saint-Ouen, il n’était pas si « nase » ce gymnase.
Thierry Dauge
Recap - Il était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
20 Dec - Led Zeppelin ll
21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
23 Dec - Creedence Clearwater Revival (C.C.R.)
24 Dec - TOTO
25 Dec - Le Prog Rock (Livre)
26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec - TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
16 Jan - Sex Pistols
17 Jan - Depeche Mode
18 Jan - Jefferson Airplane
19 Jan - U2
20 Jan - The Pogues / Megadeth
21 Jan - Thin Lizzy
22 Jan - Eagles
23 Jan - The Pretenders / Van Halen
24 Jan - The Corrs
25 Jan - Bob Marley
26 Jan - Flamin’ Groovies / Humble Pie
27 Jan - Van Hallen
28 Jan - The Neville Brothers
29 Jan – Siouxsie and the Banshees
30 Jan - Bon Jovi
g2loq- Co-administrateur
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Age : 70
31 janvier - The Darkness
On visite Rufus, Frankie, Dan... et Justin ? On ré-écoute Freddy, Def Leppard...?
The DARKNESS
The DARKNESS – Boston, Journey, Def Leppard et … Queen !
Question : Je suis un groupe anglais ayant performé les charts et charmé le grand public avec Permission To Land, mon premier Lp (2003). Mon principal interprète possède une voix qui parcoure plusieurs octaves, du plus grave au plus aigu … et au-delà.
Sur l’album One Way Ticket To Hell…And Back (2005), je cumule des textures et structures musicales présentes chez Boston, Journey, le Def leppard de Pyromania (1983) et … Queen ! Je suis, je suis …? The Darkness !!!
The DARKNESS – Is It Just Me ?
« To Hell And Back » est, entre autres, une chanson de Venom, groupe légendaire de Black Metal, un de ceux qui initia le genre en 1982. Mieux : « One Way Ticket » ennoblit le répertoire de la formation disco Eruption (1979).
The Darkness auraient-ils emprunté à ces opposés de quoi ériger son trône ? Ce deuxième Lp correspondrait donc à un mixe improbable de Metal le plus sombre étreignant un turgescent Disco ? Pas vraiment, ni l’un, ni l’autre.
The Darkness, s’ils se sont « servis » quelque part, c’est du côté heavy rock, AOR, ou hard FM, qu’il faut chercher, ainsi que celui de l’originalité. En ce domaine, le groupe ne se fixe aucune limite. De la pop ? Yes ! Du hard rock ? Yes ! Du Gloubiboulga ? Yes !!!
Tout ce qui fait son particularisme, et le bonheur de l’écouter, provient de ce flou artistique, ces virées ébrieuses aux Crus des « genres ».
The DARKNESS – One Way Ticket
Non content de produire une musique jubilatoire, les musiciens assurent également une image pour le moins « croquignole ».
Justin Hawkins, leader chanteur et guitariste, assume une attitude et un look assez outranciers, bardés d’humour flagellatoire. En cela, il se rapproche d’un certain Freddy Mercury. Mais le parallèle avec Queen va plus loin. Sur ce disque, il transpire dans les chœurs, le son des solos « Gibsonisés » ainsi que dans les ponts et breaks surgissant inopinément. Au-delà, la brumisation parfumée du titre qui suit en exhale l’esprit.
The DARKNESS – English Country Garden
Pour ne rien gâcher, le visuel de One Way Ticket To Hell … And Back évoque des temps immémoriaux, les 70’s, où la démarche artistique visait l’ensemble de l’œuvre.
Ouverte, la splendide pochette retranscrit merveilleusement son contenu : un train fou au sillage incandescent qui embrase la Lande. La Lande du poète, le feu qualifiant l’énergie.
Quant au « son », il est dantesque. Si le format CD propose parfois un mastering infernal, ce vinyle promet une flopée d’hématomes aux tympans qui l’osent. A la production, oh surprise ! Nous nous disions bien, aussi, que cette rutilance sonore nous était coutumière. Roy Thomas Baker, le responsable du son des quatre premiers albums de Queen, est à l’affaire. Où lorsque les faisceaux de présomptions convergent …
The DARKNESS – Bald
Chronique éminemment partisane, redonnons du sens à notre intégrité. Existe-t-il un tendon d’Achille quelque part dans tout ce « bruit », une ballade sirupeuse dite « à minettes » ? A cette supposition, le scribouillard se gausse. La question porterait donc sur la possible existence d’un « slow », ces glabres compositions aux ordres des ondes ? En ce qui concerne ce long format, une seule réponse : Sarcasmes !
En la matière, The Darkness nous proposent un joyau, un festin !
The DARKNESS – Blind Man
One Way Ticket To Hell … And Back est à positionner sur la plus haute marche du podium, à l’égal d’un Get Behind Me Satan des White Stripes ou Mezmerize de System Of A Down, ce genre de choses, sève musicale de l’année 2005 …
Vous en doutez ? Ecoutez !
Thierry Dauge
Et si tu veux découvrir ou revivre un concert de Darkness, c'est par là:
The Darkness + DZ Deathrays - 26 Janvier 2020
Recap - Il était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
20 Dec - Led Zeppelin ll
21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
23 Dec - Creedence Clearwater Revival (C.C.R.)
24 Dec - TOTO
25 Dec - Le Prog Rock (Livre)
26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec - TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
16 Jan - Sex Pistols
17 Jan - Depeche Mode
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20 Jan - The Pogues / Megadeth
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23 Jan - The Pretenders / Van Halen
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25 Jan - Bob Marley
26 Jan - Flamin’ Groovies / Humble Pie
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28 Jan - The Neville Brothers
29 Jan – Siouxsie and the Banshees
30 Jan - Bon Jovi
31 Jan - The Darkness
The DARKNESS
The DARKNESS – Boston, Journey, Def Leppard et … Queen !
Question : Je suis un groupe anglais ayant performé les charts et charmé le grand public avec Permission To Land, mon premier Lp (2003). Mon principal interprète possède une voix qui parcoure plusieurs octaves, du plus grave au plus aigu … et au-delà.
Sur l’album One Way Ticket To Hell…And Back (2005), je cumule des textures et structures musicales présentes chez Boston, Journey, le Def leppard de Pyromania (1983) et … Queen ! Je suis, je suis …? The Darkness !!!
The DARKNESS – Is It Just Me ?
« To Hell And Back » est, entre autres, une chanson de Venom, groupe légendaire de Black Metal, un de ceux qui initia le genre en 1982. Mieux : « One Way Ticket » ennoblit le répertoire de la formation disco Eruption (1979).
The Darkness auraient-ils emprunté à ces opposés de quoi ériger son trône ? Ce deuxième Lp correspondrait donc à un mixe improbable de Metal le plus sombre étreignant un turgescent Disco ? Pas vraiment, ni l’un, ni l’autre.
The Darkness, s’ils se sont « servis » quelque part, c’est du côté heavy rock, AOR, ou hard FM, qu’il faut chercher, ainsi que celui de l’originalité. En ce domaine, le groupe ne se fixe aucune limite. De la pop ? Yes ! Du hard rock ? Yes ! Du Gloubiboulga ? Yes !!!
Tout ce qui fait son particularisme, et le bonheur de l’écouter, provient de ce flou artistique, ces virées ébrieuses aux Crus des « genres ».
The DARKNESS – One Way Ticket
Non content de produire une musique jubilatoire, les musiciens assurent également une image pour le moins « croquignole ».
Justin Hawkins, leader chanteur et guitariste, assume une attitude et un look assez outranciers, bardés d’humour flagellatoire. En cela, il se rapproche d’un certain Freddy Mercury. Mais le parallèle avec Queen va plus loin. Sur ce disque, il transpire dans les chœurs, le son des solos « Gibsonisés » ainsi que dans les ponts et breaks surgissant inopinément. Au-delà, la brumisation parfumée du titre qui suit en exhale l’esprit.
The DARKNESS – English Country Garden
Pour ne rien gâcher, le visuel de One Way Ticket To Hell … And Back évoque des temps immémoriaux, les 70’s, où la démarche artistique visait l’ensemble de l’œuvre.
Ouverte, la splendide pochette retranscrit merveilleusement son contenu : un train fou au sillage incandescent qui embrase la Lande. La Lande du poète, le feu qualifiant l’énergie.
Quant au « son », il est dantesque. Si le format CD propose parfois un mastering infernal, ce vinyle promet une flopée d’hématomes aux tympans qui l’osent. A la production, oh surprise ! Nous nous disions bien, aussi, que cette rutilance sonore nous était coutumière. Roy Thomas Baker, le responsable du son des quatre premiers albums de Queen, est à l’affaire. Où lorsque les faisceaux de présomptions convergent …
The DARKNESS – Bald
Chronique éminemment partisane, redonnons du sens à notre intégrité. Existe-t-il un tendon d’Achille quelque part dans tout ce « bruit », une ballade sirupeuse dite « à minettes » ? A cette supposition, le scribouillard se gausse. La question porterait donc sur la possible existence d’un « slow », ces glabres compositions aux ordres des ondes ? En ce qui concerne ce long format, une seule réponse : Sarcasmes !
En la matière, The Darkness nous proposent un joyau, un festin !
The DARKNESS – Blind Man
One Way Ticket To Hell … And Back est à positionner sur la plus haute marche du podium, à l’égal d’un Get Behind Me Satan des White Stripes ou Mezmerize de System Of A Down, ce genre de choses, sève musicale de l’année 2005 …
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Thierry Dauge
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The Darkness + DZ Deathrays - 26 Janvier 2020
Recap - Il était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
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09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
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21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
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01 Jan - The Kinks
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1er février - The Beatles
Le "making" de l'album Revolver
Par Serge Debono
The Beatles - l'album REVOLVER
REVOLVER, les Beatles ouvrent la voie psychédélique
Les Beatles changent le rock en studio.
En 1966, après avoir mis fin au cumul de singles, et valorisé le 33 tours avec la sortie de Rubber Soul, les Beatles décident d’optimiser la technologie mise à leur disposition en délivrant un nouveau disque référence : l’album Revolver.
Un album au ton libre, doté d’une technologie nouvelle
Au cours de l’année 1965, la popularité démentielle du groupe lui ouvre les portes des stades.
Les Beatles sont les premiers à se produire devant une foule de cinquante mille personnes. Seulement, la technologie d’alors, ne permet pas aux artistes de restituer fidèlement leur travail studio dans de telles structures en plein air.
Effrayés par le culte dont ils font l’objet, et lassé des cris qui éclipsent leur musique, les Fab Four retournent à leurs compositions, avec bonheur et soulagement. En 1966, avec l’aide de George Martin et Geoff Emerick, leur deux techniciens hors-pair, les studios Abbey Road sont alors le théâtre de toutes nouvelles expérimentations sonores.
“De façon incroyable, toutes les pistes de Revolver ont été créées dans le studio, sous nos propres yeux. Les Beatles n’avaient pas répété auparavant, il n’y avait eu aucune pré-production. Quelle extraordinaire expérience ce fut de voir chaque chanson se développer et fleurir confinée entre ces quatre murs ! Quasiment tous les après-midis, John, Paul ou George arrivaient avec une feuille de papier gribouillée avec des paroles ou une séquence d’accords, et en un jour ou deux, nous avions une nouvelle merveille couchée sur bande.”
Geoff Emerick (ingénieur du son)
Taxman
Avec le succès, les Beatles découvrent les joies de la fiscalité.
A cette époque, c’est George Harrison qui se montre le plus regardant lorsqu’il s’agit de leurs rétributions. Il n’accorde aucune confiance à l’industrie du disque et épluche scrupuleusement chaque contrat signé par le groupe.
Quand il découvre qu’il est imposé au taux maximum (96%), sa colère est telle qu’il éprouve le besoin d’écrire.
“ If you drive your car, I’ll tax the street
Si tu conduis ta voiture, je taxerai la rue
If you try to sit, I’ll tax your seat”
Si tu essaies de t’asseoir, je taxerai ton siège
Le percepteur (Taxman) dont il est question en prend pour son grade.
Le premier ministre britannique Harold Wilson et son opposant Edward Heath également.
Avec son beat funky, ce titre d’entame confirme la diversification de genre opérée sur l’album précédent (Rubber Soul).
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le solo de guitare n’est pas l’œuvre de George Harrison, mais de Paul McCartney. Puisé dans la gamme blues et les effets rock, il est agrémenté de petites sonorités orientales, en guise de clin d’œil à George Harrison.
Il s’agit là, de l’un des tout premiers solos de guitare psychédélique.
Le titre démarre par un comptage vocal de billets “One, Two, Three, Four, One, Two”.
Fait anecdotique, il était absent de la toute première édition française. Le technicien ayant cru à une simple indication donnée par son homologue anglais.
The Beatles – Taxman
Sur les six premiers albums, John Lennon était indéniablement le membre le plus créatif du quatuor.
Revolver fait de Paul McCartney son égal.
Avec Eleanor Rigby, les Beatles accrochent un nouveau number one dans les charts anglais.
Eleanor Rigby
Il s’agit pourtant d’un titre singulier. Tout d’abord, c’est la première fois que les Beatles ne jouent pas sur un de leurs morceaux. Sous la houlette de George Martin (producteur) et Geoff Emerick, l’instrumental est rythmé par huit musiciens classiques, quatre violons, deux altos, et deux violoncelles. Les Fab Four assurent les voix, avec McCartney au chant principal.
Pour les arrangements, George Martin dit s’être inspiré de l’œuvre de Bernard Herrmann (Alfred Hitchcock), en particulier la bande son du film Fahrenheit 451, de François Truffaut. Cette formation insolite pour un groupe de pop music donne lieu à quelques situations cocasses.
Lors de l’enregistrement, Emerick a l’idée de placer les micros tout près des cordes. Habituellement, ceux-ci sont placés en hauteur. L’idée gène considérablement les musiciens de classique présents au studio. Pourtant, l’ingénieur s’obstine à rapprocher les micros des instruments. C’est alors que George Martin réalise qu’à chaque fois que Emerick leur tourne le dos, discrètement, les musiciens reculent leurs chaises… Le producteur finit par user de son autorité pour imposer sa volonté à l’orchestre.
Le texte narre le destin peu enviable d’une femme âgée, rongée par la solitude. Paul McCartney a longtemps affirmé qu’il s’agissait d’un personnage fictif, tout en précisant qu’il n’excluait pas une influence extérieure et inconsciente.
Hors en 1980, la tombe d’une femme décédée en 1939, et portant le nom de Eleanor Rigby est découverte dans un cimetière de… Liverpool ! Tout près de l’endroit où Lennon et McCartney firent connaissance.
The Beatles – Eleanor Rigby
Le 4 mars 1966, John Lennon accorde une interview depuis entrée dans la légende du rock, à la journaliste anglaise Maureen Cleave.
« Le christianisme s’en ira. Il disparaîtra et décroîtra. Je ne veux pas discuter de cela. J’ai raison et l’avenir le prouvera. Aujourd’hui, nous sommes plus populaires que Jésus.”
Cette phrase va faire couler beaucoup d’encre, et sérieusement entamer la popularité de Lennon aux Etats-Unis.
En conséquence, trois de ses compositions ne figurent pas sur l’édition américaine de Revolver.
I’m Only Sleeping
L’interview comporte d’autres confessions allant à l’encontre de la pensée conservatrice.
Notamment son éloge de la paresse…
Un sujet qu’il décide de mettre à l’honneur dans le titre I’m Only Sleeping. Il vit alors une situation compliquée, tiraillé entre ses responsabilités maritales et paternelles, et sa rencontre avec Yoko Ono.
Quand il n’est pas au studio ou en tournée, John passe ses journées à dormir, ou à prendre du LSD, allongé devant la télé.
Instigateur du titre, Lennon délivre un texte aux accents libertaires, et une mélodie hypnotique relevée par les somptueux arrangements de George Martin. C’est également sur ses conseils que les parties de guitare électrique de Harrison sont passées à l’envers.
L’effet produit renforce le côté planant et ensommeillé du morceau.
The Beatles – I’m Only Sleeping
Jusqu’ici, chaque album des Beatles comportait un titre chanté par Ringo Starr.
Sur Revolver, non seulement la tradition se perpétue, mais le batteur devient l’interprète de l’un des plus gros tubes du groupe.
Yellow Submarine
C’est Paul McCartney qui lui en fait cadeau. Sans doute soucieux de modérer les titres frondeurs de ses partenaires, il décide d’écrire une chanson pour enfant.
“Il y a ce moment, juste avant de plonger dans le sommeil, et juste après que l’on en soit sorti, un agréable instant un peu irréel. J’ai toujours aimé cette zone. Vous dormez presque, vous êtes délesté de vos soucis de la journée et il y a ce petit moment de bonheur juste avant de sombrer dans le sommeil. Je me souviens de m’être dit, dans un de ces moments, qu’une chanson pour enfants serait une bonne idée. J’ai pensé à des images et la couleur jaune m’est apparue, puis un sous-marin.”
Si le texte et la mélodie sont majoritairement écrits par McCartney, le chanteur et parolier Donovan apporte sa contribution, ainsi que John Lennon. Quant à la partie instrumentale, elle est l’œuvre d’une troupe toute entière…
Dans un joyeux bordel, les membres du groupe sont rejoints par les techniciens Emerick et Martin, ainsi que leur road-manager, le président d’Apple, et d’autres employés.
Toute la famille Beatles est réunie. A laquelle viennent s’ajouter Brian Jones (ocarina, effets et chœurs), Mick Jagger, Marianne Faithfull, et Pattie Boyd (chœurs).
Le studio est jonché d’instruments de toutes sortes, et les fous rires fusent dans une odeur de marijuana.
Pendant que Paul improvise des paroles dénuées de sens, John fait des bulles avec une paille dans un seau d’eau et Brian Jones tapote sur un verre.
Encore une fois, George Martin et Geoff Emerick feront des prouesses afin de rendre audible cet enregistrement quelque peu chaotique.
Brian Epstein, George Martin et Geoff Emerick
Partageant la face A du single avec Eleanor Rigby, Yellow Submarine devient à sa sortie, le tube international que l’on connaît. Une fois encore, les Fab Four déjouent les statistiques en propulsant au sommet, un titre qui n’est pas une chanson d’amour.
Même si certains aimeraient y voir une nouvelle allusion aux drogues, il s’agit bien d’une comptine pour enfant, particulièrement représentative de l’humour et du second degré animant les Beatles. Le film d’animation paru deux ans plus tard et réalisé par Richard Dunning, est considéré comme un chef d’œuvre du genre.
The Beatles – Yellow Submarine
Avec ce nouvel opus, les Beatles gomment définitivement leur image de garçons sages. Ils portent désormais un jugement critique sur l’exclusion, la société de consommation, ou la politique. Le verbe est libre et souvent teinté d’ironie. Quant à leur musique, elle puise dans l’absorption de LSD, posant les fondements du rock psychédélique à venir.
“ Rubber Soul était l’album de l’herbe. Revolver est celui du LSD. ”
John Lennon
Le reste de l’album contient quelques titres majeurs. A l’image de For No One (McCartney), avec son clavicorde, son cor d’harmonie et sa mélodie savoureuse.
The Beatles – For No One
Revolver comprend également le titre Doctor Robert (Lennon), portrait d’un marchand d’amphétamines, dressé sur un rythme oscillant entre groove et rockabilly.
Harrison fait entrer un peu plus la musique indienne et le sitar dans les oreilles occidentales, avec son titre Love You To.
Enfin, Tomorrow Never Knows, morceau insolite clôturant l’album, est à lui seul, une véritable révolution. Si ses harmonies sont contestables, il constitue une première sur le plan technologique, et marque le début de la période psychédélique des Beatles. Avec son motif répété de manière lancinante, certains le considèrent même comme un titre précurseur de la musique techno.
Pochette et Titre
Le dessin figurant sur la pochette et représentant les quatre membres du groupe est signé de leur ami, le bassiste Klaus Voormann. L’idée lui vient en écoutant le titre final Tomorrow Never Knows. Son atmosphère étrange l’incite à opter pour un visuel arty et délirant. Inspirée par l’artiste Aubrey Beardsley, dont les œuvres étaient alors exposées à Londres, c’est la première dans l’histoire du rock à être exécutée dans le style pop art.
Peu de temps après, les Beatles seront imités par les Kinks et les Who. Voormann est également le premier personnage autre que les membres du groupe à apparaître sur un album des Beatles. Son visage est dissimulé dans les cheveux de George Harrison, sur la droite, juste au-dessus de sa signature.
Comme pour l’album Rubber Soul, le titre “Revolver” est un jeu de mots.
Il désigne aussi bien une arme à feu que le mouvement rotatif du disque placé sur l’électrophone (to revolve). Les Beatles jettent d’abord leur dévolu sur “Abracadabra”, avant de réaliser qu’ils ont été devancés. Enfin, on peut noter parmi les suggestions faites par les membres du groupe, celle humoristique et non-retenue de Ringo Starr. Le batteur propose “After Geography”, dans le but de parodier l’album Aftermath des Rolling Stones.
Un phare dans la brume psychédélique
Dès sa publication, le 5 août 1966, anglais et américains se ruent chez les disquaires afin d’acquérir le précieux nouveau sésame des Beatles. Ces derniers jouant un rôle de baromètre, sa portée sur la profession est équivalente.
A Londres, comme à San Francisco, il devient le manifeste d’une nouvelle génération de musiciens, adeptes de la fusion de genres, et cultivant un goût pour l’évasion.
L’année suivante, il sera éclipsé par Sergent Pepper’s, et une vague créative sans précédent. Les deux premiers opus des Doors, ceux de Jimi Hendrix, le premier Pink Floyd, le second Moody Blues, ou le troisième album des Who.
Autant de chefs d’œuvre novateurs pouvant faire oublier qu’en 1966, Revolver avait des allures de pierre de rosette psychédélique.
Serge Debono
Recap - Il était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
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01 Feb - The Beatles
Par Serge Debono
The Beatles - l'album REVOLVER
REVOLVER, les Beatles ouvrent la voie psychédélique
Les Beatles changent le rock en studio.
En 1966, après avoir mis fin au cumul de singles, et valorisé le 33 tours avec la sortie de Rubber Soul, les Beatles décident d’optimiser la technologie mise à leur disposition en délivrant un nouveau disque référence : l’album Revolver.
Un album au ton libre, doté d’une technologie nouvelle
Au cours de l’année 1965, la popularité démentielle du groupe lui ouvre les portes des stades.
Les Beatles sont les premiers à se produire devant une foule de cinquante mille personnes. Seulement, la technologie d’alors, ne permet pas aux artistes de restituer fidèlement leur travail studio dans de telles structures en plein air.
Effrayés par le culte dont ils font l’objet, et lassé des cris qui éclipsent leur musique, les Fab Four retournent à leurs compositions, avec bonheur et soulagement. En 1966, avec l’aide de George Martin et Geoff Emerick, leur deux techniciens hors-pair, les studios Abbey Road sont alors le théâtre de toutes nouvelles expérimentations sonores.
“De façon incroyable, toutes les pistes de Revolver ont été créées dans le studio, sous nos propres yeux. Les Beatles n’avaient pas répété auparavant, il n’y avait eu aucune pré-production. Quelle extraordinaire expérience ce fut de voir chaque chanson se développer et fleurir confinée entre ces quatre murs ! Quasiment tous les après-midis, John, Paul ou George arrivaient avec une feuille de papier gribouillée avec des paroles ou une séquence d’accords, et en un jour ou deux, nous avions une nouvelle merveille couchée sur bande.”
Geoff Emerick (ingénieur du son)
Taxman
Avec le succès, les Beatles découvrent les joies de la fiscalité.
A cette époque, c’est George Harrison qui se montre le plus regardant lorsqu’il s’agit de leurs rétributions. Il n’accorde aucune confiance à l’industrie du disque et épluche scrupuleusement chaque contrat signé par le groupe.
Quand il découvre qu’il est imposé au taux maximum (96%), sa colère est telle qu’il éprouve le besoin d’écrire.
“ If you drive your car, I’ll tax the street
Si tu conduis ta voiture, je taxerai la rue
If you try to sit, I’ll tax your seat”
Si tu essaies de t’asseoir, je taxerai ton siège
Le percepteur (Taxman) dont il est question en prend pour son grade.
Le premier ministre britannique Harold Wilson et son opposant Edward Heath également.
Avec son beat funky, ce titre d’entame confirme la diversification de genre opérée sur l’album précédent (Rubber Soul).
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le solo de guitare n’est pas l’œuvre de George Harrison, mais de Paul McCartney. Puisé dans la gamme blues et les effets rock, il est agrémenté de petites sonorités orientales, en guise de clin d’œil à George Harrison.
Il s’agit là, de l’un des tout premiers solos de guitare psychédélique.
Le titre démarre par un comptage vocal de billets “One, Two, Three, Four, One, Two”.
Fait anecdotique, il était absent de la toute première édition française. Le technicien ayant cru à une simple indication donnée par son homologue anglais.
The Beatles – Taxman
Sur les six premiers albums, John Lennon était indéniablement le membre le plus créatif du quatuor.
Revolver fait de Paul McCartney son égal.
Avec Eleanor Rigby, les Beatles accrochent un nouveau number one dans les charts anglais.
Eleanor Rigby
Il s’agit pourtant d’un titre singulier. Tout d’abord, c’est la première fois que les Beatles ne jouent pas sur un de leurs morceaux. Sous la houlette de George Martin (producteur) et Geoff Emerick, l’instrumental est rythmé par huit musiciens classiques, quatre violons, deux altos, et deux violoncelles. Les Fab Four assurent les voix, avec McCartney au chant principal.
Pour les arrangements, George Martin dit s’être inspiré de l’œuvre de Bernard Herrmann (Alfred Hitchcock), en particulier la bande son du film Fahrenheit 451, de François Truffaut. Cette formation insolite pour un groupe de pop music donne lieu à quelques situations cocasses.
Lors de l’enregistrement, Emerick a l’idée de placer les micros tout près des cordes. Habituellement, ceux-ci sont placés en hauteur. L’idée gène considérablement les musiciens de classique présents au studio. Pourtant, l’ingénieur s’obstine à rapprocher les micros des instruments. C’est alors que George Martin réalise qu’à chaque fois que Emerick leur tourne le dos, discrètement, les musiciens reculent leurs chaises… Le producteur finit par user de son autorité pour imposer sa volonté à l’orchestre.
Le texte narre le destin peu enviable d’une femme âgée, rongée par la solitude. Paul McCartney a longtemps affirmé qu’il s’agissait d’un personnage fictif, tout en précisant qu’il n’excluait pas une influence extérieure et inconsciente.
Hors en 1980, la tombe d’une femme décédée en 1939, et portant le nom de Eleanor Rigby est découverte dans un cimetière de… Liverpool ! Tout près de l’endroit où Lennon et McCartney firent connaissance.
The Beatles – Eleanor Rigby
Le 4 mars 1966, John Lennon accorde une interview depuis entrée dans la légende du rock, à la journaliste anglaise Maureen Cleave.
« Le christianisme s’en ira. Il disparaîtra et décroîtra. Je ne veux pas discuter de cela. J’ai raison et l’avenir le prouvera. Aujourd’hui, nous sommes plus populaires que Jésus.”
Cette phrase va faire couler beaucoup d’encre, et sérieusement entamer la popularité de Lennon aux Etats-Unis.
En conséquence, trois de ses compositions ne figurent pas sur l’édition américaine de Revolver.
I’m Only Sleeping
L’interview comporte d’autres confessions allant à l’encontre de la pensée conservatrice.
Notamment son éloge de la paresse…
Un sujet qu’il décide de mettre à l’honneur dans le titre I’m Only Sleeping. Il vit alors une situation compliquée, tiraillé entre ses responsabilités maritales et paternelles, et sa rencontre avec Yoko Ono.
Quand il n’est pas au studio ou en tournée, John passe ses journées à dormir, ou à prendre du LSD, allongé devant la télé.
Instigateur du titre, Lennon délivre un texte aux accents libertaires, et une mélodie hypnotique relevée par les somptueux arrangements de George Martin. C’est également sur ses conseils que les parties de guitare électrique de Harrison sont passées à l’envers.
L’effet produit renforce le côté planant et ensommeillé du morceau.
The Beatles – I’m Only Sleeping
Jusqu’ici, chaque album des Beatles comportait un titre chanté par Ringo Starr.
Sur Revolver, non seulement la tradition se perpétue, mais le batteur devient l’interprète de l’un des plus gros tubes du groupe.
Yellow Submarine
C’est Paul McCartney qui lui en fait cadeau. Sans doute soucieux de modérer les titres frondeurs de ses partenaires, il décide d’écrire une chanson pour enfant.
“Il y a ce moment, juste avant de plonger dans le sommeil, et juste après que l’on en soit sorti, un agréable instant un peu irréel. J’ai toujours aimé cette zone. Vous dormez presque, vous êtes délesté de vos soucis de la journée et il y a ce petit moment de bonheur juste avant de sombrer dans le sommeil. Je me souviens de m’être dit, dans un de ces moments, qu’une chanson pour enfants serait une bonne idée. J’ai pensé à des images et la couleur jaune m’est apparue, puis un sous-marin.”
Si le texte et la mélodie sont majoritairement écrits par McCartney, le chanteur et parolier Donovan apporte sa contribution, ainsi que John Lennon. Quant à la partie instrumentale, elle est l’œuvre d’une troupe toute entière…
Dans un joyeux bordel, les membres du groupe sont rejoints par les techniciens Emerick et Martin, ainsi que leur road-manager, le président d’Apple, et d’autres employés.
Toute la famille Beatles est réunie. A laquelle viennent s’ajouter Brian Jones (ocarina, effets et chœurs), Mick Jagger, Marianne Faithfull, et Pattie Boyd (chœurs).
Le studio est jonché d’instruments de toutes sortes, et les fous rires fusent dans une odeur de marijuana.
Pendant que Paul improvise des paroles dénuées de sens, John fait des bulles avec une paille dans un seau d’eau et Brian Jones tapote sur un verre.
Encore une fois, George Martin et Geoff Emerick feront des prouesses afin de rendre audible cet enregistrement quelque peu chaotique.
Brian Epstein, George Martin et Geoff Emerick
Partageant la face A du single avec Eleanor Rigby, Yellow Submarine devient à sa sortie, le tube international que l’on connaît. Une fois encore, les Fab Four déjouent les statistiques en propulsant au sommet, un titre qui n’est pas une chanson d’amour.
Même si certains aimeraient y voir une nouvelle allusion aux drogues, il s’agit bien d’une comptine pour enfant, particulièrement représentative de l’humour et du second degré animant les Beatles. Le film d’animation paru deux ans plus tard et réalisé par Richard Dunning, est considéré comme un chef d’œuvre du genre.
The Beatles – Yellow Submarine
Avec ce nouvel opus, les Beatles gomment définitivement leur image de garçons sages. Ils portent désormais un jugement critique sur l’exclusion, la société de consommation, ou la politique. Le verbe est libre et souvent teinté d’ironie. Quant à leur musique, elle puise dans l’absorption de LSD, posant les fondements du rock psychédélique à venir.
“ Rubber Soul était l’album de l’herbe. Revolver est celui du LSD. ”
John Lennon
Le reste de l’album contient quelques titres majeurs. A l’image de For No One (McCartney), avec son clavicorde, son cor d’harmonie et sa mélodie savoureuse.
The Beatles – For No One
Revolver comprend également le titre Doctor Robert (Lennon), portrait d’un marchand d’amphétamines, dressé sur un rythme oscillant entre groove et rockabilly.
Harrison fait entrer un peu plus la musique indienne et le sitar dans les oreilles occidentales, avec son titre Love You To.
Enfin, Tomorrow Never Knows, morceau insolite clôturant l’album, est à lui seul, une véritable révolution. Si ses harmonies sont contestables, il constitue une première sur le plan technologique, et marque le début de la période psychédélique des Beatles. Avec son motif répété de manière lancinante, certains le considèrent même comme un titre précurseur de la musique techno.
Pochette et Titre
Le dessin figurant sur la pochette et représentant les quatre membres du groupe est signé de leur ami, le bassiste Klaus Voormann. L’idée lui vient en écoutant le titre final Tomorrow Never Knows. Son atmosphère étrange l’incite à opter pour un visuel arty et délirant. Inspirée par l’artiste Aubrey Beardsley, dont les œuvres étaient alors exposées à Londres, c’est la première dans l’histoire du rock à être exécutée dans le style pop art.
Peu de temps après, les Beatles seront imités par les Kinks et les Who. Voormann est également le premier personnage autre que les membres du groupe à apparaître sur un album des Beatles. Son visage est dissimulé dans les cheveux de George Harrison, sur la droite, juste au-dessus de sa signature.
Comme pour l’album Rubber Soul, le titre “Revolver” est un jeu de mots.
Il désigne aussi bien une arme à feu que le mouvement rotatif du disque placé sur l’électrophone (to revolve). Les Beatles jettent d’abord leur dévolu sur “Abracadabra”, avant de réaliser qu’ils ont été devancés. Enfin, on peut noter parmi les suggestions faites par les membres du groupe, celle humoristique et non-retenue de Ringo Starr. Le batteur propose “After Geography”, dans le but de parodier l’album Aftermath des Rolling Stones.
Un phare dans la brume psychédélique
Dès sa publication, le 5 août 1966, anglais et américains se ruent chez les disquaires afin d’acquérir le précieux nouveau sésame des Beatles. Ces derniers jouant un rôle de baromètre, sa portée sur la profession est équivalente.
A Londres, comme à San Francisco, il devient le manifeste d’une nouvelle génération de musiciens, adeptes de la fusion de genres, et cultivant un goût pour l’évasion.
L’année suivante, il sera éclipsé par Sergent Pepper’s, et une vague créative sans précédent. Les deux premiers opus des Doors, ceux de Jimi Hendrix, le premier Pink Floyd, le second Moody Blues, ou le troisième album des Who.
Autant de chefs d’œuvre novateurs pouvant faire oublier qu’en 1966, Revolver avait des allures de pierre de rosette psychédélique.
Serge Debono
Recap - Il était une fois le Rock.
23 Nov - Duane Allman, le motard du Sud
24 Nov - Jim Morrison, 1968
24 Nov - Freddie MERCURY
25 Nov - Kate Bush
26 Nov - CREAM
27 Nov - Jimi Hendrix
28 Nov - The CLASH
29 Nov - BLUE ÖYSTER CULT
30 Nov - Billy Idol
01 Dec - The Rolling Stones
02 Dec - Pink Floyd
03 Dec - Nirvana et Guns ‘N Roses
04 Dec - Frank Zappa Led Zeppelin et King Crimson
05 Dec - DEEP PURPLE Story (1)
06 Dec - DEEP PURPLE Story (2)
07 Dec - DEEP PURPLE Story (3)
08 Dec - NOIR DESIR
09 Dec - SUPERTRAMP
10 Dec - Joan Jett
11 Dec - The Cure
12 Dec - RUSH
13 Dec - Metallica
14 Dec - Motörhead
15 Dec - Red Hot Chili Peppers
16 Dec - ZZtop
17 Dec - Lita FORD – The Runaways
18 Dec - Blondie
19 Dec - The CARDIGANS
20 Dec - Led Zeppelin ll
21 Dec - LED ZEPPELIN (2)
22 Dec - Black Oak Arkansas (B.O.A.)
23 Dec - Creedence Clearwater Revival (C.C.R.)
24 Dec - TOTO
25 Dec - Le Prog Rock (Livre)
26 Dec - STATUS QUO
27 Dec - ROXY MUSIC
28 Dec - TÉLÉPHONE
29 Dec - KISS
30 Dec - Ange
31 Dec - The Police
01 Jan - The Kinks
02 Jan - LYNYRD SKYNYRD
03 Jan - Stevie Ray Vaughan (S.R.V.)
04 Jan - Sheryl Crow
05 Jan - Ozzy Osbourne
06 Jan - Marilyn Manson
07 Jan - Martin Circus
08 Jan – Elvis Presley
09 Jan - CACTUS
10 Jan - Ted Nugent
11 Jan - Iron Maiden
12 Jan - Scorpions
13 Jan - R.E.M.
14 Jan - YVARD
15 Jan - Rainbow
16 Jan - Sex Pistols
17 Jan - Depeche Mode
18 Jan - Jefferson Airplane
19 Jan - U2
20 Jan - The Pogues / Megadeth
21 Jan - Thin Lizzy
22 Jan - Eagles
23 Jan - The Pretenders / Van Halen
24 Jan - The Corrs
25 Jan - Bob Marley
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27 Jan - Van Hallen
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29 Jan – Siouxsie and the Banshees
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